Journal d'un dresseur d'Unys

- Ici William Koll, en direct (plus ou moins) du centre pokémon d’Arabelle ! Je me trouve aujourd’hui en compagnie d’un nouveau dresseur tout à fait prometteur : William Koll ! Sa carte de dresseur toute neuve en poche, il nous vient directement du petit bourg de Renouet ! Monsieur Will, j’aurais une petite question à vous poser, s’il vous plaît !

- Mais bien sûr, quelle est-elle ?

- Qu’est-ce que ça fait d’enfin marcher en tant que dresseur officiel et totalement libre ?

- Oh, mais la réponse est toute simple, vous savez. ÇA FAIT UN DE CES PUTAINS DE BIEN !

Bon plus sérieusement. La route entre Renouet et Arabelle a été vachement longue (1-2 heures de marches environ), mais je regrette pas de l’avoir faite. Keteleeria nous a accompagné tout du long, par contre. C’était pas exactement l’idée que je me faisais d’une première journée passée en autonomie, mais ça fera l’affaire pour le moment.

En parlant de la prof, sa démonstration a été à la hauteur de mes craintes. Ça me fait encore mal au cœur rien que de repenser à ce pauvre ponchiot, surtout qu’il a souffert juste pour une simple démonstration en plus. Mais bon, pour être honnête je me vois mal lutter contre ce que le monde entier a l’air de voir comme quelque chose de totalement normal. Par contre ça m’empêchera pas d’avoir une conduite exemplaire pendant mon voyage. C’est frustrant, mais c’est le moins que je puisse faire.

Sinon, pendant que j’y pense encore : Bianca est venue finalement. Et fait franchement épatant, elle a même réussi à arriver avant Tcheren. Pour vous donner une idée d’à quel point c’est étonnant, dites vous que là où Tcheren a toujours eu au moins 10 minutes d’avance sur chacun de ses rendez-vous, sans la moindre exception, Bianca avait plutôt l’habitude d’en avoir 20 de retard. Et d’après ce que le binoclard m’a dit, elle avait l’air d’être dans une conversation plutôt sérieuse avec la prof avant qu’il ne les interrompe.

Si je devais suivre mon intuition, je dirais qu’elle a passé le reste de la nuit dernière chez la prof. Enfin, tout ça c’est beaucoup trop privé pour que ça puisse me regarder. Elle a fait son choix, donc mon boulot d’ami maintenant, c’est de la soutenir et de l’empêcher de se mettre dans trop de problèmes à la fois. La connaissant, ça va être plus facile à dire qu’à faire. Par contre, j’espère qu’elle va vraiment bien, et pas qu’elle se contente juste de jouer la comédie.

Maintenant que j’y pense, j’ai toujours eu du mal à savoir ce qu’elle pensait vraiment. Contrairement à Tcheren, elle a jamais eu de vrai coup de colère, ni de tristesse, ni de vrai instant de doute. Du jour où je l’ai rencontré jusqu’à aujourd’hui, elle a toujours été ce gros rayon de soleil perpétuel. J’aimerais bien lui dire que ça sert à rien de tout intérioriser, qu’elle peut compter sur Tcheren et moi pour l’aider, surtout vu tout ce qui nous attend mais… je sais franchement pas si ça changerait quelque-chose. Plus qu’à espérer que je me trompe, et qu’elle est vraiment honnête dans son bonheur.

Sinon, on a eu droit à un autre défi de sa part sur la route. En gros, « celui qui capture le plus de pokémon gagne ». Ça a beau avoir beaucoup intéressé Tcheren, je pense que je vais passer mon tour pour cette fois. Bon, ils me considèrent quand même comme un participant, c’est juste que je vais rien faire pour remporter leur petit concours.

En parlant de ça, j’ai une autre nouvelle à annoncer : j’ai recueilli un ponchiot pendant ma pause déjeuner. Je sais, je sonne comme un gros hypocrite maintenant, mais laissez-moi m’expliquer : quand je l’ai trouvé, il était très affaibli, blessé et affamé. Je peux remercier Coquille pour avoir entendu ses gémissements et m’avoir amené à lui. Mais donc, comme vous pouvez vous en douter maintenant, je l’ai uniquement capturé pour pouvoir le soigner au centre pokémon (même si apparemment, les soins gratuits ne comptent que pour les pokémons capturés par des dresseurs, pas des pokémons sauvages qu’on ramène comme ça. Tant pis). Une fois remis sur pattes, il sera libre de retourner gambader dans les hautes herbes. Selon l’infirmière, à condition que je le laisse se reposer et que je le nourrisse correctement, je devrais même pouvoir le relâcher dès demain matin ! N’empêche, je suis content que mon premier lancer ait été pour sauver une petite bête.

Mais donc, me voila enfin à Arabelle. Je crois que la dernière fois que je suis venu ici, je devais avoir dans les 9 ans. C’est marrant, mais j’ai pas l’impression que l’endroit ait tant changé que ça depuis. Toujours les mêmes maisons au style vieillot, les mêmes gens (même si plus vieux, forcément) et la même tranquilité.

Oh, pendant que j’y suis ! Quand Keteleeria nous a fait visiter le centre, j’ai appris que non seulement on peut y soigner et y faire garder ses pokémons, mais qu’en plus on peut y acheter pas mal d’objets utiles pendant et en dehors des combats. Ils proposent aussi des dortoirs payants pour ceux qui n’ont vraiment pas d’autre pas d’autre choix ! Mon petit doigt me dit que ça va souvent être mon cas, d’ailleurs. Seul bémol, c’est situé en sous sol, donc je peux oublier les panoramas de nuit. Heh, au moins chaque chambre est séparée des autres, les draps sont changés tous les jours et c’est franchement pas cher.

Je retire ce que j’ai dit sur la tranquillité de la ville. Les gens ont l’air de se rassembler dehors, et ça devient difficile de me concentrer dans tout ce brouhaha. Je vais en profiter pour aller voir ce qu’il se passe tiens. Le ponchiot reste au centre pokémon par contre.