Nomad
Chapter 1
Funerals
Le soleil se lève à l’horizon et éclaire lentement le désert qui s’étend à perte de vue sur l’état du Nevada. Une route file droite à travers celui-ci et n’est interrompue que par un ridicule panneau d’arrêt de bus. Est-ce qu’il y a un bus qui passe par ici ? je ne pense pas, c’est pourtant là que j’attends, pas le bus, mais deux autres Sons qui sont censés me rejoindre ici. J’attends donc adossé au panneau, une cigarette a la main. Ma Harley est posée sur sa béquille à côté de moi. Ma moto c’est bien la seule chose dans ce monde pour laquelle j’ai de l’affection, sans compter le whisky… et la clope.
Il est maintenant 6 heures du matin et le soleil cogne déjà comme mon père sur ma mère. Je suis tenté d’enlever mon cuir mais c’est plutôt mal vu par le club, non pas que j’en ai quelque chose à foutre de leurs avis à mon sujet, mais je tiens quand même à respecter les traditions. Surtout que j’avais galérer à l’époque pour obtenir le full patch donc maintenant qu’il est sur mon dos je tache de le garder.
Un lourd bruit de moteur se fait entendre et deux silhouettes apparaissent au loin sur la route, ils arrivent à mon niveau. Je reconnais Carl et Sonny deux nomades comme moi. Ça c’est leurs surnoms, on ne s’appelle que très rarement par nos prénoms, le miens c’est Rob, diminutif de Robert, le blase de mon paternel. Si je parle mal de mes parents c’est parce que je les portes vraiment pas dans mon cœur, l’un était un alcoolique et l’autre une camée et ils m’ont tous les deux laissés me démerder dès mes treize piges. Ils ont tous les deux finis au fond d’une ruelle charcutées par des gangsters irlandais à qui mon père devait du fric. Enfin bref, j’enfourche ma Harley et me cale derrières eux. Ils me font un signe de la tête, je leurs répond rapidement et ont démarrent tous les trois. Directions Las Cruces, le vice-président du chapitre du Nouveau Mexique y est enterré ce soir, c’était un des seul que je respectais vraiment dans ce chapitre… Les autres sont en majorités des fiottes soumis au Cartel de lobo qui opère dans l’état. Je tenais donc à être là pour son enterrement.
Je reste en arrière pendant tout le trajet, la vie en communauté c’est vraiment pas mon truc, je fais partis des Sons of Anarchy parce que j’adhère à leurs idéaux et leurs valeurs, mais pas pour le côté «famille», c’est d’ailleurs pour ça que j’ai quitté mon chapitre et que je suis devenus nomade, pour ça et aussi parce que ces enfoirés n’ont jamais voulu m’aider à venger ma copine. Elle s’est faite violée et flinguée sous mes yeux par des gars affiliés à l’aryan brotherhood qui en avait après moi. J’ai toujours les visages de ces enculés en tête et je sais qu’un jour je les égorgerais un par un.
Après plusieurs heures à rouler sur le bitume, les premiers bâtiments de la ville se font voir. Ont arrivent tous les trois au clubhouse du chapitre et on gare nos cylindrés sur le parking, alignées à celles des Sons déjà présent. Ils viennent nous accueillirent, accolades pour ceux avec qui j’ai les meilleures relations, poignée de mains pour les autres. Puis après les Sons c’est au tour des prostitués de nous accueillir. Si quelqu’un cherche un clubhouse de biker il a juste à suivre les putes, y’en a plus que des motos ici. Une d’elle vient m’accoster, mais je lui fais gentiment comprendre que je suis pas d’humeur a quelque heures d’un enterrement. Et puis j’évite toujours de trop parler aux tapineuses, je me suis une fois attachée à l’une d’elle et je l’ai vue se faire prendre par deux mecs lors de la même soirée, j’avais la vingtaine, j’étais con, maintenant j’en ai quinze de plus et j’ai appris des conneries de gamins.
Je rentre dans le clubhouse, la pièce principale est bondée de monde. Billard, fléchette, bras de fer… il y en a pour tout le monde. Je me demerde très bien au billard, je ferais bien une partie mais la table est déjà trop occupée. Je me rabats alors sur le bar. J’ai à peine le temps de me siffler un vers de scotch que tout le monde se dirige vers la sortie, je comprends que c’est l’heure d’y aller. On grimpe tous sur nos Harley et on prend la route. Chacun roule avec son chapitre, nouveau Mexique en tête suivit par SAMCRO, le chapitre californien qui est à l’origine du club… Nous les nomades ont se regroupent tous en queue de file. La troupe est très vite rejoint par une voiture de patrouille de police qui vient nous surveiller. Une cinquantaine de bikers qui roulent tous ensemble sa attire très vite l’attention.
Tout le monde arrive devant l’église et s’y entasse, je reste à l’extérieur, les bâtiments religieux c’est vraiment pas mon truc. Je m’allume une clope et rejoint un autre Sons qui attend lui aussi à la sortie.
Il me lance un «salut mon frère», je suis vraiment pas dans le délire familiale du club mais je lui répond quand même, j’engage la conversation avec lui. Y me dit qu’il s’appelle Nipples, que les membres du club l’ont surnommé comme ça parce qu’il a trois tétons. Les Sons ont toujours aimé se donner des surnoms à la con entre eux. Je lui demande qu’est ce qui est arrivé à Nicholas le vice-président. Il me répond que son cancer de la gorge a fini par l’avoir. J’me souviens que le vieux Nick consommait plus de Meth que l’intégralité des occupant d’un bordel. Je suis passé par ces conneries aussi mais j’ai très vite arrêté, je savais que ça me mènerait pas loin.
Tout le groupe qui était à l’intérieur de l’église sort, puis les président qui sont présent sortent en tenant le cercueil, son cuir est posé sur le dessus de sa boite pour qu’il soit enterré avec. J’éteins ma clope, rejoint tous les autres qui enfourchent leurs cylindrées et tout le cortège se rend au cimetière.
Après la cérémonie, le club rentre au bercail. On boit tous un vers à la mémoire de Nick et la soirée se passe assez tranquillement, je me fais une partie de billard avec Tig, un Sons de SAMCRO, ce mec est pas net mais je l’aime bien. Puis Reggie et Huff, des membres de SAMTAZ, le chapitre de l’Arizona, mon ancien chapitre, se ramènent. Je préfère me barrer plutôt que de rester avec eux, mais quelqu’un me stoppe, un prospect de SAMTAZ. Les prospect sont en quelque sorte les apprentis du club, le passage obligatoire avant de devenir un véritable membre du club. Il me demande si c’est moi le «vieux con» qui a lâcher le chapitre il y a un ans. Je l’ignore et continue mon chemin. Y me choppe par l’épaule et me colle un coup assez faible dans le crâne. Cet abrutis est encore jeune, il a seulement dû se battre dans les cours de lycée. Je me retourne, secoue rapidement la tête pour reprendre mes esprits et lui écrase le nez avec mes phalanges. Je regarde mes anciens frères d’armes et leur gueule dessus que si ils ont des comptes à régler avec moi qu’ils viennent d’eux même au lieux d’envoyer un prospect. Je vais me poser sur un fauteuil et écoute le bon vieux rock que crache les enceintes. Je regarde les filles qui dansent et me rallume une clope. Ça fait trois en une heure, le décès de Nick m’a pas refroidi sur ce sujet. Une des danseuses remarque que je suis tout seul et s’approche de moi. Je reconnais la petite rousse qui m’avait abordé plus tôt dans la journée. Elle grimpe sur mes genoux et me demande comment ça va, je lui réponds que je fais aller. Elle allume un joint et tire un coup dessus. Puis elle enlève la cigarette de ma bouche, m’embrasse et me tend le joint. Dans des conditions comme ça, difficile de refuser. Elle retire un coup dessus puis me souffle la fumée dans le visage en rigolant. Elle me demande si je veux qu’on s’éloigne du monde. Je lui réponds ouais, que ça me tente bien. Elle me tire par la main et on grimpe à l’étage. Les bruit de foules sont quasi inaudibles, seule la grattes et la batterie de la musique est assez fort pour qu’on les entende. On entre dans une chambre et elle se déshabille devant moi. Elle a le bras droit et le dos couvert de tatouages, ça me plait bien, j’ai toujours eu un faible pour les filles tatouées. Elle se met à genoux devant moi et fait ce que visiblement elle sait faire depuis des années, ce qui est assez désolant car je lui donne pas plus de vingt ans. Puis on grimpe tous les deux sur le lit et on continus notre affaire chacun dans les bras de l’autre.
Après qu’on est finis, elle s’allonge sur moi, une main posée sur mon torse et sa tête sur mon épaule. Je passe mon bras autour d’elle et on passe le reste de la nuit comme ça. Elle ne me demande pas de payer comme elle le ferait avec un client lambda, c’est comme ça que marche un MC, les prostituées prennent soins de nous et nous on les protèges. Ce fonctionnement n’est pas ce qui y’a de plus éthique ou moral, mais personne ne s’est jamais plaint jusqu’à présent.
Au matin je me lève rapidement sans la réveiller, je ramasse mes fringues, enfile mon patch et ramasse le jean de la fille. Je remarque un sachet d’héroïne dans la poche arrière, je glisse quelques billets pour l’aider pour la suite, même si je me doute bien qu’elle s’en servira surement pour acheter plus de dope.
Je descends et rejoins le parking. Les membres de SAMCRO sont sur le point de partir, je décide de les rejoindre et de faire un bout de route avec eux tout en restant à l’arrière de la file. On file à travers le désert vers l’ouest, ils rentrent à Charming et je pense que je vais les suivre, ils m’ont dit que les Nord’s, un gang de suprémaciste blanc, faisait pas mal parlé de lui en ce moment, si je veux retrouver les trois batards qui m’ont tués ma Sarah je devrais surement aller voir là-bas.