Les contes de l'Eiesia - De sang froid

Chapitre 3

1023 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/12/2021 21:58

La ruelle où se trouvait Dorota était un peu en retrait, entre deux boutiques. Les trois hommes autour avaient clairement de mauvaises attentions, et la seule chose qui les forçait à ne pas trop faire était les crocs bien évidents de l’autre harpie. Pauline a regardé Achille qui n’avait aucune réaction. Etrange, mais elle ne devait pas se laisser déconcentrer.

“Hé! Vous! Laissez-la tranquille!” Dit-elle, s'affirmant dans ces mots.

Quelle erreur, Dorota a baissé sa garde pour la regarder et un de ces hommes l’a attrapé par le bras, et mettant une main sur le visage de la pauvre femme de manière à ce qu’elle ne puisse plus mordre.

“C’est votre amie, donc?” dit-il.

“Elle est drôlement mignonne.” ajouta un autre. “Elle vient d’où?”

"Ça ne vous regarde pas!” déclara Frederick avec véhémence.

Pauline a mis son bras devant son fils pour lui signaler de s’arrêter.

 "C'est notre amie, oui. Maintenant, laissez-la tranquille ou j’appelle la police.”

“Une allumeuse comme elle ne devrait pas avoir la paix.” dit le gars en tirant la pauvre harpie vers lui.

La seconde qui suit, Achille a bondi, déployant ses ailes avec un cri qu’il n’avait jamais poussé. L’agresseur a reculé et a poussé Dorota dans la direction opposée. Une fois qu’il était au sol, les trois hommes ont tenté d’attaquer Achille.

Un autre cri.

Puis Pauline a vu du blanc.


Une minute a dû s'écouler avant que la brune n’arrive à sortir de cette couche blanche particulièrement froide. C’était… de la neige? En été? Mais comment?

Frederick est sorti peu après et, suite à quelques recherches, ils ont pu retrouver Dorota, mais pas Achille. Ils sont sortis de la rue avant que les trois agresseurs ne comprennent ce qu’il venait de se passer et personne n’était prêt.

Un énorme monstre ailé était posé sur un toit voisin, rugissant de la même manière qu’Achille quelques instants plus tôt.


 Son corps était recouvert d’un plumage bleu et jaune avec des yeux ambrés. Non… ce n’était pas…

L’homme qui a bousculé Pauline dans la panique l’a tiré de ses pensées. Il fallait faire quelque chose. Frederick eut pour mission d’appeler Cursio et Belina pour leur demander de venir à leur rencontre. Pauline, quant à elle, s’est mise à chanter.

Toi, ô toi sur ce toit!

Je t’ai vu appeler la neige

Mais reconnais-tu ton moi?

Je sens la tempête qui te piège

Ses bras devenaient carmins avec des doigts gris, sa Voix allait bientôt faire effet. La chanson était pauvre, improvisée sur l’instant, mais ça suffirait largement, le regard intéressé de la créature en disait long sur cette idée.

Je t’en prie, mon frère, écoute-moi.

Je vais t’aider avec cet harpège

Quand la paix-

Elle ne put terminer ce couplet, brutalement coupée par un rugissement encore plus menaçant. Sa Voix s’est dissipée à ce cri, et Pauline a dû s'envoler pour ne pas être engloutie par la neige.

Impuissante, elle ne pouvait que voir cette créature s’éloigner après cela.


---


Une énorme créature est passée au-dessus de l’aéroport d’Epissons, la capitale du Waffle Kingdom.

Mario l’a très bien vu, il était sorti à cet instant. La créature partait vers l’est, certainement en direction de Chai. D’autres silhouettes l’ont suivi, mais Mario a pu reconnaître le carmin familier du plumage de Pauline.

Il a donc abandonné sa valise et a commencé à les suivre, appelant la harpie qu’il avait reconnue.

Le groupe a quitté sa trajectoire, planant et descendant vers lui. Puis Pauline a repris sa forme humaine. Étrangement, malgré la présence de Cursio et Belina, Achille manquait à l’appel.

“Mario, je n’ai vraiment pas le temps…”

“Que se passe-t-il? Où est Achille?”

Une seconde. Puis il a compris, regardant le monstre s’éloigner.

“Mais il va où?”

“Vers les montagnes,” déclara Cursio.

La femme derrière lui, probablement une slave vu son teint clair, a fondu en sanglots, marmonnant quelque chose dans une langue qui s’apparentait à du russe. Belina s’est dépêchée de la rassurer.

“Vous aurez besoin d’aide?” demanda Mario en faisant abstraction de cette scène. Ce n’était pas l’heure des présentations.

“Probablement.” soupira Pauline. “Mais vous êtes attendus, on va essayer de se débrouiller.”

La princesse Peach s’approcha, rejoignant la conversation en plein vol.

“Vous connaissez cette créature?”

Mario et Peach avaient fait la route ensemble, mais la blonde était légèrement en arrière, désireuse de récupérer un sac dans tout ceux qui devaient être transférés au palais d’Epissons.

“Aussi étonnant que cela puisse paraître, il s’agit d’un cousin que nous partageons tout les quatre”, admis Pauline en incluant Mario d’un geste de la tête.

“Et derrière?”

“Sa fiancée.”

Le regard de Peach s’est éclairci de compréhension, levant les yeux vers l’est.

“On doit l’attraper avant que l’armée ne mette la main sur lui.” déclara Belina.

“Bien dit,” ajouta Cursio avant de commencer à partir.

“Je viens avec vous.”

La phrase de Peach a eu l’audace de surprendre tout le monde, mais elle semblait déterminée.

“Et pourquoi vous viendriez?” dit une voix que Mario n’espérait plus jamais entendre.


Pauline et Mario se sont immédiatement braqués en voyant la rousse approcher, reconnaissant celle qui les avait enfermé dans ce cauchemar.

“Quoi? Vous ne feriez que les ralentir. Déjà qu’ils perdent du temps.”

“Je regrette,” répondit Peach, “mais ce n’est pas vos affaires. Nous devons y aller.”

Alors que Peach venait vers eux, la rousse a lancé des papillons vers la princesse.

“Attention!” avertit le plombier, faute d’avoir le temps d’intervenir.

Une tornade orange a encerclé Peach.

Laisser un commentaire ?