Autres regards

Chapitre 23 : XXIII

Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:56

XXIII

Bon sang, c’est vraiment pire que tout ce que j’avais imaginé !
Une simple sortie archéologique pour faire plaisir à McKay qu’il avait dit ! Hum…plutôt l’occasion de se dégourdir les pattes oui !
Enfin, quelque soit l’excuse bidon qu’il m’avait donné au moment de passer la porte, McKay et Teyla n’avaient été que trop content de le suivre. Et encore, je suis certaine que si Ronon avait pu, il en aurait fait tout autant.
 
La voila la fine équipe d’Atlantis, fleuron de la cité.
 
McKay est tellement plâtré qu’il ne nous enquiquinera plus pendant un bon moment. Quoique d’après Carson il ait demandé à ce qu’on lui installe un terminal devant son lit. Je l’imagine bien, avec son bras coincé à 90 degrés, donnant des ordres et criant contre de pauvres scientifiques désappointés. Zelenka va sans aucun doute me demander des vacances anticipées.
 
Je réprime le fou rire naissant en quittant du regard Rodney et ses plâtres. Il dort et j’aimerai être relativement loin lorsqu’il se réveillera. Lorsqu’il ouvrira les yeux et se rendra compte qu’un plaisantin a dessiné un citron sur le plâtre de sa jambe.
Je comprends mieux maintenant pourquoi le major Lorne a demandé à faire parti de la prochaine expédition.
Je ris en y pensant. Quelle bande de lâches ! Quelle bande de gamins !
 
Dans la salle attenante au box dévolu à McKay et à son isolement forcé, quarantaine arbitrairement décrétée pour son bien être et surtout le notre, le docteur Beckett et Teyla sont en grande discussion.
Depuis plus d’une semaine qu’ils sont de retour, Carson s’évertue à comprendre comment Teyla a bien pu créer une rupture d’anévrisme dans le cerveau du wraith. Je l’écoute d’une oreille discrète mais je ne comprends pas grand-chose à tout son charabia. Elle parle de couleurs et de chemins, de porte blindée et de contes pour enfants. Elle parle aussi beaucoup du colonel Sheppard. Sa voix prend alors des sonorités plus sobres.
Une incontestable tristesse a envahi la cité Atlante.
 
L’histoire du wraith qui voulait savoir ce qu’était l’amitié, a engendré une légende qui perdurera sans doute encore longtemps.
Pourquoi diable faut-il toujours que les humains cherchent à prouver ce qu’ils avancent parfois un peu imprudemment ?
McKay, derrière sa façade de scientifique, intellectuellement fasciné par le spécimen wraith rencontré, est en réalité particulièrement déboussolé et profondément marqué.
Lorsque les rideaux sont tirés et que la cité se plonge dans le noir, je déambule parfois dans les couloirs. Hier soir, de petits geignements en provenance du box de Sheppard m’ont attiré avec espoir. Rodney s’y était installé, je ne sais comment, et pleurait le plus silencieusement possible. Je suis partie avec le cœur lourd et le visage ruisselant.
 
Ce matin Atlantis est calme. Le major Lorne est parti avec Ronon. Je n’ose pas trop imaginer le résultat de cette fine équipe, sans doute beaucoup de travail en perspective pour Carson.
Je m’approche du box où Sheppard repose. Son teint de marbre me donne de terribles frissons. Aurais-je pu aller jusqu’au sacrifice ?
Le geste de Sheppard nous a tous projeté face à nos peurs et nos angoisses, face à une réalité que l’on aimerait ignorer.
Qu’aurions-nous fait à sa place ?
 
Je pose ma main contre la sienne. Ses doigts inertes tombent entre les miens. Nos mains sont ainsi, unies.
- John… 
Une larme roule sur ma joue. Je ne la retiens pas. Elle me fait du bien.
Ma larme tombe et éclate à la surface de la main que j’enlace. Elle éclate en emportant avec elle tout mon chagrin.
 
 
***

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