Wesker's Revenge
Chapitre 1
A quatre heure et demie du matin, lorsque son portable sonna, Rebecca Chambers émergea du sommeil à sa manière habituelle. Avec un cri étranglé, elle se dressa d´un bond comme si la vitre de ses rêves avaient été brisée non par une simple sonnerie mais à coups de marteau. Cherchant à taton le télephone, elle le fit taire tout en clignant furieusement des yeux dans l´obscurité. Un rai de lumière de l´épaisseur d´un doigt filtrait à travers les rideaux mal tirés. Elle fronça les sourcils. L´espace d´un instant, tout en se demandant où elle avait bien pu attérir, elle s´efforça de remettre de l´ordre dans ses idées. Londres, le contact de David, l´autoroute, ça, c´est hier. Puis la mémoire lui revenant, elle se souvint d´une jungle peuplée d´oreillers en dentelle, de meubles recouverts de napperons brodés à la main et de papier peint à fleurs. Des mètres, des kilomètres de papier peint à fleurs. Un motel, un bed and breakfast comme on les appelle içi, en Angleterre. Voila où elle était, quelque part entre Londres et Brighton, au beau milieu du Sussex.
Roulant vers le bord du lit, elle alluma la lampe. La lumière la fit loucher. Elle atteignit tant bien que mal le pied du lit pour y prendre le sweat qui trainait au sol. Elle l´enfila et traversa la pièce pour atteindre le lavabo où elle fit couler de l´eau. Prenant son courage à deux mains, elle leva la tête vers la glace. Qu´est ce qui était le pire? Son visage creusé par la fatigue physique et psychologique accumulée ses dernières semaines et sa joue qui conservait encore l´empreinte de l´oreiller? Où le reflet dans le miroir du papier peint envahissant? La tapisserie de la chambre croulait sous une avalanche de roses jaunes et mauves, de rubans bleus et de feuilles vertes. Ce mièvre motif était repris sur le dessus-de-lit et les rideaux avec profusion. Rebecca se representa les touristes étrangers toujours avides de se frotter aux gens du cru, leurs cris d´extases devant le décor du bed and breakfast, si british. "Oh, Franck, ce n´est pas comme ça que tu voyais les cottages anglais. N´est ce pas chou? Mignon, adorableeeeeeee!"
- Tu parles, à vomir plutôt, songea Rebecca.
Enfin! Ce n´était l´affaire que de deux, trois jours, juste le temps de rencontrer le négociant d´armes avec qui l´ami de David les avait mis en contact. Ensuite, ils pourraient retourner à Paris, retrouver les autres STARS, Claire et Léon, et mettre au point leur plan d´action. Sur ce sujet, elle faisait entièrement confiance à David. Il lui avait prouvé, que ce soit à Raccoon lors de l´attaque de la maison de Barry par des STARS corrompus par Umbrella, à Caliban Cove où plus recement dans l´Utah, qu´il était un grand stratège militaire. Il savait prendre les bonnes décisions au bon moment et elle avait beaucoup appris à ces cotés.
Oui! Ensemble, ils mettraient tout en oeuvre pour mettre un terme, de façon définitive, aux agissements d´Umbrella. Certe il était peu nombreux, mais ils étaient tous bien décidé à aller jusqu´au bout, même si le dénouement de cette histoire devait être leur mort. Ils le devaient pour tous ces innocents qui avaient trouvé la mort, pour tout leur amis tombés au manoir Spencer, pour Karen et Steve, les STARS qui appartenaient à l´équipe de David et qu´elle n´avait malheureusement cotoyé que le temps d´une mission qui avait rapidement tourné à la catastrophe. David et John n´en parlais jamais mais elle voyait bien qu´ils étaient encore très marqués par la perte de leurs équipiers. Oui, le plus important était de faire éclater la vérité.
D´après les dernières nouvelles datant d´hier, Jill avait rejoint Barry et Léon dans leur nouvelle planque de Paris avec dans ses bagages un ex-mercenaire à la solde d´Umbrella. Elle avait réussi à fuir avec lui de Raccoon juste avant que la ville ne soit rasée de la carte. Une personne de plus, qui plus est ayant un passé militaire ne pouvait être que positif pour eux. Et puis si Jill avait décidé de lui faire confiance, ce Carlos Oliveira ne pouvait être qu´un gars bien. Quand à Claire et Chris, ils se trouvaient surement encore en Australie, cherchant un moyen sur pour retourner sur le vieux continent. Dans son dernier e-mail, Léon lui avait raconté le départ de Chris pour l´île de Rockfort où sa soeur avait été retenu prisonnière jusqu´à ce que cette base d´Umbrella ne soit prise d´assau par les nouveaux employeurs de... Wesker.
Lorqu´elle avait lu ce nom, elle était restée sans réactions de longues secondes. Comment l´ancien capitaine des Alphas pouvait-il être encore en vie? Il aurait du périr dans l´explosion du domaine Spencer? Pour qui travaillait-il maintenant? D´autres questions sans réponses qui en allonger une listes déjà des plus exhaustives. D´après Chris, Wesker n´avait plus rien d´humain, il était doté à présent d´une force incroyable. Cette nouvelle donnée était des plus inquiétantes. Wesker avait un vieu compte à regler avec eux, en particulier avec Chris, et il devait attendre le bon moment pour prendre sa revanche. Ils allaient devoir se montrer encore prudent.
Dans la suite de son message, Léon revenait sur les heures qu´il avait passé devant son écran d´ordinateur attendre des nouvelles de leur part... de la délivrance, ce message que Claire lui avait envoyé depuis cet hotel à Sidney. Elle lui annonçait qu´ils allaient bien tous les deux et qu´ils rentreraient dès que possible. Rebecca avait pu sentir le soulagement qu´il eprouvait au travers des phrases qu´il écrivait et elle s´était sentie vraiment heureuse. John et David aussi. Il fallait avouer qu´ils avaient noué de véritables liens d´amitié avec les deux jeunes rescapés de Raccoon City. Partir pour Londres alors qu´ils étaient tous inquièts pour Claire n´avait pas été facile à accepter...
-Aie...! lança-t-elle avec un rictus de douleur se dessinant sur son visage.
Sa hanche venait encore de la lancer. Au bout du compte cette balle dans coccyx qu´elle s´était prise dans l´Utah lui avait causé plus de soucis qu´elle ne l´avait imaginé mais elle n´avait pas le droit de se plaindre. Un peu plus bas et l´artère fémorale était sectionnée ce qui aurait signifié tout simplement sa mort. Sa bonne étoile continuait à veiller sur elle mais pour combien de temps encore. Comme on dit, la chance finit toujours par tourner! Dans son cas, elle esperait que ce moment viendrait le plus tardivement possible ou encore mieux jamais.
- Ca oui! J´en ai vécu des moments forts depuis que j´ai intégré les STARS. Caliban Cove, le manoir Spencer, ma première mission,... Billy.
Billy...il ne se passait une journée sans qu´elle n´ait une pensée pour lui, se demandant où il se trouvait en ce moment, si il allait bien. Elle ne l´avait cotoyé que le temps d´une nuit, sa toute première nuit en enfer, surement la pire car elle n´avait pas été préparé à connaitre un tel cauchemar, mais cela avait suffit à tisser entre eux un lien à jamais indélébile. C´était simple, elle lui devait la vie, il lui devait la vie également. Il s´était ouvert à elle, lui avait fait confiance, lui faisant partager ses blessures les plus profondes. Lorqu´il lui avait raconté le drame qu´il avait vécu en Afrique, il l´avait bouleversé car elle avait compris qu´il se sentirait à jamais responsable du massacre qu´avait effectué les hommes de son unité alors qu´il était inconscient. Elle l´avait vu sous un autre jour à partir de ce moment et le respect qu´elle eprouvait pour lui n´avait fait que s´accentuer. Un garçon comme on n´en rencontre peu dans une vie.
Elle n´avait parler de lui à personne, tout le monde pensait qu´elle avait rejoint le manoir Spencer directement depuis l´endroit où l´hélicoptère des Bravos s´était écrasée. Si ils savaient tout ce que j´ai vécu! Les zombies dont le corps n´était qu´un amat de sangsues, le mille patte aussi long qu´un semi remorque, la chauve souris à l´envergure digne d´un animal préhistorique...Quand elle y repensait, parmi eux tous, elle était celle qui en avait le plus décousu avec les créatures d´Umbrella. Un jour peu après l´explosion de Raccoon City, Claire l´avait vu tenir dans ses mains la médaille qu´elle avait arracher au coup de Billy au moment de se dire adieu. Sur le coup, elle avait failli tout lui raconter mais n´en avait rien fait. C´était en quelque sorte son jardin secret, et puis c´était bizarre à avouer mais elle voulait garder Billy pour elle toute seule.
- Tu sais Billy, on aurait besoin d´un gars comme toi dans notre lutte. J´espère que tu vas bien en tout cas, que tu as réussi à recommencer une nouvelle vie car tu le mérites. Si seulement.. Arrete avec ça pauvre gourde, tu ne le reveras jamais. Alors concentre-toi un peu et dépêche-toi de préparer.
Elle se brossait les dents avec sa vigueur matinale habituelle lorsqu´un coup fut frappé à la porte.
- Non pas déjà... se dit-elle à elle même.
Elle consulta sa montre pour se rendre compte qu´il était déjà cinq heure. A force de rêvasser, elle n´avait pas vu le temps passer. Une voix familière s´éleva au même moment depuis le couloir.
- Rebecca, tu es réveillée?
Du dentifrice plein la bouche, Rebecca ouvrit la porte et tomba nez à nez avec David, deux gobeltes dans les mains. Malgré l´heure peu chrétienne, il était déjà prêt, et coiffé avec précision comme dans la plus pure tradtition britanique. Si il n´avait pas changé de vétements, Rebecca aurait jurer qu´il ne s´était pas couché de la nuit.
- Bien dormi Rebecca? demanda David de cette voix que Rebecca appréciait tant pour sa douceur que pour sa clarté. Une voix rassurante qui l´avait instantanément mise en confiance des leur première rencontre chez Barry
- Do moi u sconde, lança-t-elle avant de retourner dans la salle de bain pour se rincer la bouche.
Quand, elle revint David lui souriait et cela lui fit plaisir de voir cette expression sur son visage. Elle savait très bien que David se sentait responsable de la mort de Karen et de Steve à Caliban Cove, que durant les jours qui avait suivi la mission et peut etre encore aujourd´hui il avait cherché à comprendre où il avait commis une erreur. Ce qu´il ne comprenait pas ou plutot ce qu´il ne voulait pas comprendre c´est qu´il n´avait rien à se repprocher.
- Quel dommage! Moi qui croyait que tu lançais un nouveau genre.
- Très drole. C´est plutot le genre de John cette humour à deux balles! répliqua-t-elle en lui rendant son sourire
- Il doirt déteindre sur moi sans que je m´en rende compte. Je repose ma question avec je l´espère autre chose pour réponse qu´un dialecte encore inconnu à ce jour. Alors bien dormi?
- Je n´ai pas eu à compter les moutons mais j´ai encore fait un cauchemar. La routine en quelque sorte.
- Lequel? demanda David soudain redevenu sérieux
- Celui où je me fais décapiter par une Chasseur. Tu sais, je les revois encore dans le réseau de tunnel sous le manoir Spencer avec leurs longues griffes accérées. Pour être franche, je suis bien contente de n´en avoir jamais affronté...
Ce qui était faux bien sur!
- Je suis dans le même cas que toi.
- John est réveillé lui aussi? continua-t-elle en jetant un coup d´oeil dans le couloir en direction de sa chambre
- Surement, j´ai frappé à sa porte sans résultat. Tu connais notre John, si il ne fait pas son footing, il est de mauvaise humeur toute la journée. Il tient à conserver son corps d´athlète le plus longtemps possible.
- Les hommes et leurs muscles.
- Prends ton temps pour te préparer. Je me suis arrangé avec la propriétaire pour que l´on nous serve le petit déjeuné à cinq heure et demie.
- Pas de problème. J´en ai pour un petit quart d´heure, le temps de prendre une bonne douche. Je te retrouve dans la salle à manger?
David lui fit oui de la tête et prit la direction de l´escalier.
L´impact de l´eau sur son corps encore meurtri par les missions passées lui fit le plus grand bien. Désormais bien réveillée, les idées en place, elle se sentait beaucoup mieux. Il fallait arrêter de ressacer le passé. Cela ne servait à rien, juste à se faire du mal. Tout ce qu´elle pouvait faire, c´était continuer à avancer.
Elle se sécha, s´habilla rapidement d´un trellis et d´un t-shirt noir avant de réajuster autour de sa tête le bandeau rouge qui ne la quittait plus depuis le sombre épisode du manoir Spencer. C´était devenu en quelque sorte son porte bonheur, une ammulette qui la protégeait. Se regardant une dernière fois dans la glace, elle prit une longue inspiration, espérant que sa bonne étoile continue de briller de mille feux.