Le coeur du probleme.
Extrait du blog de John H. Watson :
Je répondis au SMS de Lestrade le plus vite possible et me rendit Milner Street en quatrième vitesse. Sherlock avait retrouvé les enfants. Arrivé sur place, je fus accosté par le sergent Sally Donovan.
_ Pas trop déçu d'avoir été remplacé ? me demanda-t-elle d'un ton arrogant.
_ Je ne suis pas sur de comprendre.
_ Voyez par vous même, dit-elle en désignant une ambulance.
A l'arrière étaient assis Sherlock et Kate Lestrade, enveloppés dans des couvertures, un gobelet fumant à la main. Mon ami était égal à lui même mais la jeune femme semblait fatiguée.
_ Que c'est-il passé ? demandai-je en arrivant vers eux.
_ Tiens, John, dit Sherlock en me saluant d'un signe de tête.
_ Re bonjour, Dr Watson, dit Kate avec un sourire.
_ Comment as tu fait pour retrouver ces gosses ? demandai-je. Pourquoi ces couvertures ?
_ Nous sommes en état de choc, John. J'ai failli mourir aujourd'hui.
_ Pardon ???
_ Ser Hunter voulait me coller une balle dans la nuque et il aurait réussi si Kate n'était pas arrivée à temps et avait tiré sur lui avant qu'il ne me descende.
La jeune femme frissonna et confirma d'un signe de tête. Sherlock remonta la couverture sur ses épaules et lui frotta un bras.
_ Ça va aller, dit-il gentiment.
_ Je sais, je suis juste un peu fatiguée et j'ai faim. Je n'ai rien mangé depuis 8h ce matin.
Nous étions au beau milieu de l'après midi et mon estomac exprimait aussi son mécontentement. Je regardais mon ami ; des flocons se perdaient dans ses boucles brunes et fondaient sur sa peau. Une marque violacée commençait à apparaître sur sa pommette droite et je me souvins de l'avoir frappé.
_ Je suppose que je te dois des excuses, grommelai-je.
_ En effet.
_ Je te présentes mes excuses pour t'avoir frappé et pour ne pas avoir cru en toi.
_ Je te dois aussi des excuses.
Je crus avoir mal entendu.
_ Quoi ?
_ Désolé d'être un sacré con parfois.
Devant mon air perplexe, il ajouta :
_ Ne me demandes pas de répéter, je ne le ferai pas.
Je souris et lui donnai une tape amicale dans le dos. Je me tournai ensuite vers Kate.
_ Merci d'avoir empêché ce gars là de mourir. Il a beau être un parfait imbécile, il est mon meilleur ami.
_ Avec plaisir, Dr Watson.
_ Je vous en pris, appelez moi John.
_ Entendu, dit-elle charmée.
Lestrade vint vers nous Il portait un sandwich qu'il tendit à sa fille. Sherlock en demanda un et pesta quand il se vit suggérer d'aller chercher le sien tout seul.
_ Croyez-vous heureux que je ne vous colle pas une balle entre les deux yeux pour avoir emmené ma fille dans un endroit aussi dangereux. Vous n'avez donc aucune conscience ?
_ Il a essayé de m'en empêcher, le défendit Kate, mais je ne l'ai pas écouté.
_ C'était terriblement irresponsable !
_ Je sais, dit la jeune femme en baissant les yeux.
_ C'était très dangereux !
_ Je sais.
_ Tu aurais pu te faire tuer !
_ Je sais.
_ Viens là...
Greg Lestrade serra sa fille dans ses bras, encore sous le choc. Puis, Kate nous serra la main et père et fille s'en allèrent.
Dès qu'ils eurent disparus, Sherlock ôta sa couverture et il partit vers les banderoles jaunes qui scellaient les lieux.
_ Vas tu me raconter à la fin ? demandai-je, impatient, alors que nous quittions la rue à la recherche d'un taxi.
_ Que veux tu savoir ?
_ Comment as tu retrouvé ces enfants ?
_ Nous avons étudié les vidéos de Ser Hunter et nous avons trouvé cet endroit.
_ Nous ?
_ Kate m'a aidé. C'est la seule qui n'est pas partie.
Je sentais le ton de reproche dans sa voix. Il avait décider de laisser des enfants mourir et ça allait être à moi de m'excuser de ma réaction. Quel toupet !
_ En quoi a-t-elle aidé ?
_ C'est elle qui a pensé à cette rue. Elle m'a fait comprendre qu'on pouvait, en réflexion, allier raison et sentiments. Elle savait que j'avais un cœur.
_ Je le sais aussi Sherlock.
_ Puis nous somme venus ici, continua-t-il en m'ignorant.
Il me raconta la suite des événements : comment il était tombé dans le piège de son adversaire, comment il avait cru vois sa derrière heure arrivée et comment Kate, en tirant sur son agresseur lui avait sauvé la vie.
_ Elle n'était pas vraiment en état de choc, dit-il. Elle est très courageuse et...forte. Elle a tiré sans hésiter alors qu'elle ne me connaissait à peine et qu'elle avait en face d'elle un homme de chair et de sang. Elle est restée calme et a réussi à ne pas paniquer quand ce fut fait.
Il y avait quelque chose d'étrange dans sa voix quand il parlait d'elle. Quelque chose comme de l'admiration. C'était assez rare chez lui et cela me rendait curieux.
Sherlock vint ensuite chez moi et Mary nous prépara un bon déjeuner qui nous réconcilia avec nos estomacs. Ensuite, Sherlock se retira dans son palais mental au dessus d'une tasse de thé.
_ Qu'est ce qu'il a à la joue ?me demanda ma femme.
_ Je crois que je l'ai frappé.
Elle étouffa un gloussement et m'embrassa à la commissure des lèvres. Je lui racontais toute l'histoire.
_ Je crois qu'il me cache quelque chose, ajoutai-je.
_ C'est vrai qu'il n'a pas l'air dans son assiette. Il semble...secoué. Si l'on peut imaginer que Sherlock Holmes puissent être secoué.
_ Il a failli mourir aujourd'hui, rappelai-je, je pense que même chez lui, cela doit laisser des traces.
Au bout d'une heure, il nous quitta mais en nous demandant ce que nous avions prévu pour le lendemain soir. Comme nous étions libres, il nous donna rendez-vous à Baker Street à 19h30 précise le lendemain. Il glissa un mot à l'oreille de ma femme qui le regarda en fronçant les sourcils puis qui hocha la tête affirmativement. Il l'embrassa sur la joue et il partit en m'adressant un signe de tête amical.
_ Que t'a-t-il dit ? demandai-je à Mary.
Elle rit et me sourit d'un air énigmatique.
_ Il te l'expliquera lui même demain.