Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 69 : La dernière mission

9890 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/05/2022 17:30

      Le doux bruit d’un petit ventilateur animait la pièce qui, en cette matinée chaleureuse, laissait à travers ses rideaux transparaître les rayons d’un soleil chatoyant. Une pièce saine, propre et calme. À contrario, le long couloir duquel cette pièce était reliée regroupait panique et allers-retours à répétition.

Tout cela le réveilla doucement. Le blessé qui fut installé ici, dans une salle spéciale pour des soins spéciaux. Plongé dans d’épais draps et habillé d’une légère chemise d’hôpital, presque tout son corps était recouvert de bandages. Son bras gauche était dans un plâtre, tandis que le droit…

Il tourna un regard encore épuisé vers son bras droit, enfin son épaule droit. Maintenant que l’adrénaline était passée, il pouvait pleinement s’en rendre compte : il fut amputé de son membre. Non, il s’amputa lui-même. Ce fut son choix, celui de provoquer des flammes si puissantes qu’elles repousseraient l’ennemi, qu’importent les conséquences.

Ça y est, tout lui revint.

- (Reptincel) Je… je suis encore en vie… ?

Il essaya de se redresser, hélas en vain. Il n’avait pas encore assez de force. Dommage, il devait entendre les médecins paniquer sans ne pouvoir aider, sans ne pouvoir s’informer de tout ce qui était arrivé, en son absence. Malgré tout, il parvint à mettre la main, ou plutôt la queue, qu’il enroula autour de son téléphone, gentiment posé sur la chaise des « affaires du patient ». Seuls son portable, ainsi que son foulard en or sévèrement égratigné furent épargnés de son déchaînement enflammé.

Il l’alluma et découvrit en premier lieu la date du jour : 12 Juillet 236. Dix jours s’étaient écoulés, depuis qu’il s’écroula de fatigue. Son écran était à moitié fissuré, il peinait à gagner sa messagerie. Lorsqu’il y parvint, il fut bourré de notifications lui indiquant douze appels manqués, ainsi que huit messages non lus. Autant dire qu’il avait de quoi s’occuper.

« Granbull : Reptincel, tu dois t’en sortir ! Ne pars pas maintenant, pas après nous avoir libéré ! »

« Bétochef : J’ai vu les infos, enfin l’essentiel. Le monde entier parle de toi, difficile de trouver du contenu concret sur le patron. Globalement, tout nous est encore flou, mais ce qui est sûr est que Crocorible n’est pas directement associé à la DDR. Alors merci, Reptincel, merci pour tout. »

« Macronium : Écris-moi dès que t’es réveillé. On doit parler. »

« Numéro inconnu : Je suis désolé, tellement désolé. S’il te plaît, accorde-moi une dernière conversation. J’ai compris la leçon, je te le promets. »

« Chaglam : Allo, t’es vivant ? »

« Chaglam : Au cas-où t’es mort, sache que je suis un peu désolée. Juste un peu, je n’oublie pas le fait que tu n’as pas pensé à m’emmener avec toi ALORS QUE J’AURAI PU AVOIR DES PHOTOS DE DINGUES !!! »

« Chaglam : Hum… je me suis un peu emportée je crois. Si je supprime le message, est-ce qu’il se supprime chez toi aussi ? »

« Chaglam : Bon bah on verra bien. J’ai tout supprimé et je recommence : Quoti’Ville s’empare sérieusement de l’affaire, et c’est là qu’ils m’acclament et me réclament tout mon travail acharné sur les quartiers pauvres, COMME PAR HASARD !! Ça m’aurait arrangé qu’ils me soutiennent dès le début, enfin peu importe, je suis à la tête du projet maintenant. Je me doute que ce n’est pas toi qui l’as tué, mais ma foi ne suffira pas aux médias. Appelle-moi dès que t’es sur pattes, beau gosse, ce serait bête que l’éclair rouge passe le reste de sa vie en prison. »

Il relut plusieurs fois ce dernier message, l’air perplexe. Puis, il jeta un coup d’œil à ses appels manqués : tous venaient de la journalistes. Il devait répondre, mais commença par Macronium, à qui il écrivit immédiatement. Il sentait que quelque chose de terrible était arrivé, il sentait qu’elle avait besoin d’aide. Et effectivement, elle ouvrit la porte de sa chambre moins de trois minutes après l’envoie de son message. Elle aussi était dans une chemise d’hôpital.

- (Macronium) Bonjour, Reptincel. Ça fait longtemps…

Marmonna-t-elle d’une voix ravagée par la défaite.

- (Reptincel) Que… que se passe-t-il ?

- (Macronium) Je te retournerai bien la question. Tu étais là. Pourquoi tu étais là ?

- (Reptincel) … C’est compliqué.

- (Macronium) Tu comptes dire ça au juge… ?

Demanda-t-elle sur un ton plus énervé, en jetant un journal sur ses jambes. Il ne pouvait pas le récupérer, mais parvint à y lire le gros titre : « La DDR attaque l’équipe RS ; Roitiflam mort au combat ! ». Le type feu écarquilla lentement les yeux.

- (Macronium) Grotichon nous a tout expliqué, mais ça ne me suffit pas. Tu savais que la DDR allait nous attaquer, alors pourquoi ne pas nous avoir prévenu ?

- (Reptincel) … Tu… tu étais là, toi aussi… ?

- (Macronium) Lucario, Laporeille et Carabaffe aussi. C’est pour lui qu’ils ont fait ce voyage. Et résultat… *snif* il est parti !

- (Reptincel) Quoi… ?

- (Macronium) Carabaffe a rejoint l’ennemi, Reptincel, il a rejoint la DDR !!

Exclama-t-elle, les larmes aux yeux. L’éclair rouge la fixa d’un air perdu. Que s’était-il passé, pour que celui qu’il considérait comme un grand héros se retrouve aujourd’hui dans le camp ennemi ?

Qu’avait-il loupé ?

 

L’histoire de la Dream Team – Chapitre 69 : La dernière mission

 

Elle lui raconta tout. Tout ce qu’elle savait, tout ce qu’elle avait appris des autres ainsi que les conséquences de cette excursion. Pas seulement le départ de Carabaffe, mais également l’état pitoyable dans lequel l’équipe RS s’était retrouvé, ou encore la mort de Roitiflam, qui faisait un bruit monstre dans le monde entier. Tous, absolument tous les médias en parlaient, même ceux se concentrant sur des territoires renfermés du monde. Après tout, l’organisation était connue de la planète entière. La mort de leur chef créa moultes débats, surtout en sachant que le seul suspect du crime est explorateur. Un explorateur que les médias identifièrent clairement comme l’éclair rouge. Le même qui se battait dans l’ombre, et qui aujourd’hui était affiché par tout le monde.

Adulé par ceux qui sont pour la peine de mort, détesté par tout le reste. Maudit par les autres explorateurs, pour qui une sentence globale sera exercée d’ici peu de temps par le maire de Loliloville lui-même, soit l’homme aux pouvoirs politiques et sociaux les plus forts. Reptincel, un nom écrit et réécrit partout, un personnage analysé et insulté par les grandes gueules, un nom que certains associent à un héros, d’autres, la majorité, à un monstre qu’il fallait condamner à vie. Ses proches furent harcelés, depuis ces dix derniers jours. Tous ceux qui l’ont connu furent ciblés par les médias pour essayer de gratter le plus d’informations possible à son sujet, tandis que plusieurs réputations furent sévèrement ternies.

Dans le tas, les sauveurs du monde. La guilde d’exploration de l’âge 231-232, celle qui affronta Noctunoir lors de la Guerre des Rouages du Temps, celle qui regroupait le tas d’apprentis explorateurs pris en exemple pour les années à suivre. Eux tous furent insultés de tous les noms, en tout cas s’ils prenaient la défense du type feu. Et ce fut le cas de presque tout le monde. L’équipe Renaissance fut caillassée lors d’une mission pour sa position sur la question. Malgré tout, Ptyranidur continua de clamer l’innocence de celui qu’il aimait.

L’orphelinat de Leuphorie aussi, fut mis dans de beaux draps à cause de cette histoire. Les gens ne firent pas le rapprochement, entre Roitiflam et Grotichon. Hélas, l’adolescent était sur les nefs, vis-à-vis de ce qu’on disait de l’éclair rouge. Devant rapidement reprendre le travail en tant que serveur dans un bar, il tenta de virer des militants clamant haut et fort la disparition des explorateurs. Il en vint aux mains, et fut viré pour cela.

Bien entendu, l’équipe RS fut de loin la plus ciblée par les médias. Mais eux, à raison. On leur reprochait d’avoir mis en danger des enfants, on leur reprochait d’avoir désobéis à l’État, en emmenant Carabaffe loin de Loliloville alors qu’il devait être contenu d’ici son jugement. On leur reprochait d’avoir pris leur confrontation avec la DDR trop personnellement.

La vie d’Arkéapti, de Mustéflott et de Mysdibule ne tenait qu’à un fil, encore à l’heure actuelle. Ce qui leur était arrivé était atroce, et ils n’avaient pas spécialement besoin que le monde entier soit sur leur dos en plus de ça. Mais ils devaient être punis pour leurs actes. De même pour Pharamp, qui disparut totalement suite à l’éclat de l’affaire. Il fut traité de lâche, d’hypocrite, de monstre.

Voilà tout ce qu’engendra cette simple excursion solitaire. Les nerfs de tous ceux que les explorateurs avaient fait surchauffer pendant toutes ces années firent enfin exploser la population. Et malgré tout, on parlait surtout de Reptincel.

Ce dernier feuilleta du regard six journaux différents, il paraissait perplexe.

- (Reptincel) C’est terrible de penser que le monde est sauvé, maintenant que Roitiflam est mort. Les gens préfèrent cracher leur venin sur les explorateurs plutôt que sur la DDR, qui pourtant détient encore Carabaffe.

- (Macronium) C’est… c’est tout ? Reptincel, tu es accusé de l’avoir tué ! Pourquoi fais-tu comme si de rien n’était !?

- (Reptincel) Un pieu dans le cœur, c’est plutôt original. Son assassin ne voulait pas me faire porter le chapeau.

- (Macronium) Et pourtant, ce n’est pas lui qui ira en prison si on ne le retrouve pas.

- (Reptincel) Ce n’est pas grave, Macronium.

Disait-il calmement, l’air sincère et presque souriant.

- (Macronium) Ce… ce n’est PAS grave… ? Tu… tu as une estime de toi tellement basse, c’est désolant ! Reptincel, tu as vécu un enfer !! tu as perdu ta famille, tu t’es fait amputer le bras et maintenant, le monde entier te colle l’étiquette de meurtrier !! Personne, au grand jamais PERSONNE ne dirait « ce n’est pas grave », bon sang !! Ressaisis-toi, tu peux encore t’en sortir !

- (Reptincel) J’ai participé à ce meurtre. Je ne l’ai pas tué, mais je n’ai pas été capable de l’arrêter sans le mettre aux portes de la mort. Si son meurtrier a profité des blessures que je lui ai infligé, alors je suis responsable. Et donc, je mérite d’être condamné.

Il baissa la tête, se montrant navré face à une photo qu’un journal affichait de Carabaffe.

- (Reptincel) … Je me sens juste mal pour Carabaffe. J’aimerai l’aider.

Macronium baissa à son tour la tête, son expression était remplie de regrets.

- (Macronium) Il y a quelques mois, lors de l’enterrement de Pifeuil, les autres voulaient absolument te retrouver pour ne serait-ce que t’apporter du soutien moral. J’étais persuadée que ça ne servirait à rien, qu’au contraire, ce serait contreproductif. Puis il y a deux semaines, Lucario et moi avons eu le temps de beaucoup discuter. Et j’ai appris que sans leur intervention, tu aurais tué un hors-la-loi.

- (Reptincel) … C’est vrai.

- (Macronium) Pourtant, tu les as envoyés chier. Tu étais sûr de toi, et ça le terrifiait.

- (Reptincel) Où veux-tu en venir ?

- (Macronium) Carabaffe a choisi de les rejoindre. J’ai beau l’avoir prévenu tout comme Lucario t’avait prévenu, il a décidé de s’enfoncer dans l’erreur là où toi as fait le choix de changer. Mais lui… il était indécis. Reptincel, je pense que… je pense qu’on peut encore le ramener ! La DDR le convainc avec sa solitude, alors si on peut y aller, si on a la chance de pouvoir aller le chercher, est-ce que tu penses que… qu’il… comprendrait… ?

Marmonna-t-elle, les larmes aux yeux.

- (Reptincel) Hé… ne te laisse pas abattre maintenant. L’équipe RS le sauvera, mais toi, tu le ramèneras. Je suis certain que tu peux encore le ramener.

- (Macronium) Ne dis pas ça… ! Ne dis pas « tu » … !

Marmonna-t-elle, en l’enlaçant chaleureusement.

- (Macronium) Tout… *snif* tout part en vrille… ! Depuis la fin de la guilde, depuis qu’on nous promet un avenir prometteur… tout dégringole ! Et le pire, c’est que je suis incapable d’y faire quoique ce soit… ! La mort de Raichu, la détresse de Carabaffe, ta condamnation imminente… ! Pourquoi !? Pourquoi ça nous arrive, pourquoi à nous ? Est-ce le destin de la Dream Team, de finir dans la solitude… ?

- (Reptincel) … Je ne sais pas.

Répondit-il avec peine. À y réfléchir, cette vie n’avait rien à voir avec celle qu’il s’imaginait parcourir, étant enfant.

De l’autre côté du globe, Léopardus ouvrit les yeux. Son corps aussi, était couvert de bandages et de plâtres. Hélas moins bien administrés, elle gémit de souffrance et attira l’attention de celui qui même deux semaines après l’évènement, tournait en rond dans l’infirmerie.

- (Métamorph) Léopardus !!

Écria la flaque de morve, en se métamorphosant pour l’aider à se redresser.

- (Léopardus) Ah… ! Bordel, que s’est-il passé !?

- (Rhinoféros) Tout va bien, pas de panique ! On est en sécurité, dans la base secrète du boss de la DDR.

- (Léopardus) Quoi… ? Alors on a réussi ?

Elle dévisagea les alentours. L’infirmerie était sombre, froide, effrayamment calme.

- (Léopardus) Tu es sûr que c’est bien ici ?

- (Rhinoféros) Et certain, j’ai vu le boss de mes propres yeux.

- (Léopardus) … Alors ?

- (Rhinoféros) … Balèze. J’aimerai bien prendre son apparence.

- (Léopardus) Oula, du calme… *gémissements*

Elle se crispa de douleur, avant de se rendre compte qu’elle n’était couverte que d’une légère robe de chambre. Elle regarda à sa table de chevet, l’air perplexe.

- (Léopardus) Mes affaires. Où sont mes affaires ?

- (Rhinoféros) On a dû s’en débarrasser. Comme de tout le reste, en fait.

Il tendit les bras, se montrant dans une robe légère lui aussi.

- (Léopardus) C’est quoi ce délire… ? On est des sujets de test ou quoi… ?

- (Rhinoféros) Le boss dit que c’est pour empêcher quiconque de nous retrouver, qui sait quel est le rapport ? Heureusement que père a perdu son Colosse Clairvoyant durant le combat, sinon il aurait dû s’en débarrasser lui-même.

- (Léopardus) Quoi, nos équipements aussi !? Merde, donc ma dague…

Marmonna-t-elle en baissant la tête. La créature se gratta l’arrière du crâne, puis fouilla rapidement du regard les alentours. Il approcha son lit, s’abaissa et y sortit une petite sacoche. Il lui donna et, en l’ouvrant, Léopardus trouva son arme. Pour la première fois, il vit d’elle autre chose que de l’indifférence.

- (Léopardus) Tu… tu l’as sauvé !?

- (Rhinoféros) Chut… ! Je veux pas me faire gronder, alors ça reste entre nous ! Mais ouais, je t’ai vu t’entraîner avec et je me suis dit que ce n’était pas normal, que tu te battes sans lors de l’assaut. En fait, le type que t’affrontait t’avait juste désarmé.

- (Léopardus) Ce salopard d’explorateur… ! Qu’est-il devenu ?

- (Rhinoféros) Il a survécu avec un trou dans le ventre, c’est improbable ! La prochaine fois, je ne commettrais pas l’erreur de faire souffrir ma victime…

- (Léopardus) Ne jamais jouer avec sa cible, règle d’or dans le domaine des tueurs à gage.

Elle dissimula sa lame dans sa fourrure.

- (Léopardus) Je t’enseignerai mes techniques, un de ses quatre.

- (Rhinoféros) Oh, vraiment !? Trop cool, merci !!

- (Léopardus) Je te dois bien ça. *soupir* Bon, où sont les autres ?

- (Rhinoféros) En train de reprendre des forces. T’es la dernière à te réveiller.

- (Léopardus) La dernière, vraiment ? Que c’est humiliant…

- (Rhinoféros) Pourquoi ?

- (Léopardus) Regarde-moi…

Marmonna-t-elle, en se dévisageant d’un air rempli de regrets.

- (Léopardus) J’ai dû faire terriblement honte à Roitiflam.

- (Rhinoféros) Ah, euh…

Un silence s’imposa.

- (Léopardus) Quoi ?

Un silence qui s’alourdit.

- (Léopardus) Métamorph, où est Roitiflam ?

- (Rhinoféros) Il… euh… il n’a pas survécu.

- (Léopardus) … Pardon… ?

Elle serra les poings.

- (Léopardus) PARDON !?

Et tenta de se lever du lit, avant que la douleur ne la rattrape et calme son adrénaline.

- (Rhinoféros) Hé, du calme… !

- (Léopardus) Roitiflam, non… ! *snif* C’est impossible, pas lui, pas comme ça, pas maintenant… ! Roitiflam… *snif* que va-t-on devenir sans lui… ?

Métamorph tenta de la consoler, hélas en vain. À vrai dire, il ne s’attendait pas à ce qu’elle tombe en larmes, à l’apprentissage du sort du chef de la DDR. La créature était là depuis peu, il ignorait encore tout ce que sa mort engendrait.

Pendant ce temps, alors que le petit Machoc était seul dans une pièce froide lui servant de chambre, alors que Capidextre fouillait, avec l’autorisation du boss, plusieurs dossiers qui se trouvaient dans ses bibliothèques et alors que Flagadoss méditait paisiblement, Carapuce tournait en rond.

Elle n’attendait qu’une chose mais n’osait le demander au boss. Alors c’est lui qui vint à elle.

- Je te dérange ?

- (Carapuce) Euh… non, boss, bien sûr que non.

Répondit-elle d’une voix, comme tous ceux qui lui adressaient la parole, faible et tremblante.

- Dans ce cas, va parler à ton frère.

- (Carapuce) Je… je vous demande pardon ?

- Il est encore indécis. Votre assaut avait pour but de le convaincre, vous avez échouez.

- (Carapuce) Mais… il nous a rejoint, personne ne l’a forcé… ! N’est-ce pas une preuve de sa conviction ?

- Que tu es naïve, pour penser ainsi. À moins que tu ne le fasses exprès ?

- (Carapuce) Euh… n… non…

- Tu voulais ta liberté, n’est-ce pas ? Roitiflam a dû te la promettre en échange de ta participation à l’escouade anti-RS. Hélas il n’est plus de ce monde, et donc tu es sous mes ordres.

Elle baissa la tête.

- Tu veux ta liberté ? Convainc ton frère de rejoindre la DDR. Je ne tolèrerai pas un échec de plus.

- (Carapuce) O… oui, boss.

Marmonna-t-elle, avant de partir à la recherche de son petit frère. Dès qu’elle quitta la pièce, son expression effaça toute trace d’inquiétude. Et dès qu’elle trouva son frère, seul au milieu d’un couloir, elle gagna en domination.

- (Carapuce) Hé !!

Lui cria-t-elle en serrant les poings. Comme il ne se retournait pas, elle se mit à avancer.

- (Carapuce) Qu’est-ce que tu fous, au juste !? Le boss vient de me faire la morale, il est persuadé que tu n’es pas totalement des nôtres ! C’est quoi ton problème !? Tu nous as rejoint parce que tu as confiance en moi, voilà celui que tu es censé être !

Il baissa silencieusement la tête.

- (Carapuce) Hé, j’te parle !!

Puis il se retourna finalement. Son expression était indescriptible, ou plutôt bourrée d’émotions différentes et contradictoires. Jamais il ne s’était montré aussi perdu, voilà pourquoi il redoutait tant cette conversation.

- (Carabaffe) … J’imagine que tu as raison. Je suis censé avoir confiance en toi.

- (Carapuce) ALORS POURQUOI TU FAIS CHIER !?

Lui hurla-t-elle de toutes ses forces, imposant une autorité plus intimidante que jamais. Hélas…

- (Carabaffe) … Tu travailles pour celui qui as tué nos parents.

Cela ne l’empêcha pas de clamer haut, fort et distinctement ce fait. Un fait qui cloua le museau de l’accusée, un fait qui lui fit écarquiller les yeux, recroqueviller les épaules et reculer d’un pas. Un fait qui s’avéra être son plus gros point faible. Voilà pourquoi Carabaffe redoutait tant cette conversation, parce qu’elle le forcerait à se rendre compte de la vérité.

- (Carapuce) De… de quoi tu parles… ? Tu te rends compte de ce que tu dis ?

- (Carabaffe) Quoi, tu vas encore essayer de te faire passer pour la victime ?

- (Carapuce) Mais… ça va pas ? Carabaffe, tu ne sais pas ce que j’ai vécu… !

- (Carabaffe) J’en ai rien à foutre.

Cette fois, c’est lui qui s’avança.

- (Carabaffe) J’en ai putain de rien à branler !!

Cria-t-il d’une voix qu’il n’avait pas poussée à ce niveau depuis longtemps, très longtemps. Cela lui fit bizarre, il avait l’impression de rajeunir. De son côté, la criminelle se mit à trembler.

- (Carabaffe) Tu l’savais parfaitement !! Toi qui n’arrêtais pas d’parler du jour où notre mère est morte, tu savais parfaitement à quoi ressemblait son assassin !! Ta description m’a mis la puce à l’oreille, mais sa voix… ! Sa voix m’a assuré que c’était lui ! Ouais, c’est parce que JE me suis fait confiance, que j’ai compris !

Il lui agrippa le col.

- (Carabaffe) Et toi, tu n’as fait que me mentir depuis tout ce temps !! Qu’est-ce que je suis censé être pour toi, exactement ? Un bouche trou ? Une monnaie d’échange !?

Elle se débattit et, par dépit, son frère la laissa lamentablement s’écraser à terre. Il se retourna, avançant lentement vers l’autre bout du couloir tout en se maintenant le crâne.

- (Carabaffe) Bordel, mais je ne sais même plus quoi croire, parmi tout ce que tu as pu me dire sur nos parents !! Est-ce que tu es vraiment ma sœur !?

Elle garda le silence.

- (Carabaffe) Hé, là c’est moi qui te pose une question !!

Il se retourna, lui affichant un poing fermement contracté. De son côté, elle se releva d’un air insipide.

- (Carapuce) Quoi, tu comptes me frapper ?

- (Carabaffe) Si tu me oses me répondre non, je te casse la gueule !

- (Carapuce) … Et tu la sors d’où, cette soudaine confiance ? Je croirai entendre la caricature que l’on me faisait de toi, à l’époque où la DDR t’espionnait pendant tes années de stages à Loliloville. As-tu la mémoire courte ? Si tu étais incapable d’ouvrir ta sale gueule il y a quelques jours encore, c’est parce que tu étais au fond du gouffre. Tu avais tout perdu, famille, amis, notoriété, travail et collègues. À l’heure actuelle, peux-tu me dire ce qui est différent ? En quoi savoir que je travaille avec celui qui a détruit nos deux vies arrange quoique ce soit à ta misérable existence ? Tu es même encore plus seul qu’avant !

Le petit frère crispa les dents.

- (Carapuce) Félicitation, ta soif de savoir vient de te faire perdre ta dernière source d’illusion ! Celle qui t’autorisait à penser que je t’accordais la moindre attention ! Retour à la réalité, Carabaffe, PERSONNE ne s’intéresse à toi, pas même ta sœur biologique !! Ma famille, c’est Crabagarre et personne d’autre ! Mon objectif ? Vivre une vie de famille, éloignée de tous types de problèmes ! Que ce soit ceux de ces foutus quartiers pauvres bourrés de psychopathes, ceux des quartiers riches avec des explorateurs à chaque coin de rue pour me retrouver et m’arrêter, ou ceux que la DDR me cause depuis que j’ai commis l’erreur de travailler pour eux !! Alors oui, OUI JE REGRETTE !! Mais peu importe, je garde la tête haute ! Parce que c’est bientôt terminé, parce que tout ce travail acharné pour qu’ils fassent de toi leur prochain membre touche bientôt à sa fin !!

- (Carabaffe) Jamais je ne les rejoindrai !!

- (Carapuce) ON S’EN FOUT DE TOI, QUAND VAS-TU LE COMPRENDRE !? C’est ton image qui intéresse !! L’élève de l’équipe RS qui devient celui des plus gros criminels du monde ; quel autre moyen existerait-il, pour les atteindre personnellement et les détruire de l’intérieur !? Toi qui détestes Pharamp et Mysdibule, c’était tellement facile de t’éloigner d’eux !!

- (Carabaffe) Espèce de sale… !

- (Carapuce) Sale quoi… ? HEIN, SALE QUOI !?

Elle tendit les bras et afficha une expression confiante et dominante.

- (Carapuce) Insulte-moi si tu l’oses, espèce de pauvre b… !

Hélas, quelque chose lui coupa la parole. Pas le poing de Carabaffe en pleine gueule, même si cela aurait été mérité. Non, plutôt une lame faite d’acier et d’un tranchant inégalé de n’importe quelle autre épée. Une lame qui lui coupa soudainement, brutalement et d’une force phénoménale la tête.

Carabaffe écarquilla le visage de terreur, en suivant du regard cette boule bleue suivie d’une traînée de sang voler, s’éclater contre le sol froid et métallique, rebondir, retomber pour rouler, puis définitivement s’arrêter sur le sol, juste face à lui. Ses yeux étaient sortis de leurs orbites, comme une partie de sa cervelle qui fondait telle une flaque de morves imbibée de sang, et certainement d’une vraie morve flasque.

Le corps de la criminelle s’écroula, alors qu’une giclée continue de son sang jaillissait du trou qu’il avait créé, telle une fontaine à petit budget. Qui ça ? Celui qui fut plutôt déçu de sa prestation, voyons.

- Incapable jusqu’au bout, donc.

Le boss de la DDR lui-même. Il sortit un mouchoir en soie blanc de son costard pour essuyer sa lame, qui à l’instant où il le désira, redevint une main droite parfaitement constituée, enfin à défaut d’être extrêmement musclée. Tout ça sous les yeux de l’autre type eau, celui qu’il s’empressa de vomir ses tripes.

- Oh, navré, j’aurai dû prévenir.

- (Carabaffe) N… non, Carapuce… !

- Quoi, tu la regrettes déjà ? Enfin, un peu d’honneur, mon cher Carabaffe ! Tu vaux bien mieux que ça.

Le type eau ferma les poings.

- (Carabaffe) Vous… vous vous prenez pour qui… ?

Crispa les dents.

- (Carabaffe) J’vais vous défoncer… !

Puis se propulsa à toute allure sur son adversaire.

- (Carabaffe) J’VAIS VOUS BUTER !!!

Et tout devint noir.

14 Juillet 236, encore un jour aux températures caniculaires. Ce fut ce jour-là, que la plupart des blessés de l’excursion thérapeutique furent officiellement en état de pouvoir quitter l’hôpital.

Le matin même, un médecin termina son contre-rendu auprès de Mysdibule, Arkéapti, Mustéflott, Sapereau et Dedenne. Il annonça assez froidement des nouvelles qui n’arrangeaient aucun des concernés.

- Votre paratonnerre naturel a été endommagé. Vous n’êtes plus capable d’absorber l’électricité, madame Dedenne. Quant à vous, monsieur Mustéflott, en plus d’être en vie, vous avez la chance de ne pas être cloué sur une chaise jusqu’à la fin de vos jours. Cependant, la perte de votre colon et l’endommagement de vos poumons ne vous permettront plus d’exercer sur le terrain.

- (Mustéflott) Quoi, vraiment… ? Je peux encore utiliser mes pouvoirs !

- Vous voulez dire projeter de l’eau ? Mieux vaut la garder pour vous, votre corps est désormais amené à vous demander plus de ressources qu’autrefois.

Puis, il se tourna vers Arkéapti et Mysdibule.

- Pour vous, monsieur Arkéapti, la question ne se pose même pas. Votre faible carrure et votre âge ont entachés vos capacités régénératives. Autrement dit, les fractures que vous avez subies ont condamné l’utilisation de vos ailes, tandis que vos pattes ne doivent en aucun cas être soumises à des exercices physiques trop poussés, auquel cas elles se fractureront de nouveau.

Le vieil oiseau garda le silence.

- Et enfin, madame Mysdibule… euh… votre dossier est étonnement normal. Bien sûr, votre peau mettra des mois à s’en remettre, certaines parties resteront à jamais cicatrisées. Mais aucune de vos capacités physiques ne sont gravement endommagées. Vous pourrez reprendre l’exploration dès le mois prochain… enfin si vous n’allez pas en prison avant.

Le contre-rendu terminé, il s’empressa de ranger ses affaires pour quitter les lieux.

- Vous êtes autorisés à rentrer chez vous, mais l’État vous ordonne de rester à Loliloville jusqu’à ce qu’une décision soit prise vis-à-vis de tout ce qui est arrivé. Aurevoir.

- (Mustéflott) Ouais, on sait. Salut…

Il ferma la porte derrière lui, laissant les quatre personnages seuls dans un silence morbide. Personne n’osait bouger, personne n’osait dire quoique ce soit. Dedenne était attristée, Mustéflott répugné, Arkéapti désabusé et Mysdibule discrète. Elle gardait la tête baissée, certainement à la recherche d’une façon d’exprimer ses regrets.

Quelques minutes plus tard, c’est Sapereau qui entra dans la pièce. Lui pouvait parfaitement marcher, il n’avait comme seuls bandages un cache œil gauche.

- (Sapereau) Oula… au vu de vos têtes, le médecin est passé.

- (Dedenne) Et toi, alors… ? Qu’est-ce qui t’est arrivé, t’avais pas de blessures hier, si ?

- (Sapereau) De, quoi, ça ?

Demanda-t-il, en pointant d’une oreille son œil bandé.

- (Sapereau) Caillassé par la populace, hier soir en commettant l’erreur de sortir prendre l’air.

- (Mustéflott) Sérieux !? Ça va aller… ?

- (Sapereau) Ouais, tranquille, ma vue perçante s’en sortira. Disons que je ne m’attendais pas à ce que le retour de bâton soit aussi énervé, surtout de la part de nos protégés. Maintenant, on nous déteste… et je ne peux que comprendre pourquoi.

- (Mysdibule) J’ai lu ce que les médias ont dit sur nous. On nous diabolise d’un ridicule sans nom, c’en est à croire que la DDR étaient les gentils de l’histoire. Ne les écoutez pas, ce n’est qu’un effet de mode qui finira par passer.

- (Arkéapti) … Ferme-là…

Marmonna le vieil oiseau d’habitude gentillet. Hélas, il semblerait que cet échec l’ait lui-aussi poussé à bout. Son langage choqua toute son équipe, qui adressa un regard à ce Pokémon se tenant nerveusement le haut du bec, les griffes serrées, les dents crispées, le regard enragé.

- (Arkéapti) T’as raison, laissons passer l’effet de mode. Suite à quoi nous pourrons reprendre du service, oui ! Mes ailes, mes pattes et le colon de Mustéflott doivent être dans un effet de mode aussi, tiens ! Espèce d’égoïste, tourne un peu la tête et constate que tu n’es pas toute seule !

- (Mysdibule) Arkéapti…

- (Arkéapti) Nous avons perdu, Mysdibule !! Je suis handicapé à vie parce que j’ai commis l’erreur de me soumettre à tes caprices jusqu’au bout !! Toute cette histoire d’excursion, tu ne l’as fait que pour te foutre sur la gueule avec Roitiflam !! Ça a dû te combler, hein, de le savoir abattu d’un pieu dans le cœur !? Non seulement tu t’en es débarrassé, mais en plus tu ne seras JAMAIS condamnée pour ce meurtre, puisque le petit lézard rouge est intervenu après toi !! Tout ça pour quoi !? Que Carabaffe décide de lui-même de rejoindre la DDR !? Bon sang, ta quête d’égo personnelle a ruiné la vie de deux jeunes prodiges, de toute ton équipe et du plus grand héros de tous les temps !! TU AS RUINÉ L’IMAGE DE PHARAMP !!! TU AS TUÉ L’ÉQUIPE RS !!!

Termina-t-il en hurlant. Il en était essoufflé, tandis que tous les autres, Mysdibule compris, le regardaient avec de grands yeux. Il avala sa salive, s’appuya sur son lit pour se relever, enfila seulement ses chaussures et agrippa son sac qu’il ouvrit pour n’y prendre qu’un objet.

- (Arkéapti) C’est terminé. Je préfère finir ma vie dans l’échec, que d’essayer de la rattraper à tes côtés.

Un objet qu’il sortit, et balança aux pieds du lit de Mysdibule. Il s’agissait de son badge d’explorateur.

- (Arkéapti) Adieu, équipe RS.

Puis il s’en alla. Le claquement de la porte fit sursauter Sapereau, Mustéflott et Dedenne, qui tous les trois bondirent pour essayer de le rattraper. Mysdibule resta dans son lit, n’entendant que des bruits de couloirs qu’elle savait vains. Cela ne l’empêcha pas de trembler. Jamais elle n’aurait pensé qu’un faible d’esprit comme Arkéapti craque jusqu’à ce stade. Et malheureusement, son acte ne fut que le début d’une longue descente en enfer.

Dix-neuf heure, un autre médecin termina d’enlever le plâtre du bras gauche de Reptincel.

- (Reptincel) Merci beaucoup.

Disait-il en le mouvementant dans tous les sens. Il fut parfaitement soigné. Hélas, son interlocutrice resta distante.

- Remerciez plutôt mon patron. Je me demande encore si je n’aurai pas préféré démissionner, que de m’occuper de vous.

- (Reptincel) Oh, euh…

- (Macronium) On s’en fout, de ce que vous pensez. Merci et aurevoir.

Rétorqua immédiatement la star, restée toute la journée auprès de son ami. Elle en avait entendu, des ordures sur lui. Tout cela la gava.

- Vous avez raison, il a déjà détruit la vie de mon mari. Mieux vaut que je garde mon salaire, si nous voulons survivre. Ah, et une dernière chose. Des explorateurs vous emmèneront au poste demain, éclair rouge. Vivement que vous soyez condamné à vie… !

Termina la médecin, avant de quitter les lieux. Son mari devait être explorateur, soit un très mauvais métier à exercer depuis deux semaines. Reptincel tenta de présenter ses excuses, mais elle claqua la porte avant qu’il ne termine sa phrase.

- (Macronium) Oublie, ça ne sert à rien de discuter avec des gens qui te reprochent quelque chose d’aussi stupide.

- (Reptincel) … Ce n’est pas ce que j’imaginais. Je voulais faire partie des piliers du domaine, pas tous les détruire au point de faire s’écrouler l’image de l’exploration aux yeux du monde.

- (Macronium) Reptincel, tu n’as fait qu’une chose : mettre en avant le ras-le-bol de la population vis-à-vis des explorateurs. Et puis… même pas, en fait, puisque tu n’as PAS tué Roitiflam !

Elle mouvementa sa tête de gauche à droite pour se ressaisir.

- (Macronium) Sérieux, je vais finir par y croire, à force de te voir encaisser ferme toutes ces insultes !

- (Lucario) Les amis !!

Exclama un Lucario en sueur, en défonçant presque la porte de la chambre.

- (Lucario) C’est terrible… ! *souffle*

- (Macronium) Du calme. Que se passe-t-il ?

- (Lucario) C’est l’équipe RS !! Elle… elle…

Il peinait à finir sa phrase, tremblotant comme une feuille en pensant au futur.

- (Lucario) Elle s’est dissoute !

Et finalement, il choqua les autres à son tour. Reptincel écarquilla les yeux.

- (Reptincel) Quoi… ? Comment c’est possible… ?

Il regarda sa seule main tout en se demandant si tout le carnage qu’il créait en était la cause. De son côté, Macronium fut plus pragmatique.

- (Macronium) … Et qui va sauver Carabaffe… ?

- (Lucario) Qui va sauver le monde, oui !? Les médias ne le savent pas encore, mais dès que l’information deviendra publique… ce sera le chaos ! L’équipe RS, ce ne sont pas seulement les meilleurs explorateurs du monde. Ils représentent notre société !

- (Reptincel) Alors ils ont réussi. La DDR a finalement gagné…

- (Macronium) Et QUI va sauver Carabaffe !?

Répéta-t-elle en serrant les dents.

- (Macronium) Quelle bande de lâches ! Abandonner quand l’adversité te fout enfin tes responsabilités sous le museau, c’est pitoyable !!

- (Reptincel) Ils ont souffert aussi, Macronium.

- (Macronium) Et alors… ? Si tu tiens tant à les défendre, alors réponds-moi : qui va sauver notre ami ?

- (Laporeille) Peut-être qu’on le peut.

Marmonna Laporeille, s’introduisant au pied de la porte que Lucario n’avait pas fermé. Elle aussi, était couverte de quelques bandages. Mais comme Sapereau, elle fut l’une de ceux qui s’en étaient le mieux sorti de l’excursion. Elle portait un bouquet de fleurs, qui l’aida à entrer pour le déposer sur la table basse de la chambre.

- (Reptincel) C’est… pour moi… ?

- (Laporeille) Pour ton rétablissement, surtout. J’ai lu dans un magazine que l’odeur des pétales de Joliflor aidaient à l’apaisement des cellules régénératives.

- (Reptincel) Ah… euh… qu’est-ce que ça veut dire ?

- (Laporeille) Aucune idée, mais ça sonnait bien.

- (Reptincel) Je vois… En tout cas merci beaucoup.

- (Laporeille) C’est le moins que je puisse faire, pour celui qui m’a sauvé la vie au Test RS.

- (Macronium) Laporeille, s’il te plaît, qu’est-ce que tu entends par ce que tu as dit !? Comment pourrait-on le sauver !?

- (Laporeille) Pharamp a l’intention d’aller s’attaquer à la DDR.

- (Reptincel) Tu as des nouvelles de Pharamp !?

Elle hocha la tête.

- (Lucario) Oula, ça devient sérieux…

Lucario ferma la porte, et tout le monde s’installa pour l’écouter.

- (Laporeille) J’ai pu quitter l’hôpital très vite, et ma sœur y tenait assez fermement. Elle qui avait profité de l’absence de l’équipe RS pour explorer Loliloville de fond en comble, on peut dire qu’elle a très vite capté le changement d’ambiance, lorsqu’on a été ramené en piteux états, il y a deux semaines. Et pour me protéger, elle m’a demandé de rester à la maison plutôt qu’ici.

- (Lucario) Elle a bien fait, quand on voit ce qui est arrivé à Sapereau…

- (Laporeille) Certes, même si j’aurai préféré vous soutenir que me cacher lâchement dans son appart, pendant qu’elle passait ses journées à explorer. Mais bref, cela nous mène à hier soir, lorsque je l’ai surpris au téléphone avec Pharamp.

- (Macronium) Quoi !? Qui est ta sœur, exactement ?

- (Laporeille) Lockpin, la gagnante du premier Test RS.

- (Lucario) Pour l’avoir déjà rencontré, elle est… physiquement très intimidante.

- (Reptincel) Elle était là, lorsque Bourg-Tranquille fut assiégé. Sans elle, nous aurions tous été tué.

- (Macronium) Hum, je vois.

- (Laporeille) Ils discutaient d’un assaut, un assaut qu’ils entreprendraient en Juillet. En fait, ils recherchent ardument la DDR depuis notre retour, c’est pour ça que Pharamp a disparu.

- (Reptincel) Est-ce qu’il est au courant, pour son équipe ?

- (Laporeille) Je ne sais pas, je ne pense pas qu’il ait la tête dedans en ce moment.

- (Reptincel) Bon sang… comment l’équipe RS peut prendre la décision de se dissoudre sans lui… ?

- (Macronium) Hé, restons concentrés ! Est-ce qu’ils les ont trouvés !?

- (Laporeille) Il semblerait. Ils ont fait une fixette sur une cabane, en pleine nature au centre du continent. Elle cache une trappe en acier et, selon eux, ce serait une marque de fabrique de l’organisation.

- (Reptincel) Une trappe au centre du continent… ?

- (Macronium) Attends, je ne saisis pas tout. Ils n’ont pas vérifié ce qu’elle cachait ?

- (Laporeille) Non, parce qu’ils n’étaient pas prêts.

- (Macronium) Et ils comptent l’être le mois prochain ? C’est une blague !?

- (Lucario) Ils ne veulent prendre aucun risque et c’est compréhensible, face à ces types.

- (Macronium) Carabaffe doit se faire torturer à l’heure actuelle ! Qui sait si il sera encore en vie d’ici à ce qu’ils se décident à aller le sauver, c’est n’importe quoi !!

- (Laporeille) Je suis d’accord, et c’est pour ça que je suis là.

Elle ferma les poings, baissant un regard pensif et répugné.

- (Laporeille) Ma sœur est invincible, voilà une phrase qui m’a traumatisée. J’ai toujours souffert de sa comparaison, mais si il y a bien une chose qui nous différencie… c’est notre attachement aux règles. Elle a un sang-froid qui la rend si antipathique, quand il le faut. Laisser potentiellement Carabaffe souffrir pendant un mois au lieu d’aller lui porter secours tout de suite ne la dérange pas, juste parce qu’on lui demande. Mais moi, je refuse de rester les bras croisés !

- (Macronium) Alors on y va ? On va sauver Carabaffe à la place de l’équipe RS ?

- (Lucario) A… attendez, vous êtes sérieuses !? On ne peut pas faire face à la DDR, pas sans Pharamp !

- (Laporeille) Qu’on soit d’accord, on ne cherche pas à les affronter. Tout ce qu’on veut, c’est sortir Carabaffe de là. On fuira dès qu’il sera avec nous.

- (Lucario) Et si on se retrouve encerclé !?

- (Macronium) On a bien réussi à leur tenir tête, la dernière fois.

- (Lucario) Parce qu’ils n’étaient pas au complet !

- (Reptincel) Vous ne l’étiez pas non plus.

Les regards se tournèrent vers le type feu qui, grâce à toute la force qu’il avait récupérée, se leva du lit le poing fermement serré.

- (Reptincel) Je viens avec vous.

- (Macronium) C’est vrai !? Super !!

- (Lucario) Non, Reptincel, c’est du délire ! Non seulement tu dois encore te reposer, non seulement tu n’as plus la capacité de te battre avec un bras en moins, mais par-dessus tout, ce serait mal venu de quitter l’hôpital en douce maintenant. Pas avec toutes les casseroles que t’as au cul, tu vas juste faire empirer ton cas !

- (Reptincel) Ça m’importe peu. Je préfère dédier le reste de ma liberté à vôtre victoire, plutôt que de vous regarder la main dans la poche.

- (Lucario) … Mais…

- (Reptincel) Lucario, ne t’en fais pas. Je n’agis plus par vengeance.

- (Lucario) … Je sais, Reptincel, je le sais parfaitement. C’est juste que… je m’inquiète pour toi. Pour vous tous, en fait. Le jour où tu m’as reproché d’être à l’ouest, dans ma bulle pendant que vous souffriez tous dans votre coin m’a marqué.

- (Reptincel) C’était insolent de ma part, je suis désolé.

- (Lucario) Tu avais raison. Je suis vraiment un ami pitoyable, et ce n’est pas ce que Massko aurait voulu. En tout cas, ce n’est pas ce que je me suis tué à lui montrer, à l’époque de la guilde.

Disait-il les yeux fermés. Tout le monde l’écoutait attentivement, Reptincel se montrait navré. Mais lorsqu’il rouvrit les yeux, Lucario se montra plus déterminé que jamais.

- (Lucario) Si vous y allez, alors je me joins à vous.

- (Laporeille) Lucario…

- (Macronium) Donc nous voilà à nouveau réunis, hein… ?

- (Reptincel) Ouais, c’est assez improbable. La Dream Team qui se reforme pour une mission. Une seule.

- (Macronium) La plus importante de toute.

- (Lucario) Et pour l’occasion, on accueille un nouveau membre.

Les regards se tournèrent vers Laporeille, qui se mit à rougir de gêne.

- (Reptincel) Bienvenue dans l’équipe, Laporeille !

- (Laporeille) Ah ah… ! Merci, mais pas la peine d’être aussi officiel, hein… !

Finalement, cette journée ne fut pas si catastrophique que ça. L’équipe RS s’était dissoute, mais la Dream Team se reforma une bonne fois pour toute. Et ses membres comptaient bien tout donner pour arriver à leurs fins.

Vingt-et-une heure, un médecin entra dans la chambre pour apporter à Reptincel son repas du soir. Hélas, il n’y avait plus personne.

Au même moment, une fenêtre reculée du premier étage du plus grand laboratoire de la ville explosa en miettes. Elle menait vers le placard à balais, et Lucario savait que cette pièce était la seule à ne pas être sous alarme. Alors le type feu ne se priva pas de la briser, et tout le monde entra dans la tour. Enfin tout le monde sauf Macronium, qui depuis leur séparation des tâches à l’hôpital avait regagné son propre building.

L’ingénieur scruta discrètement les alentours. Tout était affreusement sombre.

- (Lucario) Bien, nous devrions être seuls.

- (Laporeille) Vraiment ? Je sais que tu avais l’habitude de passer tes nuits ici.

- (Lucario) Les mesures anti-caniculaires empêchent les ingénieurs d’utiliser tout matériel électrique après vingt-heure, il faut bien que les locaux se refroidissent pendant la nuit.

- (Laporeille) Bien sûr…

- (Lucario) Allez, direction le dernier étage !

Ils sortirent du placard et, effectivement, tout était éteint. Cela donnait la sensation qu’ils n’avaient pas à être là, et ils risquaient gros à se faire choper. Cela ne leur empêcha pas de grimper les escaliers aussi vite qu’un sportif en plein entraînement, jusqu’à arriver au sommet du bâtiment qui recelait le laboratoire de Chapignon. Il était chef des lieux, depuis que Capidextre fut viré pour des raisons évidentes.

Une fois arrivé, impossible d’allumer les lumières au risque de se faire remarquer par toute la ville. Alors Reptincel les guida avec la flamme au bout de sa queue, comme à la belle époque. Lucario les fit entrer dans le local de son patron, approchant un drap qui recouvrait un engin arrondi d’au moins deux mètres de haut.

- (Lucario) On va avoir besoin de votre nouvelle invention, patron, hé hé hé… ! Que c’est excitant, de savoir que c’est le Pilier Atlas qui nous permettra de retrouver la base de la DDR !

- (Reptincel) Le quoi… ?

- (Lucario) Admire !

Exclama-t-il, en retirant d’un coup sec le drap. La forme arrondie se montra être un globe, un grand globe qui reproduisait à une échelle chirurgicale la réalité. Lorsqu’il l’alluma, tout se mit à briller d’un bleu étincelant. Ce fut un gigantesque hologramme, qui superposa le globe pour y afficher des tas de détails, représentés par de petites lumières qui bougeaient en temps réel. Des chiffres se mirent à léviter et tourner lentement autour de l’engin, alors que le Continent Est se marqua d’un bleu plus foncé, lorsque l’ingénieur appuya dessus.

- (Lucario) Impressionnant, n’est-ce pas ?

- (Laporeille) C’est… plutôt joli, je suppose ? À quoi servent toutes ces lumières ?

- (Lucario) Vue satellite de notre monde. Elle détecte en temps réel les sources d’énergies.

- (Laporeille) Attends, tu veux dire que ce que le satellite détecte VOUS appartient !? C’est incroyable !

- (Lucario) Ouais, enfin ces infos appartiennent à tout le labo, vu qu’il a été possible de l’envoyer en orbite grâce à l’entreprise.

- (Reptincel) Un satellite… ?

Les regards se tournèrent d’un air perplexe vers le type feu.

- (Lucario) Hum… il a dû louper l’info, normal quand on a la tête plongée dans les quartiers pauvres.

- (Laporeille) Ça va faire cinq mois, que la première machine a été envoyé dans l’espace. Ils appellent ça un satellite, c’est un truc de scientifique pour faire des trucs de scientifiques.

- (Reptincel) Tu veux dire espionner le monde entier ? C’est ça, l’avenir de la technologie ?

Il imposa le silence. Lucario divagua plusieurs fois son regard entre lui et la machine.

- (Lucario) Euh… tu sais, Chapignon n’a pas l’intention de donner cette merveille aux autorités.

- (Reptincel) Ça n’a rien à voir. J’ai appris à la guilde qu’il était futile d’essayer de tout contrôler. Ce genre d’invention ne peut pas bien tourner, peu importe qui la détient.

- (Lucario) On ne retrouva pas Carabaffe sans elle, alors pour le moment, la question ne se pose même pas ! Bon…

Avec ses doigts, il zooma sur le centre du Continent. En rentrant une commande, il accentua les sources d’énergies pour détecter les plus enfouies, et fouilla des dizaines de kilomètres en quelques coups d’œil. Alors rapidement, il en trouva une plus suspecte que les autres.

- (Lucario) Ici. C’est beaucoup trop concentré pour que ce soit naturel.

- (Reptincel) … Ce n’est pas loin de la prison, celle pour enfants soldats, qui a été détruite il y a des années. Ils sont culotés.

- (Laporeille) Justement, c’est plutôt malin je trouve. Cette base doit exister depuis longtemps, et en partant du principe que les alentours de la prison ont été fouillé de fond en comble après sa destruction par les explorateurs, la DDR doit se dire que c’est une zone sécurisée.

- (Reptincel) La trappe est cachée dans une cabane, c’est ridicule de penser que les explorateurs n’ont même pas été foutu de regarder à l’intérieur, à l’époque.

- (Laporeille) Est-ce que ça l’est tant que ça ? L’hypocrisie régnait déjà à l’époque, tu sais ?

- (Reptincel) … C’est vrai que la plupart ne devaient être sur l’affaire que pour améliorer leur image. *soupir* Sérieux…

- (Laporeille) C’est pour ça qu’on se bat, Reptincel. C’est pour ça que je n’avais jamais rejoint d’équipe avant vous, d’ailleurs…

- (Lucario) Ok, j’ai noté les coordonnées ! Reptincel, éclaire-moi ce bazar, je dois récupérer nos moyens de transport.

Ordonna-t-il, en approchant ses compartiments. Le type feu s’exécuta, pendant que la lapine entendit son téléphone sonner.

- (Laporeille) Allo ?

- (Macronium) Vous en êtes où, bon sang !? Lucario ne me répond pas !

- (Laporeille) Lucario, ton téléphone !

- (Lucario) Éteint depuis le début de la mission.

Clama-t-il, la tête plongée dans une caisse d’engins.

- (Lucario) C’est l’entreprise qui me l’a donné, il pourrait me localiser si jamais j’étais amené à… je ne sais pas, m’introduire illégalement dans le labo ?

- (Laporeille) Bref… tout va bien, Macronium, ne t’en fais pas. On pense avoir trouvé la base de la DDR, alors on arrive bientôt.

- (Macronium) Ok, super, je n’en doutais pas une seconde. Allumez les infos tout de suite !

Exclama-t-elle, avant de raccrocher aussitôt.

- (Laporeille) Quoi… ? Euh, Lucario, y a une télé dans le coin ?

- (Lucario) La radio derrière toi fera l’affaire. Elle est déjà sur la fréquence de Quoti’Ville.

L’exploratrice l’alluma et augmenta le son, suffisamment pour que tout le monde puisse entendre la fin du discours :

« …lâcheté sans faille ! Entre l’équipe RS qui s’avoue vaincue, et l’éclair rouge qui devient fugitif alors qu’une peine que le monde entier attend qu’il subisse devait lui tomber dessus dès demain, la population de Loliloville se demande si ses protecteurs ne sont pas que des clowns dénués de courage et de respect ! En attente de notre reporter de guerre, Chaglam, pour le fin mot de cette histoire ! »

Finalement, Laporeille éteignit l’engin aussi rapidement qu’elle l’avait allumé.

- (Laporeille) Pfff… bande de bouffons ! Ne les écoute pas, Reptincel, ils…

- (Reptincel) C’est bon, laisse. Si ça peut encourager la DDR à se distraire ce soir, ça nous arrange. Tout ça doit bien les amuser.

- (Lucario) Ok, j’ai tout ce qu’il nous faut ! Venez par-là !

Il regroupa tout le monde au centre de la pièce, juste devant le Pilier Atlas qui éclaira les artéfacts que tenait l’ingénieur. Des petits objets ronds, métalliques et avec un bouton rouge en son centre. Immédiatement, cela marqua le type feu.

- (Reptincel) Ce sont… des portails de téléportation !?

- (Lucario) Exactement ! Des copies de ceux que Noctunoir a utilisé devant nous, des copies de celui qu’il m’a laissé prendre avec moi, en pensant que parce qu’IL était incapable de le réparer, alors l’objet devait être inutilisable à jamais. Ce fut sa plus grosse erreur : sous-estimer les cerveaux de notre monde ! J’ai réussi à en reconstruire grâce au modèle original, et ces deux-là sont le résultat d’un long, très long travail acharné !

- (Reptincel) Félicitation, Lucario, c’est très impressionnant !

- (Lucario) Merci, ah ah ! Le problème, c’est qu’il faut régler la destination avant l’assemblage. En gros, on ne peut plus rien modifier.

- (Laporeille) Et où nous mèneront-ils ?

- (Lucario) Les deux mènent chez Macronium et les deux ont, comme pour Noctunoir, une durée unique d’une minute d’usage. Le premier…

Commença-t-il, en appuyant sur le bouton avant de le balancer telle une pièce de monnaie dans une fontaine. Dès qu’il toucha le sol, l’artéfact ouvrit un grand portail bleu qui dégagea une atmosphère mouvementée.

- (Lucario) C’est pour maintenant ! Allez, en route !

Exclama-t-il, en emportant avec lui la même arme qu’il avait utilisé lors de la Guerre des Rouages du Temps, un canon métallique qu’il avait nettement amélioré depuis l’époque. Reptincel et Laporeille s’échangèrent un regard rassuré, avant de suivre leur ami de l’autre côté du portail.

Quand ils rouvrirent les yeux, ils se trouvaient dans un sous-sol gigantesque.

- (Macronium) Reflexe !

Exclama la star, face à Reptincel et qui lui balança une sacoche qu’il récupéra après se l’être mangée en pleine figure. Ils étaient bien arrivés chez elle, ou du moins dans son garage personnel, là où une voiture était surchargée de matériels pour la mission. Pendant que Lucario y déposait son arme et que Laporeille admira les lieux d’un air bouche bée, le type feu découvrit le contenu du sac.

- (Reptincel) Des vêtements ?

Effectivement, il était encore en chemise d’hôpital, enfin avec son foulard en or égratigné tout de même.

- (Macronium) Je sais que tu aimes bien les vêtements chauds, et vu que tu ne ressens pas la canicule, je me disais qu’ajouter un peu d’épaisseur à ce corps bien endommagé t’aiderait plus ou moins. La cape, c’est juste pour la frime.

- (Reptincel) … Merci beaucoup, Macronium. Je vais enfiler ça tout de suite.

- (Lucario) Dépêche ! On part dans cinq minutes !

Il fonça se changer, enfilant pour la première fois depuis longtemps autre chose qu’un jean serré, une chemise et des bottes de travailleur. Lorsqu’il revint, sa posture prouva son aisance à porter ces accoutrements certes plus lourds, mais nettement plus agréables. Basquettes noires et rouges, chaussettes noires, jogging gris foncé, pull rouge et veste ouverte noir, ainsi qu’une cape rouge faisant également office d’écharpe et cachant son foulard en or.

- (Macronium) Alors ? Comment te sens-tu ?

D’un brusque mouvement de bras, il dégagea sa cape à droite pour à la fois faciliter le mouvement de son membre, et à la fois cacher le fait qu’il n’en avait plus qu’un. Son expression : plus déterminée que jamais.

- (Reptincel) Je suis prêt. Et vous, Dream Team ?

Tous les trois dans la voiture à l’attendre pour partir, Macronium, Lucario et Laporeille échangèrent un regard assuré, avant de lui affirmer une bonne fois pour toute.

- Prêts !!

Et la deuxième partie de la mission commença maintenant.

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