Inacceptable

Chapitre 1 : Inacceptable

1740 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/04/2020 01:33

Fanfiction écrite pour le défi Avril/Mai 2020 : Il était une fois dans l’Ouest



Cher journal..

J’ai tant de bons souvenirs du Far West.. Je ne t’en ai pas encore parlé, n’est ce pas ? Et oui, moi, Marty, cancre de première classe, ai une mémoire ! Bon.. passons aux choses sérieuses, avant que je ne finisse de faire le tour de mon bocal..


Aux alentours de 1885, alors que toute personne digne de ce nom était occupé avec femme et marmaille, j’ai pris la route, ou plutôt.. les chemins vers l’Ouest. Non pas que j’ai envie d’aventure, ma vie me suffisait rondement.. mais, pour rendre un service. Ou commettre un acte de complaisance - comme on disait.

Je ne suivais pas un voisin sur un coup de tête non plus ; mais Mme Doc Brown ! Une scientifique hors pair, et amie en argent. Mme Brown – ou Doc, ne se lassait jamais de voyage, si cela lui permettait de découvrir, ou du moins, pouvoir inventer de nouveaux objets, tous plus ambitieux des uns des autres. Elle vivait cependant seule, et avait régulièrement besoin de compagnie. Lorsque j’ai appris qu’elle comptait y aller en solitaire, je n’ai pas réfléchis une seconde de plus ! Une image d’elle, sur un cheval, se tenant en vain pour ne pas tomber s’était immédiatement encré dans ma tête..


Sur les routes, ce fut banal à en devenir fou. Des chemins et des chemins.. lignes perpétuellement droites.. j’en devenais presque malade !

Les chevaux avançaient lentement avec la chaleur pesante qui régnait dans l’air. Nous devions les changer toutes les deux heures.. vous imaginez ?

Plus les secondes passaient, plus grande fut mon envie de faire demi-tour.. J’avais fait un très mauvais choix, je crois bien..

Doc était un vrai moulin à parole ! Je ne suivais plus ce qu’elle disait depuis des décennies, mais ce n’est pas pour autant qu’elle se stoppait – malheureusement..


Lorsque le sable se fit voir, je n’en crus pas mes yeux.. il était noir ! Aussi sombre que mes cheveux, à l’opposé du soleil..

J’en étais tellement perturbé que je ne vis plus le temps passer. Les minutes paraissaient secondes, et les heures, minutes..

C’est alors avec d’autant plus de surprise, que nous fûmes arrivés "à destination".


Je m’en rappelle comme si c’était hier. Le sable était toujours aussi peu clair, et des chevaux montés par des hommes étaient visibles par dizaines autour de nous ! Des noirs, des blancs, ou encore des crèmes. Je n’en avais jamais vu autant au même endroit, pour dire !

Tandis que les hommes, eux, étaient tous les mêmes. Bruns, d’allure forte, élancés, et fiers d’être ce qu’ils sont, comme le montre le sourire qu’ils arborent, aussi tranchant qu’une épée.

Personne n’était seul, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Des bandes, ou " groupes" étaient bien visibles. Les hommes étaient donc cinq, accompagnés chacun d’un cheval, et ce schéma répété partout dans cette étendue noire.


Nous fûmes très rapidement arrivés au bistrot. Le premier, du point de vue de l’Est. Il n’était pas comme tout les stéréotypes bavant de science fiction. Mais comme un des cafés de nos jours. Il n’était pas rempli d’Hommes, s’abreuvant en boissons fortes, mais de Femmes, rassemblées autour de longues tables en ébène. Ça allait en potins ! Elles ne buvaient rien, à ce que je voyais en tout cas. Mais les conversations fusaient, au point d’en avoir la connaissance à des kilomètres autour.

Le bar était vide de présence humaine, mais encombré d’objets futiles, sans quelconque importance.


Les femmes, quant à elles, étaient strictement originales. Alors que l’une était vêtue d’un chapeau rose fuchsia, une autre n’en portait pas, laissant ses cheveux tomber en cascade libre sur ses épaules.. une troisième portait une robe dans les tons les plus improbables de bleu et de vert.. et enfin, une quatrième était simplement finement habillée d’une jupe blanche, légère.

Cette dernière était à ce propos, tout ce qu’il y a de plus magnifique. J’étais clairement déjà totalement sous son charme, mais n’étais pas le seul.. au vu de la bouche grande ouverte de Doc.


Malgré que ce soit interdit, malgré les préjugés, et les punitions.. Mme Brown était homosexuelle. Un terme et une tendance occultés dans tous les pays à cette époque.. mais bien présent ! Je suis bien entendu le seul à savoir ce choix de vie, ou plutôt.. cette obligation de vie de Doc. Elle serait brûlée vive, si les autorités supérieures l’apprenaient. Ces personnes, telles que Doc étaient vues comme des résistantes. Quel beau moyen de ne pas avoir d’enfants, de trouver des personnes que l’on aime. Ou du moins qui nous ressemblent. Ceci est clairement le point de vue des shérifs et autre de l’époque.. mais de certaines personnes aussi aujourd’hui, malheureusement !


Bref.. revenons en à nos moutons..


Le bistrot était bien mieux que tout ce que l’on puisse imaginer, de mon point de vue. Tu en penses quoi ?

Cette femme, celle pour qui nous étions bouches béantes.. est venue à nous.. pour soi-disant se présenter. Elle était en fait, la dirigeante des lieux. Mais faisait aussi partie d’un "rassemblement" féminin, qui se déroulait au même moment sous nos yeux.

Elle était très joyeuse et chaleureuse dans ses propos. Rares sont les Hommes d’aujourd’hui, qui accueillent et offrent hospitalité à des stricts inconnus ! Sur le moment, je me suis pris à lui rechercher des défauts. Mais.. en vain !


Alors que tout était heureux et festif, un bruit assourdissant venant de l’entrée se fit brusquement entendre. J’en sursautais de frayeur..

Doc, quand à elle, avait sauté dans les bras de la jeune femme, qui tenait discussion avec nous. Celle ci avait l’air rassurée, dans cette position..

J’attendis, avec peur, la raison de ce raffut..


Trois hommes, habillés chiquement, armés jusqu’aux dents, firent leur apparition, sous un vacarme effrayant. Ils étaient prostrés en ligne, et tenaient des pistolets dans chacune de leurs mains. On dirait de vrais Molosses prêts à mordre plus d’un os ! Une tension pensante se faisait ressentir dans toute la vaste pièce. Hormis ces hommes, plus un bruit ne se faisait entendre. Le silence régnait, comme sous attente d’un verdict. Doc et cette femme n’avaient, quant à elles, toujours pas changé de position, au millimètre près.


Les hommes arpentaient la salle de leurs yeux laser. Comme si aucun détail ne devrait avoir bougé depuis leur dernière visite..

Je n’étais pas rassuré.. en me rappelant que finalement.. j’étais le seul Homme ! Fichtre.. J’espère que ce n’est pas interdit.. je me mets dans de sacrées situations, quand même !


Les secondes défilaient, puis les minutes.. mais personne n’osait faire ne serait-ce qu’un pas. Le taux de stress montait au fil du temps.. à une vitesse incroyable à mes yeux. Ces hommes avaient vraiment l’air terrifiants et importants.. ! Personne ne voulait à priori défier leur autorité, quelle qu’elle soit. Je voulais prendre mon courage à deux mains, et réagir, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je devais faire quelque chose avant qu’on ne finisse bloqués dans cette position comme des statue jusqu’à la fin de notre vie..


Les hommes ont commencé à se balader dans la salle, furtivement, sans bruit, cette fois. Ils observaient chaque personnes présentes d’un œil méfiant, un peu, comme cherchant la vengeance, à mon avis.

J’avais peur de leur réaction quant à ma présence ici.. mes mains tremblaient très visiblement, et je n’avais rien pour me défendre.. quelle joie !


Dès que l’un d’entre eux posa les yeux sur moi.. son regard avait l’air de marbre. Puis.. quelques secondes plus tard.. la colère alluma son être, comme une braise touchant un bout de bois. Il interpela ses camarades, et vint vers moi, accompagné de ceux-ci. La peur m’avais collé au sol, tout comme le reste des personnes.. donc j’étais fichu. Complètement, et sincèrement fini.


Mais.. ça ne s’est pas fini comme tu le penses. Parce que.. ce n’est pas moi qu’ils regardaient, et vers qui ils venaient à pas pressés..


Mais vers Doc. En effet, comme précisé ci dessus, elle était dans les bras de la jeune femme.. deux femmes dans les bras l’une de l’autre.. c’est interdit.. et très mal vu par les hommes ! Mal vu au point d’être punis.. mal vu au point de..


Je regardais la scène, qui se déroulait à quelques mètres à peine de moi, avec une horreur apparente..


Malgré l’arrivée très subite et proche des hommes, les femmes ne se décollèrent pas. Sous le choc, sûrement..

Ça ne plu donc pas aux hommes.. le dégoût se marquait fortement sur leurs visages. Et la rage semblait commencer à les recouvrir et transformer..


Sans même que personne ne s’y attende, ils se lancèrent un coup de tête uni.. prirent leurs armes.. et.. tirèrent sur les pauvres femmes. Une balle, puis deux, et trois.. Leur chargeur y passa tout entier.

Je n’ai pas eu le temps de réagir.. ni de reprendre mes esprits.. que les trois hommes s’enfuirent lâchement, et bêtement.


Et, au sol, ne restait.. qu’une mare de sang.. sans aucune distinction des corps de l’une, et de l’autre. A ce moment là, ils étaient.. plus qu’une personne. Du sang.

Je ne pensais pas que.. le.. le western était si violent. Je me suis finalement effondré, quelques minutes après les avoir contemplé. Effondré.


Voilà mon seul souvenir de ces lieux… Le reste remonte à trop loin pour que la mémoire ne puisse vous le raconter.. à toi d’imaginer la fin, journal.


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