Dernier lancer - Les staccatos du gisant
Chapitre 1 : La ballade d'Eddie le Banni
3400 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 28/10/2024 07:33
Ce texte a été rédigé pour répondre au défi « Les dés sont jetés » (octobre 2024).
Le but du jeu : lancer un dé à 20 faces pour chacun des six paramètres, ce qui nous donne les données d’un prompt. Puis lancer un dé à six face pour obtenir un taux de réussite.
Caractéristique du héros : 15 - Le soleil
Un lieu : 10 - Chaleureux
Un objectif : 15 - le Renouveau
Un objet : 20 - un puissant artefact
Une rencontre : 1 - un Monstre
Un obstacle : 14 - Poison
Le dé bonus est tombé sur 1 - Réussite critique.
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« Quand bien même lancé
Dans des circonstances éternelles
Du fond d’un naufrage… »
Eddie ouvrit les yeux brutalement. Il ne savait pas combien de temps, il avait été dans les vapes, mais il se sentait comme si son corps avait été déchiré en morceaux, puis vulgairement rafistolé. Et il avait une étrange douleur qui lui brûlait le fond de la gorge. Était-il mort ? Ça n'avait pas de sens qu'il soit en vie après s'être fait déchiqueter par la horde de chauves-souris démoniaques — ou Démo-bats, comme Dustin insistait pour les nommer. Il n'était pas assez perché pour ne pas avoir pris la mesure de ses blessures : il était foutu, rien n’aurait pu le sauver. Quand Dustin l'avait désespérément serré dans ses bras, il avait eu conscience qu'il s'agissait d'un adieu. Pas de dérobade, de fausses caractéristiques cheatées rajoutées aux fiches personnages, de dés pondérés ou d'autres insupportables artifices du genre : il avait été un Maître du jeu consciencieux, qui ne tolérait jamais la triche. Pour qu'une histoire reste intéressante, il fallait qu'il y ait des enjeux, des morts faisant sens ; on ne pouvait pas ressusciter un joueur après qu'il eut complètement perdu la face et eut rendu, de manière si évidente, son dernier souffle.
Il était définitivement mort. D’ailleurs, il se sentait mort, se savait mort et, pourtant, il était bien là : les yeux ouverts dans l'étrange et poisseuse ambiance du monde à l'envers, le couvercle de poubelle lui ayant servi de bouclier reposant sur le sol à quelques mètres d'une bicyclette tordue et d’une lance improvisée, maintenant inutile.
Quelle était cette sorcellerie ? Il regardait autour de lui hagard, sa vision était floue, et il avait la sensation d'avoir la tête enserrée dans un étau ; tout son corps était lourd, tremblant et il ne parvenait pas à trouver sa respiration. Angoissé et nauséeux : il avait l’impression d’avoir été empoisonné ou d’avoir fait une intoxication suite à une surconsommation de champignons hallucinogènes. C'était comme vivre le pire trip de sa vie. Il se releva péniblement, ayant la sensation que son corps entier était désarticulé, la lancinante soif continuant à lui tordre la gorge. Il ne sentait aucune véritable douleur provenant des multiples blessures courant sur son corps, mais il était frigorifié. Quelle curieuse et désagréable émotion : était-il mort ou ne l'était-il pas ? Le froid, la confusion et la soif… ça lui rappelait les symptômes de la rage. Avait-il besoin d'un vaccin antirabique, comme ce bon vieux Ozzy lorsqu'il avait commis la folie d’arracher avec les dents la tête d'une chauve-souris ?*
Eddie leva un bras à titre expérimental, l'observant avec stupeur : aux endroits où le jean de sa veste avait été abîmé par les crocs des Démo-bats, il pouvait apercevoir les plaies déjà cicatrisées — elles avaient une sale apparence noirâtre — mais ce qui manqua de lui faire pousser un cri de terreur, c'était l'apparence de sa peau. Même dans la pénombre environnante, il ne pouvait que constater la couleur anormale de sa main et des morceaux de son bras qu'il pouvait apercevoir. Entre le gris et le vert. Par tous les tyrannœils d'Ombreterre ! Il ramena sa main contre sa poitrine et frissonna à la réalisation troublante : pas un battement de cœur, pas un souffle de vie. Il paniqua, cria, puis fut pris d'un fou rire hystérique – même son rire n’avait pas une sonorité normale, on aurait dit des graviers qu’on cassait –. Il était un putain de mort-vivant : plus Eddie le Banni mais Eddie The Head d’Iron Maiden**.
C'était bien sa chance, ça ! Pour une fois qu'il décidait de jouer les héros, plutôt que de prendre ses jambes à son cou, le destin le transformait en une sorte de macchabée maléfique. Il était loin d’être un saint et n’avait jamais vraiment cru au paradis, mais là, c’était un très sale coup du destin que la sordide plaisanterie qu’il était en train de vivre. Son baroud d’honneur aurait au moins pu lui rapporter le droit de reposer en paix ; pas l’obliger à errer indéfiniment dans un univers de cauchemars, sous forme de moribond.
Tu parles d’un renouveau, d’une réussite, d’une évolution positive ! Est-ce qu'il avait vraiment soif ou est-ce qu'il allait bientôt se mettre en quête de sang à sucer ou de cerveaux à boulotter ? La pensée le laissait dubitatif : il se sentait étrange – certes – mais pas prêt à succomber à une frénésie sanguinaire… Mort, exténué, assoiffé, mais plutôt normal. Enfin, pas beaucoup plus anormal que le reste de son existence. Dans ce drôle de monde, c'était Vecna qui contrôlait tout, les créatures comme la végétation ; pourtant – d'une manière ou d'une autre – il ne sentait pas manipulé et avait l’impression d’être encore libre de ses choix et de ses actions. Qu’est-ce que cela signifiait ? Était-il passé sous le radar de Vecna ? Sa résurrection en tant que zombie pouvait-elle une simple anomalie qui n'avait rien à voir avec la volonté de Creel et son influence sur cet univers ?
Là, une idée – stupide et optimiste – le frappa. Était-il possible que ce soit l’esprit du Hellfire Club lui-même qui l’ait ramené ? Après tout, la campagne n’était peut-être pas finie. Il restait encore des dés à lancer, des coups à jouer, des chausse-trappes à éviter, et un monstre retors et tricheur à occire. Qui mieux qu’un MJ rigoureux pour s’assurer que les aventuriers aillent au bout de la quête ? Se perdre dans des métaphores vaseuses centrées sur les jeux de rôle, alors que c’était l’apocalypse et qu’il était – visiblement – mort, c'était tout lui, ça. Le Hellfire avait été plus qu’une échappatoire pour lui ; ç'avait été un lieu chaleureux, un foyer où rencontrer ses amis, un refuge face aux bien-pensants méprisants qui peuplaient la ville. C’était une institution : le seul endroit où les brebis égarées du lycée pouvaient se dérober à l’influence pesante du troupeau, le lieu où les marginaux de Hawkins pouvaient être eux-mêmes et où les manuels de jeu faisaient loi ; là, où on pouvait être à la fois un banni – un minable, exclu de tout le reste – et pourtant être un roi. Il eut un sourire secret en y songeant.
Ses pensées le ramenaient à Hawkins, son propre royaume en ruines, petite ville sans importance qu’il avait détestée dont il hantait depuis bien trop longtemps le bahut. Là-bas, il y avait Dustin, son oncle, Gareth, Lucas, Lady Applejack, Jeff, Steve et tous les autres qui courraient encore un grave danger. La simple pensée de ce que risquait encore ceux qui comptaient pour lui, lui insuffla une énergie nouvelle, comme une simple brise attisant une étincelle pour rallumer une flamme éteinte. Hawkins n’était pas sauvé, Vecna n’était pas vaincu et lui était encore debout pour une raison indéterminée… ça voulait dire que la partie n’était pas terminée.
Même mort, il pouvait contribuer à mettre Vecna échec et mat. Mais pour ça, il avait besoin d’équipements – un puissant artefact de préférence – et d’un objectif. Il ne savait pas quoi faire, alors autant faire comme tout bon héros en perdition : retourner à son point de départ et lancer les dés.
Il devait rentrer chez lui.
Chancelant, Eddie s’ingénia à avancer dans les ombres gluantes et malsaines du Monde à l’envers. Se forçant à rester debout et à marcher malgré l’étrange lassitude qui l’envahissait, rendant chacun de ses gestes ardus et semblant vouloir ramener son cadavre sur le sol poisseux. Une soif indéfinissable continuait à lui brûler la gorge de manière irritante : il ignorait la lancinante sensation, la reléguant dans un coin de son esprit. Ses pas lui paraissaient gourds, lourds et mécaniques, comme s’il devait lutter pour contrôler son propre corps et que se mouvoir était une sorte d’exploit : il était un putain de Zombie lent, tout droit sorti de l’un des films de Romero. Quelle blague !
Il essaya de chantonner à tue-tête des morceaux d’anthologie dans son esprit, espérant que – peut-être – la violence de la musique le porterait et lui permettrait d’accélérer un peu la cadence. Alors qu’il se laissait envahir par des riffs imaginaires, Eddie le Zombie se jurait de tenir bon, sa démarche saccadée devenant moins laborieuse, sans même qu’il ne s’en rende compte. Peu importe ce qui le maintenait en vie dans cet entre-deux morbide, il se battrait tant qu’il le pourrait pour rester lucide et aiderait au mieux l’équipe du Hellfire et leurs acolytes à vaincre Creel. La musique avait aidé à combattre Vecna par le passé, peut-être pouvait-elle maintenant l’aider à conserver ce qui lui restait d’humanité…
Le cri primal de “Breaking the Law” de Judas Priest, le rythme infernal de “Hell Awaits”, la voix métallique déformée de Osbourne crachant “Iron Man” sur les tempos enflammés de Black Sabbath. Eddie était guidé par les cadences, résonnant dans son crâne et remplaçant les battements de cœur qu’il n’avait plus. Une pulsation continue qui le poussait vers l’avant.
Ce n’est qu’en atteignant la version viciée de Forest Hill, déjà poisseuse et malfamée dans le monde réel, qu’il distingua les silhouettes familières de rangées de caravanes : traversant lentement le terrain vague, il arriva face au camping-car de son oncle, celui où il avait passé la meilleure partie de ses années d’adolescence. La tôle blanchâtre vieillie paraissait grise dans cet univers et du lierre épais et à l’apparence gélatineuse recouvrait une bonne partie du véhicule, ayant poussé comme du chiendent.
Il arracha une partie du lierre, d’un geste rageur et dû forcer son emprise sur la poignée pour ouvrir la portière de la caravane. La portière émit un bruit grinçant. Eddie se crispa violemment et poussa un cri rauque en voyant une nuée de Démo-bats sortir de l’habitacle du Mobile-Home, passant à sa proximité directe : elles l’ignorèrent, son odeur ne les attirait visiblement plus maintenant qu’il était plus ou moins l’un des leurs, son sang – s’il en avait encore – ne devait plus avoir la même saveur depuis qu’il était passé de vie à trépas. Il poussa un râle de soulagement et traversa la caravane, poussant la porte de sa chambre. La porte de la plus grande chambre de la caravane, celle qu’il avait investie depuis ses quatorze ans – lorsque Wayne Munson l’avait accueilli avec un sourire bourru, après que son père se soit définitivement fait la malle –, celle qu’il avait décorée avec soin, recouvrant les murs d’affiches de Dio, Slayer, et Megadeth.
Avant la création du Hellfire, cette piaule avait été son seul refuge. Il pouvait encore se rappeler les nuits passées à pincer les cordes de sa guitare, s’entraînant à jouer des solos endiablés pour Corroded Coffin, et à fumer des joints en ricanant tout seul, comme un con, ou en peaufinant ses scénarios de campagnes pour Donjons et Dragons. Ce n’était peut-être pas une vie grandiose ou enviable, mais il avait été heureux dans cet endroit. Il eut un drôle de pincement nostalgique à cette pensée : il avait été heureux. Ça lui paraissait loin, maintenant que son cœur ne battait même plus et qu’il savait qu’il ne pourrait plus jamais regagner la surface ; pourtant, même dans ce monde pourrissant, sa chambre envahie de décombres, de poussière et de particules malsaines en suspension, avait des allures de sanctuaire. Eddie se laissa machinalement choir sur le lit, ayant la fugace sensation, par ce geste, de pouvoir se prétendre humain, au moins un instant. Il fixa longuement le plafond, résistant à l’effroyable tentation d’examiner son reflet dans le miroir de la penderie à la droite de son lit. Il se redressa, laissant son regard errer partout ailleurs dans la pièce. Il posa machinalement ses yeux sur le mur du fond. Eh bien, voilà l’artefact qu’il cherchait !
Sa guitare : elle l’attendait sagement, suspendue, bien en évidence, trônant sur son socle. Un butin lumineux arraché aux enfers. Elle n’aurait pas dû être à cet endroit : dans le flou de ses derniers instants, il se rappelait très bien l’avoir négligemment jetée sur le canapé du salon, après son solo en l’honneur de Chrissy ; c’était Dustin qui l’avait sans doute soigneusement raccrochée là avant de fuir le Monde à l’envers. Comme un dernier hommage. La poitrine d’Eddie se serra en pensant au gosse : il se rappelait des larmes dans les yeux habituellement rieurs, alors que l’adolescent était secoué de sanglots sur son corps agonisant. Il se sentait coupable de lui avoir fait ce coup-là et de s’être sacrifié stupidement : d’un côté, il n’avait pas été lâche – pour une fois – et avait affronté la situation avec un certain panache ; de l’autre, il était mort sans être sûr que les quelques minutes de résistance face aux monstruosités de Vecna aient fait une quelconque différence pour Steve, Max et les autres. Eddie aurait aimé savoir si sa mort avait eu un sens ou si son élan de bravoure avait juste été un acte irréfléchi et inutile. Il ne le saurait sans doute jamais, mais ce qui était sûr, c’est qu’il allait s’assurer de faire quelque chose d’utile son actuel état de non mort. Il ne pouvait plus se sauver lui-même, mais maintenant, il ne craignait même plus la mort. Il n’avait plus peur, plongé dans cette mer d’obscurité*** : alors, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour essayer de sauver ceux qu’il aimait et qui demeuraient encore à Hawkins. Il ne laisserait pas Vecna agir à sa guise et continuer à piéger ses amis dans des cauchemars éveillés.
Il tendit sa main et fut satisfait de voir que ses gestes étaient bien moins saccadés qu’à son réveil. Pour dompter cette beauté, il avait besoin que ses doigts bougent correctement. Il caressa l’instrument, presque avec respect : dans ce drôle de monde et dans ces circonstances surréalistes, c’était tout un symbole que de l’avoir de nouveau sous la main. C’était plus qu’une simple guitare, c’était le souvenir d’un acte de défiance en plein milieu de l’apocalypse. Master of Puppets qui avait résonné à travers tout le Monde à l’envers, tandis que Dustin l’encourageait avec l’énergie du désespoir. C’était sans doute le meilleur solo de guitare qu’il ait jamais interprété, galvanisé par la terreur et par le poids de la responsabilité, alors qu’il était monté sur le toit de sa caravane pour une ultime performance en enfer ; essayant de donner une chance à Steve et aux autres de sauver la petite Mayfield. Maintenant qu’il touchait à nouveau sa guitare, il avait de nouveau envie de la faire hurler à plein régime, de se dresser face au chaos ambiant avec le Metal comme seule arme pour repousser les monstres.
Eddie empoigna l'instrument d’une main incertaine et se mit à effleurer les cordes, laissant échapper un son lugubre, grinçant et sombre. Dans la vibration de la corde frappée, il imagina le monde à l’envers trembler. Et il souriait, seul dans le noir. Il n’avait pas soif, il n’avait pas besoin de sang, ni de cerveaux : peu importe ce qu’il lui était arrivé, il ne se laisserait pas contrôler par Vecna, ni aucun de ses sbires. Il était prêt à jouer une toute dernière partie de Donjon et Dragon. Une dernière partie avant la fin du monde. Il passa la sangle de sa guitare derrière son épaule pour la porter en bandoulière et s’approcha de sa commode, ouvrant le tiroir pour en extirper un set de jeu. Il en tira un dé à vingt faces et l’examina longuement, le faisant tourner entre ses doigts à l’aspect grisâtre.
Il ne pouvait pas encore penser à une ébauche de plan ou à une action sensée pour vaincre Vecna, alors il décida de s’en remettre à son instinct. Et au destin.
Il ne fallait pas grand-chose pour invoquer, dans cette pièce, l’esprit chaleureux du Hellfire. Eddie étala soigneusement un tapis de jeu sur sa table basse et lança silencieusement un défi à l’univers en jetant le dé.
Et il adressa une prière muette, non pas à Dieu, mais à Ronnie Dio… Et à Lady Applejack.
Le temps semblait suspendu et Eddie Munson retenait inutilement sa respiration tandis que le dé rebondissait sur le tapis du jeu.
Un score de 20.
Réussite critique.
Bien. Il était de nouveau le Maître du jeu.
Il espérait que le patch à l’arrière de sa veste n’était pas abîmé : il voulait que les Démo-chiens puissent admirer quand il ferait résonner les accords d’Holly Diver*** jusque dans les tréfonds de cet univers putride. Il était le dernier sur la ligne. Il ne savait pas encore comment il allait vaincre Vecna mais une chose était certaine : Eddie le Banni était sur le départ de la course pour le matin, il allait chevaucher le tigre et, la guitare à la main, il comptait bien faire briller le soleil dans le Monde à l’envers.
« Un simple coup de dé, jamais n’abolira le hasard. »
Stéphane Mallarmé.
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Notes de fin :
Bon, je ne vais pas détailler toutes les références musicales incluses dans le texte, mais voilà quelques précisions ^^
* L’anecdote est réelle et est évoquée en S4 par Eddie comme un acte « très métal » et volontaire d’Ozzy ; Osbourne a cependant, à plusieurs reprises, affirmé après l’incident qu’il s’agissait d’une erreur et qu’il croyait mordre dans une chauve-souris en plastique.
** Sans mentir, c’est l’image d’Eddie the Head de Maiden, guitare électrique à la main, qui est en bonne partie responsable de l’idée à la base de ce texte ;)
*** Dio est présenté comme le groupe fétiche d’Eddie, le patch recouvrant l’arrière de sa veste est la couverture de l’album Last in the line (le dernier en ligne) et la chanson Holy Driver – la plus connue du groupe – dont je reprends certaines paroles, notamment en fin de texte (ne plus avoir peur, plonger dans une mer d’obscurité, chevaucher le tigre, courir pour le matin, etc.) a donné lieu à beaucoup d’interprétations du fait de son propos obscur. Ronnie Dio a expliqué que la chanson faisait référence à une figure messianique, partie dans un autre monde pour se sacrifier pour un peuple inconnu, son propre peuple l’exhorterait égoïstement à rentrer dans son monde et à ne pas sacrifier sa vie pour des étrangers. Je trouvais que les paroles pouvaient avoir un écho intéressant par rapport à la situation d’Eddie.