Le coeur du probleme.

Extrait du blog de John H. Watson :

Lundi 05 décembre :

Le lendemain matin, j'eus du mal à me réveiller. J'avais l'impression que mon cerveau était emballé dans des draps brumeux que je devais déchirer pour accéder à la conscience. J'avais beau déchirer, déchiqueter, lacérer, rien n'y faisait, les draps étaient toujours en place. J'avais très mal dormi. J'avais fait des rêves anxiogènes ou je me noyais dans une boite en verre. Je pouvais hurler à plein poumon mais personne ne m'entendait. Finalement, quand j’émergeais enfin des brumes cauchemardesques de mon sommeil, j'aurai préférer continuer de dormir. Un puissant mal de tête m'embrouillait les idées. En me levant, je m'enquis de l'état de santé de ma femme. Elle avait également mal au crâne mais elle allait bien. Nous nous dirigeâmes alors vers l'hôpital pour faire les derniers examens conseillés.

_ Vous êtes les rescapés du Royal Palace ? demanda l'interne de l'accueil.

_ Oui, qui vous a dit cela ?

_ On ne parle que de cela partout. Les informations disent que la moitié du gouvernement s'y trouvait et la quasi totalité des millionnaires du pays. Le Premier Ministre est ici, dans un service hautement sécurisé. Les information disent aussi que seules quatre personnes ont réussi à réagir à temps pour ne pas perdre connaissance et rester en vie. Les médias n'ont pas réussi à avoir leur identité mais ils disent que l'une d'eux était une femme enceinte. L'affaire est censée être gardée secrète mais vous pouvez être sur que tout le pays est au courant. L'OTAN est sur le coup. De quoi défrayer la chronique pendant des mois.

Je trouvai cet interne beaucoup trop bavard et je ne voulais pas attirer l'attention sur nous. Pas envie d'avoir des dizaines de journalistes à nos basques.

_ Vous y étiez n'est ce pas ? Tous les deux ? Vous êtes les « miraculés » comme on vous appelle. Comment vous en êtes vous sortis ? Ils disent que vous vous êtes caché sous des nappes trempées d'eau. C'est vrai ?

Mary avait du mal à cacher son sourire narquois, quand, plus qu'agacé je répondis, plus fort que je n'aurais du :

_ Oui, c'était bien nous mais ce n'était pas l'expérience la plus amusante de ma vie. Je vous jure que si cette information franchis l'enclos de vos dents, je les ferait sauter une à une. Je ne veux pas avoir à traiter avec les médias. Nous somme vos patients alors faites passer ses examens à ma femme et ne parler de cela à personne, compris ?

Le jeune homme semblait avoir prit mes menaces au sérieux et hocha la tête, piteux :

_ Je suis médecin, monsieur, je suis tenu au secret médical. Je jure que je ne...

_ Alors faites votre boulot et taisez vous.

_ Très sexy quand tu fais ton méchant, me glissa Mary à l'oreille.

L'interne fit une échographie et une prise de sang. Je le voyais me lancer des coups d'oeil à chaque fois qu'il croyait que j'avais le dos tourné.

_ Excusez moi, monsieur, vous n'êtes pas obligé de répondre mais...est-ce vrai ce que l'on dit ?

_ A propos de quoi ? répondis-je plus curieux qu'agacé.

_ Certains pensent, ceux à qui cela importe, que Sherlock Holmes se trouvait également au Royal Palace.

Je me raidis. Était-ce un membre de ces stupides fan-club qui avaient germés en ville ces derniers temps ? Si c'était le cas, m'avait-il reconnu ?

_ Et bien...non, il n'y était pas.

Sherlock préférait que personne ne soit au courant de ses faits et gestes. Le jeune homme eut l'air déçu et me tendit un formulaire.

_ Bien, tout est en ordre. Il faudra venir chercher les résultats demain à dix heures. Veuillez signer là, monsieur Wats...

L'interne stoppa net et son regard fit la navette entre mon nom et mon visage. Là, c'était certain, il m'avait reconnu.

_ John Watson ? Le John Watson ?

_ Je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire.

J'étais gêné et je voulais rentrer. Je signai le formulaire et lui tendit, désireux d'en finir. Mais il ne semblait pas vouloir en démordre.

_ Le John Watson ? Le médecin qui accompagne Sherlock Holmes partout ! Son seul ami ! Hatman et Robin ! C'est vous n'est ce pas ?

_ Si je réponds oui, vous me laissez partir ?

_ Mais alors, si vous étiez au Royal Palace hier soir, Sherlock Holmes devait y être aussi ! Il également l'un des miraculés !

_ En effet, mais il était sur une affaire top secrète alors surtout, n'en parlez à personne sinon vous aurez le MI6 sur le dos, l'ONU et même la CIA.

_ Je suis tenu au secret médical. Au revoir Docteur Watson.

Désespéré je quittai le service.

_ Tu est une célébrité, mon chéri, me taquina Mary, accroché à mon bras.

_ C'est très agaçant.

_ C'est très sexy.

Je regardai son visage du coin de l’œil. Son visage plein de moquerie me donna une furieuse envie de l'embrasser. Je m'empressais de céder à la tentation et nous nous apprêtâmes à quitter l'hôpital.

_ Tu ne crois pas que Mycroft devrait être ici ? demanda soudain Mary alors que nous passions devant le service des soins intensifs.

_ Peut être, mais crois moi, il ne veut pas que nous lui rendions visite.

_ Qui d'autre pourrait le faire ? Pas son frère...

_ Ses parents.

_ Ils sont en Californie.

_ Comment le sais tu ?

_ Je le sais c'est tout. Je pense qu'il serait courtois d'aller prendre des ses nouvelles. Même s'il ne l'admettra jamais, il sera content.

Elle avait raison. C'est comme ça que nous nous rendîmes dans le services des soins intensifs.

_ Mycroft Holmes est ici ? demandai-je à une infirmière.

_ Oui monsieur, mais vous ne pouvez le voir pour le moment. Il va bien mais les visites sont interdites jusqu'à demain.

_ Bien, à qu'elle heure pouvons nous venir demain ?

_ Vers dix heures et avant midi. Les visites se font toujours le matin.

_ Merci beaucoup, madame.

_ Avec plaisir, puis-je prendre votre nom pour lui dire que vous êtes passé quand il sera réveillé ?

_ Ce ne sera pas la peine. Au revoir.

Je me voyais mal rendre visite à Mycroft seul avec Mary. Je n'avais plus qu'a convaincre Sherlock Holmes d'aller rendre visite à son frère. Mince affaire...