Chapitre 12 : Au cœur de la Galaxie

Pendant la nuit, Claria fit à nouveau le même rêve où elle se voyait couronnée impératrice puis donnait naissance à une fille. Elle commença à penser qu'il s'agissait bien d'une prémonition que lui envoyait la Force.

Alors qu'elle se faisait servir son petit déjeuner, elle fut contactée mentalement par l'Empereur. Il lui demanda de le rejoindre au spatioport du palais dès qu'elle serait prête. Une fois qu'elle eut terminé, elle revêtit sa cape par dessus sa combinaison, prit son sabre laser et alla rejoindre son maître. Elle le retrouva s'apprêtant à monter dans sa navette personnelle accompagné d'une escorte de gardes impériaux.

– Bonjour, maître, lui dit-elle en s'inclinant, vous partez en voyage ?

– Oui, et je comptais vous demander de m'accompagner, Dame Claria, je dois vous montrer certaines choses. A propos, avez-vous fait des progrès dans la localisation du quartier général de l'Alliance rebelle ?

– Oui maître, dame Lumiya a pu me dire qu'ils étaient très probablement sur une planète forestière dans la bordure extérieure qu'ils appellent Arbra, entre les secteurs Garis et Sanbra. Nous allons essayer d'y infiltrer un de nos agents en attirant le Faucon Millenium sur Beheboth dans le secteur Sanbra. Lumiya et son agent Wrenga Jixton partent aujourd'hui pour Beheboth à bord du Chimera. Je lui ai confié le commandement de cette mission et peux donc vous accompagner.

Claria monta avec l'Empereur et sa suite à bord de la navette. La partie arrière de la navette de Palpatine avait été spécialement aménagée à son usage. On y trouvait une antichambre où s'installaient les gardes impériaux et un petit appartement privé constitué d'un salon, d'une chambre et d'un rafraîchisseur. Il y avait également un poste médical d'urgence avec un droïde médecin. Une fois qu'ils eurent décollé et qu'ils furent passé en hyperespace, ils s'isolèrent dans le salon.

– Je suis satisfait de voir que vous vous êtes réconciliée avec Lumiya, Dame Claria, lui faites-vous pleinement confiance ?

– Elle s'est montrée un peu instable dernièrement suite aux épreuves qu'elle a traversé, mais je pense que nous avons tout intérêt à lui faire confiance, cela ne peut que renforcer sa loyauté.

– Fort bien, je vous laisse juge. Et vous, ma chère, éprouvez-vous toujours du ressentiment par rapport à ces fuites dans la presse ?

– Non maître, j'ai clairement fait comprendre à Ysanne Isard que je ne tolérerai plus aucune contestation de mon autorité de sa part et je pense qu'elle a compris la leçon.

– Maintenant que vous êtes une personne publique, vous devez vous préparer à bien pire que ces quelques révélations, mon enfant. Tenez, pas plus tard qu'hier, on a arrêté un faussaire holographique qui avait réalisé une fiction très osée dont vous étiez l'héroïne, Mara Jade ! Cela racontait votre formation de Main de l'Empereur en mode sadomasochiste avec moi-même, le Seigneur Vador, Ysanne Isard et Roganda Ismaren dans les rôles de vos instructeurs. Il l'avait intitulée « Cinquante nuances du Côté Obscur », en référence au nombre de saynètes que comportait l'œuvre. Original, n'est-ce pas ?

Le sang de Claria ne fit qu'un tour, elle se sentit immédiatement envahie par la colère et la haine.

– Quoi ? Moi dans un holoporno sadomaso ? Ah kriff, j'espère que vous avez fait immédiatement exécuter cet immonde individu, maître !

– Je l'ai laissé aux bons soins d'Ysanne Isard, elle a toujours su trouver des modes d'exécution très raffinés pour ce genre de criminels.

Claria comprit que Sidious était encore en train de la manipuler. Il voulait qu'elle imagine les tourments qu'Ysanne Isard ferait subir à ce faussaire, voire qu'elle suggère elle-même comment le faire souffrir ; cela afin de l'entraîner encore plus loin sur la voie du Côté Obscur. Mais elle avait toujours été profondément révoltée par la torture et les supplices, elle voulait une justice propre et rapide et n'avait donc pas envie de s'aventurer sur cette pente glissante. Mais il était vrai que ces holopornos contrefaits mettant en scène des célébrités étaient une vraie nuisance. Il était relativement facile de faire tourner une scène à des travailleurs du sexe ou des esclaves et de modifier ensuite l'enregistrement sur ordinateur pour y substituer l'apparence d'une autre personne. Si le faussaire était doué, le résultat était confondant de réalisme.

Lorsqu'elle n'avait rien à faire entre ses missions, Mara allait souvent se promener dans les bas-fonds de Coruscant, cela lui offrait des opportunités de parfaire ses techniques de combat au détriment de la racaille locale. Une fois, par curiosité, elle avait été faire un tour dans un sex-shop qui vendait des holopornos illégaux. Elle y avait appris que les holos mettant en scène Wynssa Starflare étaient les plus demandés, ne disait-on pas qu'un milliard de cœurs avaient été brisés par son mariage avec le baron Fel ? Pauvre Wynssa, ce ne devait pas être facile pour elle de savoir son image ainsi exploitée par des criminels sans scrupules. Ensuite venaient ceux montrant les ébats du grand moff Tarkin et de l'amirale Daala, un grand succès chez les militaires depuis que Tarkin était mort, que sa veuve en disgrâce vivait recluse sur Eriadu et que Daala avait disparu de la circulation. On lui avait même montré un holo racontant comment une esclave sexuelle totalement vicieuse et délurée séduisait Dark Vador sur la première Étoile de la Mort afin de gagner sa liberté. Au moins le scénario était-il original, même si elle ne donnait pas cher de la peau de son auteur. Ce détour dans ses pensées lui ayant permis de calmer sa colère, elle décida de changer de sujet.

– Oui, la directrice Isard saura certainement trouver le châtiment approprié. Mais vous ne m'avez pas encore parlé du but de ce voyage, maître !

– Étant donné que la seconde Étoile de la Mort a été détruite, Dame Claria, je tiens à vous montrer quelques autres projets d'armes de destruction massive en cours de développement qui pourraient nous servir à l'avenir.

– Nous nous rendons donc à la base secrète du Mont Tantiss sur Wayland, je suppose ? Là où vous m'avez déjà emmenée une fois ?

– Non, ma chère, pas cette fois, nous allons sur Byss, dans le Noyau profond. C'est une planète baignée par le Côté Obscur où je poursuis mes recherches en matière de sorcellerie Sith et où je fais développer de nouvelles armes. En raison de la forte densité stellaire dans le Noyau profond, on ne peut s'y rendre qu'en suivant la piste de Byss, une voie hyperspatiale secrète. Je vous remettrai une carte de données avec ses coordonnées à notre retour.

– Entendu, maître.

– Il y aussi une autre raison pour laquelle je veux que vous connaissiez cette route, Dame Claria. Lorsque vous aurez localisé le quartier général des rebelles et que vous lancerez votre attaque, je voudrais que vous fassiez en sorte de capturer la princesse Leïa Organa, vivante, et de l'amener dans un complexe que j'ai fait construire sur l'une des lunes de Byss. Nous l'y garderons captive et tenterons vous et moi de la faire basculer du Côté Obscur.

– Je ferai selon votre volonté, mon maître. Maintenant, si vous le permettez, j'aimerais me retirer pour méditer avant notre arrivée.

– Vous pouvez utiliser la chambre, ma jeune amie, je vais rester ici pendant le voyage.

– Merci, maître.

Claria quitta le salon pour la chambre. Elle s'assit par terre en position de méditation et commença à rassembler ses pensées. Ainsi donc, on y était :son maître voulait capturer Leïa, la fille de Vador et l'attirer du Côté Obscur. Et elle commençait à comprendre que cela risquait fort de se faire à ses dépends : de la même manière que Sidious avait été prêt à sacrifier Vador pour convertir Luke, il était sûrement prêt maintenant à la sacrifier elle, Claria, pour convertir Leïa.

Elle fit appel à la Force et commença par ériger une barrière mentale dans son esprit afin que l'Empereur ne puisse pas lire ses pensées puis elle se concentra pour essayer de percevoir l'avenir. Devait-elle accepter ce sacrifice ? Leïa ferait-elle une meilleure Dame Sith qu'elle ? Allait-elle apporter l'ordre et la justice ou au contraire, le chaos et la destruction ? Des images commencèrent à apparaître dans son esprit, des images d'horreur : des milliers de mondes détruits dans les flammes par des gigantesques vaisseaux qui en stérilisaient totalement la surface, des missiles lancés à travers l'hyperespace qui faisaient exploser des planètes entières, des armées innombrables de guerriers Sith clonés dans des usines semblable à celle qu'elle avait vue sur Wayland auparavant, dirigés par des Jedi noirs au regard fou, des massacres, encore des massacres et des survivants réduits en esclavage. Au dessus de tout cela, le trône impérial, occupé par une femme portant la robe noire à capuche des Sith. Elle avait de long cheveux bruns et elle eut du mal à reconnaître son visage tellement il était déformé par la haine : c'était pourtant celui de Leïa Organa, elle en était sûre. Elle avait des yeux jaunes de Sith, mais surtout, un regard de folie tel qu'elle n'en avait jamais vu auparavant, un regard de pure terreur qui lui glaça le sang et l'âme.

Non, la fille de Vador ne devait surtout pas prendre sa place auprès de son maître où la Galaxie connaîtrait un cataclysme de proportion apocalyptique à coté duquel la guerre des clones n'était qu'une péripétie sans importance. Elle devra tout faire pour l'empêcher.

Croiseur impérial Chimera, en orbite de Coruscant

En milieu de journée, Jix vint rejoindre Lumiya au palais impérial et ils prirent tous deux une navette pour rejoindre le Chimera. Le capitaine Gilad Pellaeon les accueillit en personne à leur arrivée.

– Dame Lumiya, monsieur Jixton, soyez les bienvenus à bord du Chimera. Je vais moi-même vous conduire à vos quartiers.

– Merci capitaine, répondit Lumiya, nous vous suivons.

Pellaeon les observa attentivement. Au vu des regards et du langage corporel échangés entre Lumiya et Jixton, il en déduisit rapidement qu'ils étaient amants et de fraîche date qui plus est. Tout dans leur attitude trahissait l'attirance et le désir qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. En y ajoutant le fait que dame Lumiya avait demandé qu'ils leur soit attribués des quartiers adjacents et communiquants, plus aucun doute n'était permis. Pellaeon était lui-même un grand séducteur et ses nombreuses conquêtes féminines avaient nuit à son avancement, ce qui expliquait qu'il ne soit encore que capitaine de vaisseau après plus de trente-cinq ans de service dans la flotte.

La relation entre Lumiya et Jixton l'intriguait à vrai dire. La sombre dame cachait toujours l'essentiel de son visage derrière un voile ou un casque mais il avait entendu dire qu'elle avait été très sérieusement mutilée, que son visage était couvert de nombreuses cicatrices et que son corps était constitué pour moitié de prothèses cybernétiques couvertes de simili-peau. Il semblait tout au moins que ses attributs féminins étaient toujours fonctionnels, mais il se demandait ce que ce vaurien de Jixton pouvait bien lui trouver. La rumeur qui voulait que les adeptes du Côté Obscur de la Force soient particulièrement doués pour le sexe était-elle donc vraie ? Mais cette rumeur disait aussi que le prix à payer pouvait être très élevé. Pellaeon fut tiré de ses réflexions lorsqu'ils arrivèrent finalement à destination.

– Nous y sommes, dame Lumiya, je vous ai fait attribuer la suite VIP et monsieur Jixton pourra loger dans l'appartement de service à coté. Cela vous convient-il ?

– Ce sera parfait capitaine, répondit Lumiya.

– A propos, j'ai réussi à obtenir un cargo corellien comme Dame Claria me l'avait demandé, un YT-1760 qui a été récemment saisi à un contrebandier. Il est à votre disposition dans le hangar principal.

– Merci capitaine, nous irons l'inspecter à notre arrivée dans le système Beheboth. Vous pouvez partir dès que vous serez prêt. Nous allons nous installer dans nos quartiers, faites-moi prévenir dès notre arrivée.

– Entendu, ma dame, je vous laisse.

Lumiya en Jix entrèrent dans leurs quartiers. La suite VIP du Chimera portait bien son nom, elle était richement meublée, le salon était équipé d'un projecteur holographique dernier cri et un grand hublot en transparacier occupant tout le mur du fond donnait une vue imprenable sur l'espace. Quant à la chambre, on y trouvait un grand lit à gravité ajustable avec des draps en satin blanc. Lumiya retira son voile et sa coiffe puis se tourna vers Jix avec un sourire coquin.

– Il va nous falloir au moins douze heures pour atteindre le système Beheboth. Que dirais-tu d'essayer ce lit en attendant, mon chéri ? Il m'a l'air des plus confortable.

– Pas la peine de me le demander deux fois, mon cœur, lui répondit-il.

Une heure plus tard, Jix était étendu nu dans le grand lit de la chambre au coté de Lumiya. Elle lui tournait le dos, couchée sur le côté, le drap remonté juste au dessus de son corset cybernétique, ses cheveux châtain-roux tombant sur ses épaules. Elle semblait profondément endormie. Jix était épuisé lui aussi mais surtout inquiet à propos de ce qui s'était passé pendant qu'ils faisaient l'amour.

Alors que Lumiya était assise sur lui et qu'elle approchait l'orgasme, elle s'était mise, entre deux gémissements, à murmurer des mots dans une langue étrange qu'il n'avait jamais entendue auparavant, une sorte de litanie. Jix avait aussitôt ressenti des frissons, comme si la température venait de baisser de plusieurs degrés. Quand elle avait joui, les yeux clos et le corps arqué en arrière, ses mains lui serrant fortement les épaules, il avait vu des éclairs bleus crépiter sur sa peau, du moins sur la partie organique de son corps. Lui même avait alors été emporté par une vague de chaleur et de passion et son propre orgasme avait atteint une intensité telle qu'il n'en avait jamais connue auparavant. Il l'avait rejointe dans une extase commune et avait l'impression que leurs deux corps n'en faisait plus qu'un et qu'il ressentait également son plaisir à elle. Cet instant magique avait semblé durer de longues minutes après quoi il était revenu à la réalité. Quand Lumiya avait ouvert les yeux à son tour, ils avaient brillé d'une lueur jaune. Voyant son air inquiet, elle l'avait embrassé en lui disant que tout allait bien, s'était séparée de lui et s'était couchée sur le coté, s'endormant presque aussitôt.

Jix commençait à comprendre ce qui s'était passé. Lumiya avait invoqué le Côté Obscur de la Force pour les amener tous les deux à un plaisir d'une intensité surnaturelle. Cette fille était vraiment incroyable. Mais il avait lui aussi été exposé à cette énergie sombre et il savait que ce n'était pas sans risque, surtout lorsqu'on était aveugle à la Force. Il avait entendu les rumeurs qui couraient à propos de certaines concubines impériales. Pour l'instant il ressentait juste une intense fatigue et devait lutter de toute ses forces pour ne pas s'endormir. Il ne put toutefois pas résister longtemps et finit par sombrer à son tour en espérant qu'il n'aurait pas vieilli de dix ans à son réveil.

Quartier général de l'Alliance rebelle, Arbra

Leïa revenait d'une séance d'entraînement avec Luke. Ils avaient passé l'après-midi à courir dans la forêt en s'arrêtant régulièrement pour des séances de méditation ou de télékinésie. Luke lui avait expliqué qu'il s'était entraîné de cette manière avec maître Yoda sur Dagobah et que c'était lors d'une de ces séances qu'il les avait vus, elle, Han et Chewie, souffrir aux mains de Vador sur Bespin. Leïa n'avait eu aucune vision lors de ses séances de méditation mais Luke l'avait félicitée pour ses progrès en télékinésie : elle avait réussi à déplacer des pierres de plusieurs kilogrammes avec la Force. « La taille point ne compte, avait dit maître Yoda à Luke, d'y croire il suffit ». Leïa avait eu confiance en ses capacités et elle avait réussi. Maintenant, elle était fatiguée et trempée de sueur ; tout ce qu'elle voulait, c'était prendre une bonne vapodouche dans ses quartiers. Elle s'était habillée de manière pratique pour son entraînement : un pantalon, des chaussures de treillis et un t-shirt sans manches qui était maintenant trempé et lui collait à la peau ; ce n'était pas vraiment une tenue qui convenait à une princesse royale, même d'adoption.

Luke venait de la laisser pour rejoindre ses propres quartiers et lorsqu'elle arriva devant sa porte, elle fut surprise de trouver Han qui semblait l'y attendre. C'était bien la dernière personne qu'elle souhaitait croiser en ce moment avec son accoutrement qui frisait l'indécence. Évidemment, Han ne manqua pas de remarquer son t-shirt moulant et de lui adresser un sourire en coin.

– Et bien, Votre Altesse, voilà une tenue bien inhabituelle, lui dit-il.

– J'ai passé l'après-midi à m'entraîner avec Luke dans la forêt Han, répondit-elle. Pour cela, les robes de princesse ne conviennent pas vraiment. Maintenant, si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais aller prendre une vapodouche et me changer.

– Je sais bien que vous étiez avec Luke dans la forêt, Winter me l'a dit. Entre vos séances d'entraînement Jedi et vos réunions avec Mon Mothma et les autres conseillers, je n'arrive plus à vous voir. Est-ce que vous me fuyez, Leïa ? J'avais pourtant cru comprendre que vous m'aimiez !

– Non Han, je ne vous fuis pas, c'est... compliqué. Et vous ne faites rien non plus pour me rendre les choses faciles. Vous savez ce qui nous menace, je dois m'entraîner avec Luke, quelque chose me dit que notre survie à tous en dépend.

– Encore une de vous foutues intuitions Jedi, n'est-ce pas ?

– Oh Han, si vous saviez comme cela me terrifie, j'ai plus que jamais besoin de votre soutien. Prenez-moi dans vos bras !

Leïa se blottit dans ses bras et Han se pencha pour l'embrasser dans le cou. Sa peau était si douce sur ses lèvres, moite et délicieusement salée. L'odeur de ses cheveux était envoûtante et faisait naître son désir.

Leïa ressentit de délicieux frissons dans tout son corps lorsque Han l'embrassa dans le cou. Elle sentit la pointe de ses seins se raffermir et avec son t-shirt moulant, Han ne manqua pas de le remarquer.

– Et bien, Votre Grandeur, on dirait que pour une fois j'ai réussi à vous exciter !

– Parlez pour vous, espèce de bête lubrique ! Et combien de fois vous ais-je dit de cesser de m'appeler ainsi !

– Un nombre incalculable de fois, Leïa chérie. Mais moi, je n'ai jamais nié que vous me plaisiez !

Quelque peu agacée, Leïa déverrouilla la porte de ses quartiers et y entra. Han s'empressa de la suivre avant qu'elle ne puisse refermer la porte.

– Han ! Que faites-vous ? Sortez et laissez-moi me rafraîchir !

– Regarde-moi dans les yeux Leïa, dis que tu n'as pas envie de moi et je te laisserai.

Leïa hésita quelques instants ; une partie d'elle était fatiguée et avait envie d'envoyer aux Sith cet insupportable vaurien, l'autre partie avait envie plus que tout de sentir ses mains et ses lèvres sur sa peau. Cette fois, ce fut le désir qui l'emporta.

– Je ne peux pas Han, répondit-elle, j'ai envie de toi !

Leïa reverrouilla la porte et embrassa Han avec fougue. Elle commença ensuite à défaire les boutons de sa veste tandis que Han lui retirait son t-shirt. Ils furent bientôt tous les deux torse nus. Dans un ultime geste de pudeur, Leïa croisa les bras devant sa poitrine mais Han lui saisit les poignets et écarta doucement ses bras pour l'admirer.

– Comme tu es belle Leïa et si désirable ! Tu sais ce que je regrette le plus de nos dernières aventures ? C'est d'avoir été aveugle lorsque tu portais ce bikini au palais de Jabba, Lando n'arrête pas de me répéter à quel point tu étais sexy !

– Et bien ne compte pas sur moi pour le remettre. C'était peut-être sexy mais surtout terriblement inconfortable ! Je m'en suis débarrassé d'ailleurs.

– De toute façon, tu es encore plus belle sans rien du tout ! Tu es sûre qu'on ne risque pas d'être dérangés cette fois ? Bouton d'or ou Plif ne traînent pas dans le coin à ta recherche ?

– Ils n'ont pas de raison de venir me chercher dans l'immédiat, ils savent que je devais passer l'après-midi à m'entraîner avec Luke. Et toi, pas de risque de voir débarquer Chewie ou Lando ?

– Il ne manquerait plus que ça, qu'ils essayent pour voir ! Mais je doute qu'ils osent venir me chercher dans tes quartiers. Bon, il ne me reste plus qu'à te débarrasser de ce treillis disgracieux et de ton sabre laser et on pourra passer aux choses sérieuses.

Tout en disant cela, Han lui caressait doucement les seins. Leïa se sentait de plus en plus excitée.

– Tu peux m'enlever mes bottes et mon pantalon, mais ne t'avises pas de toucher à mon sabre laser, espèce de vaurien corellien ! Et ensuite, je te veux tout à moi!

Leïa alla poser son sabre sur la table de chevet à côté de son lit, puis chacun aida l'autre à se débarrasser du reste de ses vêtements. Ils enlacèrent ensuite leurs corps nus et brûlants de désir dans le lit en échangeant des torrents de caresses et de baisers.

Navette impériale de Palpatine, en approche de Byss

Alors que la navette impériale était sur le point d'atteindre sa destination, l'Empereur invita Claria à le rejoindre dans le poste de pilotage pour assister à l'approche finale. Elle venait juste d'entrer lorsque la navette quitta l'hyperespace a proximité d'une magnifique planète bleu-verte. Vue de l'espace, rien n'indiquait que Byss était un monde profondément imprégné par le Côté Obscur de la Force, on y voyait des océans et des continents dont le principal était presque entièrement recouvert par une vaste cité. Elle était baignée d'une lumière bleue produite par un soleil lointain et néanmoins éblouissant, une étoile chaude dont la courte existence n'aurait pas dû permettre le développement de la vie sur une de ses planètes. Effectivement, la vie ne s'était pas développée naturellement sur Byss ; la planète avait été terraformée il y a près de cinquante mille ans par l'empire infini des Rakata à l'aide du Côté Obscur de la Force. Lorsque l'empire Rakatan s'effondra il y a vingt-cinq mille ans, Byss fut oubliée pour une longue période et ne fut redécouverte qu'il y a cinquante ans. Elle fut ensuite choisie comme capitale de repli par Palpatine dans les premiers mois de l'Empire. Il y fit construire une grande cité et la planète servit de centre de recherche et d'entraînement secret pour des adeptes du Côté Obscur.

En orbite de la planète se trouvaient cinq satellites naturels et de nombreuses stations de combat et chantiers navals. Byss était de plus protégée par un bouclier planétaire et toute une flotte de croiseurs patrouillait dans le système. Palpatine ordonna au pilote de la navette de faire un détour par les chantiers orbitaux afin de montrer à Claria les nouvelles armes qui étaient en cours de construction pour compenser la perte de la seconde Étoile de la Mort. Ils virent d'abord un nouveau modèle de super-croiseur, de classe Éclipse, équipé en standard d'un super-laser capable de détruire instantanément n'importe quel autre vaisseau et destiné à devenir le vaisseau de commandement de l'Empereur lui-même. Ensuite, Palpatine lui montra les dévastateurs de mondes, de gigantesques vaisseaux dérivés des vaisseaux usines Léviathans, capables comme leur nom l'indique de dévaster la surface d'une planète à l'aide d'un puissant rayon tracteur et de recycler ensuite les matériaux collectés en fabriquant de nouvelles armes. Claria dut réprimer un frisson en reconnaissant les vaisseaux qu'elle avait aperçus dans sa vision quelques heures auparavant.

Une fois qu'ils eurent terminé leur tour des chantiers orbitaux, la navette contacta le contrôle planétaire pour demander la désactivation du bouclier et annoncer l'arrivée de l'Empereur et de Dame Claria à la citadelle impériale. La confirmation arriva aussitôt et le navette se dirigea vers la planète. Ils survolèrent le continent principal presque entièrement recouvert par la vaste cité impériale et ses hautes tours qui – mis à part la lumière très froide de l'étoile bleue du système – rappelait beaucoup Coruscant. Ils se dirigèrent vers une tour plus haute que toutes les autres, en forme de champignon noir et rouge, la citadelle impériale de Byss. La navette se posa dans un hangar en haut de la tour. Palpatine, Claria et leur escorte descendirent de la navette et furent accueillis par un comité de réception composé de stormtroopers, de gardes impériaux et de deux guerriers du Côté Obscur à la mine patibulaire. L'un était un homme assez jeune avec des cheveux noirs et courts, l'autre plus âgé avait des cheveux bruns mi-longs. Tous deux avaient leur regard braqué sur Claria et alors qu'ils s'approchaient, elle entendit les propos que le brun tenait à son compagnon à propos d'elle.

– Kriff ! Vise un peu la gonzesse qui s'amène, Sedriss, elle est sacrément bien roulée. J'aimerais bien me la faire, nom d'un Sith !

A nouveau, le sang de Claria ne fit qu'un tour et cette fois elle ne fit aucune tentative pour contenir sa rage et sa haine. Elle se laissa au contraire envahir par le Côté Obscur, leva sa main droite en serrant le poing et souleva l'homme aux cheveux bruns de terre avec la Force en lui serrant le cou.

– Je ne suis pas une « gonzesse », bougre de fils de Hutt dégénéré, éructa-t-elle. Je suis une Sith !

L'homme porta les mains à son cou et essaya de parler mais seuls des râles étouffés sortirent de sa bouche. Son regard se changea en une expression de panique tandis que son compagnon aux cheveux noirs restait impassible. Claria serra plus fort, le visage de l'homme devint violacé, ses yeux se révulsèrent dans leurs orbites et son cou se brisa dans un horrible craquement. A l'instant où il mourut, la vision de Claria se décala vers le rouge et elle se sentit envahie par un plaisir intense. Elle n'avait pas besoin de miroir pour savoir que ses yeux venaient à nouveau de virer au jaune. Elle lâcha l'homme qui retomba au sol, sa tête penchant de manière non naturelle et un filet de sang s'écoulant de sa bouche. Elle sentit que son maître approuvait ce qu'elle venait de faire et que l'autre homme, Sedriss, ne la désapprouvait pas non plus. Il s'adressa d'abord brièvement au cadavre à ses pieds :

– Tu n'aurais vraiment pas dû dire ça, Stuxx !

Puis il mit un genoux à terre devant l'Empereur et Claria.

– Mes félicitations, Votre Majesté, vous avez bien choisi votre nouvelle apprentie, elle est digne de prendre la suite du Seigneur Vador. Bienvenue sur Byss, Dark Claria, je suis Sedriss QL, chef des guerriers d'élite du Côté Obscur et gardien de Byss. J'espère que les propos déplacés de mon imbécile d'assistant ne vous auront pas durablement offensée.

– Rassurez-vous, lui répondit Claria, je sais contrôler ma colère et l'utiliser à bon escient. A propos, pourquoi vous appelez-vous Sedriss « QL » ?

– Qaga Lok était mon ancien nom, lorsque je n'étais qu'un mercenaire sans foi ni loi, ma Dame. Lorsque Sa Majesté m'a pris à son service, j'ai pris le nom de Sedriss en ne conservant que les initiales de mon ancien nom.

– Et vous m'avez fort bien servi depuis lors, Sedriss, intervint Palpatine. Vous pouvez vous relever maintenant. Je souhaiterais faire visiter la citadelle impériale à Dame Claria.

– Bien sûr, Votre Majesté. Si vous voulez bien me suivre, ma Dame ?

Sedriss conduisit d'abord Palpatine et Claria dans la vaste salle du trône de la citadelle qui était aussi vaste et majestueuse que celle du palais impérial sur Coruscant. Il présenta à Claria d'autres membres de la garde d'élite du Côté Obscur : Kam Solusar, Vill Goir, Badon Fass et Krdys Mordi. Claria fut particulièrement impressionnée par Kam Solusar, un grand jeune homme aux cheveux blancs et aux yeux bruns qui était le seul des guerriers d'élite à ne pas être totalement imprégné par le Côté Obscur. Il était également le seul avec Sedriss à la respecter sincèrement alors qu'elle sentait que Goir, Fass et Mordi n'approuvaient pas que l'Empereur ait choisi une femme comme nouvelle apprentie ; même s'ils n'osaient rien en montrer, de peur de subir le même sort que leur ancien compagnon Stuxx Alvill. Elle pressentait que Solusar pourrait se révéler à l'avenir un allié potentiel.

On lui présenta ensuite Umak Leth, l'ingénieur qui avait conçu les fourneaux moléculaires qui étaient au cœur des dévastateurs de mondes. Il travaillait maintenant à la conception d'une nouvelle arme, le canon galactique, qui devrait envoyer à travers l'hyperespace des missiles capables de détruire n'importe quelle planète de la Galaxie. Elle réprima un nouveau frisson en songeant qu'il s'agissait là d'une des armes de destruction massive qu'elle avait aperçue dans sa dernière vision.

Ils descendirent ensuite dans les étages inférieurs de la citadelle où se trouvaient des laboratoires de recherche et d'alchimie Sith, une vaste bibliothèque spécialisée dans les ouvrages du Côté Obscur ainsi qu'un centre de clonage semblable à celui que Claria avait vu sur Wayland et qui abritait des centaines de cylindres Spaarti capables de produire un clone adulte en une année standard. Cela lui rappela à nouveau sa vision où des guerriers du Côté Obscur clonés semaient la mort et la destruction à travers la Galaxie.

Une fois la visite de la citadelle terminée, Sedriss les raccompagna à la navette impériale. Avant de repartir, l'Empereur s'enquit d'une dernière chose.

– Dites-moi Sedriss, la construction du complexe pénitentiaire sur la face cachée de la deuxième lune est-il bien terminé ? Il se peut que nous ayons bientôt à y accueillir une prisonnière de marque.

– Oui, Votre Majesté, tout est fin prêt selon vos ordres.

– Fort bien, nous irons le survoler avant de repartir vers Coruscant.

– Bon retour, Votre Majesté, ce fut un honneur de vous accueillir sur Byss ainsi que Dame Claria.

Palpatine et Claria remontèrent dans leur navette et quittèrent la citadelle impériale. Ils se dirigèrent vers la deuxième des cinq lunes de Byss pour en survoler la face cachée. Ils passèrent au dessus du complexe pénitentiaire qui avait été construit dans un des nombreux cratères. Puis la navette s'éloigna et entra dans l'hyperespace pour le voyage de retour vers Coruscant.

Notes : L'idée des faussaires holographiques est reprise du roman La Planète du crépuscule de Barbara Hambly où un certain Liegeus Vorn fabriquait de fausses holovidéos pour cacher l'enlèvement de Leïa. J'ai adapté l'idée à une variété d'holovidéos plus scabreuses, fournissant un moyen pour Sidious d'attiser la haine chez sa jeune apprentie.

Byss, les super-armes de destruction massive qui y sont fabriquées et les guerriers d'élite du Côté Obscur sont tirés de la série de bandes dessinées l'Empire des ténèbres.