Ghostbusters Underneath
Chapitre 1.
If there's something weird
And it don't look good…
Pont George Washington, New York.
24 juin 1990.
Le pont été dégagé ce dimanche matin, le trafic était fluide, le soleil se levait paisiblement sur l’Hudson River en contre bas… La vieille coccinelle jaune de Janosz Poha amorçait sa traversé par les voies supérieures et de part et d’autre défilaient les câbles soutenant l’immense structure du lourd monument. Les yeux rivaient sur le pare-chocs d’une vieille Buick, Janosz ne profitait pas du magnifique levé de soleil. Si par habitude nombre de New Yorkais matinaux n’y prêtaient plus vraiment attention, ce sont surtout ses souvenirs qui accaparaient le pauvre homme. Il n’en avait que de vagues souvenir mais sa vie avait pris un tournant de plus étrange lors de la réception d’un immense portrait, il y a quelques mois. En tant que conservateur du musée d’Art de Manhattan, il avait eu la charge de superviseur la réfection d’une série de toile, mais ce portrait en particulier l’avait rendu proprement fou. Vigo Von Humburg, la Tristesse de Moldavie, avait survécu, d’une manière ou d’une autre, au travers son portrait, et son âme hantait l’œuvre. Au travers cette toile il avait pris possession de l’esprit du Dr Poha… Dès lors le cours des évènements s’était précipité dans un flou terrifiant. Il se souvenait de l’enfant que le Tiran lui avait commandé de kidnapper, de la place qui lui serait revenu si les buts de la créature avaient aboutis. Un mélange de terreur et de regret. L’emprise fut brisée par l’intervention des Casseurs de Fantômes, puis sa vie avait retrouvé sa fadeur habituelle. La Volkswagen doubla tranquillement la Buick… Sur le coup il fut reconnaissant envers les gars de Sos Fantômes. Lors de leurs nombreux rendez-vous qui on suivit les évènements de décembre 89, Egon, le plus grand des quatre chasseurs de fantômes, lui expliqua que c’est avec l’aide d’un fluide chargé d’énergie positive que l’influence de Vigo fut enrayée. Après réflexion, ce même fluide qui l’avait rendu euphorique était très certainement la cause de sa reconnaissance… Il aurait dû devenir le tuteur du Maitre du Monde, et cette opportunité ne se représentera plus. Durant des jours se sont enchainaient les tests chez Sos Fantômes, les explications sur la perte de la toiles, les avocats, la police… La mère de l’enfant n’avait pas porté plainte, étrangement convaincue par cette histoire de possession. Les tests auprès du Docteur Egon Spengler étaient terminés depuis des semaines aujourd’hui et la justice le laissait tranquille, mais Janosz avait perdu son poste au Musée d’Art. Il devait mettre de la distance avec Manhattan, et lançait sans cesse un regard colérique dans son retro viseur, pour laisser derrière cette ile de fou, et ses représentants. Laisser derrière lui Sos Fantomes et la justice des mortels. Le cours des choses auraient dû être tout autre. Essuyant une larme de colère d’un revers de manche de sa veste à carreau, il passa la main dans les boucles de sa chevelure blonde. Il tourna le bouton de la radio pour couvrir les bruits du moteurs, et pour couvrir ses sombres pensés. Les enceintes grésillèrent, et lancèrent fièrement : « -Sos Fantômes ! Osez parlez nous sommes prêts à vous croire! ». Janosz tourna les stations pour trouver chose d’autre, mais n’obtenait plus qu’une seule station, et sa voiture se mit à chanter à tue-tête : « - If there's something strange in your neighborhood. Who you gonna call? » : La chanson publicitaire des Sos Fantomes. Il allait hurler de colère lorsqu’il senti quelque chose de poisseux sur ses doigts : l’autoradio suintait d’un liquide rose et mauve. Le même liquide dont il avait été lui-même recouverts quelques mois plus tôt. Rapidement il y en eu sur tout le tableau de bord et le volant. Et les chœurs chantaient toujours : « Ghostbusters ! ». La coccinelle fit une embardé, et la pédale d’accélérateur se déroba sous les hushpuppies de l’ancien conservateur pour aller s’enfoncer dans le sol. Les cris de terreur du conducteur se mêlèrent à la chanson et au hurlement du moteur. Le bolide de safran et de rouille slalomait dangereusement dans le trafic. Frappant un camion UPS sur le côté, s’arrachant l’aile avant gauche sous le choc. Un phare, puis un rétroviseur Elle retomba au milieu des voitures klaxonnantes, qui évitaient au mieux les débris, suivit d’un rétroviseur, puis d’un phare. Un coursier à mobylette eu le réflexe de se jeter de son deux-roues au moment où la furie jaune passa dessus. La vieille Volkswagen se retrouva propulsée dans les aires. Le livreur, couché sur le bitume, croisa le regard éberlué de terreur de ce pauvre Janosz Poha, et le véhicule s’envola inexplicablement par-dessus les rambardes, au-dessus de la voie piétonne, frappa de l’arrière l’un des câbles. La coccinelle vola en vrille dans les profondeurs de l’Hudson. Sa plaque d’immatriculation retomba en toupie et se coucha. On pouvait y lire « All4Art »…