Village

Chapitre 1 : Rencontre

1437 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/02/2022 14:03


Je parcours la maison délabrée à la recherche d'indices qui pourraient me conduire au marais, d'après les informations qui m'ont été communiquées c'est là-bas que je devrais trouver ma cible. Oui mais le problème est que malgré ma fouille de ce village moisie je n'ai trouvé aucun signe de marais.  


Je passe devant la statut qui trône fièrement au centre du village, brandissant vers les cieux son bouclier et voit se dresser devant moi une chapelle. Je presse le pas et passe le portail qui, heureusement pour moi n'était pas fermé. 


De petite taille, cette chapelle sera le repère parfait pour me reposer quelques heures et, pourquoi pas, établir un point de chute au cas ou mon séjour dans ce maudit village s'éternise. 

Une petite porte dérobée sur le côté de la bâtisse se présente à moi. 

- Parfait. Me dis-je. 

Je me colle contre la porte, écoutant attentivement à l'affut du moindre son. Le vent qui souffle à l'extérieur siffle trop fort pour que je ne puisse percevoir un quelconque bruit. 

Prudente, je ressers mes doigts contre la crosse de mon arme. Doigt sur la gâchette, prête à faire face au danger j'ouvre la porte du coup sûr et entre en dirigeant mon arme face à moi. 

Le plancher sous mes pieds grince, les planches se retrouvent rapidement mouillées de la neige qui tombe de mes bottes. Furtivement je balaye la petite chapelle de mon arme qui suit le tracé de mon regard. 

Personne. 

Je range donc mon arme et termine mon inspection. A côté de l'autel dédié à une figure féminine qui n'est inconnue trône un ordinateur portable et tout un tas de caisse qui ressemble à de l'équipement militaire. Détails qui malgré moi m'ont échappés. Ma main gagne l'arme rangée contre ma cuisse, mais avant que je ne puisse m'en saisir, je sens un bras venir entourer mon cou, tentant de m'étrangler. 

Je tente un violent coup de coude dans ce que je présume être mon adversaire, mais ma tentative est rapidement stoppée lorsque je sens se loger dans le creux de mes reins le canon d'une arme. Le bras autour de mon cou se dessert et une voix s'élève derrière moi. 


- Les mains derrières la tête, et retourne toi sans geste brusques. 


Voulant éviter de me prendre une balle, j'exécute les ordres, pose mes mains contre mon crane et me retourne doucement faisant à présent face à mon assaillant. 

L'homme me tient toujours sous le joug de son arme, prêt à faire feu à la moindre occasion ou signe d'hostilité de ma part. Je profite de ces quelques instants pour le détailler. Son long manteau noir cachant un pull à col roulé noir m'indique qu'il ne doit pas être d'ici, il n'a absolument pas l'apparence des villageois de ce village. Depuis mon arrivée ici j'en ai croisé très peu, mais lui j'en suis sûr n'est pas d'ici. Ses yeux bleu me transpercent littéralement, il me détaille de la tête au pied, très certainement en train de se faire la même réflexion que la mienne. 


- Décline ton identité. Me demande-t-il d'une voix grave. 

- Et qui le demande? 

Toujours les mains derrière la tête, je tiens tête malgré moi à cet homme, je déteste l'idée qu'on puisse m'imposer quelque chose. 

Sans dire un mot, l'homme abaisse le chien de son arme, indiquant qu'il s'apprête à faire feu. 

- Je m'appelle "Y/N". Mais j'imagine que ça doit pas t'avancer à grand chose de savoir ça". 


L'homme garde le silence. Il s'avance et pose sa main contre ma cuisse, récupérant mon arme qu'il s'empresse de jeter au sol derrière lui. 

- J'entends un accent, t'es pas d'ici pas vrai? Fini-t-il par me demander. 

- Française, et toi? 

- Que fais-tu ici? T'es certainement pas venu faire du tourisme. 

- Données confidentielles, je ne peux rien dire, et encore moins à un inconnu. 

- Tu crois réellement que t'es en position de négocier? 


Je soupire, agacée par le comportement de cet homme qui n'a visiblement pas l'intention de se dévoiler d'avantage. 


- Je suis envoyée par le gouvernement pour retrouver et éliminer le Docteur Moreau. J'ai pas plus d'info je dois seulement l'éliminer c'est tout.  

L'homme baisse enfin son arme, me libérant de sa menace. 


- T'es des forces spéciales? 

- Absolument pas, je boss pour personne moi. Et toi alors, je sais toujours pas qui tu es? 

- Chris Redfield. 

L'homme qui désormais porte un nom, ramasse mon arme et me la tend. Je la saisie et la loge contre ma cuisse, bien en place. 


- T'as des infos sur Moreau? On m'a donné comme renseignement qu'il se trouvait dans un marais, mais j'ai rien trouvé. 

- Moreau c'est un petit poisson, moi celle qui m'intéresse c'est Miranda désolé je peux rien pour toi. 


Alors que Chris s'apprêtait à prendre la porte, me laissant derrière lui, une bête surgit face à nous en défonçant la porte principale de la petite chapelle. Un loup de quatre mètre de hauts, toutes griffes dehors la bave dégoulinante des babines, font sur nous à toute vitesse. J'ai à peine le temps de me jeter à terre pour esquiver ses crocs acérés. 

Dans sa chute, la bête défonce les chaises de bois qui gisent à présent au sol. Affolée, je sors mon arme et commence à tirer sur ce loup bien trop gros pour être le fruit de mère nature. Je n'avais encore rien vu de tel. Des choses étranges dans ce village se sont produit depuis mon arrivée, mais ça c'est une première. 

Allongée contre le sol je vise la bête qui ne semble pas sentir le feu de mes balles. Je me tourne alors vers l'homme qui m'accompagne dans cette embuscade et le vois sortir d'une des malles un fusil mitrailleur. 

- "Y/N", vient derrière moi! Me lance-t-il en criant pour que le son de sa voix traverse le bruit des balles. 


Je me relève et cours me mettre à l'abris derrière l'imposante carrure de cet homme qui s'apprête à me sauver la vie. 


Le fusil de Chris troue le loup dans un feu continu, la bête tente de riposter en vain. Elle s'échoue au sol, gisant dans une marre de sang. 


- C'est bon tu peux me lâcher maintenant. 


Mes deux mains sont cramponnées au manteau de l'homme, la tête enfoui comme pour me protéger. Gênée, je lâche ma prise et m'éloigne un peu. 


- Je vais t'accompagner. On va tuer Moreau ensemble. 

- Et toi t'y gagne quoi à m'aider? Demande-je un peu troublé par une telle proposition. 

- Ca on verra plus tard. 


Chris se dirige vers son camps de fortune et sort des armes qu'il me tend. 

- Et prend ça, t'es pas assez préparer pour ce que tu t'apprêtes à vivre, crois moi. 


Entre ces mains un fusil mitrailleur flambant neuf. Je m'en saisis, excitée par cette nouvelle acquisition. 


Pendant ce temps, Chris retire son manteau pour enfiler un gilet par balle. Se dévoile alors son imposante musculature incroyablement dessinée sous son pullover. Je détourne le regard, la peur de me faire surprendre est plus forte que l'envi de le dévorer du regard. 


Prêt à partir, j'enjambe le corps de le bête et sent l'air frais soufflé sur mon visage, balayant mes cheveux dans le vent. Sous mes yeux se dévoile un village que je croyais jusqu'à présent connaitre. Chris se tient à mes côtés, le regard sombre. 


Je ne sais encore rien de lui, mais un simple regard me fait dire qu'avec lui je ne risque rien. 

C'est ainsi que nous nous mettons en route, à l'assaut d'un village qui désormais peut trembler de nous voir déambuler dans ses ruelles désertes, armés et prêts à éliminer tout danger qui se dressera sur notre route. 


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