SuperNovak
Les personnages et tout l'univers de Stargate ne m'appartiennent évidement pas. En revanche la fanfiction qui suit sort tout droit de mon esprit torturé et ne peut être exploitée sans mon autorisation. Merci.
SuperNovak
Prologue
Une paupière puis l'autre, lourde et démesurément grande, comme il se doit.
La première chose qui lui vient à l'esprit est la surprise. Ainsi donc le voilà relégué au même statut qu'un McKay, qu'un terrien auquel le système végétatif fait régulièrement défaut. Et voilà la seconde pensée, plus perverse et plus inquiétante. Y-a-t-il des témoins de sa déchéance ?
Hermiod ouvre brutalement les yeux, persuadé de découvrir des petits yeux humains, ridicules et sournois, des petites fentes moqueuses penchées sur lui avec délectation. Heureusement il n'en est rien. Tout en ouvrant les yeux, le Asgard s'est ouvert à toutes les perceptions de son corps, sensations infiniment plus raffinées que les fades cinq sens terriens.
Totalement en symbiose avec le Daedale et ses habitants, Hermiod ne peut que constater l'extrême silence qui règne en maître sur dans le vaisseau-fantôme. Il est seul, du moins, il est le seul à être sur ses pieds. Devant sa console est affalée son interlocutrice privilégiée, le docteur Novak. La bouche en cœur, la salive apparaissant légèrement bullante à la commissure de ses lèvres, la technicienne semble dormir d'un sommeil paisible, perturbé uniquement par le ronflement sonore émis par sa respiration saccadée.
Hermiod s'approche doucement d'elle. Est-ce par sympathie, par curiosité ou simplement pour établir la liste des dégâts ? Quoiqu'il en soit, un rapide coup d'œil lui suffit pour définir un état stable d'inconscience, plus proche du sommeil que du coma. Au vu du taux de décibel émis, même le plus balau des terriens aurait pu faire ce constat, mais inutile de le révéler au susceptible Asgard, donc chut ! Et reprenons...
Hermiod quitte la salle de contrôle afin d'examiner le vaisseau qui lui sert dorénavant de maison. Les couloirs sont mortellement silencieux. Les seules âmes que le Asgard croisent sont soit étalées au sol dans des postures ridicules, du moins du point de vue de l'alien, soit avachies sur leurs fauteuils devant des écrans définitivement éteints.
Éteint, voilà le terme qui définit le mieux le Daedale.
Hermiod se souvient avoir été un peu agacé en apprenant sa mutation dans le vaisseau terrien. Côtoyer ces êtres sous-évolués n'était pas un objectif de carrière à la hauteur de ses ambitions. Cependant, alors qu'il évolue nu, en toute liberté dans le Daedale, le silence le submerge avec plus de force qu'il ne l'aurai cru possible. Même l'incessant hoquet du docteur Novak commence à lui manquer. C'est que l'on s'y attache à ces petites bêtes amusantes.
Hermiod aime taquiner les humains et leur exposer par moult détails leur infériorité. Ils ont un esprit assez logique, surtout certains spécimens, mais souffrent d'une lenteur terrible dans leurs connections neuronales. Le Asgard se gausse régulièrement lorsqu'il attend l'ordre évidant qui pourtant lui parvient avec, au mieux quelques secondes de retard, et au pire... jamais !
Ah comme il est intéressant de comprendre le mécanisme de pensée des humains... Ah comme il est intellectuellement agréable d'avoir face à soi le reflet permanent de sa supériorité... Ah comme il est plaisant de ne pas toujours se sentir obliger d'être compétitif et de parfois savoir se laisser aller aux simples joies des humains.
Caldwell, Novak mais également le colonel Sheppard qui le regarde toujours avec une certaine gêne. Hermiod se souvient de leur première rencontre. Si le tout fraîchement nommé colonel l'avait dévisagé, ce n'était pas par curiosité pour celui qui fut un temps considéré comme un dieu sur Terre, mais par dégoût pour son absente de tenue réglementaire. Même Novak riait en reparlant de cela. Hermiod a depuis entendu parler d'une icône qui passe de mains en mains dans le Daedale, une image représentant un Asgard, sans doute sa propre personne, en tenue d'Atlantis. Humour basiquement terrien !
Une autre séquence mémorable pour Hermiod fut sa rencontre avec l'agent du N.C.I.S. Comment se nomme-t-il déjà ? Ah oui, DiNozzo. Il avait regardé Hermiod comme s'il voyait réellement un dieu vivant, avec des yeux d'enfant émerveillé. Le docteur McKay lui avait expliqué qu'il était sous influence médicamenteuse mais le docteur Novak avait argumenté que l'agent était effectivement un grand enfant et que pour lui se retrouver face à un Asgard était aussi fabuleux que s'il avait été en présence de Mickey Mouse en chair et en poils ! Évidement Hermiod n'avait pas saisi la comparaison mais c'était bien gardé de le faire remarquer.
Maintenant que les humains sont inconscients, blessés, morts pour certains, il réalise combien leur compagnie est agréable, enrichissante, caustique parfois, amusante souvent... et triste de temps à autres. Une expérience finalement pas si mauvaise que cela. Dommage qu'elle se termine ainsi.
Comment est-ce d'ailleurs ?
Hermiod examine autour de lui... C'est noir, lugubre, sinistre et catastrophique !