Mode enfant activé

Chapitre 1 : Mode enfant activé

Chapitre final

2387 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Je me réveille avec un bourdonnement dans les oreilles. Mes yeux s’ouvrent, mais quelque chose n’est pas normal. Il me faut un instant pour que la réalité se fraye un chemin dans mon esprit encore brumeux. J’ai l’impression d’être… quelqu’un d’autre. Non, pas quelqu’un, un quelque chose d’autre. Je lève les yeux et regarde mes mains, mes bras. Petit. Trop petit. Tout est trop grand. C’est comme si j’étais… dans le corps d’un enfant. Mon cœur rate un battement. Non, ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible. Je me redresse tant bien que mal, mon corps tout en déséquilibre, et je regarde autour de moi. Ma cabine… elle semble être une gigantesque cage. Le mobilier me paraît démesuré, comme si la gravité elle-même m’avait trompé en me réduisant à l’échelle d’un gamin. Mon cœur bat la chamade et je grogne, cette frustration qui monte en moi comme une vague prête à tout engloutir. Je suis un médecin. Un médecin. Pas un gamin. Je me secoue. Je dois rester calme. Je me lève avec un peu de mal, mes jambes tremblant sous le poids de cette nouvelle réalité. Je sors dans le couloir en trébuchant, je vais au laboratoire, je dois trouver un moyen de revenir à mon corps. Il faut que je retourne travailler. Je dois continuer à assurer mes fonctions. Ils auront besoin de moi.

Les gens me regardent bizarrement, me sourient, me demandent si ça va. Je leur réponds d’un ton sec que tout va très bien, que j’ai juste un peu de mal à… marcher. Il faut que je garde la tête froide. Ça va passer, il faut juste que je trouve le moyen de remettre tout ça en ordre. Arrivé à mon laboratoire, je me précipite vers le matériel médical, je commence à fouiller les étagères. Mes petites mains ont du mal à saisir les instruments, mais je persévère. Rien ne m’arrêtera. Je vais utiliser tous les appareils nécessaires pour remettre mon corps en place. C’est alors que la porte s’ouvre brutalement. Kirk. Bien sûr, Kirk. Il entre dans la pièce, l’air inquiet et amusé à la fois. Il s'arrête net en me voyant, ses yeux scrutant mes proportions comme s'il voyait un mirage.


"Bones, mais qu’est-ce qui vous arrive ?!" Il semble à la fois perplexe et presque amusé. Je le dévisage, irrité.


"Je vais très bien, Jim", je grogne, ma voix résonnant bizarrement dans ce petit corps. "Je suis juste en train de… travailler. Vous voyez bien, je suis occupé. Laissez-moi."


Je prends un appareil au hasard, l’observe d’un air déterminé. Il me regarde, un sourire en coin. "Vous... voulez dire que vous allez continuer à travailler, alors que vous êtes dans un corps d’enfant ? D'ailleurs ça me fait bizarre de dire « vous » à un petit de quatre ans. "


Je m’arrête. Ses paroles résonnent dans ma tête. Je me fige, conscient de l’absurdité de la situation. Je secoue la tête, furieux. Non. Non, je ne vais pas me laisser aller à ça.


" C'est peut-être parce que vous savez pertinemment que je suis un officier, médecin chef. Je suis un professionnel, Kirk. L’âge de mon corps ne change rien à mes capacités. Maintenant, laissez-moi tranquille."


Kirk soupire, visiblement agacé. "McCoy, vous savez que ça n’a aucun sens, non ?"


Je lève les yeux au ciel.


"Vous voulez me faire une leçon de logique, Jim ?"


Il se tient là, les bras croisés, son regard mêlant incompréhension et amusement. Je vois bien qu’il me teste. Il pense que je vais me laisser intimider. Mais non. Je me redresse, mes petites mains tremblantes serrant un autre appareil, et je suis prêt à lui répondre. Mais Kirk n’est pas du genre à me laisser gagner si facilement.


"McCoy", dit-il en s’approchant, son ton soudainement plus ferme, "On doit régler ça. Vous n'avez même pas l’air de comprendre que vous n'êtes plus en état de travailler."


Je veux lui répliquer, mais quelque chose dans son regard change. Il n’est plus amusé. Il semble… inquiet. Puis il se tourne vers la porte. "Je vais chercher M' Benga . Il est peut-être plus apte à gérer ça."


Je grogne en silence. M' Benga… Ce n’est pas possible. Un autre problème de plus. Mais je n’ai même pas le temps de réfléchir davantage qu’il revient avec le Dr M' Benga. Ce dernier entre dans la pièce, son regard scrutant d’abord l’espace, puis se posant sur moi. Il se fige.


"Qu’est-ce que… McCoy ?!" J'essaie de garder mon calme, mais une onde de frustration m'envahit.


"Je vais bien, M' Benga. Rien de grave. J’ai juste… changé de corps. Vous voyez bien, je travaille."


Mais M' Benga n’a pas l’air convaincu. Il se rapproche, inspectant la situation avec un sérieux glacé.


"McCoy, vous êtes bien loin de la vérité. Et je suis sûr que ce n’est pas en jouant à l’apprenti médecin que vous allez arranger ça. Cessez tout de suite."


Je le fixe, un mélange de colère et de dégoût traversant mon regard.


"C’est juste un corps, M' Benga. Un corps d’enfant. Vous croyez vraiment que ça va m’arrêter ?"


Benga soupire et se tourne vers Kirk. "Capitaine, il faut qu'on puisse faire des examens. Pas sur qu'il nous laisse faire."


Je le fixe, déstabilisé.


"Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?"


Kirk se tourne vers lui, visiblement désorienté.


"Dr M' Benga, que comptez-vous faire ?"


Je refuse. Hors de question que je me laisse faire. Ils peuvent bien être plus grands, plus forts – je suis toujours Leonard McCoy, médecin-chef de l’Enterprise, et je n’ai pas l’intention de me laisser allonger comme un fichu gamin à l’infirmerie.


"McCoy, allongez-vous sur ce biobed," ordonne Kirk, l’air à bout de patience.


"Vous pouvez toujours courir, Jim !"


Je recule d’un pas, prêt à esquiver. Si je peux atteindre la porte… Mais Kirk a déjà compris.


"Ne faites pas ça, Bones." Je bondis. J’ai à peine le temps de faire trois pas qu’il m’attrape par le bras avec une rapidité agaçante.


"Lâchez-moi, espèce de brute !" Je me débats comme un démon, frappant des pieds, me tortillant avec toute l’énergie dont ce fichu petit corps est capable.


"M' Benga, aidez-moi !" grogne Kirk en resserrant sa prise.


"Ça va être un beau moment de médecine, ça," marmonne M' Bengaen avançant, esquivant de justesse un coup de pied que je lui envoie. Puis, sans un mot, il ouvre la main et me la montre, paume en l’air, dans un geste lent et terriblement évocateur. Mon cœur rate un battement. Ma respiration se bloque. Je le fixe, les yeux ronds, incapable d’ignorer la menace silencieuse.


"C’est pas vrai… vous allez pas…" je balbutie, soudain figé. M' Bengaarque un sourcil, un léger sourire en coin.


"J’en connais un qui ferait mieux de se tenir tranquille, sinon il va découvrir une méthode de discipline vieille comme le monde."


Je suis littéralement paralysé par la stupéfaction. Mon esprit adulte sait qu’il plaisante, qu’il joue la carte de l’intimidation, mais mon fichu corps d’enfant réagit autrement. Kirk, profitant de mon moment d’hésitation, resserre sa prise.


"Bien joué, M' Benga."


En un instant, ils me soulèvent et me plaquent sur le biobed. Je me débats de nouveau, mais plus mollement.


"Espèce de… vous osez… !"


"Christine, allez-y," ordonne Benga. Je vois Chapel s’approcher avec une seringue. Son regard est professionnel, mais elle semble lutter pour ne pas sourire.


"Ne faites pas ça, Christine, je vous préviens, vous allez le regretter !"


"Je suis désolée, docteur," dit-elle doucement, avant de planter l’aiguille dans mon bras. La sensation de brûlure est immédiate. Mes membres s’alourdissent. Je sens mon corps s’affaisser malgré moi. Ma respiration ralentit.


"La dose est ajustée à son métabolisme réduit," annonce Chapel. Ma vision devient floue, mes muscles se relâchent. J’entends encore leurs voix, mais elles semblent lointaines. C’est alors que M' Benga, toujours penché sur moi, fronce les sourcils.


"Attendez… qu’est-ce que c’est que ça ?"


Il passe un doigt sur la base de ma nuque et sort un scanner portable. Un bip sonore retentit.


"Regardez ça."


Il montre quelque chose sur l’écran, et tout à coup, je comprends. Et avant que le sommeil ne m’emporte, une seule pensée me traverse l’esprit : je vais leur faire payer ça. L’engourdissement m’envahit, mais je lutte contre le sommeil. Pas question de sombrer avant d’avoir compris ce qui m’est arrivé. Je sens les doigts de M' Beng aeffleurer la base de ma nuque. Un frisson me parcourt l’échine, mais je n’ai plus la force de me débattre.


"Il y a une marque ici," murmure-t-il. Kirk se penche. "Une piqûre ?"


"Oui. Très fine. On dirait qu’une micro-aiguille a perforé la peau. C’est presque imperceptible."


Il passe un scanner au-dessus de la zone. Un bip retentit, suivi d’un clignotement rouge sur l’écran. Mbenga lit les résultats et son expression se fige. "Bon sang…"


Il échange un regard avec Christine Chapel. "Ça explique tout."


Kirk se redresse.


"Vous avez identifié ce qui l’a mis dans cet état ?"


M' Benga acquiesce.

"Une drogue andorienne expérimentale. Une variante d’agent réducteur neurobiologique. Elle affecte la perception sensorielle et le système nerveux autonome, créant une illusion corporelle qui devient temporairement une réalité biologique. En gros, elle force l’esprit à croire qu’il a l’âge qu’il perçoit… et le corps suit."


Spock, qui observait en silence jusque-là, incline la tête.


"Fascinant. Une reprogrammation temporaire de la structure cellulaire par suggestion chimique."


Kirk secoue la tête.


"Et il a été exposé comment ?" Un flash traverse mon esprit. La salle de conférence. La foule. Un contact furtif.


"On me l’a injectée dans la cohue…" murmuré-je d’une voix pâteuse. "Quelqu’un m’a approché, et… après, plus rien…"


M' Benga fronce les sourcils.


"C’était délibéré."


Kirk serre les dents.


"Quelqu’un voulait s’en prendre à McCoy. Ou tester quelque chose sur lui."


"On s’occupera de ça plus tard," tranche M' Benga. Il ajuste son scanner.


"D’abord, on va régler ce problème. J’ai l’antidote."


Il ouvre un tiroir et sort une autre seringue, la remplissant d’un liquide bleu irisé.


"Le produit est conçu pour être réversible, mais sans l’antidote, il pourrait rester comme ça des jours, voire des semaines."


Kirk acquiesce.


"Alors faites-le."


Je sens à peine la piqûre quand il injecte le remède dans mon bras. Un silence tendu s’installe. J’attends. Tous attendent. Puis, une chaleur étrange se répand dans mes veines. Mes muscles se contractent. Une sensation d’étirement me traverse, comme si mon corps retrouvait sa place. Mes doigts grandissent sous mes yeux. Ma vision change d’angle. Mon souffle s’accélère alors que mes membres retrouvent leur longueur normale. En une poignée de secondes, je suis redevenu moi-même. Le silence est total. Kirk recule, écarquille les yeux, puis laisse échapper un rire incrédule.


"Eh bien, Bones, vous êtes de retour."


Je cligne des yeux, haletant, encore étourdi. Je regarde mes mains, touche mon visage, palpe mes bras.


"Bon sang…" Je lève les yeux vers M' Benga.


"Ça a marché."


Mbenga sourit légèrement.


"Je suis médecin, McCoy. Vous vous attendiez à quoi ?"


Christine Chapel me tend un drap pour me couvrir, maintenant que je suis de nouveau adulte et torse nu sur le biobed. Elle garde une expression professionnelle, mais je vois bien le petit éclat dans ses yeux. Spock hoche la tête, comme s’il avait toujours su que cela fonctionnerait.


"L’antidote a provoqué une restauration cellulaire immédiate. La transformation était donc entièrement réversible."


Kirk, lui, a toujours ce sourire moqueur.


"Alors, Bones, c’était comment la vie à quatre ans ?"


Je lui lance un regard noir. "Jim, si vous prononcez encore un mot à ce sujet, je vous prescris un mois de ration vitaminée et rien d’autre."


Il éclate de rire. Je soupire et me laisse retomber contre le biobed. Enfin, cette fichue journée est terminée. Je grogne et me masse les tempes.


"J’ai surtout envie de vous injecter à tous un sérum d’amnésie…" M' Benga arque un sourcil, amusé.


"Je ne veux pour rien au monde que vous me mettiez en boîte toutes les cinq minutes avec cette histoire de main levée… cette menace à deux balles."


Kirk croise les bras, faussement innocent.


"Oh, Bones, voyons. Vous croyez vraiment qu’on serait du genre à…" Je le fusille du regard. "


"Bon, d’accord, d’accord," concède-t-il avec un sourire en coin.


"Mais avouez quand même que c’était une sacrée scène." Spock incline légèrement la tête.


"Si cela peut vous rassurer, docteur, je considère que l’ensemble de la situation relève d’un incident médical nécessitant un rapport strictement factuel. Je ne vois aucun intérêt à en faire un sujet de plaisanterie."


Je souffle, soulagé. Enfin quelqu’un de raisonnable. Mais c’était sans compter sur Kirk.


"Spock a peut-être pas d’humour, mais moi, Bones, je vous garantis que je vais m’en souvenir longtemps."


Mon regard devient noir. Il explose de rire. Mbenga et Chapel échangent un sourire, tandis que je me laisse retomber sur le biobed avec un profond soupir. J’allais vraiment avoir besoin de vacances.






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