Requiem pour un astre

Chapitre 7 : Confessions

2524 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:00

Disclaimer : L'univers et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

Auteur : Ardell

Chapitre six

Confessions

Anwvyn

L'aulne – Fearn

Cinq fois jusqu'à présent. Cinq fois que Misty avait essuyé l'attaque de Cúchulainn. Et, à chaque fois, la douleur était plus vive, comme si le potentiel de douleur du Gae Bolga augmentait à chaque assaut. A présent, le Chevalier avait la désagréable impression que son corps abritait des dizaines, des centaines de petits crochets qui s'incrustaient dans sa chair, la tordant et la meurtrissant. Néanmoins, Misty restait silencieux face à la douleur. Il ferait beau voir qu'il manifeste sa souffrance ! Pas lui, le Lézard ! Si jadis, Seiya lui avait donné une bonne leçon, à présent c'était son adversaire qui lui en apprenait une nouvelle, celle de la douleur. Par Athéna, qu'est-ce que c'était pénible ! De son côté, il n'était pas resté en reste, et avait utilisé sa propre technique, laquelle avait fonctionné une fois. Hélas, ce n'était pas encore suffisant.

— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu te bats au nom de Cythraul. Il me semble que tu étais jadis un héros celte, comment as-tu pu te mettre au service du dieu du mal ? C'est parce qu'il te tient, c'est ça ?

Les yeux de Cúchulainn cillèrent, comme si ces mots évoquaient quelque chose en lui.

— Je me bats... parce que je suis un assassin !

Ce cri du cœur soulagea Misty, cela voulait dire que le dialogue était possible. Et, en effet, durant une seconde, le cercle noir autour de ses iris dorés avait pâli.

— Un assassin ? Explique-toi !

— J'ai commis le pire crime qui soit, je suis l'être le plus vil qui existe ! Je ne mérite que de combattre jusqu'à la mort, au service de mon seigneur. Il faut que j'expie ma faute.

Alors que le Lézard se réjouissait de voir son ennemi prêt à se confier, les yeux de celui-ci retrouvèrent leurs cercles noirs.

— Gae Bolga !

Aussitôt Misty lança son attaque :

— Mavrou Tripa !

Cette fois, le tourbillon créé par ses mains fut suffisant pour contrer la technique de Cúchulainn, laquelle resta un instant entre les deux hommes. Le Celte fronça les sourcils, intensifia son attaque, mais celle du Saint parvint encore à la contenir.

Était-ce le fait d'avoir ouvert une brèche dans sa psyché qui l'avait ainsi déstabilisé ? Misty avait bien compris que son adversaire était manipulé, il fallait qu'il le fasse parler encore afin de casser cette emprise.

Le pire crime qui soit ? De quoi voulait-il parler ?

À l'extérieur du pommier

Aifé se tenait près de l'arbre, une main crispée sur son écorce. Son autre main couvrait sa bouche la jeune femme semblait sur le point de vomir. Ce qu'avait deviné Hécate l'avait plongée dans les affres d'une souffrance intense. Et celui qui en était la cause se battait là, dans l'un des arbres présents.

— Par les dieux, faites qu'il crève ! marmonna-t-elle avec acrimonie.

Ce souhait ne faisait pas partie du plan du seigneur Cythraul, mais au fond, c'était tout ce qu'elle espérait.

L'if – Idho

Une chape de plomb, voilà ce qui pesait sur Algol. L'attaque de son adversaire, lancée plusieurs fois, avait jeté sur lui comme une malédiction. Celle de la vieillesse. Oh pas une vieillesse normale pour un Saint, lequel serait en principe encore en état de combattre malgré l'âge. Il n'y avait qu'à regarder le vieux maître, Dohko de la Balance. Non, les années qui avaient été ajoutées au Chevalier de Persée étaient de celles qui interdisent tout coup d'éclat, de celles qui vous ôtent votre énergie, vous rendant aussi fragile et faible qu'un nourrisson. Cette attaque ne vous faisait pas seulement vieillir, elle vous privait de toute force.

Algol tenta le dialogue :

— Je vois bien que tu n'as aucune envie d'être ici, dit-il. Je le lis dans tes yeux, il y a quelque chose qui te pèse. Pourquoi te bats-tu pour Cythraul, alors que, manifestement, tu n'en as aucune envie ?

Bran soupira d'un air là et répondit :

— Parce qu'il est le seul à pouvoir m'offrir ce que je désire plus que tout au monde. Je suis si fatigué, si tu savais... Je ferais n'importe quoi, n'importe quoi, pour que cela s'arrête.

— Sois plus précis, exigea Algol.

Son ennemi eut un sourire triste.

— À ton avis, pourquoi ton bouclier de la Méduse reste-il sans effet sur moi ?

Le Saint revit en pensée toutes les fois où le regard de la Gorgone avait pétrifié Bran. Jusqu'à ce que la pierre quitte le corps de ce dernier, le laissant intact. Il songea également à cette technique qui le transformait en faible vieillard. Le temps assassin...

La réponse se fit jour dans l'esprit du Chevalier.

— Immortel, tu es immortel n'est-ce pas ? C'est cela, ton fardeau ? Mais quel âge as-tu ?

— Je l'ignore, j'ai cessé de compter. Cythraul m'a promis de m'accorder le repos éternel si je lui obéissais, et c'est ce que je vais faire ! Time Killer !

Algol brandit son bouclier, les yeux mortels s'ouvrirent, et l'onde d'énergie lancée par Bran se pétrifia. Entre les deux hommes, un nuage de pierre.

C'était la toute première fois que le Saint parvenait à contrer l'attaque de son ennemi ! Cela lui rendit espoir.

— Comment es-tu devenu immortel ? Parce que je suppose que ce n'est pas venu comme ça, par l'opération du Saint Esprit...

Nouveau soupire de Bran.

— Tu es curieux, hein ? fit-il. Soit, écoute. Un jour, alors que je me reposais, j'ai entendu une voix magnifique, laquelle me parlait d'un lieu étrange, où tout n'était que délices. Bien qu'entouré, j'étais le seul à entendre ces paroles enjôleuses. Il s'agissait d'Emain Ablach, la Terre des Pommiers. J'ai choisi vingt-sept compagnons et ensemble, nous avons fait voile vers ce lieu plein de promesses. Arrivés là, nous avons rencontré des femmes magnifiques, la nourriture était divine et le nectar coulait à flots. Nous avons passé quelques mois absolument délicieux. Cependant, la nostalgie de mon pays m'a un jour saisi. J'ai décidé de rentrer chez moi.

"Nous avons quitté nos compagnes. Mais arrivés sur notre terre, le premier à poser le pied sur le sol a été changé en poussière. Je me suis remémoré l'avertissement de la reine d'Emain Ablach. Et j'ai compris... Le temps que nous avions passé sur cette île paradisiaque, ces quelques mois, étaient, en fait, des dizaines et des dizaines d'années.

"Depuis, moi et mes compagnons, nous naviguons sans fin, sans pouvoir nous arrêter, nous reposer sur une quelconque terre. Mais si je te bats, le repos me sera offert.

— Je comprends, mais réfléchi un peu ! s'écria Algol. Cythraul est le dieu du mal ! Il se sert de toi ! Qui te dit qu'il tiendra sa promesse ?

— Je n'ai pas le choix, je dois y croire. C'est le seul espoir qui me reste !

Le noisetier – Coll

Il avait beau avoir essuyé plusieurs fois l'attaque du Saint, Cathbad était coriace. Les parties de son corps qui n'étaient pas couvertes par son Unseelie étaient en sang, dû aux meurtrissures causées par les boulets hérissés de pointes du Chevalier. Bon, au moins il était possible de le toucher. Quant à Dante, il avait la sensation qu'un étau lui serrait la tête. La nausée ne l'avait pas quitté et se renforçait à chaque attaque de son ennemi, lui donnant une furieuse envie de vomir ses tripes.

Il avait essayé de le faire parler, de le faire dire pourquoi il se battait. Peine perdue, Cathbad restait muet, seul changement dans sa physionomie, les cercles noirs autour de ses iris noisette semblaient s'effacer brièvement avant de se renforcer à nouveau. Pas de doute, il était vraiment sous emprise. Mais de qui ? De Cythraul, bien sûr ! Ah comme Dante avait hâte de se mesurer à ce dieu du mal ! Mais en attendant, il lui fallait venir à bout de son adversaire. En fait, le Chevalier était sûr qu'il aurait déjà réussi, s'il n'y avait cette technique désagréable qui le rendait malade comme un chien.

Une fois de plus, Cathbad lança son attaque, et une fois de plus Dante lança la sienne. Cependant le Hurlement Discordant, déclenché juste une seconde avant que le Saint ne projette ses boulets, suffit à déstabiliser celui-ci. Sous l'effet du malaise qui l'avait une fois de plus saisi, le Chevalier eut beaucoup de mal à viser son ennemi. Ce fut au prix d'un effort sur lui-même qu'il parvint tout de même à faire toucher Cathbad par un de ses boulets. Un seul mais c'était mieux que rien. Hélas, l'Unseelie couvrait cette partie du corps, si bien que le boulet n'eut aucun effet. Dante enragea.

Dans notre monde

Propriété Kido

— Deux Ankou, hein ? fit Jamian avec mépris. Et lorsque je vous aurai battu, ce sera trois qui viendront ensuite ?

— Nous battre ? répétèrent ses ennemis en chœur. Tu en es incapable, tu n'es qu'un Saint de seconde zone, voire de troisième zone. Même parmi tes pairs, les autres Chevaliers d'Argent, tu fais peine à voir. Une espèce d'abruti sans envergure !

Jamian serra le poing, humilié.

— D'accord, je ne suis peut-être pas très malin, mais je suis un Saint d'Athéna ! Je me battrai jusqu'au bout pour elle ! Elle me fait confiance, je ne la trahirai pas !

— Tu as raison Jamian ! Je crois en toi, courage !

Le Chevalier du Corbeau jeta un regard reconnaissant à Athéna, laquelle s'était mise en retrait avec Artémis.

Les Ankou ricanèrent puis ils se dirigèrent vers les déesses. Aussitôt, Jamian siffla ses oiseaux, lesquels se précipitèrent vers les deux adversaires. Pendant un instant, ce fut comme un nuage de plumes noires, tourbillonnant. Puis des corbeaux tombèrent au sol, mortellement touchés.

Le Saint n'attendait que cela : les plumes arrachées aux volatiles se collèrent une fois de plus aux ennemis. Jamian avait remarqué que lorsque l'Ankou prenait forme humaine et se battait physiquement, il était tangible, donc susceptible d'être touché. Hélas, cela ne durait pas. En effet, la chape de plumes tomba au sol avec un bruit sourd, tandis que les Ankous redevenaient de la fumée sombre.

— Cela s'annonce mal pour nous, prédit Artémis.

Athéna, qui fronçait les sourcils, répondit :

— Non, Jamian y arrivera, j'en suis certaine. Par contre, quelque chose me gêne. Ce qu'ont dit les Ankous tout à l'heure... Je ne sais pas, je me demande...

Sans le savoir, la déesse de la guerre et de la sagesse venait de mettre le doigt sur un élément important. Mais ce que cela supposait était trop monstrueux pour qu'elle y croie.

Du moins pour l'instant.

Anwvyn

L'aulne – Fearn

— Quel est ce crime abject dont tu t'accuses ? voulu savoir Misty.

— Mon fils ! C'est mon fils que j'ai assassiné ! cria Cúchulainn.

Et le Chevalier distingua une larme dans la prunelle de son adversaire. Les cercles noirs avaient, quant à eux, pâli.

— Comment ça ? demanda Misty d'une voix calme.

— Tu as déjà rencontré Aifé, je crois. C'est une druidesse mais également une guerrière. Lorsque je l'ai rencontrée, je l'ai combattue et vaincue. Je lui ai alors demandé, entre autres choses, de m'accorder "l'amitié de sa hanche". Elle a accepté, et de cette union est né Conla. C'est elle qui s'est occupée de son instruction guerrière.

"Lorsqu'il eut atteint l'âge de sept ans, Conla est venu me rejoindre, mais il était sous le coup de trois obligations : ne pas se détourner de sa route, ne pas donner son nom et ne jamais refuser un combat. Le destin a voulu que nous nous affrontions. Et je l'ai tué, sans savoir qui il était, avec mon Gae Bolga.

"Tu comprends maintenant ?

— Je comprends que c'est horrible, en effet. Mais ce fils, tu ne l'as pas reconnu, tu ne pouvais savoir de qui il s'agissait. Sans cela jamais tu ne l'aurais tué !

Cúchulainn avait pris sa tête entre ses mains, comme s'il souffrait d'une effroyable migraine.

— Je... je... Je vais t'anéantir, Chevalier !

Misty se raidit : autour des iris de son ennemi, les cercles noirs avaient repris leur intensité. Le regard fixe de celui-ci ne laissait aucun doute. Le héros celte était de nouveau envoûté.

 

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