Requiem pour un astre

Chapitre 5 : Début des combats

3065 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:14

Disclaimer : L'univers et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.

Auteur : Ardell

Chapitre quatre

Début des combats

Anwvyn

L'aulne – Fearn

Des cheveux mi-longs d'un châtain doré, des yeux dorés également, une protection sacrée noire comme la nuit... Tel était le guerrier qui faisait face à Misty.

— Je suis Misty, Chevalier d'Argent du Lézard. Et toi tu es donc celui que l'on nomme Cúchulainn, commença le Chevalier du Lézard. Ton nom me dit quelque chose...

— Quant à toi, ton nom ne me dit rien.

Si Misty s'était senti vexé par la réplique de son adversaire, il n'en montra rien. De toute façon, ce Cúchulainn saurait très vite à qui il avait affaire... Ce serait rempli d'un respect craintif qu'il rejoindrait l'au-delà. Cependant, avant de commencer, il y avait une demande qui devait être formulée... même si le Lézard se doutait bien de la réponse.

— Je vais t'épargner des blessures mortelles. Donne-moi la lance de Lug que je vois accrochée derrière toi et tu auras la vie sauve.

Le talisman était en effet suspendu au mur fait de racines d'aulne entrelacées, à plusieurs mètres au-dessus du sol.

Pour toute réponse, un cri jaillit :

— Gae Bolga (javelot-foudre) !

Aussitôt, un éclair apparut dans la main du Sidhe, qu'il projeta sur Misty. Ce dernier, surpris par la rapidité de l'attaque, sentit comme une multitude de pointes acérées s'ouvrir dans sa chair. La douleur était intense mais nulle plainte ne franchit les lèvres du Saint. Lequel, qui avait été projeté en arrière, se releva.

Incroyable. Jusqu'à présent seul le Chevalier de Pégase avait réussi l'exploit de le toucher. Lui et aussi Hyôga lorsqu'il s'était rendu en Sibérie sous l'apparence d'un Spectre, bien sûr.

"Quelle attaque dévastatrice, et cette rapidité..." songea-t-il.

Être blessé par les coups de son ennemi, quelle honte ! Surtout lorsque l'on s'était enorgueilli jadis de ne jamais avoir été touché par qui que ce soit...

Qu'à cela ne tienne. Misty contre-attaqua dans la foulée :

— Mavrou Tripa (trou noir) !

Le tourbillon créé entre ses mains vint frapper Cúchulainn de plein fouet. Celui-ci alla heurter le mur de racine derrière lui. Il se releva aussitôt.

"Évidemment..."

Si Misty n'avait jamais rencontré Seiya, il y a fort à parier que l'attaque de Cúchulainn l'aurait déstabilisé. Lui qui n'avait jamais ressenti la souffrance physique, de l'éprouver aujourd'hui l'aurait tant surpris qu'il en aurait été déconcentré. Mais il avait déjà fait l'expérience de la défaite. Et face à un Saint d'une caste inférieure qui plus est. Lorsqu'il avait été ressuscité en tant que Spectre, cette défaite lui était revenue en mémoire et s'était mise à tourbillonner dans son esprit, telle une pensée obsédante. Il avait été décidé qu'il se rendrait avec ses compagnons en Sibérie pour tester le Chevalier du Cygne. Et là, à la satisfaction de constater que Hyôga était bien à la hauteur, s'était mêlé une fois de plus un sentiment de honte : pourquoi n'était-ce pas à lui que l'on demandait de protéger Athéna ? Pourquoi devait-il jouer cette comédie funeste ?

Ayant déjà mordu la poussière par le passé, Misty réussit à garder bonne contenance et à ne pas manifester de surprise. Mieux même, il sourit et et lâcha :

— Bravo, tu as su te relever assez vite. Seulement j'espère que tu ne comptes pas sur ton attaque pour me faire mordre la poussière.

— Parce que tu crois que j'ai utilisé toutes mes forces ? Gae Bolga !

Le Lézard allait répliquer qu'une même attaque ne fonctionne jamais deux fois sur un Saint, mais à nouveau il se retrouva à terre. Comment était-ce possible ? Ce coup était encore plus rapide que le précédent, quant à la douleur, elle était montée d'un cran. Ainsi, c'était cela que l'on ressentait lorsqu'une attaque vous prenait de court ? Cette désagréable impression d'échec, d'impuissance et de vulnérabilité ?

Non ! Il était Misty, Chevalier d'Argent du Lézard, et jamais ou presque, il n'avait connu la défaite. Jamais un adversaire ne l'avait blessé à ce point. Au point de lui donner envie de crier sa douleur. Ce n'était pas possible. Il devait faire un mauvais rêve...

Ce fut alors qu'il vit pour la première fois le cercle noir qui entourait l'iris doré de son adversaire.

Et qu'il remarqua son regard étrangement fixe.

— Pourquoi votre maître Cythraul désire-t-il détruire la lune ? demanda le Saint. Surtout, qu'y gagnes-tu, toi ?

— Je n'ai pas à débattre du bien fondé de ses ordres. Notre seigneur a pris une décision, et ce n'est pas à moi de la discuter.

Cúchulainn, le héros celte, celui qui à l'origine s'appelait Setanta mais avait été rebaptisé Cúchulainn (chien de Culann) lorsque à l'âge de cinq ans, il avait tué le dogue du forgeron, ce fier guerrier était-il donc manipulé ? Était-ce le cas pour les autres Sidhes ?

Dans notre monde

Propriété Kido

Sans plus attendre, Jamian siffla entre ses dents.

Pendant un instant, rien ne se passa et l'Ankou se mit à glousser. Puis un étrange bruit se fit entendre. Cela ressemblait un peu au bruit que l'on ferait en frottant deux tissus l'un sur l'autre. Ce son se rapprochait, encore et encore. Quant à la pénombre qui régnait, elle paraissait s'étendre comme si un dieu avait tiré une gigantesque couverture au-dessus du jardin.

— Alors toi aussi tu sais faire venir la nuit ? fit l'Ankou. Pff, amateur, l'ombre n'obéit qu'à moi, j'y suis dans mon élément.

— Mais qui te dit qu'il s'agit seulement d'une ombre ?

— Quoi, que... Mais !

Levant la tête et regardant plus attentivement, l'adversaire de Jamian faillit s'étrangler en voyant l'obscurité se mouvoir et onduler comme animée d'une vie propre. Parce que ce n'était pas une ombre comme il l'avait débord pensé.

Au-dessus de lui, des dizaines et des dizaines d'oiseaux noirs.

— Tu vas voir ce dont un Chevalier d'Athéna est capable : Black Wing Shaft (Hampes des Ailes Noires) !

Aussitôt des corbeaux se précipitèrent vers l'ennemi, visant les yeux.

Malheureusement, à chaque coup de bec, la fumée noire qui constituait le corps de l'Ankou se reconstituait. L'attaque des oiseaux ne lui faisait rien.

Apparemment.

Jamian se sentit partagé lorsque son adversaire se mit à éliminer les corbeaux qui l'attaquaient. Parce qu'il savait ce qui allait se passer. Et si une part de lui voulait s'insurger du traitement réservé à ses compagnons, d'un autre côté il avait conscience que cela pouvait lui assurer la victoire.

En effet, les plumes arrachées aux volatiles se mirent à tourbillonner au-dessus de l'Ankou, puis s'attachèrent à lui, se collèrent à lui. Un individu normal aurait déjà croulé sous le poids anormalement important de ces plumes.

L'Ankou vacilla, mit un genou à terre. Jamian se retint de crier victoire.

Bien lui en prit, car l'ennemi se... désintégra, ou plutôt, il disparut dans des volutes de fumée sombre. Laissant les plumes tomber à terre avec un bruit sourd, dû à leurs poids.

— Où est-il ?

Le Saint se retourna, regarda partout, en haut, à gauche, à droite, devant et derrière. Rien, l'Ankou paraissait avoir disparu. Avait-il réussi ? Avait-il gagné ?

Ce fut alors qu'un cri attira son attention. Horrifié, il vit la maudite fumée noire entourer le corps de la déesse de la Lune. Celle-ci était raide et son regard était le regard de quelqu'un qui sent sur lui la langue du crapaud. Dégoûtée, écœurée. Comment ce.. cette chose, cet Ankou, osait-il l'approcher, la toucher ? C'était inadmissible !

Elle fit appel à son cosmos, sans prendre garde à l'intervention d'Athéna qui cria :

— Artémis, non !

Trop tard. Aussitôt l'énergie de la déesse fut absorbée par l'ombre. La divinité chancela. À ses côtés, Athéna voulut, elle aussi, faire usage de son cosmos, mais elle se retint. L'Ankou se nourrissait de la vie, et le cosmos était la vie.

— C'est moi ton adversaire ! cria Jamian, furieux et inquiet. Viens donc par ici te battre, je n'en ai pas fini avec toi !

Comme un dresseur de fauves qui essayerait de capter l'attention d'un tigre, le Chevalier du Corbeau continua de le héler.

À nouveau, les corbeaux fondirent sur leur proie, s'attaquant uniquement à l'Ankou et dédaignant Artémis. Celle-ci était très pâle et il était aisé de deviner son état d'esprit.

Elle était furieuse.

La fumée se reconstitua, reprenant la forme humanoïde de l'Ankou. Les oiseaux l'attaquèrent encore. Et, une fois encore, leurs lourdes plumes se collèrent à lui. Jusqu'à ce qu'il disparaisse comme précédemment.

Athéna se porta au secours d'Artémis. Les deux déesses étaient à genoux. Cependant elles se relevèrent bien vite.

Jamian, lui, scrutait les environs, inquiet. Il savait que l'Ankou allait revenir.

Anwvyn

Le chêne - Duir

— Alors c'est toi qui vas essayer de me faire mordre la poussière ? Moi, Fergus Mac Roeg de Duir, je vais te faire ravaler cette insolence et c'est toi qui mourra aujourd'hui ! Fatal Crash (l'Écrasement Mortel) !

Algethi n'eut pas le temps de protester. Aussitôt il sentit une force incommensurable l'écraser, l'aplatir. C'était comme si la gravité avait subitement augmenté. Il avait l'impression que ses os étaient sur le point de se disloquer.

Enfin, cela cessa. Algethi se retrouva à terre. Lui, un Chevalier d'Athéna, avait mordu la poussière lors du premier coup. Quelle honte !

Ce fut avec peine qu'il se releva, tant ses articulations criaient de douleur. Ah c'était comme ça ?

— Oui, pas mal... Maintenant goûte-moi ça !

Et le Saint voulut projeter son adversaire dans les airs, afin de le faire retomber lourdement, comme s'il s'était jeté d'une centaine de mètres de hauteur.

Fergus fut soulevé quelques mètres avant de retomber... sans mal. Algethi fut profondément mortifié et humilié lorsque son ennemi éclata de rire.

— Quoi, c'est tout ? fit celui-ci.

Il avait raison. Son attaque avait été minable. Honteuse. Même un Bronze aurait fait mieux !

Le tilleul – Peith

Astérion observa son adversaire. Conall Cernach avait des cheveux gris sombres avec des mèches blanches et des yeux gris clairs. Derrière lui était suspendue l'épée de Nuada.

Il y avait quelque chose chez cet homme qui dérangeait Astérion sans qu'il sache trop pourquoi. Peut-être son regard rusé avec cette petite lueur malsaine.

— Un Chevalier d'Athéna... J'ai hâte de voir si vous méritez votre réputation.

— Par contre, pardonne mon ignorance mais les Sidhes ne sont guère connus par chez nous.

— Suffit de demander. Pour commencer, cette protection que tu vois s'appelle une Unseelie, ce qui veut dire Elfe noir.

— Parle-moi des talismans, exigea le Saint.

— Comme tu le vois, je possède l'épée de Nuada. Ce dieu personnifie la souveraineté et la royauté. Il est le chef des Tuatha Dès Danann, la précédente génération de dieux qui a régné sur l'Irlande avant la venue des ancêtres des Irlandais actuels. La massue et le chaudron de Dagda appartiennent au dieu de l'abondance, de la fertilité et de la terre. La lance de Lug est celle du dieu de la communication, protecteur des arts et père de la création. La pierre de Fal, quant à elle, est une pierre magique qui symbolise la souveraineté : la légende dit qu'elle crie lorsqu'un futur roi d'Irlande s'assied sur elle.

"Encore une chose. Mon animal totem est le sanglier, celui de Fergus est l'ours, celui de Cúchulainn le cerf, celui de Cathbad est la chouette, quant à Bran Mac Febail, son animal est le corbeau.

— Merci de ces précisions. Maintenant, dis-moi pourquoi Cythraul désire détruire la lune.

Conall rejeta la tête en arrière et éclata de rire.

— Mais tout simplement parce qu'il est le dieu du mal ! Il est le non-être. De voir votre monde, auréolé de lumière, grouillant de vie, crois-moi cela l'énerve prodigieusement ! Lorsque Hadès a commencé à organiser l'ultime Éclipse, il a pensé que cette vie se terminerait bientôt. Malheureusement, vous, Chevaliers d'Athéna, avaient réussi à contrer son plan. Cythraul était furieux. Et il a décidé de passer à l'action.

Astérion fronça les sourcils.

— Pour Cythraul, je comprends, dit-il. Mais pour vous, les Sidhes, qu'avez-vous à y gagner ?

— Je crois que j'ai assez satisfait ta curiosité. Prépare-toi ! Wild Charge (la Charge Sauvage) !

Aussitôt, ce fut comme si le Chevalier avait été chargé par un sanglier géant... et furieux. S'il n'avait pas porté sa Cloth d'Argent... nul doute qu'il aurait été embroché par les défenses monstrueuses de l'animal.

Pourquoi ce revirement ? Conall paraissait enclin à parler et, brusquement, il se ravisait et refusait d'en dire plus. Pourquoi ? Que cachait-il ?

Le noisetier – Coll

Des yeux noisette et des cheveux blanc, une cordelette enserrant son front, tel était Cathbad. Dante remarqua très vite le chaudron de Dagda accroché au-dessus du sol, sur le mur de racines de noisetier.

— Je vais être gentil et te laisser le choix entre la vie et la mort, commença-t-il. Donne-moi immédiatement ce talisman !

— Tu es bien présomptueux, jeune homme, répliqua Cathbad. Pour te punir de ton effronterie, tu ne sortiras pas vivant d'ici. The Discordant Hoot (le Hululement Discordant) !

Un hululement de chouette remplit l'air, un hululement en effet discordant, si bien que Dante eut l'impression qu'il vrillait ses oreilles et perçait ses tympans. De plus, une forte nausée l'envahissait, l'affaiblissant.

Lorsque l'attaque prit fin, le Saint était à genoux, essayant de retrouver ses esprits et se retenant de vomir. Il se sentait comme privé de ses forces. Mais il se releva. Un Chevalier ne reste jamais à terre très longtemps.

Aussitôt il contre-attaqua, lançant sur l'ennemi ses boulets à pointes qui se démultiplièrent. Ceux-ci parvinrent à toucher Cathbad, lequel se retrouva avec des plaies sanglantes aux endroits qui n'étaient pas protégés par son Unseelie. Celle-ci, en effet, ne couvrait pas tout le corps.

Dante eut un sourire de victoire, puis il vit le cercle noir autour des iris de son adversaire.

Tiens c'était étrange. Se pourrait-il...

L'if – Idho

Ainsi c'était lui qui s'était introduit au nouveau Sanctuaire et avait menacé la déesse Artémis.

Devant Argol se tenait un jeune homme aux cheveux mi-longs et sombres, et dont les yeux avaient l'éclat de l'émeraude. Le Chevalier fronça les sourcils. Il y avait quelque chose dans ces yeux, quelque chose qui ressemblait à une tristesse infinie...

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