Zenitia, ou l'île de la consécration (Arc 1)
Chapitre 3 : La règle au paradis des Grands Dresseurs
3164 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 24/06/2017 14:51
La règle au paradis des Grands Dresseurs
Précédemment : La situation a rapidement tourné au combat. Sacha et Mickaël se sont alliés pour contrer Xenos et ses deux larbins, mais ils se sont échappés en dérobant le Pokémon d’Elizabeth, les laissant seuls aux mains de la police. Ces derniers, ne voyant qu’eux sur les lieux du crime, s’empressent de les courser. C’est une fuite vers l’inconnu qui commence, une course-poursuite complètement folle qui finit sur un accident impressionnant… Ils atterrissent brutalement dans un parc pour enfants, mal en point…
—Pikachu, ça va ? s’enquit faiblement Sacha. Oh… Dieu merci ! Elizabeth… Mike… ! ajouta-t-il en direction du tas de ferrailles qu’était devenue la voiture.
— Je suis là…
Le jeune homme noir aux dreadlocks attachés sortit de la voiture en feu, en tirant la jeune fille évanouie par les bras. Elle s’était évanouie. Mike, quant à lui, avait une blessure au front qui avait traversé son bandeau vert et jaune.
— Il va bien ? demanda-t-il faiblement en montrant Pikachu.
— Non… Il s’est évanoui, et elle aussi on dirait… Attends, je vais la porter !
— Non, ton bras n’a pas l’air opérationnel à pendre comme ça le long de ton corps… refusa Mickaël en hochant la tête. Quant à moi, je suis un peu choqué, mais ça ira. La police arrive et le mafieux qui tenait Elizabeth est K.O. Je ne sais pas ce qu’il en est du tien, mais il faut qu’on file !
— Et le taximan ?
— Etat critique. Mais les secours arriveront à temps. Je pense. J’espère.
Satoshi hocha désespérément la tête, les yeux fermés. Mais que se passait-il donc… ?
— Putain… A la base j’étais venu pour le challenge ! Zenitia, le paradis des grands dresseurs ! s’exclama-t-il en frappant un bout de ferraille au sol.
— Moi aussi figure-toi ! lui fit remarquer Mickaël. Tout semble être lié à elle ! Après tout, c’est elle que ce dénommé Xenos cherche, non ? Et pour les mafieux…
— Ce serait toi !? demanda Sacha en écarquillant les yeux. D’ailleurs, comment se fait-il que tu sois apparu comme ça au restaurant ?!
— On n’en parlera après tu veux, coupa Mike en s’approchant de lui. Cette fille est blessée, son Pokémon a été capturée, et ton Pikachu est mal en point. En plus la police arrive ! Pour la mafia, non, ce n’est pas moi… Mais on parlera de ça plus tard ! Allez, go !
Mike ne l’attendit pas et partit aussitôt devant. Sacha hésita un instant, perplexe quant à la situation qui s’était aggravé en un laps de temps trop court pour que ce soit fortuit. Mais Mike avait raison. Ils étaient maintenant recherchés, et la police arriverait dans quelques secondes. Il suivit alors Mike, mais pour aller où ?
Pour l’instant, ils étaient dans un grand parc pour enfant. Derrière eux, la voie rapide était à l’arrêt à cause de leur accident. Loin sur leur gauche, un fleuve qui se jetaient dans la mer devant eux et qui venaient des montagnes au centre de l’île coupait Zenitia en deux. Un pont en joignait les deux bouts que la voie rapide empruntait. Le parc était séparé de ce fleuve par un grillage haut de quelques mètres. Devant eux, le parc s’étirait loin, jusqu’à la plage sur laquelle Sacha avait mis pied pour la première fois. Et sur leur droite, ils pouvaient voir la sortie du parc pour enfants sur un trottoir, avec les buildings qui reprenaient leurs droits au-delà de la route contigüe au parc. C’est là où ils se dirigèrent, indifférents aux regards de parents surpris, agrippant leurs enfants contre eux.
Après être sorti du parc, ils traversèrent la route comme un boulet de canon et Mickaël s’apprêtait à s’engouffrer dans une rue animée en embouteillée lorsque Sacha l’arrêta dans son élan : ils étaient trop exposés ici. Valait mille fois mieux une rue large d’à peine deux mètres dans laquelle ils pourraient se cacher. Ils entrèrent donc dans une ruelle entre deux gratte-ciels, ombrée et sale. Quelques dizaines de mètres plus loin, ils pouvaient voir une enseigne sur leur droite. Les deux dresseurs s’y arrêtèrent.
— On entre ?
— Là ? s’enquit Sacha.
— Tu vois une autre issue ?
— Mais on va y faire quoi ?
— Se cacher pardi ! Je ne pense pas qu’ils nous trouveront dans une maison close qui, si tu veux mon avis, n’est même pas répertoriée ! T’as vu la gueule de l’enseigne…
— Et comment on se cache une fois dedans ? On va voir une prostituée pour lui dire : Excuse-moi, on peut se cacher sous ton lit, on est recherché par tous Saint-Trompette !
— On a qu’à aller aux toilettes dans un premier temps… Mais si t’as une autre idée, vas-y, je t’en prie ! Moi non plus ça ne me dit pas plus que ça…
— Deux mec qui vont dans les toilettes d’une maison close avec une fille évanouie sur le dos… ! Si un témoin appelle la police, je ne lui en voudrais pas… !
Mais tout autre issue semblait impossible pour le moment. Ils entrèrent donc dans la maison close. Le sol était en planches de bois sales et foncées. Sur les murs dépeints étaient quelques fois accrochés des peintures érotiques, ainsi que les « menus » et « plats du jour ». L’accueil était droit devant et on pouvait voir derrière celui-ci un double escalier menant aux chambres. Un lieu bien luxueux pour une enseigne dont l’entrée se trouvait dans une petite ruelle sombre. C’était vide à première vue, mais en tendant l’oreille, on entendait à travers les murs qui n’étaient certainement pas insonorisés, les cris de plaisirs conjugués des « plats du jour » et de leur client. Pour l’instant, il leur fallait se diriger vers les toilettes pour homme, directement sur leur droite après être entrés. La femme de l’accueil était occupée à lire un magazine plus que douteux, et ils n’eurent droit à aucune altercation.
— Bon, tiens-là, lui dit Mike. Voilà, pose-la sur le trône, on va lui mouiller le visage pour la réveiller…
— Il lui manquera plus que la couronne… !
— Ah mais t’es marrant en fait ! s’écria Mike avec un sourire. Par contre, tu n’as pas relevé que ma phrase pouvait être bizarre hors contexte... Au fait, comment tu t’appelles déjà ?
— Satoshi Ketchum. Mais tout le monde m’appelle Sacha.
— Mickaël Shingen, répondit-il en lui tendant la main. Mais tout le monde m’appelle Mike. Tu le savais déjà, mais je préfère les présentations bien faites. Heureux de te rencontrer Sacha. Bon passe-moi ton Pikachu, j’ai quelque chose pour lui dans mon sac. Occupe-toi de réveiller Elizabeth.
— Ok !
Quelques secondes après, Elizabeth se réveilla dans un état de panique. Mika et Sacha durent s’y mettre à deux pour la calmer et lé réconforter, avant qu’elle n’enfouisse son visage dans ses mains pour fondre en larmes. Elle s’était réveillée dans un état de choc immense et n’avait pas pu s’empêcher de faire baisser la pression (après tout, pleurer ça calme). Quant à Pikachu, ses blessures étaient stabilisées grâce à des bandages spéciaux donnés par Mike, mais le Pokémon était toujours dans les vapes.
— Tu ne le met pas dans sa Pokéball ? demanda Mickaël d’un air perplexe.
— Jamais, répondit simplement Sacha. Il ne veut pas, et moi non plus. Et de toute façon, j’ai laissé mes affaires à l’hôtel…
— Un dresseur qui sort sans son sac !? rétorqua-t-il, outré
— Humpf… grogna Sacha en haussant les épaules. Elizabeth, on fait quoi… ?
— Ne m’appelez pas comme ça, renifla-t-elle. C’est le nom que ma conne de mère m’a donné. Ellie suffira. Et je ne sais pas… J’ai… J’ai juste envie de retrouver mon Joliflor… Désolée de vous impliquer là-dedans.
— Ce n’est pas ta faute, dit Sacha. Mais… tu es voleuse de Pokémons ?
— Non, bien sûr que non, s’écria-t-elle en hochant la tête. Ce ne sont que des mensonges de la part de Xenos !
— Et tu connais ce type, n’est-ce-pas ? continua Mike.
— Oui… Il me veut pour je ne sais quelle raisons… Et il va falloir que je revienne pour Joliflor. Et pour mon amie…
— Ton amie ?
— Celle avec qui je vis. Elle s’appelle Cassandra. On est toutes les deux dans le viseur de Xenos, et il n’est pas exclu qu’il soit allé la voir après moi. C’est même sûr en fait ! Oh mince… ! Et puis, débarquer dans un restaurant, comme ça… !
— Ouais, c’est complètement fou… ! soupira Mike en hochant la tête. Surtout ces deux nanas-là : Aqua et Burn. Comment c’est possible de foutre autant de choses dans des nibards ?! Des bombes fumigènes, des Pokéballs… !
— C’est pas le moment de rire, trancha Satoshi qui ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. On ne va pas pouvoir rester dans ses toilettes indéfiniment, la femme est déjà venue voir ce qu’on faisait. Soit on prend le « plat du jour », soit on se casse.
—Le « plat du jour » ? s’étonna Ellie.
—On est dans un bordel ! s’empressa de répondre Mike avec un tact pour le moins… particulier. Et le « plat du jour », c’est… les filles de joies qui acceptent que tu leur manges le…
— Ok ok ok ok ok ok ! coupa Ellie avec un soupir. T’as de la suite dans les idées à ce que je vois… Mike, c’est ça ? Et… Sacha ?
— C’est ça, répondit ce dernier, l’air pensif. Mais dites, si le plat du jour est ce que je pense, qu’en est-il du dessert ?
— Bon, suivez-moi, clama Ellie en sortant des toilettes alors que Mike faisait un sourire amusé.
Perplexe, ils la virent sortirent d’un pas assuré hors des toilettes et se diriger vers l’accueil. La jeune fille demanda une « chambre folie partagée ». Le nom fit pouffer les deux garçons dans le col de leur t-shirt et c’est à ce moment-là que dame regarda Ellie avec un regard aux sourcils froncés. C’était une femme d’allure sévère aux cheveux gris tirés en un chignon qui tendait les rides de son visage, avec une jupe rouge serrée comme pas possible et une chemise du même acabit, suffisamment ouvert pour vous donner l’impression d’être devant un ravin. Sa bouche débordante de violet à lèvres fit une rapide moue pensive, indifférente aux bruits venant de l’étage, et elle leur donna finalement un pass pour une nuit. Ils n’avaient pas à payer pour l’instant. Ils montèrent donc le double escalier et débouchèrent dans un corridor avec un tapis sale et rouge, long et avec des escaliers au bout. Ils montèrent d’encore deux étages, la douce musique des lits qui grinçaient chatouillant leurs oreilles et leur imagination, jusqu’à ce que la jeune fille glisse la pass et entre dans une pièce.
Elle était petite, poussiéreuse, avec un petit lit et une armoire.
— C’est sérieux ? s’enquit Mike. Genre… C’est sérieux ?
— Il n’y avait pas de suites disponibles, rétorqua-t-elle ironiquement. Et j’ai pas d’argent sur moi.
— Moi non plus.
— Moi j’en ai à l’hôtel et ils ont dû le réquisitionner… renchérit Sacha.
— R.I.P. On va devoir se prostituer pour rembourser. Sacha, tu prends les gros clients et nous on te supervise.
— Hey, pourquoi moi ? s’enquit l‘intéressé alors que les deux autres éclataient de rire.
— Oh, soit pas comme ça… souffla Mike entre deux éclats de rires. Et puis, t’es la plus prometteuse… !
—Ar-Arrêtez de vous battre, suffoqua Ellie, les larmes aux yeux.
Mais une fois qu’ils eurent fini de rigoler, tous trois couchés sur le lit tel un pétale de fleur, ils se rappelèrent leur situation des plus compliqués : Ils étaient proche des lieux de l’accident : La jeune femme décida donc de descendre pour dire au mac de taire leurs présences ici avec un retour financier des plus juteux. C’était bien sûr un mensonge gros comme une carpe : Ils s’enfuiraient avant de payer, d’autant plus qu’ils étaient maintenant des hors-la-loi, au grand dam de Sacha. Il était à côté de la fenêtre, le regard porté vers sa droite sur l’accident de voiture qu’ils avaient produit. Pikachu était blessé et il n’avait que lui, et pour la première fois il était… un gangster ? Non, il devait y avoir un moyen d’expliquer la situation. Clairement, la mafia et Xenos étaient deux problèmes différents. Avec deux objectifs… différents ? Quoique… Ces deux-là les avaient poursuivis dans un laps de temps très courts… Et peut-être était-ce pour cette fille, Ellie. Oh, quelle galère ! En tout cas, il n’y avait pas d’arènes ici, alors il se foutait de s’en aller sans avoir visité la ville, même s’il aurait aimé profiter paisiblement de l’été.
— Ben alors, c’est quoi cette tête ? T’es vexé de ce que je t’ai dis ?
C’était Mike. Il était revenu des toilettes.
—Pfff, non, sourit Sacha. C’est juste… ça. C’est tellement inattendu…
—Bah, on s’en sortira. Tu es le grand Ketchum après tout !
— Le grand Ketchum ?
— Ça fait 8 ans que tu es parti de chez toi et tu as un parcours remarquable, répondit simplement Mike. Bon, seul ceux qui s’intéressent vraiment aux actualités des dresseur te connaisse, mais ne t’étonne pas que les gens te connaissent ici. Moi aussi j’ai une certaine expérience…
— Je sais bien, répliqua Sacha. Mickael, j’ai beaucoup entendu ton nom dernièrement. Mais de ce que j’ai entendu, il y a un nombre de badges minimums à avoir pour rentrer ici : Une bonne quarantaine. Alors pourquoi… Pourquoi tu as des Pokémons comme Racaillou et Vipélierre qui sont à leurs stades primaires ?
— Parce que c’est la règle ici, clama l’autre en levant les bras d’un air théâtrale. Tous les Pokémons que tu transfères grâce à un PC Pokémon reviennent à leurs états primaires !
— Quoi ?!
— Ouais ! Et ils regagnent leurs états si tu t’en vas. C’est pour mettre tout le monde à égalité. Mais attention, ça ne veut pas dire que tu ne peux pas les faire évoluer…
— De q… Attends, je ne comprends rien là… !
— Disons que tu as un Dracaufeu, reprit plus calmement Mickaël. S’il vient ici par PC Pokémon, il redevient un Salamèche, mais avec son expérience d’avant. D’ailleurs il se rappellera de toutes ses attaques d’avant. En fait, il se rappellera de tout, tout court : Les souvenirs avec toi, mais aussi ses anciennes attaques. Mais il ne pourra plus en faire certaines
— C’est-à-dire ?
— Si ton Dracaufeu avait appris une attaque comme… Frappe-atlas par exemple, il ne pourra plus la faire en tant que Salamèche, étant donné qu’il lui faut voler pour l’effectuer !
— Ah, je vois… souffla Sacha, les yeux plissés par la concentration.
— Et pareil pour les attaques trop puissantes ! Ton Dracaufeu devenu Salamèche pourra faire une attaque Flammèche, mais c’est moins sûr pour une attaque Déflagration… ! Et ce même s’il la connaissait avant.
— Ah oui, c’est logique !
— Le but de cette règle, c’est de te faire « recommencer à zéro », pour voir comment tu te débrouillerais avec tes années d’expérience.
— Et donc, on peut continuer à les faire évoluer ? s’enquit Sacha.
— En effet ! Tu vas te battre, et au fur et à mesure, ton Salamèche va regagner de l’expérience jusqu’à évoluer de nouveau en Reptincel. Et puis, au moment où il redeviendra un Dracaufeu, il reprendra son niveau d’antan, avant qu’il ne soit transféré !
— Huuum…
— Tu comprendras mieux plus tard, lui dit Mike, voyant qu’il était encore confus.
— Mais comment cela se fait ? On a déjà du mal à savoir pourquoi ils évoluent alors… ?
— On ne sait pas, répondit-t-il en haussant les épaules. Il faut demander aux tops dresseurs de cette île. Ils ont fait un partenariat économique avec une association ou une entreprise bizarre…
— Et c’est cette entreprise qui se chargerait de cette… évolution inverse ?
— C’est ça. Bref, personne ne s’en plaint, bien au contraire. Ton Pokémon, et son comportement, ne changent pas. Mais ça te redonne des goûts de début d’aventure…
— Ouais… Ouais, c’est vrai, admit Satoshi qui ne disait jamais non à de nouveaux défis. Mais c’est bizarre… Pikachu ne s’est pas transformé en Pichu…
— Oui c’est étrange. Peut-être une anomalie… ! Quoique, peut-être que tu ne t’es pas enregistré comme dresseur concurrent à l’île de Zenitia. Dans ce cas ils te considèrent comme un touriste et ne touchent pas ton Pokémon.
— Je l’ai déjà fait, avant même d’emprunter le paquebot ! rectifia-t-il.
— Ah ? Vraiment étrange… ! Sûrement un bug. Mais je ne te conseille pas d’aller voir la police pour leur dire !
— Ouais soupira Sacha en regardant à nouveau par la fenêtre. Certainement pas maintenant.
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Chapitre plus tranquille, vous l'aurez remarqué : Le calme avant la tempête ! Les affrontements vont bientôt démarrer !
J'espère que ce chap' vous as plu ! Merci de l'avoir lu en entier et n'hésitez pas à commenter pour me donner votre avis !
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