Zenitia, ou l'île de la consécration (Arc 1)
La nature humaine
Précédemment : Mickael et l’agent John ont miraculeusement retrouvés Sacha ! Ce dernier leur a expliqué ces mésaventures, non sans oublier les poursuivants derrière eux, avant de les emmener dans une prison pour sauver l’ami d’Elizabeth. Les autres prisonniers sont libérés aussi et mis à l’abri par l’agent de police. Quant aux trois dresseurs restants, ils attaquent leur dernière mission : Récupérer Elizabeth et s’en aller aussitôt !
— Allons, du calme, du calme ! Les forces de l’ordre seront bientôt ici, mais il va falloir faire silence avant !!! s’exclama l’agent John aux prisonniers paniqués.
C’était une cinquantaine de personne qu’il essayait courageusement de contrôler. Il était de retour dans la petite pièce initiale et attendait les renforts qu’il avait appelé plus tôt. La pièce était bondée, tout le monde était collé les uns aux autres de sorte que si quelqu’un voulait entrer, cela lui était impossible. Un bon point, au cas où des agresseurs voudraient rentrer. Une fois de plus, l’agent de police porta le Vokit devant son visage :
— Allô ? Sergent Damnas, répondez-moi ! La situation est de plus en plus compliquée ici !
— Je vous entends bien agent John, dit alors le sergent qui semblait aussi avoir de l’agitation de son côté. Nous avons suivi toutes vos indications et nous nous retrouvons maintenant devant une vitre et un boitier… Nous avons essayé votre mot de passe, mais rien à faire !
C’est pourtant celui qu’avait dit Miaouss… Ou alors était-ce la succession de phrases qu’ils avaient essayé avant ?! Non, impossible ! Ils en avaient dit une bonne centaine, ce serait irréaliste. Ou alors était-ce… ? Non… non, c’était encore plus improbable.
— La vitre devant vous est un trompe-l’œil ! prévint John. Derrière il n’y a pas la suite du tunnel, mais un toboggan qui vous amènera jusqu’ici. Cassez-la et venez le plus rapidement possible ! De mon côté, je vais forcer la sortie de ce toboggan !
— Dites donc, parlez-moi sur un autre ton jeune ho… !
John coupa le Vokit au milieu de sa phrase : Pas le temps pour les formules de politesses. Avec son Caninos, peut-être pourrait-il faire fondre la porte d’acier trempé qui fermait l’accès au toboggan et homogénéisait le mur de la pièce. Il se fraya donc un chemin vers l’endroit et commença à s’activer avec son Pokémon.
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Du côté de nos trois dresseurs, c’était plus calme. Cassandra venait de leur montrer des petits trous creusés dans les murs qui reliaient les cellules entre elles. Et dans la cellule de l’un d’eux, un trou au plafond caché de la même façon était aussi creusé sur quelques mètres ! Trois étages d’après Cassandra.
— Il va vous falloir une sacrée niaque pour monter, leur dit-elle avec un sourire narquois, comme vous pouvez le voir il n’y a pas d’échelle : Vous allez vous servir de vos bras et de vos jambes pour pousser contre les parois et vous hisser toujours plus haut.
— Waouh…. Mais comment vous avez creusé ça tous seuls ?! s’étonna Sacha.
— L’un des prisonniers avait réussi à garder un de ces Pokémons. Il s’appelait Nozémis. Mais je ne connaissais pas le nom de son Pokémon, et je ne l’avais jamais vu d’ailleurs.
— Il a un nom à coucher dehors, mais merci à lui quand même... Et où vous avez trouvés la force de monter un peu moins de dix mètres avec les bras ?!
— La faim, répondit-elle simplement en haussant les épaules. Il y a certains besoins primaires qui développent toutes vos capacités.
Elle se dirigea ensuite vers le coin de la cellule miteuse pour prendre une fragile caisse en bois, puis monta dessus, juste en bas du tunnel vertical.
— Bon, j’y vais la première !
Puis sans plus de cérémonie, elle sauta et vint caler ses coudes contre les parois pour rester en l’air. La jeune fille replia ensuite ses jambes contre elle et cala ses genoux et son dos. Cela lui permit d’avancer ses bras, de déplier ses jambes, et elle put donc se remettre en position debout, les pieds et mains calés dans les parois.
— A votre tour ! lança-t-elle sans discontinuer. Je ne vous attendrais pas !
Sacha et Mickael se regardèrent d’un air éloquent. Ils ne se le dirent pas, mais secrètement, ils préféraient faire le tour du château que de se ridiculiser devant elle. D’autant plus qu’ils l’avaient considérés affaiblie par son incarcération… Tu parles ! Elle était déjà deux mètres devant eux, alors qu’eux-mêmes avaient les pieds ancrés dans le sol, pétrifiés. Et s’ils perdaient leurs appuis tout près du but ? La chute serait fatale… !
— ALORS ? s’impatienta Cassie.
Son ton autoritaire agit comme un coup de fouet sur les garçons. Ils reprirent un soupçon d’assurance et décidèrent d’y aller.
— Moi d’abord, décida Sacha.
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Pendant ce temps, loin de là, dans le centre-ville de Grupala, l’inspectrice Jenny se préparait. La jeune femme avait été mise à pied par le Grand Inspecteur Beladonis après son enquête non officielle qu’elle avait lancée sur l’entrepreneur Xenos. Deux policiers devant sa porte s’assuraient qu’elle ne sorte pas. Mais elle en avait décidé autrement. Elle était dans sa petite chambre, troquant son léger pyjama contre sa tenue de couverture. De bonnes baskets de sport, un jean qui avait fait son temps et une veste en cuir noire. L’inspecteur venait de fermer brusquement son ordi portable, sous le choc après une grande découverte : l’agent John, son stagiaire, s’était avéré être un pirate informatique d’une grande efficacité. Elle venait tout juste de trouver une coquille dans les comptes secrets de Xenos. Et ça, ça avait sacrément aidé sa cause.
Cela faisait deux semaines qu’elle avait décidé d’enquêter sur Xenos, après être allée sur des sites qui parlaient et qui affichaient des preuves irréfutables. C’est vrai, ses sites n’avaient pas vraiment une bonne réputation, mais elle s’était laissée « piéger ». En effet, après de multiples recherches infructueuses, son stagiaire, voyant sa difficulté à relier les deux bouts, lui proposa son aide. Du bout des lèvres, il lui avoua ses connaissances informatiques qui pourraient aider, dans le cadre d’une enquête non officielle comme celle qu’avait entamée Jenny. Par la suite, il s’était montré réticent, mais elle avait su l’amener à montrer toutes ses capacités. Finalement, il avait pu créer un petit programme de hack à lancer sur n’importe quel site sécurisé pour en dévoiler les informations. Pas intégralement, mais suffisamment utile pour la jeune femme.
C’est alors que Jenny avait découvert des échanges commerciaux non officiels entre Sinnoh, Kantoh, et Zenitia. Ces laboratoires de Pokémon Care achetaient majoritairement dans leur maison mère à Unys pour revendre dans le monde. Ces relations entre différents laboratoires étaient donc étranges. Et puis ce soir même, elle venait de voir un virement bancaire effectué de Xenos vers le maire de cette ville ! Un pot-de-vin ! Son sang n’avait fait qu’un tour, encore bouleversée par les événements de la journée. Maintenant, son objectif était d’arrêter cette mascarade et de demander des explications aux principaux protagonistes. Elle attrapa la clé de sa petite chambre et ouvrit la fenêtre :
— Allez Jenny, tu peux le faire…
L’inspecteur respira un grand coup, et poussa le hurlement le plus grand de toute sa vie, avant d’aller se réfugier sous son lit de fortune. Immédiatement, elle entendit sa porte d’entrée s’ouvrir dans son habituel grincement, puis des bruits de pas précipités vers elle. Les deux gardes rentrèrent rapidement dans la pièce en allumant la lumière. Jenny vit leurs pieds se diriger vers la fenêtre ouverte de sa chambre.
— Merde, s’exclama l’un d’eux. C’était quoi ce cri ? Tu penses que… qu’elle a sauté ?
— On est au cinquième étage quand même… !
Pendant qu’ils parlaient d’une voix craintive, Jenny s’extirpa de sous son lit, le cœur battant. Sans faire de bruits, elle glissa sur le sol jusqu’à la sortie, puis courut le plus rapidement possible vers la porte d’entrée. Arrivée à destination, elle ferma cette dernière à clé et fonça vers l’ascenseur, insensible aux exclamations de surprise des gardes. Elle avait fait le plus dur ! Jenny arriva au rez-de-chaussée et traversa le hall vide en essayant de se calmer au maximum : Elle était quand même en train de trahir ses collègues de travail…
— Hé ! Mademoiselle Jenny !
Mince ! Elle se retourna, la main sur la poignée de la porte d’entrée vitrée du bâtiment : Elle vit un officier de police, matraque à la main. Il avait un Démolosse à côté de lui, et elle ne voyait pas son visage, caché dans l’ombre de la pièce non éclairée. La lune n’éclairait à travers la porte transparente que son corps.
— N’essayez pas de m’arrêter, prévint-elle d’un ton calme.
— Désolé, mais c’est mon devoir, répliqua-t-il d’un ton amusé. L’Inspecteur Beladonis m’a bien dit que vous vous vouliez vous attaquer à l’homme intègre qu’est Xenos.
Ça, c’était l’avis des millions de personnes qui ne s’étaient pas penchés sur son cas. Elle avait eu longtemps droit à cette remarque, mais cela ne l’avait pas arrêté pour autant. Et puis, si Beladonis enquêtait sur lui, c’est bien qu’il y avait un os !
— J’ai des informations concernant l’emplacement de Xenos, mentit-elle d’un ton implacable qui faillit la tromper elle-même. Je m’en vais juste les communiquer à mon supérieur.
— Vous savez… murmura le policier après un ricanement. Dans mon jeune âge, j’ai aussi essayé d’en savoir plus sur cet homme. Brillant, intelligent, beau. Quelque chose clochait.
Jenny essaya d’ouvrir la porte, mais cette dernière était bloquée. Elle reporta donc son regard vers le policier à contre cœur.
— Il était trop parfait, continua le policier de sa voix suave. Alors j’ai cherché, encore et encore, j’ai cru trouver mais je me suis planté, puis je me suis relevé et ainsi de suite. Au final, j’ai compris une chose. Non, deux.
Maintenant, l’inspectrice était intéressée : Allait-il lui révéler de nouveaux secrets concernant Xenos… ? Sa main glissa le long de la poignée avant de pendre le long de son corps. Ses grands yeux étaient fixés sur l’officier.
— La première chose, c’est qu’il était encore plus exceptionnel qu’il ne le laissait voir. Encore plus intelligent, calculateur, charismatique, leader… ! Et la deuxième chose, c’est par rapport à moi que je l’avais apprise : C’est ma jalousie qui m’avait poussé à enquêter sur lui. Je ne pouvais concevoir son succès. Le propre de la nature humaine dans le siècle actuel, est de montrer des signes de jalousie agressifs envers quelqu’un qui réussit, car on sait pertinemment que nous-mêmes ne sommes que des figurants dans un monde peuplé d’une poignée d’acteur.
Le policier se révéla alors à la lumière de la pleine lune. Des cheveux bruns en épis sous un béret, et une grosse cicatrice certainement dû à une brûlure sur la moitié du visage. L’un de ses yeux avait une pupille noire, et l’autre une blanche. Elle se rendit compte avec horreur que c’était la première fois qu’elle voyait cet homme. L’inspectrice essaya de ne pas montrer sa panique, malgré la démarche du policier qui avançait lentement, mais inexorablement vers elle.
— Je ne suis nullement jalouse de son succès, répliqua-t-elle d’une voix forte. Au contraire, j’ai été admirative un temps…
— Menteuse, susurra-t-il.
Sa voix provoqua un violent frisson qui remonta l’échine de l’inspectrice Jenny à la vitesse d’un lézard. Ce mec lui inspirait de moins en moins confiance...
— L’être humain sait aussi très bien se mentir à soi-même, répondit-il d’une voix basse. Renier et son corps, et son esprit, inhiber ses capacités initiales jusqu’à devenir un vermisseau… ! « Mais non, ne t’inquiète pas, je fume pour déstresser ! s’exclama-t-il en prenant une voix déraillée. J’arrête quand je veux ! Et puis, ça fait vingt ans que je le fais et j’ai jamais eu de problème ! ». « De toute façon, il te méritais pas ! Et puis il n’est même pas beau, tu es mille fois plus belle que lui ! » Ah définitivement, les humains savent mentir… !
Cette fois, Jenny avait vraiment peur. La jeune femme chercha la poignée de la porte à tâtons, puis essaya encore une fois de l’ouvrir, mais elle était toujours fermée !
— Tu as l’air pressée d’aller voir Xenos, reprit le policier d’un ton plus calme. Tu sais, il n’est pas aussi loin de toi que tu le penses… !
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Au même moment, Mickael, Cassandra et Sacha arrivaient dans une petite pièce, noire comme un four : C’était la pièce exiguë à la cuisine dans laquelle on plaçait les aliments. L’ascension du tunnel vertical avait été plus pénible que dangereuse au final. Ils se relevèrent dans le noir, crevant de chaleur, ahanant dans le silence. De là, Cassandra les mena à tâtons vers la cuisine, puis ils en sortirent directement pour déboucher dans un petit couloir étroit au bas plafond. Il y faisait froid, et la lumière y était blanche, tout aussi froide que l’atmosphère.
— C’est bizarre, remarqua Mickael. Avant, le couloir était large et haut comme dans un château. Maintenant, il est bas et étroit comme dans un sous-marin.
— Elizabeth m’as dit que ce bâtiment souterrain était le fruit de plusieurs infrastructures mises ensembles bout à bout, répondit Sacha. Elle est là, ajouta-t-il ensuite en montrant une porte entrouverte à côté de celle de la cuisine.
Ils y entrèrent précipitamment, sans même regarder discrètement dedans au préalable. Dans la petite pièce, faiblement éclairée d’une chandelle à la lueur chaude, Elizabeth était attachée au plafond par les poignets, les pieds à quelques centimètres du sol. Des cheveux bruns onduleux, des yeux verts fatigués, un t-shirt blanc sous une chemise en jean, avec un jean noir et des baskets montantes multicolores. Elle était exactement comme la première fois que Sacha l’avait vue, la veille dans l’après-midi : Mais là, elle semblait complètement exténuée.
— Ellie ! s’écria Cassandra en accourant vers elle.
— Ah… Cassie… murmura faiblement cette dernière. Je…
— Tais-toi ! Economise ton énergie ! Riolu, brise ces chaînes s’il-te-plaît !
Riolu s’aida de son attaque Aurasphère pour mener à bien l’affaire. Elizabeth s’effondra dans les bras de sa meilleure amie, au bord de l’inconscience.
— Qu’est-ce qu’elle a ? s’enquit Sacha, paniqué. Qu’est-ce qu’on peut faire ?
— J’en sais rien ! répliqua Cassie, plus brusquement qu’elle ne l’aurait voulu. Je ne sais pas…
Le dresseur fit abstraction de son ton belliqueux et sortit deux Pokéball de son sac.
— Ouisticram, Musteboué, j’ai besoin de vous !
Ses Pokémons surent presque immédiatement ce qu’il avait en tête, sans trop d’explication : C’était à ça que ressemblait des années de liens avec ses Pokémons ! Ouisticram s’occupa de réchauffer Elizabeth, et Mustebouée lui apporta l’eau dont elle avait besoin. La jeune fille regagna des couleurs mais était toujours faible. Mickael prit l’initiative de la prendre sur son dos.
— Mon Joliflor… marmonna alors la jeune fille du bout des lèvres.
— Ah c’est vrai, se rappela Sacha. Son Joliflor shiny !
Mickael était sur le point de dire qu’ils n’avaient pas le temps de s’en occuper, mais ce serait de la mauvaise foi : Si c’était pour ses Pokémons, ils seraient restés jusqu’à la fin des temps pour les récupérer.
— C’est vrai, admit-il en hochant doucement la tête. Eliza… Euh, Ellie, rectifia-t-il, se rappelant qu’elle préférait se faire appeler comme ça, tu as une idée d’où pourrais être ton Joliflor ?
La réponse fut négative.
— Bon, je pense qu’on va d’abord revenir à la pièce de départ, décida le métis. Ensuite, on reviendra pour chercher son Joliflor.
La proposition fut immédiatement acceptée. Ils retournèrent dans la cuisine, puis dans la pièce du fond, descendirent jusqu’aux prisons, reprirent l’escalier en colimaçon, et atterrirent dans le couloir de château, en pierres, haut et larges. Finalement, ils poussèrent la porte de la pièce dans laquelle Mike avait atterri au départ. S’y trouvait toujours les prisonniers qu’ils avaient sauvés, ainsi que l’agent de police John Quincy. Il avait fondu, à l’aide de son Caninos, l’accès au toboggan, et envoyait les prisonniers dedans un par un pour qu’ils regagnent la surface.
— Alors m’sieur John, ça avance ? s’enquit Mickael.
— Petit à petit, répondit-il après les avoir cherché du regard. Mes collègues de l’autre côté n’ont pas réussi à trouver le mot de passe ! Donc le mécanisme n’a pas pu s’activer, il va falloir retourner à la surface à l’aide de nos mains.
— Ce serait trop long ! prévint Sacha. Rappelle-toi ce que je t’ai dit Mike ! Ici, on est à l’endroit de la forêt où on se battait contre les larbins de Xenos !
— C’est-à-dire, à des heures à pieds de Grupala… ! finit-il d’un air désespéré.
— Mais on n’a pas d’autres choix ! répliqua John, perdu. N’est-ce-pas ?! Vous avez vu Xenos ?
— Non… murmura Sacha, pensif.
— Le contraire m’aurait étonné, s’exclama alors une voix de femme.
Tous se retournèrent vers la porte : Deux femmes se tenaient dans l’encadrement, avec un visage hautain et un sourire narquois. L’une avec des cheveux rouges, et l’autre aux cheveux bleus : Burn et Aqua, les principales adjointes de Xenos… !
— Encore vous… ! s’exclama Sacha.
— Qu’est-ce que vous voulez dire par cela ? enchaîna Mike. Xenos n’est pas ici ?
— Oh que non… répondit Aqua sans se départir de son sourire. Il est… bien plus haut, continua-t-elle, un index en direction du plafond…
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Plus loin, à Grupala, Jenny paniquait de plus en plus. L’officier devant elle venait de lui dire que Xenos était plus proche d’elle qu’elle ne le pensait… Mais pourquoi ?
— Comment ça il est plus proche de moi que je ne le pense ? s’enquit-elle, plaquant inconsciemment son dos contre la porte.
— Peut-être est-il là, juste derrière toi… poussa-t-il dans un soupir glacial.
L’inspectrice ne put s’empêcher de regarder derrière elle. Tous ce qu’elle vit dans la porte vitrée, ce fut son reflet en demi-teinte, mais aussi une autre silhouette, à quelques centimètres derrière elle ! Avec un sursaut d’horreur, elle se rendit compte que c’était l’officier avec qui elle parlait, celui qui était cinq mètres plus loin la seconde d’avant ! Elle se retourna brusquement en heurtant quelque peu la porte et se retrouva devant l’homme au visage plus inquiétant que jamais. Cette fois, la jeune femme voyait son visage dans les moindres détails.
Il avait une brûlure qui allait du milieu de son front jusqu’à sa joue, en passant par l’espace entre ses deux yeux. La peau y était fripée, rouge clair. Sa pupille était blanche, comme s’il était aveugle. De l’autre côté, son œil était noir. Ses cheveux bruns clairs en épis semblaient morts comme du blé en fin de vie.
— Qui êtes-vous ? eut le courage de demander Jenny, du bout des lèvres.
— C’est l’un de mes hommes les plus fidèles.
La voix venait de derrière l’homme devant elle. Elle se pencha sur le côté pour regarder : Des cheveux en épis d’un violet foncé, des yeux clairs et perçants, sérieux comme son rictus. Et une présence qui débordait, qui l’étouffait… L’un des hommes les plus puissants du monde se tenait devant elle.
— Tu me cherchais ? s’enquit ironiquement Xenos, sans afficher un soupçon de sourire.
Il a mis du temps à sortir celui-là ^^ J'espère que vous l'aurez aimé (et que je ne vous ais pas trop perdu avec mes multi-scènes).
J'essayerais de sortir le prochain un peu plus tôt (mais bon, fin d'année = exams = moins de temps). En tout cas, merci au peu qui me lisent, n'hésitez pas à mettre une critique/commentaire, et rendez-vous pour le treizième chapitre avant la fin de la semaine !