I fell hard [Guess I should have seen it coming]

Chapitre 1 : OS

6133 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/02/2024 19:21

Lip’ ne savait même plus depuis combien de temps Mandy vivait ici. Depuis quand Mickey s’était greffé également. Depuis combien de semaines Fiona travaillait à n’en plus pouvoir, jusqu’au point qu'il ne sait même pas si elle vivait toujours ici ou non.

Son lit était défait le soir, fait le matin, signe qu’elle était en vie et que donc oui, elle vivait toujours dans sa chambre. Il y avait aussi la bouffe dans le frigo, venant de Dîner ou de fast-food, qu’ils retrouvaient certains matins en préparant le p'tit-dej ou encore l’argent dans la cache qu’il était sûr ne pas avoir mis – mais ça pouvait très bien être Mickey ou Mandy maintenant, il savait que les deux Milkovich ne voulaient pas dépendre des Gallagher plus qu’ils ne le faisaient déjà.-

Fiona était en vie. Elle travaillait pour eux, pour leur permettre de vivre une bonne vie. Ils la voient peu, il n’est même pas sûr qu’elle sache pour les deux amourettes de ses frères vivants ici.

Elle doit le savoir. Parce que Fiona est Fiona et qu’elle sait toujours plus qu’elle ne l’admet. Qu’elle voit toujours plus qu’elle ne veut.

Elle doit avoir vu que la chambre de Debbie ne l’est plus vraiment mais plus celle de Mickey et Ian. Que la chambre de Frank est la sienne et celle de Mandy. Que leur petite sœur dort maintenant dans l’ancien lit d’Ian, dans une sorte de mini-chambre grâce au paravent que Mandy a trouvé dans la rue un soir.

Il est presque sûr que elle et son frère ont dû le chourer quelque part.

Mais il s’en fout. Parce qu’il avait vu Debbie sourire comme pas possible à l’idée de peintre ce stupide bout de bois slash intimité. Parce qu’il avait vu Carl rire en se faisant tartiner la figure de peinture par un Liam trop petit pour comprendre vraiment quelque chose.

Le paravent n’avait aucun sens. D’un côté d’un rose pâle avec pleins de dessins et paillettes, tandis que l’autre était noir, rouge et pleins d’armes à feus.

(Il avait haussé ses sourcils en regardant Ian, qui sourirait bien trop fièrement en voyant Mickey dessiner les dites-armes avec bien trop de talent pour un gamin sans éducation, tandis que Carl les remplissait de couleurs.)

Il regarde ce stupide bout de bois et il sourit parce que ce sont de bons souvenirs qui se forment. De bons moments qu’ils pourront raconter plus tard, quand les plus jeunes ne s’en rappelleront pas.

« Que penses-tu d’une tresse ce soir ? » il sourit à la question tellement habituelle mais pourtant si étrange dans son monde d’avant. « Tu auras les cheveux tout ondulés demain si on y touche pas trop en les coiffant. »

Il se pose contre le mur face à la porte ouverte de la salle de bain, regardant les filles à l’intérieur. Debbie est assise sur un tabouret, qu’il ne reconnaissait pas y a quelques semaines mais qui fait parti du tableau maintenant, avec Mandy qui la coiffe juste derrière elle.

Les cheveux roux de sa petite-sœur sont une plaie à démêler mais la brune aimait le faire. Elle aimait s’occuper des plus jeunes, tout comme Mickey aimait cuisiner. Aucun des deux ne le dirait à voix haute mais Lip et Ian pouvaient le lire comme n’importe quel livre.

Il regarde deux des trois filles de sa vie et il veut embrasser Mandy comme s’il manquait d’air.

A la place, il regarde sa petite-sœur sourire et acquiescer avec ferveur alors que la brune rigole doucement, posant la brosse sur l’évier pour prendre un élastique. Sa clope continue de brûler lentement au coin de ses lèvres mais il s’en fout.

Il profite du tableau.

Mandy lui jette un coup d’oeil, lui sourit tout en levant les yeux au ciel.

« Ton frère nous épis. Tu penses qu’il veut que je lui tresse les cheveux aussi ? »

Debbie se tourne pour le regarder une seconde, avant de rire légèrement.

« Il a pas les cheveux assez longs Dee’ ! »

« Pas sûr que ça m’aille. » enchérie-t-il et il regarde les yeux bleus, électriques, se poser à nouveau sur lui avec une pointe de malice.

« Pas pour une longue tresse comme toi c’est sur Debs mais plusieurs petites ça peut se faire. »

Il ricane à l’image et sa petite-sœur s’étouffe de rire. Il sait qu’il n’y manquera pas, un jour, mais pas ce soir. Il les regarde continuer de ricaner, regarde les doigts fins de la brune faire des miracles sur les longs cheveux de la rousse, et il la regarde embrasser le crâne de celle-ci avant que Debbie ne la remercie d’un grand sourire pleins de dents, innocent, comme il ne l’a pas vu depuis bien trop longtemps.

Et bordel, ça fait mal. Ça fait mal comme il veut prendre sa petite-sœur dans ses bras pour lui dire qu’elle peut être un enfant sans avoir peur du reste. Ça fait mal comme il veut embrasser Mandy jusqu’à lui faire perdre le souffle car elle permet à ses jeunes cadets d’être juste des gamins. Comme il veut l’embrasser parce qu’il est incapable d’utiliser des putains de mots.

« A table les Gallagher ! Premier arrivé premier servis ! » hurle Mickey, un étage plus bas, et il entend Carl crier sa joie, il voit Debbie se lever précipitamment pour descendre les escaliers quatre à quatre.

Et il veut rire. Il veut rire de l’absurdité de la scène, cette scène si banale maintenant alors qu’il n’aurait jamais pu l’imaginer y a quelques semaines.

Mandy éteint la lumière de la salle-de-bain alors qu’il l’attrape par les hanches. Elle haussa un sourcil à son manège, question dans les yeux bleus. Et il l’embrasse parce qu’il ne sait pas y répondre.

« M&M’s bouge ton cul si tu veux bouffer ! » elle grogne dans sa bouche au surnom stupide que son frère lui donne. Il ricane.

« J’vais le tuer. » marmonne-t-elle, quand bien même, ils descendent main dans la main et qu’elle ne fait qu’embrasser la joue de son frère alors qu’il lui tend une assiette pleine.

Le brun lance un coup d’oeil à Ian, qui regarde le manège des deux Milkovich, alors que Mandy frappe son aîné pour le surnom, avec plus sérénité dans ses yeux qu’il n’en a jamais vu.

Il a un merci au bout des lèvres, au bout de la langue. Comme une boule de gratitude qu’il veut absolument partager avec les deux êtres qui se sont si bien greffés à sa famille, comme un ajout obligatoire pour que tout tourne rond. Mais il n’en fait rien.

Il en est incapable.

Le SouthSide n’apprend pas vraiment aux gens à parler avec leurs mots. Plus avec leurs corps. Avec leurs actes.

Pour ça qu’il a offert un double des clés à Mickey – ‘fin offert, il l’a foutu dans le manteau du brun comme si de rien n’était mais ils se comprenaient-. Pour ça qu’il faisait en sorte de toujours avoir en stock le maquillage exorbitant que Mandy utilisait avec tant de parcimonie parce que trop cher.

(Pas que c'est trop cher. Juste pas obligatoire dans une vie où la bouffe était trop compliquée à obtenir. Alors il faisait ce qu’il pouvait pour qu’elle puisse l’avoir.)

.

Il grimace en entendant son téléphone sonner. Les quatre aînés sont partis se coucher bien tard, fêtant les progrès des plus jeunes autour d’une bière avant de parler des factures à venir. Il se rappelle de Ian s’endormant la tête sur les genoux de Mickey, de celui-ci riant doucement avec sa sœur sur il ne savait plus quel sujet et de celle-ci le regarder d’un air fatigué mais heureux.

Il se rappelle s’endormir avec elle dans ses bras, souriant alors qu’elle murmurait qu’ils étaient ceux qui devaient préparer le p’tit-dej le lendemain – les couples s’étaient mis d’accord sur un roulement pour pouvoir se lever un matin sur deux un peu plus tard-.

Il aime sa vie actuellement.

Il se doute que Frank va probablement arriver un jour et faire sa merde habituelle.

Peut-être même Monica.

P’être que Fiona va perdre son boulot et qu’ils vont devoir changer leurs habitudes si facilement obtenues.

P’être que Terry va sortir de prison et se rendre compte que ses gosses ont disparus. Que son fils baise un mec. Que sa fille est heureuse.

Il a peur de tout ça, de ces pensées qui passent d’un coup dans son crâne avant de disparaître parce que Mandy fait un geste, parce qu’il regarde Mickey aider un de ses frères et sœurs, parce que un de ces derniers est enfin un putain de gamin comme eux quatre n’ont jamais pu l’être.

Il éteint le réveil d’une main, l’autre étant toujours autour du corps blanc de sa brune. Et il se tourne vers elle, la regarde lui sourire de ce sourire qu’elle lui offre le matin. A peine réveillé mais si brillant qu’il pourrait détruire sa vie pour le revoir.

Il sait qu’elle ne veut pas de ça. Elle veut qu’il réussisse. Qu’il aille à la fac. Il voit les flyers sur la commode face à lui, qu’il n’a pas amené ça c’est sûr.

Et, bordel, pour elle il va probablement le faire.

Il l’embrasse, comme il le souvent alors qu’il se trouve sans mot. Elle sourit contre ses lèvres.

Et une nouvelle journée commence.

.

Elle va réveiller les plus jeunes d’une voix douce tandis que lui descend pour commencer à préparer le repas. Il entend le saut de Carl quand il descend de son lit, les pas lourds de Debbie alors qu’il met en marche la cafetière, et il sourit légèrement à cela.

L’eau coule au dessus de sa tête, signifiant que les deux sont entrain de se laver la figure sous les yeux affectueux de Mandy portant un Liam encore tout endormi dans les bras. Il remarque le mot accroché sur le frigo alors qu’il sort les œufs de ce dernier.

‘’J’finis tôt ce soir. Repas de famille en vu ! Passez une bonne journée – Fi’’’

Il a un sourire en coin à l’idée, parce qu’il sait déjà que les petits vont grimacer à l’idée de manger quelque chose qui n’a pas été préparé par Mickey, même si Fiona cuisine bien – obligée de l’être avec eux à charge-.

« Café ? » demande Ian, encore entrain de dormir à moitié, tandis qu’il s’effondre sur un des tabourets du plan de travail.

« Bientôt Belle-au-bois-dormant. » répond-t-il, alors que l’huile crépite enfin pour qu’il puisse faire les œufs. « T’as encore une demie-heure de sommeil mec, pourquoi t’es là ? »

« Mickey est parti tôt pour le garage, ton réveil m’a réveillé et dormir dans un lit seul c’est nul. »

Il veut rire à cela mais la tête peuchère de son frère, qui est tristounet parce qu’il ne peut pas profiter de son homme le matin, le rend bien trop heureux. Il veut voir son frère comme ça tous les matins. Parce que cela signifie qu’il est heureux.

Carl et Debbie se chamaillent dans l’escalier, tandis qu’il pose enfin les assiettes d’oeufs brouillés sur la table. Il leur embrasse le crâne, fait de même avec celui de Liam et la joue de Mandy, avant de sortir les mugs du placard.

« Oh mais c’est qu’il est réveillé le petit Liam. » fait son frère alors qu’il verse trois tasses de café, pendant que la brune prépare le biberon après avoir donner le plus jeune à Ian. Ce dernier rigole à la voix ridicule de son aîné « Et oui Liam est réveillé. Bonjour petit Liam, tata Mandy fait ton biberon pendant que Lip fait le café, quelle image de couple parfait. »

« Oh ta gueule. » fait-il en coeur avec cette dernière, d’une voix affectueuse. Ils se regardent un instant et se sourient pendant que Debbie fait un son de gorge, qu’il imagine être un soupir envieux. Du style qu’elle fait quand elle voit les Disney à la télé.

« Même pour m’insulter ils sont synchro, quelle vie. »

Il roule des yeux en buvant sa tasse : « T’as pas quelqu’un d’autre à emmerder de bon matin Ian ? »

« Mick’ est pas là donc nope. »

Mandy repend Liam dans ses bras pour le mettre dans la chaise haute et lui donner son biberon. Il n’en perd pas une seconde, petit sourire en coin et Ian sourit au spectacle, il le sent au regard bien trop intéressé de son frère sur sa tronche.

« Tu es ma deuxième personne préférée à emmerder Lippoutou. »

La petite famille se met à rire à gorge déployée pendant que lui grogne. Parce que ce Pokemon est immonde bondieu. Il donne une claque derrière la tête de son frère pour bonne mesure, le faisant s’étouffer dans son café.

« Bien fait. »

« Connard. »

« Trop d’amour dans cette pièce. » les coupe Mandy, en les regardant avec un sourire tendre. « Allez vous aimer dehors. »

« Naaaan, on te manquerai trop M&M ‘s. » répond Ian avec ce sourire casse-couilles que Lip adore voir quand il est pour les autres.

Elle lève les yeux au ciel à nouveau, sous les yeux amusés des plus petits.

« Aller hop brossage de dents les gosses. » fit-il en remarquant qu’ils ont finit leurs assiettes. « L’école commence dans trente minutes.» 

« Nooooooon. » et ils rirent à la râlerie habituelle de Carl, qui se lève quand même pour aller faire ce qu’on lui dit avec une Debbie bien trop jouasse.

Il ne remarque que maintenant qu’en effet, une fois la tresse enlevée, ses longs cheveux sont légèrement ondulés, d’une manière tellement naturelle qu’il a presque l’impression que c’est comme ça que les cheveux de sa petite-sœur ont toujours été.

« Mignonne hein ? » fait la brune en voyant son regard. « Elle va faire tomber des coeurs dans quelques années. »

Son coeur se serre à cette idée. Parce que les Gallagher n’ont pas forcément un bon exemple en amour. Kev et V sont probablement le couple le plus stable qu’ils ont dans leur vie. Fous et si amoureux l’un de l’autre que c’est dégoulinant.

Il pense à Fiona et Jimmy, qui marche plus ou moins, à vrai dire il ne sait même plus où cette histoire en est.

Il regarde Ian et Mandy, qui ricanent à l’idée. Et bordel ils sont les couples les plus stables que les Gallagher ont ces dernières années.

P’être que cela ira pour Debbie. Mais il ne veut pas qu’elle grandisse encore. Pas tout de suite.

« Trop jeune encore. » les coupe-t-il et ils rirent encore plus.

« Arrête papa poule. » sourit son frère « On a encore le temps, ne va pas chercher la batte tout de suite. »

Il grimace tandis que les deux meilleurs amis rient un peu plus. Il cogne encore une fois son frère qui se lève en riant plus fort pour s’habiller, il attrape Mandy par le poignet qui rit en essayant de s’échapper. Mais il ne fait que la chatouiller avant de l’embrasser.

Il se fout qu’Ian ai prit une photo de l’instant.

.

« Veux pas y aller.. » marmonne Carl dans sa barbe non-existante, alors que Debbie sautille à ses côtés. Elle attend son frère, comme toujours, pour qu’ils puissent faire les derniers mètres qui les sépare du portail de l’école ensemble.

Ils n’aiment pas être amenés jusqu’à la grille de fer, trop grands pour ça qu’ils disent. Mais ils veulent leur bisou d’au revoir au coin de la rue si c’est ok.

Cela gonfle son coeur d’affection.

Il se baisse pour être à la même hauteur que son petit-frère, lui remettant doucement les cheveux en place.

« Tu as tes devoirs dans ton sac, ta réputation de gros dur à cuire sur le dos et un déjeuner dans la main. Tout ira bien. »

Il sait que le brun ne veut pas finir de l’autre côté de la ligne. Celle qui sépare ceux qui harcèlent et ceux qui se font harceler. Carl n’a jamais été un méchant garçon, violent oui mais seulement parce qu’on s’attaquait au fait qu’il n’était pas bon à l’école.

Le fait que Mickey lui montre qu’on peut avoir du fun avec les math tout en étant un des meilleurs voleurs du SouthSide a bien aidé.

Maintenant son petit-frère a la moyenne dans la plus part de ses classes, et une bonne note qui frôle presque celle que Lip avait en math à son âge. Il est fier comme un coq. Comme un papa poule, comme le dit si bien Ian – qui est tout comme lui, fallait pas se leurrer-.

Et il a peur d’être vu comme l’intello de service, prêt à se faire harceler pour ses bonnes notes.

Mandy se baisse à ses côtés, son genou touchant le sien. Elle possède un sourire si doux quand elle rassure sa fratrie qu’il veut le posséder juste pour lui.

« Si on t’emmerde Carlito’ » ce surnom fait gigoter son frère de gêne, principalement parce qu’il aime bien que Mandy le nomme comme ça, seulement Mandy « tu réponds. On se laisse pas faire nous autres, Gallagher et Milkovich. Ne laisse pas les autres te dire ce que tu dois être, simplement parce que tu as des bonnes notes ok ? »

« On est fier de toi nous. » ajoute-t-il.

Carl les regarde tous les deux, inquiet, avant de se tourner vers Debbie qui lui sourit grandement, en acquiesçant. Il fait un bruit de gorge et redresse un peu ses épaules.

« Qui veut son bisou maintenant ? » demande la brune et les deux jeunes se précipitent dans ses bras alors qu’elle rit.

Un baiser chacun plus tard, ils regardent ensemble les deux plus jeunes marcher vers la grille. Carl se tourne vers eux une fois et il sourit, faisant un signe de tête pour dire que tout ira bien.

Son petit-frère sourit et se retourne, continuant de marcher avec les épaules droites.

Il regarde Mandy, qui sourit avec le même sourire que Fiona, Ian ou lui possède. Et bordel il l’aime.

Alors il lui attrapa la main et l’embrasse, la faisant glousser. Avant qu’ils ne partent vers le lycée à leur tour.

Ils retrouvent Ian devant ce dernier, cigarette à la bouche. Il sourit en les voyant.

Et Lip..

Lip se dit qu’il veut des matins comme ça toute sa vie.

.

Quand ils rentrent, il n’est même pas étonné de voir Mickey entrain de faire goûter les petits tout en leur faisant faire leurs devoirs. Il embrasse simplement Liam, qui passe ses journées avec V ou Mickey selon les emplois du temps, qui joue avec ses peluches à la manière que seul un bambin peut comprendre.

Il ne fait même plus attention au fait que Ian embrasse Mickey comme lui peut embrasser Mandy après l’avoir regardé prendre soin d’un des petits. Comme s’il veut le posséder et en même temps ne jamais le faire.

« Beurk. » lance Carl, comme il le fait à chaque fois qu’il voit un des couples s’embrasser un peu trop fort. Et il ricane à cela.

« Yep. Beurk. »

Les deux hommes lui offrent leurs majeurs tout en continuant à mélanger leurs langues et il rit un peu plus à cela.

« Fi’ est là ce soir, donc pas besoin de cuisiner Mickey key’ ? » fait-il, alors qu’il se prend un verre dans le frigo.

« Ouais j’ai vu le mot. » les deux plus jeunes ronchonnent, comme il l’avait prédit, mais il les voit aussi se regarder avec des étoiles dans les yeux, parce que leur grande-sœur sera là et qu’ils ont beaucoup à lui dire « Ca m’arrange, j’ai du temps perdu à rattraper. »

Il haussa un sourcil à cela, se retournant pour voir le brun faire de même à son frère de manière répétitive. Ce à quoi Mandy fait style de vomir et Ian sourit un peu plus.

« Ohui rattrapons maintenant tient. »

« Pas trop fort les jeunes sont encore debout ! » hausse-t-il la voix alors que les deux hommes qui se coursent vers leur chambre en riant. Il secoue la tête en soupirant alors que la brune rit, tout en s’installant pour reprendre là où Mickey s’était arrêté dans les devoirs des plus jeunes.

Comme un mécanisme bien huilé.

Il sort les siens, ceux de sa copine, et ils font de même avant que la brune ne doive aller surveiller les chiens de Mme Brody, qui a trop peur que son Teckel se fasse mal durant les deux heures où elle part se taper le mari de Mme Collins.

.

« Fiona ! » hurlent en coeur Debbie et Carl alors que la porte s’ouvre sur sa sœur aînée.

« Heyy ! »

Il sourit en voyant le spectacle, en voyant le sourire sur le visage de la brune, en voyant les plus jeunes se jeter dans ses bras alors qu’elle baisse à leur hauteur. Il sourit à l’entendre rire, à l’entendre dire qu’ils leur ont manqué.

Il sourit les écoutant commencer à babiller sur ce qu’ils font à l’école alors qu’elle sourit, fièrement.

Il entend les « Ah ouais ? », les « Trop fort », les « Bravo » et les « Fière de toi - vous ». Et il veut que cela arrive plus souvent.

Ian descend les escaliers, Mickey sur ses talons, et c’est à leur tour de prendre leur aînée dans les bras. Ils la soulèvent de quelques centimètres du sol ensemble et elle rit.

« Okokok ! » fait-elle en les frappant légèrement sur les épaules « Au sol les gars ! »

Il n’est même pas dix-huit heures et elle est là. Elle leur sourit, rit, et bordel elle lui a manqué plus qu’il ne pensait.

Ils s’assoient à table alors qu’elle commence déjà à préparer le repas, un Liam dans les bras qui rigole au fait d’être gigoter partout. Elle s’étonne presque en voyant le frigo rempli, chose que Mickey a fait en revenant du garage – illégal que son frère aîné dirige mais bon, ils sont plus à ça près-. Mais elle sourit.

Il sait qu’elle s’inquiète. Pour eux, parce qu’elle n’est pas aussi présente qu’elle le veut. Parce qu’il y a deux Milkovich dans sa maison, qui dorment dans les lits de ses deux plus vieux cadets. Parce que les plus jeunes le sont trop pour encore supporter un visage parental disparaître. Elle ne disparaît pas mais elle est absente.

Et elle s’en veut. Il le sait. Parce que c’est lui et Ian qui gèrent. Parce que c’est son boulot à elle. Et qu’elle s’en veut de ne pas le remplir entièrement.

Des fois, il lui en veut aussi. Mais Mandy lui donne un coup derrière la tête, quand il commence à rembobiner son discours sur le fait qu’elle est absente, sur le fait que les responsabilités tombent sur eux. Elle lui rappelle qu’ils peuvent manger parce qu’elle a un salaire, qu’ils peuvent payer l’électricité, l’eau et tout le reste parce qu’elle met de l’argent dans la cache.

Elle lui rappelle que ça doit tuer sa sœur ne pas être là, être juste une pompe à fric, à se fatiguer tellement qu’elle ne les voit pas grandir.

Qu’elle manque les moments que eux vivent.

Il écoute Carl parler du fait que ses notes sont bonnes, qu’il est bon en math maintenant et qu’il se tient à carreaux. Ou du moins ne se fait pas chopper parce que Mickey lui a apprit comment. Fiona fronce les sourcil à cela et le susnommé grimace mais elle ne dit rien. Parce qu’elle sait que c’est un putain de grand pas pour Carl.

Il écoute Debbie lui parler du fait qu’elle devient une vraie fille, qu’elle continue à être une bonne élève et qu’elle déchire tout dans son équipe de débat scolaire. Qu’elle ne se fait plus embêter pour ses cheveux roux et ses tâches de rousseurs parce que Mandy lui a donner des astuces pour rendre les remarques méchantes.

Et il se rend compte à quel point Mandy et Mickey ont prit une grande place dans leur famille quand Fiona fait la moue ou une grimace à chaque fois qu’elle entend le nom d’un des deux Milkovich.

Ian aussi le voit, il en fronce les sourcils, signe qu’il va y avoir une discussion plus tard entre eux trois.

Mickey le voit aussi. Mais il ne dit rien. Sourit et rit légèrement gêné quand les deux plus jeunes le regardent pour confirmer leurs dires et histoires.

Il ne veut pas que Fiona pense qu’ils l’ont remplacé avec eux. Ils sont juste des ajouts. Des pièces manquantes qui font un bien fou à la machine qu’est leur famille.

Elle fait comme si de rien n’était tout de même. Elle répond aux questions sur son boulot, en pose plus sur des anecdotes qu’ils racontent. Ils discutent alors qu’elle prépare le dîner, alors que Liam finit sur ses genoux parce qu’elle ne peut pas avoir deux poêles en main tout en tenant leur petit dernier.

Il n’a même pas fait attention à ce qu’elle cuisinait à vrai dire.

Il sourit en voyant Mandy passer la porte de la cuisine.

« Hey. »

« Dee’ ! » fait Carl en lui attrapant le poignet avant qu’elle ne puisse revenir vers Lip « Lip et toi avaient raison ! On m’a pas embêté à cause des notes. La prof a dit que j’avais eu la meilleure et quand j’ai regardé vers les autres pour voir s’ils allaient rire, ils ont juste baissé les yeux ! »

« T’as eu la meilleure note ? » fait-il en même temps que Fiona. Ils sourirent tous deux, de même que la brune qui ébouriffe les cheveux du plus jeune. « Bravo Carl. »

« Tu vois, on te l’avait dit. » rajoute la brune. « Ta réputation fait que personne t’embêtera si tu continue à être bon en classe. »

« Il l’a même crié en plein milieu de la cours pour être sûr. » Il hausse un sourcil à cela, en regardant la rousse, tandis que Mandy finit enfin à arriver à ses côtés pour l’embrasser en guise de salut. « Même les grands ont rien dit. »

« J’sais pas si on doit être fier. » s’amuse le roux tandis que Carl lui tire la langue.

« Bien sûr qu’on l’est. » lui répond Mickey en lui frappant l’épaule. « Meilleure note et un regard de terreur. Que demander de plus ? »

« J’peux avoir un paquet de carte Pokemon ? » ils se mettent à rire, eux quatre, eux qui sont là tous les jours. Pendant que Fiona les regarde sans comprendre.

« Tu veux tant que ça Lippoutou ? »

« Il s’est mis à Pokemon depuis que Mandy a commencé à m’appeler comme ça. » explique-t-il à Fi’ tandis que les trois autres rit avec Carl disant qu’il veut en faire un mur dans la cuisine « Par rapport à Lip’. Et parait-il au fait que j’ai des grosses lèvres. »

« Non t’as pas de grosses lèvres. » le corrige la brune. « J’ai dis que tu posais tes lèvres sur des - »

« Hehehehe. » la coupe Ian. « Si on doit être silencieux, vous pouvez pas parler de ça quand les jeunes sont debout. Les règles mandibule. »

Elle lance un regard torve au roux, sous le rire de son frère, le sourire trop fier de Ian, l’air amusé de Fiona et les questions de Carl parce qu’il ne sait pas ce que c’est une mandibule. 

Ils mangent environ une demi-heure plus tard. Et il n’est même pas étonné que V et Kev’ se ramènent une fois la musique en marche.

Demain, les petits n’ont pas école. Ils peuvent profiter. Ils peuvent tous profiter.

Il sourit à Kev’, quand celui-ci lui donne un coup de coude en montrant du menton Mandy danser avec Debbie.

Il sourit en la regardant et il lui fait un clin d’oeil quand celle-ci le regarde.

Il sourit en voyant Liam dans les bras de Fiona. En voyant Carl danser avec V’. En voyant Mickey et Ian se chamailler doucement, dansant une autre sorte de danse.

Ouais. Il est bien.

.

Debbie et Carl sont endormis sur le canapé, les têtes l’une contre l’autre. Cela fait plusieurs heures que Liam est dans son lit, à l’étage. Quelques minutes que Mandy est montée prendre une douche avant d’aller se coucher, parce qu’elle va aider Mickey le lendemain au garage, comme ils le font souvent le samedi. Ce dernier est dehors, à fumer une dernière cigarette avant de s’effondrer dans le lit.

Ce qui fait qu’ils ne sont que tous les trois, Kev et V’ étant rentrés chez eux, à boire une dernière bière avant de se tourner vers Morphée.

Fiona soupire, sourire aux lèvres : « Ça m’avait manqué. »

« Yeeep. »

Le silence s’étire. Le temps que Mickey rentre dans la pièce, embrasse Ian sur le crâne à en faire sourire idiotement ce dernier, avant qu’il ne monte à son tour.

Et il voit que Fiona fronce les sourcils à cela. Mais lui est trop habitué à voir ce genre de scène pour en avoir cure. Il vit ce genre de scène même, avec Mandy. Ouaip. Ses frères sont tombés pour des Milkovich. Et cela ne lui plaît pas beaucoup.

« Comment ça se fait qu’on ai deux Milkovich dans la baraque ? » demande-t-elle d’un coup, une fois que la porte de la chambre se claque derrière le brun, suivant ses pensées.

Ian fronce les sourcils, avant de faire la grimace, se rappelant à son tour des grimaces que leur sœur aînée a fait durant la première partie de soirée.

« Jimmy a crashé ici pendant des mois, j’vois pas le problème. »

Lip sait que la réponse de son frère est trop sur la défensive pour que cela plaise à Fi’. Alors il pose sa bière un instant avant d’ajouter son grain de sel, la coupant dans son élan.

« Tu vas pas me dire que tu veux vivre dans leur baraque qui tient à peine debout avec des flingues et de la drogue à chaque coin de la pièce ? » elle fronce les sourcils, comme si elle ne voyait pas le rapport « Ils veulent pas avoir ce genre de vie Fi’. Ils veulent en partir et ils ont besoin d’un toit qui s’effondre pas sur leur tronche. »

« En quoi ça nous concerne ? Peuvent pas se trouver un toit dans une baraque vide ? »

« Ca me concerne parce que Mickey est mon mec. Que Mandy est ma meilleure amie. » répond Ian en grinçant des dents et elle fait de même la seconde après.

« Mandy est ma meuf. Mickey rend Ian heureux. Me concerne aussi. » et il espère que cela calme un peu sa sœur, parce que son ton à lui est plus doux que le ton rongé par la colère de son cadet.

« Mouais. » fait-elle avant de prendre une gorgée de sa bière. « Pas sûre d’aimer qu’ils soient près des petits. »

« T’es pas là Fi’. T’as pas vraiment ton mot à dire. »

Elle serre sa bouteille un peu trop fortement et il doit frapper le genou de son frère pour que ce dernier ai l’air un minimum coupable à sa remarque. Il l’entend marmonner un désolé du bout des lèvres.

Ses yeux se tournent vers sa sœur et il essaye, vraiment il essaye, de ne pas se ranger du côté de son frère. Parce que Mandy lui a bien trop souvent frappé l’arrière de la tête pour ça, ou le nez. Ou autre chose.

« Ils sont bons avec eux. Mickey a convaincu Carl que l’école est importante, plus importante que finir comme lui. Mandy aide Debbie à se sentir bien dans sa peau. Ils nous aident à nous faire sentir heureux. »

Il voit une pointe de regret, de tristesse, dans les yeux de sa grande sœur et il entend la voix de la brune dire ‘’tu vois ? Te l’avais dis. Elle manque les moments importants et ça la brise de nous voir les avoir à sa place.’’

« Ouais. » sa voix est traînante mais il sait qu’elle est désolée. « Vous me manquez c’est tout. »

« Tu nous manques aussi. » il lui sourit et elle fait de même. « Évite de grimacer à chaque fois que les petits parlent de Mandy ou Mickey en grande pompe et on sera bon. »

« Vais essayer. »

Ian se détend. Comme un soufflet qui tombe à plat. Et cela l’amuse.

« Tu veux voir des photos ? » demande-t-il, sans vraiment savoir d’où cela vient.

(Si il sait. Parce que Mandy lui a dit de le faire. De prendre les grands moments, les petits, les insignifiants et importants, pour que Fiona puisse les voir aussi.)

Elle semble étonnée. Surprise. Mais si désireuse à l’idée de recoller les morceaux qu’elle a manqué.

« Oh j’ai une magnifique photo de Lip avec du rouge à lèvres quelque part attend. » lance Ian, en se mettant à fouiller dans sa poche pour sortir son téléphone, comme si de rien était.

« J’ai mieux. » fait-il, comme un challenge « J’ai Carl dans un short de Debbie. »

Ian lui tire la langue et Fiona rit.

Et il se dit que le mécanisme de leur famille a p’être eu un accro mais c’est pas grave. Tout est remis en place.

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