Le coeur du probleme.
Chapitre 13 : ce que John Watson ne su jamais.
3676 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 17/08/2015 14:52
Ce que John Watson ne su jamais :
Sherlock et Kate regardèrent fixement la porte par laquelle John était sorti. Cette dernière pensait que cette réaction était quelques peu disproportionnée et le premier se disait que son ami n'était vraiment jamais content. Il se rappela soudain la présence de Kate dans la pièce.
_ Il ne voulait pas dire que vous étiez folle, lui dit-il, cette remarque m'était adressée.
_ J'avais compris. Je crois que John a eu peur pour vous, comme tous ceux qui vous ont vu disparaître. Simplement son caractère est plus...explosif.
Sherlock sourit, se retourna et se trouva à moins d'un mètre de la jeune femme. Il eut soudain conscience qu'ils étaient parfaitement seuls. Des souvenirs d'une situation identiques quelques jours plus tôt lui revinrent. Il chercha quelque chose à dire, percevant et comprenant la gène de Kate.
_ Je... je voudrais vous remercier d'avoir aidé John à me chercher. Même si c'était inutile, je vous remercie de votre...implication.
_ Je n'abandonne jamais mes amis.
« amis »cela sonnai agréablement aux oreilles de Sherlock. La jeune femme ne lui en voulait pas et il en était rassuré.
_ John a eu l'idée de vous suivre grâce aux caméra de surveillance, continua-t-elle. J'avais retenu la plaque et tout semblait facile. Puis il y a eut cette histoire d'échange de voiture que nous avons compris trop tard. Nous avons demandé l'assistance de votre frère qui a déclaré se charger de tout et nous avons attendu. Maintenant vous allez pouvoir m'expliquer comment vous vous en êtes sortis.
_ C'est compliqué. John a laissé entendre que c'était vous qui m'aviez démasquer quand je me faisais passer pour Jefferson. Comment m'avez vous reconnus ?
_ C'est compliqué, répondit-elle espiègle.
Sherlock ne s'attendait pas à cette réponse et ne trouva rien à répondre pendant quelques instants. Il se demandait à quel jeu Kate était en train de jouer et à quel point il s'était laissé embarquer.
_ J'avais fureté trop loin dans les affaires de Williams et je devais être rayé de la surface de la Terre. Son tueur à gage avait échoué mais je savais qu'il ne renoncerai pas et que ma fin était proche. Je ne tiens pas à mourir tout de suite alors j'ai fabriqué cet élèvement de toutes pièce pour brouiller les pistes. J'étais surveillé, et vous aussi, j'entends par là Lestrade, Mrs Hudson, Mary et vous même. Le fait que vous me recherchiez aussi éperdument convainquit ceux qui vous surveillaient que l’enlèvement était véridique.
_ Qui était au courant ?
_ Seulement Mycroft. C'est le seul qui peut m'être utile dans ces circonstances. Malgré tout, il semblerait que j'ai fais une erreur en revenant ici. Un secret est mieux gardé quand peu de personnes le partage.
_ Alors pourquoi êtes vous venu à Baker Street sachant que cela mettait en péril votre plan ?
_ Aucune idée.
_ C'est faux, répliqua-t-elle en fronçant les sourcils. Vous êtes venu car vous saviez que John s’inquiéterait et qu'il vous en voudrait que vous ne le mettiez pas au courant de votre plan. Vous êtes venu en espérant qu'il vous reconnaîtrait. C'est pour cela que vous avez laissé paraître des indices aussi flagrants que cette odeur de savon et de parfum sur un sans abris qui avait l'air si négligé. Si vous vouliez être incognito vous auriez penser à ces détails. Vous vouliez que John vous reconnaisse.
Sherlock la regarda d'un air interdit . Il s'approcha d'elle et dit, sans la regarder dans les yeux.
_ Non, je voulais que vous me reconnaissiez.
Pour la première fois, il planta son regard gris et froid dans les grands yeux bleus de la jeune femme. Elle eut l'ai surprise mais soutint son regard et répondit :
_ Dans ce cas je n'avais pas besoin de vos indices.
_ En êtes vous sure ?
_ J'ai deviné en croisant votre regard.
Kate était tout près de lui. Si proche et pourtant elle lui semblait si inaccessible. De grands yeux bleus qui sondaient son cœur et qui voyaient les recoins les plus noirs de son être. Elle était si forte et pourtant si petite. Il pouvait la blesser si facilement. Elle, une jeune femme le cœur ouvert, prête à tout donner sans rien recevoir en échange. Pouvait-il y avoir droit, lui égoïste et solitaire ? Une force irrépressible le poussa et ses lèvres se posèrent délicatement sur celles de Kate. Il laissa ses mains frôler ses hanches pour prendre son visage en coupe. Il déposa un nouveau baiser sur ces lèvres roses qui l'appelaient et sentit une multitude de fourmillements traverser son corps. Il se sentit perdre pied. Alors il s'écarta et croisa le regard le regard pétillant de Kate. Ses joues rosissaient à vue d’œil et un sourire naissait sur ses lèvres. Il commençait à déraper, à perdre le contrôle de la situation. Cela le rendait anxieux, jamais cela ne lui était arrivé auparavant.
_ Je vais prendre une douche.
Il la planta là, au milieu du salon et s'en alla vers la salle de bain, songeant que l'eau froide l'aiderait à réfléchir.
Toute sa vie il s'était appliqué à cérébraliser toutes les situations, à ne laisser parler ses émotions qu'en cas de grande nécessité, persuadé que les sentiments n’amenaient que du malheur. Mais Kate commençait à remettre en doute toutes ces convictions et il gouttait avec elle à une nouvelle forme de sensations, plus douce et plus enivrante. Il ne savait pas si il devait faire confiance à la jeune femme, ni si elle accepterai de lui montrer ce nouveau monde, plus coloré et plus compliqué. Tout ceci lui était inconnu et il était maladroit : ne venait-il pas de la laisser toute seule dans le salon sans aucune cérémonie ? Elle était sans doute partie, vexée par son comportement. Une parcelle de lui même, de moins en moins négligeable, n'aspirait qu'à la revoir et la serrer contre lui, mais une autre partie lutait de toute ses forces contre cela. Pourquoi essayait-il de refouler au loin le souvenir de l'odeur de la jeune femme ? La chaleur de sa peau et ses joues rose ? La sensation délectable de ses lèvres sur les siennes ? Pourquoi ? Parce qu'il était effrayé. Lui le grand et inébranlable Sherlock Holmes était effrayé par une jeune fille, de cinq ans sa cadette. Non, il n'avait pas peur de Kate, Kate ne lui voulait que du bien. « Vous craignez ce que vous ne connaissez pas Sherlock. » il entendit très distinctement sa voix lui dire cela quelques jours plus tôt. Elle avait raison, il ne connaissait rien à l'amour et cela l'inquiétait. Elle l'avait compris très vite et lui commençait à peine à entrevoir cette évidence. Cela suffisait-il pour qu'il lui accorde sa confiance ?
Il éteignit l'eau, sachant que se noyer sous la douche ne lui apporterait pas de réponses. Il s'habilla et retourna dans le salon. Kate était toujours là, face à la fenêtre et ne l'ayant pas entendu arriver. Elle semblait absorbée par ses pensées, un main jouant machinalement avec son pendentif, ses longs cheveux blonds tombant en cascade dans son dos.
_ Tu es toujours là.
Ce n'était pas un question mais une constatation. Elle se retourna, s'approcha et dit :
_ Oui. Mais je peux m'en aller si tu le souhaite.
_ J'aurais pensé que tu l'aurais voulu.
_ Tu n'es pas très observateur.
Il eut un mouvement de recul, surpris par la remarque, et dit :
_ C'est bien la première fois que l'on me reproche de ne pas être assez observateur.
Elle rit, puis il y eut un instant de silence gêné durant lequel Sherlock cherchait désespérément quelque chose à dire.
_ Qu'est ce que cela signifie ? demanda alors Kate d'une petite voix.
_ De quoi parles-tu ?
_ Tu m'a embrassé.
_ Toi aussi.
De nouveau, elle rit et Sherlock se sentait lui aussi de bonne humeur, le cœur léger.
_ Donc je répète : qu'est ce que cela signifie ?
_ Je ne sais pas... je ne suis pas très habitué à ce genre de...choses.
Elle le regarda avec un petit sourire insolent et moqueur qui souleva son estomac. Elle se mordit la lèvre et répondit :
_ Moi non plus, c'est quelque chose qui se découvre à deux. Si les deux partis veulent bien mettre du leur.
_ Tu sais que je ne suis pas doué pour les sentiments ? Répondit-il en reculant.
_ Laisse toi aller.
Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa ses lèvres sur les siennes. Sherlock ne bougea pas. Kate s'écarta et l'interrogea du regard. Il plongea ses yeux dans l'immensité bleue de la jeune femme et presque naturellement ses mains saisirent ses hanches et la rapprochèrent de lui. Elle sourit et ses baisers se firent plus intenses. La muraille à l'intérieur du cœur de Sherlock, fragilisée par ses questionnements, s'écroula soudain. Elle avait claquée comme un fouet et s'était retirée au fond de lui. A présent, il pouvait découvrir des terres inconnues profondément enfouies en lui même et il irait les découvrir avec Kate, ces terres vierges, sauvages mais prometteuses et qui ne demandaient qu'à être colonisées. Il laissa sa sensibilité s'échapper de cet endroit où elle avait été recluse pendant si longtemps. Il se laissa envahir par des sensations qu'il n'avait jusqu'alors jamais ressentit. Alors, il répondit à ses baisers avec une ardeur qui le stupéfia. Ses mains caressèrent le dos de la jeune femme pressée contre lui, et se mirent à fouiller ses cheveux. Plaqués l'un contre l'autre, leur respiration s’accélérèrent. Sa raison tentait de reprendre le contrôle sur sa passion mais chaque baiser, chaque caresse la renvoyait valser là où elle ne pouvait plus l'atteindre. Ayant enfin le champ libre, un tumulte d'émotion se déversa en lui et il se laissa couler. Contrairement au désordre complet auquel il s'attendait, il eut soudain une vision très nette de la réalité. Tout lui semblait clair et ses sens étaient décuplés. Il sentait le corps de Kate contre le sien, il sentait son odeur chaude et suave, il sentait l'ardeur de ses lèvres. Amusé, il remarqua que les drogues lui faisaient le même effet. Peut être l'amour était une drogue. Instinctivement, il passa le pull de Kate par dessus sa tête et il revint à la réalité. Il savait ce qu'il allait se passer mais il ne l’appréhendait plus, il contrôlait la situation. Elle le débarrassa de sa chemise et il la renversa sur le lit. Il ne s'était même pas rendu compte qu'ils avaient rejoint sa chambre. Kate se sépara de lui quelques instants et de nouveau, l'interrogea du regard. Pour toute réponse, il l'embrassa de plus belle et s'abandonna totalement.
Ce que John Watson ne su jamais :
Samedi 23 décembre :
Quand Sherlock ouvrit les yeux, son esprit était comme embrumé. Il fixa le plafond blanc et suivit l'avancée d'une araignée qui s'y trouvait en essayant de s'habituer à la luminosité de la pièce. Les souvenirs de la veille au soir lui revinrent et il sursauta. Il se tourna, et le corps endormi de Kate à ses côtés lui confirmait que tout ceci n'avait pas été qu'un rêve. Les draps étaient tirés jusqu'à ses épaules nues et ses cheveux couvraient son visage serein. Il repoussa délicatement une mèche qui lui barrait le visage, en prenant bien soin de ne pas la réveiller.
La passion de la nuit était passée et il ne savait plus très bien où il en était. Toute sa raison était de retour et tout cela ne lui semblait plus aussi évident que la veille au soir. Cependant, il ne ressentait qu'un intense plaisir en se remémorant les événements. Ses sentiments s'étaient de nouveau enfoui au fond de lui mais il savait qu'ils étaient toujours là, quelque part, près à refaire surface.
_ Bonjour, dit Kate sans ouvrir les yeux.
_ Je ne voulais pas te réveiller.
Elle sourit et ouvrit les yeux.
_ Bien dormi ? demanda-t-elle avec un sourire espiègle qui serra le cœur de Sherlock.
_ Plutôt oui.
Elle déposa un léger baiser sur sa bouche et il répondit distraitement. Cela alarma la jeune femme qui fronça les sourcils et demanda :
_ Est-ce que tout va bien ?
_ Heu...oui, oui. Qu'elle heure est-il ?
_ Huit heure trente, répondit-elle.
Sherlock se redressa et demanda :
_ Est ce que tu veux un petit déjeuner ?
_ S'il te plaît, répondit Kate en essayant de masquer l'inquiétude que lui créait le ton et la conduite de Sherlock. Mais je vais prendre une douche d'abord.
Elle s'assit et se mit à chercher ses habits autour d'elle.
_ Passe moi ta chemise, lança t-elle.
_ Ma chemise ? Ton t-shirt est juste là. Pourquoi tu veux ma chemise ?
Elle haussa les épaules et dit :
_ C'est ce que les gens font...
_ Pourquoi faut-il toujours faire comme les gens font ? demanda Sherlock agacé.
Kate lui lança un regard perplexe, attrapa la chemise et tout en l'enfilant, elle répondit d'un ton plus agressif qu'elle ne l'aurait voulu :
_ Nous nous sommes rencontrés sur la scène du meurtre de ma colocataire. Nous nous sommes revus alors que je détenais secrètement des pièce à convictions. Loin d'en être alarmé, tu m'invites à t'accompagner sur ton enquête. Là, nous manquons d'être tués tout les deux. Pour te faire pardonner, tu m'invites dans un restaurant où nous sommes victime d'un attentat et manquons de mourir. Pour la deuxième fois en quarante-huit heures. Nous tentons de nous éloigner l'un de l'autre mais nos chemins se recroisent alors que tu es attaqué par un tueur à gages. Ensuite, je suis témoin de ton enlèvement. Alors que tu es activement recherché par un dangereux terroriste nous passons la nuit ensemble. Vois-tu une seule fois où nous avons fait comme les gens font ?
Sans lui laisser le temps de répondre, elle s'en alla dans la salle de bain. Malgré lui, Sherlock sentit un petit sourire pointer sur ses lèvres. Il se leva, s'habilla et alla préparer un semblant de petit déjeuner. N'ayant aucune idée de ce que Kate buvait le matin, il prépara du café, se disant que la caféine les aiderait à affronter la journée après une courte nuit. Une question qu'elle avait posé lui revint : « qu'est ce que cela signifie ? ». Il ne se voyait pas entretenant une relation avec elle, il ne savait pas le faire. Mais il pouvait apprendre à ses côté et une part de lui le désirait ardemment. Mais une autre chose qu'elle avait dite venait noircir le tableau : dès qu'ils avaient été ensemble, quelque chose s'était mal passé. Jamais elle n'avait été tant en danger de mort qu'à ses côtés. Il était dangereux, nombreux étaient ceux qui le disait. Quelque chose l’empêchait d'être égoïste avec Kate. Elle ne méritait pas cela. Et lui ne la méritait pas.
Le bruit de l'eau cessa, et il entendit un bruit de porte qu'on ferme. Il se retourna et vit Kate, les cheveux détrempés dégoulinant sur ses épaules et une serviette courte masquant sa nudité. Des gouttes d'eau perlaient à sa clavicule et descendaient lentement se perdre dans les courbes de sa poitrine. Elle était belle, et Sherlock en ressenti des picotements dans le bas ventre. Le joli sourire de Kate avait disparu, elle le fixai, un air indéchiffrable sur le visage. Cherchant à connaître la cause de ce malaise, il entreprit de décrypter la situation. Mais elle s'était lavée dans sa salle de bain, avec ses savons et portait sa serviette, il ne pouvait conclure de cela rien que ce qu'il ne savait déjà.
_ Est ce que quelque chose ne va pas ? demanda-t-il en s'approchant.
Kate fronça les sourcils et répondit, une pointe d'énervement dans la voix :
_ C'est à moi que tu demandes ça Sherlock ? Tu as à peine dit deux mots ce matin, tu as seulement râler sur ceci, râler sur cela. Qu'est ce que je suis sensée comprendre ? Je ne sais pas si tu es content, si tu regrettes... Tout allait bien hier, et ce matin tu es redevenu froid et distant comme si nous étions des étrangers. J'avoue que je suis un peu perdue...
Sherlock fut touché par la sincérité de la jeune femme, touché qu'elle se soucis de lui. Il s'approcha encore d'elle et demanda :
_ Tu n'as donc pas d'autres problème que le soucis de mon indifférence ?
Elle hocha la tête.
_ Dans ce cas...
Du bout des doigts, il frôla sa clavicule humide, effleura sa gorge et lui caressa le visage. Il sentit le cœur de Kate s'emballer et elle murmura son prénom. Doucement, il effleura sa bouche de ses lèvres, lui embrassa le front. Son autre main, enserra ses hanches et la serviette glissa quelques peu. Sa respiration s’accéléra et il sentit que quelque chose se tendait dans son ventre. Kate chercha ses lèvres et ils échangèrent un long baiser.
Alors qu'ils allaient s'oublier, des pas se firent entendre dans l'escalier. Des pas qu'ils reconnurent tout deux. Sherlock s'arracha brusquement de l'étreinte de Kate.
_ John est là ! Vite ! Cache toi dans la chambre, chuchota-t-il d'une voix pressante.
_ C'est une blague ?
_ Non ! Je suis très sérieux, John ne doit pas savoir que tu es là. Cache toi, habille toi et va-t-en sans qu'il ne te voie.
Sherlock ignora le regard outré de Kate et la poussa gentiment dans la chambre.
_ Fais moi confiance ! S'il te plaît.. dit-il avant de fermer la porte.