Un meurtre pas comme les autres

Chapitre 1 : Un meurtre pas comme les autres

Chapitre final

2902 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/11/2017 13:57

Je m’appelle Billy Loomis, je suis étudiant au lycée de Woodsboro, petite commune située dans le Maryland au Nord-Est des Etats-Unis. Ma mère est partie il y a de ça quelques années à cause de la salope du quartier, Maureen Prescott, avec qui mon enfoiré de père s’est envoyé en l’air. J’avais 10 ans, et je ne m’en suis jamais remis. Me sentant seul et complètement démuni, je me suis mis à regarder des tas de films d’horreurs, tous aussi bien fait les uns que les autres, et j’avoue avoir été subjugué par la mort. Je me suis tout de suite demandé quel effet ça faisait de tuer et c’est ainsi que j’ai complétement vrillé. J’ai débuté mes tueries avec de petits animaux dans un premier temps comme les oiseaux, puis après ça a été les chats et les chiens… Mais c’était bien trop facile et c’est vite devenu ennuyeux. Je me suis rendu compte qu’ôter la vie me permet de ne pas me noyer dans mon chagrin et ma colère. Puis ma soif de vengeance n’a cessé de grandir, elle a été de plus en plus difficile à assouvir au fur et à mesure que j’ai tué. J’ai besoin de ça pour survivre à cet abandon qui m’a marqué et me marquera probablement à vie.

C’est pourquoi, il y a un an, j’ai décidé de tuer la femme responsable de tout mon malheur, Maureen Prescott. Après tout, c’est à cause d’elle que ma mère est partie, mais même en faisant cela, le désir de me venger n’a jamais disparu. Cela dit, je me suis senti au summum de mes capacités. Fort et puissant ! Ça a été la révélation ! Aujourd’hui, je sors avec sa fille, Sidney, la lycéenne la plus prude du bahut. En deux ans de relation, je n’ai jamais réussi à franchir la barrière de sa petite culotte. C’est sûrement dû au traumatisme d’avoir perdu sa mère, mais c’était il y a un an, il faut tourner la page à un moment donné, moi je l’ai bien fait alors pourquoi pas elle ? Si je sors avec, c’est parce qu’elle va jouer un rôle crucial dans mon plan de terreur que je suis en train de semer à Woodsboro.

Mon but est de lui faire peur en tuant des élèves de notre classe, plus ou moins proche d’elle,  jusqu’à ce que je la tue à son tour, pour ensuite faire accuser son père de tous mes meurtres. Je vais bien entendu coucher avec elle aussi, comme ça quand elle apprendra qu’elle a perdu sa virginité avec un tueur en série qui a en plus tué sa mère, ce sera une véritable descente aux enfers pour elle. Je fais équipe avec mon ami d’enfance, Stuart Macher que j’appelle Stu. Je ne sais pas trop pourquoi il me suit dans mes délires de meurtres, comme s’il me vouait une admiration sans nom, mais peu importe, même s’il n’est pas très futé, je dois dire que son aide m’est très précieuse.

J’ai donc commencé ma série de meurtre par Cassey Becker et son petit ami Steven, que j’ai tous les deux étripés comme des porcs et j’ai adoré ça. La façon dont les organes ont explosé sous la lame de mon couteau, le sang qui a giclé de part et d’autre lorsque j’ai sorti leurs boyaux, la grande extase je vous jure ! Oui je dois avouer que le départ de ma mère m’a quelque peu chamboulé. J’ai tué le proviseur Himbry aussi, lui je l’ai égorgé dans son bureau au lycée, il était beaucoup trop arrogant puis j’adore faire couler le sang !

On se débarrasse de nos victimes avec toujours le même rituel. On les appelle au téléphone avec un changeur de voix ce qui la rend beaucoup plus flippante, on leur demande quel est leur film d’horreur préféré et on leur propose de jouer à un jeu. S’ils ne veulent pas, on les tue sur le champ et s’ils acceptent, ils doivent soit répondre à des questions concernant les films d’horreur, soit devinez où on est caché. Ainsi chaque réponse fausse les rapproche de leur dernière heure. C’est tellement marrant de les voir rigoler au début en pensant que ça n’est qu’une blague et après de voir leur visage se décomposer quand ils comprennent que c’est réel. Et tout ça avec un déguisement flippant à souhait ! Grande tunique à capuche noir avec un masque blanc ressemblant à un mi-squelette, mi-fantôme. Mais aujourd’hui j’ai envie de changement : mon prochain meurtre sera inspiré d’une histoire que l’on m’a racontée autour d’un feu de camp, et je la trouve très astucieuse. En plus c’est Halloween, donc ce sera parfait pour mettre mon plan à exécution. Puis ça tombe bien, car j’ai appris qu’un couple d’amis à Sydney a prévu de s’isoler ce soir dans la forêt du parc de Woodsboro pour avoir un peu d’intimité dans un cadre plutôt inquiétant, j’ai donc officiellement trouvé mes deux prochaines victimes et me suis empressé donc d’en informer Stuart qui me secondera.

Plus tard ce soir-là.


Il est vingt-deux heures, le couple Sally et Greg que Billy a décidé de tuer, viennent de finir leur partie de jambe en l’air dans la voiture. L’homme est maintenant sorti fumer sa cigarette. Pendant ce temps, Sally se rhabille et se recoiffe pour se donner une certaine contenance, car ils sont attendus à la grande fête d’Halloween du lycée, et elle ne veut pas que les autres élèves se doutent de ce qu’elle vient de faire. Agacée, après dix minutes d’attente et trouvant le temps long,  elle décide de sortir de la voiture et de trouver son petit ami pour qu’il puisse enfin quitter cette sombre forêt qui lui file la chair de poule, seulement elle ne voit personne. Il n’y a aucun bruit, un silence pesant règne, seule une légère brise fait se chiffonner les feuilles et les branches des arbres. Elle pense entendre des craquements de branches :

« Greg ? Greg ? dit-elle plutôt calmement. Greg qu’est-ce que tu fous ? », ajoute-t-elle maintenant énervée de ne pas avoir de réponse.

Elle tourne sur elle-même à proximité de la voiture, scrutant l’obscurité, espérant le découvrir caché derrière un arbre ou un buisson prêt à lui sauter dessus en criant un gros « bouh » mais elle ne distingue rien.

« C’est bon tu m’as assez foutu la trouille maintenant ! Allons-nous-en ! », ordonne-t-elle à un homme invisible en sentant peu à peu la panique l’envahir.

Ne le voyant toujours pas et l’inquiétude s’emparant de plus en plus d’elle, elle décide de se réfugier dans la voiture et de fermer les portières. Frustrée, elle tape sur le tableau de bord, balance sa tête en arrière contre le dossier du siège passager et cherche à réguler sa respiration pour ne pas céder à la panique. Que doit-elle faire ? S’il lui est arrivé quelque chose, elle ne va pas s’en aller et le laisser là tout seul ? Cela-dit, si c’est le cas elle ne pourrait pas faire grand-chose. N’aurait-elle pas intérêt à partir et prévenir la police ?

Mais pendant sa grande réflexion, il lui semble entendre le bruit de gouttes qui tombent sur le toit de la voiture. Elle regarde alors dehors, pensant voir de la pluie mais ce n’est pas ça : le bruit se concentre uniquement sur un point précis de la carrosserie. Soudain, des bruits de glissements se font entendre, comme si quelque chose frottait frénétiquement contre la paroi métallique du toit. Horrifiée, elle se précipite sans plus attendre sur le siège conducteur et allume dans un premier temps le contact de la voiture, hésitant à démarrer tout de suite au cas où son petit ami réapparaîtrait pour partir avec elle mais la tête blanche déformée d’un masque se cogne à sa fenêtre, lui adressant un salut en agitant une main qui tenait un couteau ensanglanté. C’est là qu’elle décide de démarrer et de s’enfuir mais la voiture semble retenue dans son élan, faisant ainsi crisser les pneus jusqu’à la faire caler.

La panique l’a maintenant complètement envahie, elle pleure, crie, cherche désespérément la clé sur le contact de ses mains tremblantes pour recommencer le processus de démarrage mais un poids entraînant un bruit sourd vient s’abattre brusquement sur le toit, la faisant sursauter. Elle a l’impression que son cœur va lâcher tellement l’adrénaline et la terreur ont envahi chaque parcelle de son corps. Elle se ressaisit malgré tout, démarre, embraye et enfin accélère, réussissant à casser la résistance entraînant la chute d’un poids qui roule de son toit jusqu’à son pare-brise arrière pour finir au sol et c’est ainsi qu’elle peut enfin s’enfuir à travers la forêt. Sa seule idée en tête est d’arriver saine et sauve en ville pour prévenir la police, mais elle ne peut s’empêcher de regarder dans le rétroviseur intérieur, et elle voit tout en s’éloignant deux personnes avec un masque blanc et une tunique noire qui essaient de relever un corps inerte. C’est là qu’elle comprend que c’est sûrement son petit ami et qu’il est de toute façon trop tard pour faire demi-tour. Et honnêtement elle n’est pas folle de lui au point de risquer sa vie.


Après la fuite…


« Merde, merde et merde ! criai-je hors de moi. Pourquoi ça ne s’est pas passé comme prévu ? dis-je énervé en regardant le corps disloqué sur le sol.

Je suis tellement frustré et fou de rage que je jette mon masque à terre et le piétine sans aucun remords. Stuart, qui a fini par descendre de la branche de l’arbre, vient me voir pour essayer de me calmer mais je suis dans une rage tellement extrême, que je pourrais l’étriper à son tour. D’ailleurs je le choppe par le col et lui aboie dessus :

« Putain Stu ! Tu ne pouvais pas le retenir ce corps putain ! Il fallait qu’il reste pendu ! Tu sais que c’est pendu ? Abruti !

—    Attend Billy, s’il te plaît, me supplie-t-il de ses grands yeux de cocker apeuré. Le corps était trop lourd pour moi tout seul ! C’était impossible de le maintenir ! »

Je le lâche, me détourne de lui et frappe dans un arbre pour évacuer ma colère. Je dois absolument me ressaisir car j’ai encore besoin de lui pour exécuter mon plan auprès de Sidney. Soufflant un bon coup en passant mes mains dans ma sublime coupe de cheveux gominée, ma rage s’envole pour laisser place à de l’excitation et je fais travailler à fond mes méninges pour essayer de rattraper la catastrophe.

« On va recommencer et se dépêcher avant que la police n’arrive ! ordonnai-je à mon coéquipier.

—    Billy ! On ne va pas avoir le temps ! me répond-t-il prêt à faire dans son froc. Puis regarde l’état du corps !

—    Et alors ? On s’en fout ! On va recommencer ! Tant pis si c’est pas le démarrage de la voiture qui a causé la pendaison. L’important c’est de le faire croire ! Alors maintenant, ferme-là, arrête de geindre et aide-moi à le hisser sur la branche de ce putain d’arbre ! Les flics ne vont pas tarder à arriver ! lui réponds-je sèchement.

Mon excitation est à son comble. Peut-être que tout n’est pas perdu ?

« Franchement Billy, pourquoi ne pas le laisser simplement là ? L’essentiel c’est qu’il soit mort et qu’on ait foutu la pétoche à la fille… insiste Stuart qui commence vraiment à me taper sur le système.

—    T’es con ou quoi ? lui dis-je en me précipitant sur lui pour le prendre par le col de nouveau. Tu as entendu l’histoire comme moi ?

—    Oui mais…

—    Et est-ce que ça s’est passé comme ça dans l’histoire ? ajoutai-je, au bord de l’hystérie.

—    Non mais…

—    Alors bouge tes fesses, monte sur cette échelle avec le corps et passe-le par-dessus la branche de cet arbre afin de le pendre », répondis-je plus calmement.

Mais c’est plus fort que moi, ma pulsion meurtrière reprend le dessus et je reviens ainsi à la charge.

« Ou sinon je t’étripe toi aussi compris ! lui criai-je en le menaçant de mon couteau.

—    Ok Billy, calme-toi ok ? »

Je me détourne de lui en scrutant l’obscurité à mon tour, guettant l’apparition imminente des flics qui, à mon grand soulagement, ne sont toujours pas là. Après être difficilement monté sur la branche avec le corps sur son épaule, Stuart y accroche simplement le bout de la corde et fait tomber le cadavre décoré d’un nœud coulissant autour du cou. Peine perdue : la corde lâche une nouvelle fois sous mes yeux exorbités. Je deviens littéralement hystérique quand soudain j’entends la sirène des flics approcher à toute vitesse.

« Fais chier ! dis-je frustré. On doit dégager ! ordonnai-je à contrecœur.

—    Tiens donc ? Et qu’est-ce qu’on fait pour l’histoire qui n’est pas du tout respectée ? me répond Stuart d’un air ironique qui a le don de m’excéder encore plus mais je prends sur moi.

—    Ta gueule ! Prend tout et on s’en va ! »

C’est ainsi que mon plan a lamentablement échoué. Mon but était de respecter l’histoire de cette putain de légende urbaine, mais je me rends compte maintenant que si on appelle cette histoire une « légende » c’est qu’elle est forcément irréelle. La preuve : Comment le tueur a pu accrocher sa victime en haut de l’arbre, sans complètement la tuer ? On ne peut pas pendre un corps à moitié, à moins d’avoir calculé exactement la distance entre le corps pendu et le toit de la voiture, de manière à ce qu’il soit encore en vie juste pour faire les bruits de grattement avec ses pieds sur la carrosserie. Le nôtre était déjà mort et c’est Stuart qui a dû le faire bouger du haut de la branche. Il avait pas l’air fin cet idiot. Quand je pense que ce simple bruit devait sonner comme un appel au secours, du genre « non ne démarre pas sinon je vais mourir »… Si vous saviez comme je suis frustré que mon plan n’ait pas fonctionné comme je voulais.

Enfin bon, j’essaie de relativiser en me disant que cette histoire n’est pas vraie de toute façon… C’est une légende… En plus, maintenir le corps tel quel jusqu’à ce qu’il enroule la corde autour de l’arbre et l’attache à la voiture afin que ce soit le démarrage intempestif de la fille qui entraîne la pendaison de la victime ? Ça aussi c’est totalement improbable non ? Enfin cela étant, mon plan a tout simplement échoué et que le comble aurait été de se faire en plus prendre par les flics, car il faut également avouer qu’il était moins une. Je vais finalement en rester à mes méthodes habituelles, cela fera grandement l’affaire.

Allez je vous laisse, je vais préparer ma tuerie de ce soir. Randy, un gars pot de colle et très lourd de ma classe fait une soirée chez lui et c’est là-bas que va se dérouler le clou de mon spectacle. En plus il est amoureux de ma petite copine, ce sera un régal de me débarrasser de lui.


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