Supergirl v Smallville
Suite à son exploit avec le cyclone, Clark était allongé sur un sol particulièrement doux. Les yeux levés au ciel, il constata que la nuit était déjà tombée et que les nuages avaient avaient disparus, laissant place à ciel parsemé d’étoiles. Rien ne laissait présager qu’une tempête était survenue un peu plus tôt dans la journée. L’homme d’acier se releva et rejoignit une route qui était surpeuplée. Par chance, il vit un marché de nuit dans lequel il s’infiltra en super-vitesse pour se trouver des vêtements civilisés. Des secondes plus tard, Superman était redevenu Clark Kent.
Une fois en tenue de civil, Clark se mit à la recherche d’une cabine téléphonique. Il n’avait pas eu de nouvelles de Lois depuis l’incident du matin, son dispositif d’appel n’émettait plus depuis son combat et Clark se retrouvait dans une ville dont il ne connaissait pas le nom. Il continua d’arpenter les rues en silence jusqu’à ce qu’il se prit l’épaule contre un homme.
- Veuillez m’excusez, commença t-il, j’ai été distrait par mes pensées.
L’homme lui fit un bref mouvement de la tête et poursuivit sa route. Mais lorsqu’il fut pris dans sa démarche, il se retourna.
- Vous, vous ne semblez pas être du coin, constata t-il.
- En effet. Je viens de Métropolis et…
- Vous aussi ? s’exclama l’homme. Le monde est petit à ce que je vois.
Clark approuva d’un signe de tête.
- Je suis vraiment désolé pour la petite bousculade, mais il s’avère que j’ai perdu ma paire de lunette, ce qui m’empêche de voir comme il faut.
- Vous êtes atteint d’une myopie ? demanda l’autre.
- C’est ça.
L’homme sortit de sa poche une seconde paire de lunette.
- Un conseil. Toujours prévoir une seconde paire de lunette, lui dit-il en offrant sa seconde paire.
- Je ne sais comment vous remercier, Monsieur…
- Kent. Clark Kent.
Clark fut outré. Ce qu’il venait d’entendre l’avait figé sur place. Il se retourna, mit ses lunettes et ressentit une étrange sensation.
- Tout va bien ? demanda le second Clark.
- Je… oui, désolé. J’ai été pris d'un malaise soudainement en plus d'être encore dans mes pensées. Je suis un peu étourdi aujourd’hui, réagit Clark en dissimulant la vérité.
- Hum… Vous savez quoi ? Je vais vous offrir l’hospitalité et vous offrir un toit. Les rues ne sont pas sûres la nuit. Vous avez besoin de vous reposer. Accompagnez-moi jusqu’à l’appartement de ma cousine…
- Votre cousine ? demanda aussitôt Clark.
Clark était confus. Si lui était Clark Kent, peut-être que sa cousine était aussi Kara. Peut-être que les deux venaient également de Krypton. Tout lui parut flou. Il eut du mal à comprendre ce qui se passait. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il se rencontrait… Non, ça ne pouvait pas encore arriver.
- Ce n’est pas possible, se dit-il à lui-même en oubliant la présence de l’autre Clark. Si je suis ici, c’est qu’on a dû m’y envoyer contre mon gré. Mais qui a pu faire ça ? Je ne devrai pas être là, pas encore, à la différence que la dernière fois, je me suis retrouver chez moi, dans ma ville et pas dans une ville inconnue.
- Ecoutez, Monsieur…
- Fordman. Whitney Fordman, répondit aussitôt Clark.
- Whitney, je vous propose de venir avec moi. Vous semblez désorienté et bien entendu, exténué. De plus, il y a quelque chose chez vous qui m'inspire de la confiance.
- Je vous remercie, répondit-il simplement. C'est juste que... qu'en plus d'être myope, je suis agarophobe.
- Raison de plus pour me suivre, vous ne croyez pas ? Je me sentirai plus à l'aise si je vous savais en lieu sûr, au moins pour cette nuit.
Clark ne se fit pas prier plus longtemps et accompagna l’autre Clark. Il n'aimait pas mentir, mais il était dans l'obligation pour garder son secret.
- Vous ne devriez pas faire autant confiance à des inconnus, Clark, dit simplement Clark.
- Vous parlez en connaissance de cause, j’ai l’impression, répondit le second Clark.
- Vous n’avez pas idée.
- Que s’est-il passé il y a un instant ? demanda l'autre Clark pour changer de sujet. Vous sembliez chercher des réponses à des questions que vous vous posiez, poursuivit-il.
- Disons que ma journée a très mal commencée.
- Vous savez ce que j’apprécie chez vous, Whitney ? C’est votre discrétion. Vous êtes très réservé. Je connais ça, car je l'ai pratiquement été toute ma vie et aujourd'hui encore. En faite, quand j’y repense, c’est toute ma famille qui est réservée.
Clark se mit à sourire.
- Je suis vraiment confus. Vous m’offrez l’hospitalité et moi je ne vous montre pas assez de compassion, dit-il sur un ton d'excuse.
- Ne vous en faite pas pour ça.
Ils poursuivirent leur conversation jusqu’à ce qu’ils arrivèrent devant l’immeuble où résidait la cousine de Clark Kent. Clark fut mal à l’aise.
- Je ne sais pas si c’est une bonne idée, dit-il simplement. Je n’ai pas pour habitude d'entrée chez des gens sans y avoir été invité et encore moins à cette-heure tardive.
- Whitney, ma cousine ne va pas vous manger, vous savez.
La porte s’ouvrit aussitôt et une jeune femme aux cheveux châtains apparut, un sourire aux lèvres. Les doutes de Clark se concrétisaient : il ne se trouvait plus dans la réalité, mais un univers alternatif.
- Clark, tu es là ! s’écria la jeune femme. J’ai cru que tu t’étais perdu en chemin.
- Désolé, Kara, répondit Clark Kent, mais comme tu peux le voir, je ne suis pas venu seul. Ce n’était pas prévu, mais je me suis dit que tu accepterais d'héberger Whitney pour la nuit, jusqu’à ce qu’il retourn chez lui, à Métropolis.
- Métropolis ? dit-elle d’une voix enjouée. Bien sûr, je ne suis pas contre. Entrez donc, Monsieur…
- K... Fordman, répondit Clark en lui serrant la main. Mais vous pouvez m’appeler Whitney.
Kara regarda son cousin, tandis que Clark/Whitney entra dans l’appartement.
- Je ne voudrais pas vous paraître impoli, mais serait-ce possible de téléphoner à quelques amis ? Ils n’ont reçus aucune de mes nouvelles depuis ce matin. Je ne voudrai pas qu’ils s’inquiètent.
- Bien sûr, Whitney, répondit Kara intimidée. Faite comme chez vous.
Elle lui désigna l'endroit où se trouvait son téléphone et l'abandonna.
- Je vous remercie, dit-il gêné.
- Il est craquant, s’exclama Kara à son cousin lorsqu'elle revint vers lui. Où est-ce que tu l’as rencontré ?
- Sur l’avenue près de la plage, répondit-il en regardant Clark. Il a quelque chose en lui. Il porte des lunettes, il vient de Métropolis, il est assez réservé et est tout aussi maladroit que moi quand je fais semblant d'être avec les humains.
- Et alors ? demanda Kara en radiographiant son invité.
- Rien. Je trouve ça juste inhabituel, dit Clark. Ne me dis pas que tu es en train de le passer à Rayon X ? demanda t-il aussitôt à voix basse.
- Bien sûr que non. Pour qui tu me prends ? demanda t-elle en souriant du coin des lèvres.
Clark revint auprès des deux cousins après avoir surpris leur conversation. Il devait faire plus attention à ce qu'il faisait.
- Je vous remercie pour le téléphone, dit-il en regardant Kara. Malheureusement, je n’ai pas pu les joindre.
- Peut-être que demain vous aurez plus de chance, répondit-elle.
- Sans doute.
Un long silence s’ensuivit. Kara partit dans sa cuisine et se mit à préparer un repas. Pendant ce temps-là, les deux Clark discutèrent ensemble. Après quelques minutes, ils prirent la décision de se joindre à Kara pour dresser la table, puis leur proposèrent leur aide pour la confection des plats dont elle accepta avec plaisir. Le moment du dîner venu, Clark mourrait de faim. Pendant plus d’une heure, le trio discuta de leur vie actuelle, mais particulièrement de Clark/Whitney, qui restait vague dans ses réponses.
- Tu avais raison Clark, dit Kara à son cousin. Plus réservé que Whitney, il n’y a pas. Il nous bat.
- Je suis très évasif dans mes réponses, c’est vrai, répondit simplement Clark/Whitney. Mais ma vie n’est pas plus palpitante que la vôtre.
- Tout à l’heure, tu m’as conseillé de faire plus attention aux personnes à la confiance que j'accorde aux personnes, commenta Clark. Si tu me disais ce qui t’étais arrivé par le passé.
Clark n’avait pas très envie de partager son expérience avec Lex Luthor, mais il ne pouvait rester sans donner de réponse.
- Très bien, d’accord, commença t-il. Je vais vous faire part de mon expérience. Il y a quatre ans de cela, en deux mille sept, un de mes meilleurs amis, a préféré choisir la direction la plus dangereuse : celle de l’obscurité. Si vous voulez savoir, il a commencé à prendre part à des expériences néfastes et douteuses. Ce même homme m'a également déçu lorsqu'il a enlevé l'amour de ma vie. Puis, peu après ça, nos chemins se sont officiellement séparés à sa mort.
Les deux cousins se regardèrent.
- Je vous assure, je ne l'ai pas tué, reprit-il. Je n'ai jamais ôté la vie à une personne. Mais cette personne, l'homme que je pensais mon ami, a tué bon nombre de personne à commencer par son propre sang : son père.
- C'est vraiment horrible. Qui pourrait oser tuer son propre père ? Il faut être vraiment fou allié, répliqua Kara en s'écriant.
- Lui, l'a fait. Aujourd'hui, je culpabilise par le fait de ne pas avoir réussi à le sauver de sa folie, termina t-il.
- Une petite parenthèse Whitney, dit Clark. Il y a quatre ans, nous n’étions pas en deux mille sept.
- Quoi ? Et en quelle année étions-nous ? demanda Clark/Whitney stupéfait.
- En deux mille douze.
Clark se redressa de sa chaise et regarda par la fenêtre.
- Comment est-ce possible ? Ce matin encore, nous étions le quinze mai deux mille onze.
- Whitney, je crois que tu as reçu un coup sur la tête, répondit Clark. Une chance que tu m’aies basculé par accident.
- Non, Clark ! Je sais ce que je dis. Je ne peux pas être dans le futur.
- J’admets que "Retour vers le futur" est un bon film, mais de là à t'imaginer être dans le futur... Je suis désolé Whitney, mais…
- Si vraiment tu as confiance en moi, je te demanderai de ùe croire
Clark et Kara se regardèrent de nouveau. Kara ne dis rien et réfléchit, tandis que Clark se rapprocha de Clark/Whitney.
- J'aimerai bien te croire. Il m'arrive de voir des choses étranges dans ma vie, mais je pense qu’il faudrait que tu ailles te reposer. On en reparlera demain matin, tu veux ?
Il ne servait à rien de discuter. Clark savait que Clark Kent avait toujours raison quelque soit le monde dans lequel il se trouvait. Il accepta et se prépara à aller se coucher sur le canapé. Une fois que Clark, le cousin de Kara sortit quelques instants «pour sauver le monde» pensa Clark/Whitney, Kara s’approcha de lui et tenta de lui dire quelque chose, mais elle fut interrompue par le retour de Clark. Elle lui souhaita une bonne nuit et partit se coucher avec son cousin. Toute la nuit, Clark resta éveillé. Il repensa à ce qui avait bien pu se passer. Il pensa tout d’abord que ce n’était qu’un mauvais rêve, qu’il était dans son appartement à attendre son départ pour Star City. Mais il n’en fut rien de tout ça. Dehors, dans les rues, Clark vit par la fenêtre un groupe de fêtards, complètement ivres s’en prendre à deux jeunes femmes. Il sortit en super-vitesse, se revêtit en Superman et se dirigea vers le groupe.
- Eloignez-vous d'elles ! cria t-il aux quatre jeunes.
Les deux jeunes femmes s’enfuirent en courant et remercièrent Superman de son arrivée. L’un des hommes se moqua de lui :
- Regardez qui voilà ! s’exclama t-il à ses amis. C’est Supernaze, notre Schtroumpf préféré.
Clark s’approcha de lui, tandis que l’homme continua :
- Coucou mon joli petit Schtroumpf.
Clark s’approcha dans la lumière, à la vue de tous. l'homme changea de ton en le voyant.
- Regardez-moi cet abruti qui idolâtre ce Supernaze avec sa combinaison toute bleue, poursuivit le gars en observant Clark. C'est même pas cet alien, mais un simple fanatique.
- Vous devriez rentrer chez vous, répondit séchement un Clark en colère. Vous êtes saouls et inintéressant.
- Toi, tu nous dis pas ce qu’on doit faire ! dit un autre gars en sortant un couteau.
- Je crois que je vais m’en mêler, bien au contraire. Vous êtes tombés sur la mauvaise personne, les gars, se défendit Clark.
- Regardez-moi ce rigolo, s’exclama un troisième homme. Tu te prends pour qui avec cet air supérieur, hein ?
- Il se prend pour moi, répondit une voix ferme et grave dans les airs.
Superman apparut sous la lumière du réverbère. C’était Clark Kent. Les quatre fêtards se sauvèrent, laissant les deux hommes ensembles. Lorsqu’il reconnut l’emblème de sa famille, Clark demanda simplement :
- Je crois que tu as des choses à me dire, Fordman.
- A nous révéler, je dirais, ajouta une voix féminine.
Kara apparut aux côtés de son cousin et fit face à Clark.
- Comment est-ce… ? commença t-elle. Clark, comment c'est...
- Possible ? termina Clark/Whitney. Je me pose également la même question.
Kara regarda les deux hommes échanger et comprit alors la situation.
- Je crois savoir ce qui se passe, les gars, dit-elle d’une petite voix.
Les deux Clark la regardèrent d’un air surpris.
- Whitney... Je te souhaite la bienvenue à National City, mais également sur notre Terre !
Les deux Clark se prolongèrent leur regard. Apparemment, la situation devenait plus compliquée qu’elle n’y paraissait.