Une courte immortalité

Chapitre 1

Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/12/2011 05:24

Kamelot – Abandoned : http://www.youtube.com/watch?v=F88G4itQyds

 

Le soleil se trouvait haut dans le ciel et tapait fort sur le sol. La température ne cessait de monter, aussi valait-il mieux de se mettre à l'ombre de manière à éviter une insolation. La chaleur en était presque étouffante, on pouvait presque s'asphyxier si on n'y prenait pas garde : en effet, la poussière qui volait pouvait aisément s'infiltrer dans les voies respiratoires.

Depuis trois mois qu'elle vivait ici, sur cette île déserte, Angelica s'y était habituée. Chaque journée était rythmée : elle essayait d'accomplir toutes ses tâches quotidiennes le matin afin de ne pas avoir à s'exposer au soleil l'après-midi. Elle avait établi un petit campement au milieu de la forêt, près d'un petit cours d'eau où elle pouvait fort heureusement s'approvisionner.

Sa mère, lorsqu'elle était petite, lui avait appris toutes les fonctions médicales ou bien nutritives des plantes, étant donné qu'elles étaient en quelque sorte guérisseuses dans la famille. Cette connaissance des plantes se transmettait de mère en fille, quand bien même Angelica n'en avait pas et n'en aurait sûrement jamais, même si elle serait jeune encore longtemps.

Chaque matin, la jeune femme de trente ans sortait chasser. Cette petite île regorgeait de petits animaux sauvages qui étaient délicieux une fois dépecés et cuits sur la plage. Elle évitait d'allumer un feu au sein de la forêt, seul endroit où elle pouvait survivre. Les feux de camp se faisaient sur la plage. Elle en allumait constamment un afin d'attirer l'attention des bateaux qui passaient par là.

Or, depuis ces trois mois où elle avait été abandonnée là, les seuls navires qui étaient passés dans son champ de vision n'avaient pas daigné tourner la tête vers l'île, la laissant à chaque fois livrée à elle-même. Sur un arbre, Angelica gravait un nouveau trait chaque jour afin de garder une certaine notion du temps. Elle était arrivée un jeudi, aussi marquait-elle chaque jeudi d'un trait plus long, lui permettant de compter les semaines.

C'en était déprimant. Sa vie n'avait plus rien d'intéressant. Pourquoi devait-elle se battre pour sa survie alors qu'elle avait tant d'années en réserve ? Elle avait d'abord cru qu'elle n'avait pas besoin de manger ni de dormir, ou encore même de boire. Cependant, la faim l'avait tiraillée, le sommeil s'était imposé et elle avait dû se soumettre à ses besoins naturels qui ne la quittaient pas malgré cette pseudo-immortalité.

Angelica ne voulait même pas de ces années. Elle aurait dû mourir, ce jour-là, trois mois plus tôt. Pourtant, cela n'avait pas été le cas. Elle aurait dû mourir pour son père et cela avait été l'inverse. La vie était cruelle. À présent, elle vivait sur cette île, sans parvenir à en sortir. Elle aimerait retrouver le bateau de son père, le Queen Anne's Revenge, et tuer l'homme à la jambe de bois qui lui avait en partie volé son père. L'autre responsable étant ce misérable moineau.

Depuis qu'elle vivait là, la jeune femme avait évidemment eu le temps de réfléchir. Elle s'était rendue compte à quel point son père s'était joué d'elle, mais elle n'arrivait pas à le détester. Il était sa seule famille restante, après tout, à l'époque. Dès lors, elle n'avait plus eu personne. Elle n'avait parlé avec personne depuis trois mois et se parlait en espagnol afin de ne pas devenir folle. Elle refusait de parler anglais, la langue qu'il lui avait apprise.

Angelica avait pris conscience du fait que son père avait été prêt à la sacrifier à plusieurs reprises, pour son propre bien, comme, par exemple, lorsqu'il avait fallu sauter de la falaise. Jack avait refusé et elle était devenu le moyen de pression sans qu'on lui en demandât son accord. Il avait finalement sauté, et durant tout ce temps elle avait cru que son père bluffait. Néanmoins, avec le recul, elle se rendait aisément compte que ce n'était pas le cas. Il l'aurait vraiment tuée si le pistolet avait contenu une balle.

Lorsqu'elle avait retrouvé son père, Edward Teach, ce dernier avait déjà oublié sa mère, Natalia Arcandiaz, depuis longtemps. Celle-ci lui avait dit qu'elle était enceinte avant qu'il partît, or il n'avait jamais cherché à la retrouver afin de rencontrer sa fille. Sa mère lui avait parlé de son père, qu'il était ce fameux Barbe Noire, la terreur des pirates, que tous craignaient. Elle s'était sentie fière d'avoir un parent aussi puissant et avait souhaité ne pas lui faire honte.

Après la mort de sa mère, Angelica avait cru qu'il viendrait la chercher. Pourtant, il n'était jamais venu. Déçue, elle s'était résignée à devenir une religieuse et à ne jamais quitter le couvent, et encore moins l'Espagne, pays de ses origines où elle avait toujours vécu. Encore naïve, elle ne connaissait pas le monde extérieur. Mais il lui avait tout appris.

Il lui avait été difficile de convaincre Barbe Noire de sa paternité après de longues années de recherche, toutefois il avait fini par l'accepter. N'avait-il vu en elle qu'un objet depuis le départ ? Elle n'était pas faible, pour sûr, or il ne faisait confiance à absolument personne. Cela ne l'avait vraisemblablement pas empêchée de devenir son second ainsi que son porte-parole parmi son équipage.

Ce jour-là, à la Fontaine de Jouvence, il lui avait égoïstement demandé de sacrifier sa vie pour la sienne, ce qu'elle aurait fait volontiers si Jack ne les avait pas trompés. Elle avait été prête à donner ses années pour son père, le seul être en qui elle avait réellement confiance. Apprendre que leurs calices avaient été échangés l'avait horrifiée. Comment avait-il osé la tromper une fois de plus ?

Angelica l'avait rencontré alors qu'il n'était qu'un pirate peu connu. Elle avait dix-sept ans, et lui vingt-trois. Cela faisait exactement treize ans que leurs routes s'étaient croisées. Jeune homme encore insouciant, il avait fait halte en Espagne après s'être fait rejeté de son équipage dont il ne supportait pas l'autorité. Enfin, c'était ce qu'il disait. À l'époque, il cherchait des matelots ainsi qu'un bateau, ce qui ne s'était pas avéré être une tâche facile.

Sortie faire des commissions, elle l'avait croisé alors qu'il errait dans les rues de la petite ville. En véritable gentleman, il lui avait demandé quelques informations afin qu'il pût se situer, puis elle avait fini par lui faire la visite du quartier. Les deux jeunes gens s'étaient bien entendues : au couvent, il était presque interdit de sympathiser avec les autres sœurs qui n'étaient pas toutes commodes. Dieu était censé être le seul ami.

Rencontrer ce jeune homme l'avait petit à petit changée : ils s'étaient revus fréquemment. Elle lui enseignait la religion qu'il écoutait d'une oreille distraite ainsi que tout ce qu'elle connaissait des plantes, et lui lui apprenait à se battre, à parler anglais et lui racontait la vie sur l'océan qui commença à la fasciner. Elle qui s'était résignée à vivre recluse dans un couvent commença à douter : pourquoi ne voguerait-elle pas sur les eaux avec Jack, à la recherche de son père ?

Leur relation dura environ deux mois. Angelica, encore naïve et innocente, devint persuadée qu'elle était tombée amoureuse de lui, ce qui l'effraya au début : une religieuse n'était pas censée éprouver de tels sentiments. Toutefois, cette vie-là ne l'intéressait plus, elle préférait vivre libre en compagnie de Jack, en tant que pirate.

Elle s'imaginait déjà sa vie : elle voyagerait dans le monde entier, rencontrerait des gens diverses et variées, puis, un jour, retrouverait son père qui l'accueillerait les bras ouverts. C'était devenu son rêve. Elle remerciait le ciel d'avoir mis Jack sur son chemin, afin qu'elle découvrît sa véritable destinée, qui n'était pas de prier du matin au soir et de vivre dans la chasteté.

Un jour, pourtant, Jack disparut sans laisser de traces, juste après avoir volé son innocence. Angelica avait cru que c'était la preuve qu'ils resteraient ensemble et qu'ils deviendraient tous deux des pirates. Quelle idiote. Elle s'était complètement fait avoir. Combien de femmes avaient succombé à son charme, mis à part elle ? Sans doute beaucoup trop. Elle s'en voulait d'éprouver des sentiments pour cet être sans cœur qui l'avait abandonnée et s'était enfui.

La mère supérieure entendit par une autre sœur qu'Angelica fréquentait un jeune homme depuis apparemment quelques temps. Cela la mit hors d'elle : comment osait-elle renier ses engagements faits à Dieu ? Lorsqu'elle se rendit compte que la jeune adolescente avait déjà perdu sa virginité, celle-ci fut expulsée du couvent. En peu de temps, elle s'était retrouvée sans endroit où se rendre. La rumeur se propagea bien trop vite et elle fut regardée d'un mauvais œil par tous les habitants du village.

Il ne lui resta qu'une solution : après avoir coupé ses cheveux et enfilé des habits d'homme, elle s'engagea dans un bateau de pirate, prête à retrouver son père et faire payer cet homme qui l'avait trahie. Avait-il fait semblant durant ces deux mois ? N'avait-elle été qu'un amusement, une occupation, jusqu'à ce qu'il trouvât un bateau pour repartir ? Elle avait été bien stupide de croire qu'il était honnête. Elle se fit une promesse : dorénavant, elle ne croirait plus aucun homme.

Au bout de six ans, alors qu'elle était persuadée qu'elle ne retrouverait jamais son père, ce dernier attaqua le vaisseau dans lequel elle se trouvait. Alors que les deux bateaux s'étaient retrouvés assez proches pour qu'ils pussent sauter de l'un à l'autre, Angelica en avait profité pour se rendre sur le Queen Anne's Revenge afin de le retrouver. Ce fut ainsi qu'elle rencontra son père, Edward Teach.

Son existence resta tout de même plutôt discrète, on entendit très peu parler de la fille de Barbe Noire. Il lui fallut encore sept années de plus pour rencontrer à nouveau Jack, dont le premier réflexe lorsqu'il la vit fut de l'embrasser. Même encore maintenant elle ne comprenait pas pourquoi. Sans doute pour s'assurer qu'il s'agissait bien de cette fille-là et pas d'une autre.

Jusqu'à la Fontaine de Jouvence, elle le manipula. Elle lui fit de fausses promesses, comme celle de lui rendre le Black Pearl. Lorsqu'ils racontaient qu'ils profiteraient tous les deux de cette Fontaine, elle avait parfois l'impression d'être retournée à cette époque où ils s'imaginaient une vie de pirate tous les deux sur un grand vaisseau. Elle n'avait vraiment pas voulu faire rejaillir ses sentiments. C'était juste plus fort qu'elle.

Durant ces deux semaines ensemble, elle n'avait pas pu s'empêcher de tomber à nouveau amoureuse de lui. Elle avait véritablement tenté de s'en empêcher, or elle n'y était pas parvenue. Malgré sa trahison, Angelica ne réussissait pas à le détester. Même au moment où il avait guidé l'homme à la jambe de bois, celui qui tuerait son père, jusqu'à la Fontaine, ses sentiments ne s'étaient pas évanouis.

Cela ne signifiait pas qu'elle ne le haïssait pas. Au contraire, elle le détestait de toute son âme. Mais elle l'aimait quand même. Elle savait pertinemment que ce n'était et ne serait jamais réciproque, quand bien même il avait eu quelques gestes attentionnés pour elle, comme lorsqu'il lui avait sauvé la vie en échangeant les calices. Après, il avait assurément agi par intérêt personnel : c'était beaucoup trop dangereux pour lui de laisser Barbe Noire vivre, en plus avec autant d'années supplémentaires.

Si Jack l'aimait, il ne l'aurait pas abandonnée ici. Elle lui avait avoué ses sentiments, en espérant que cela le retînt, or il n'en avait rien été. Il avait dit qu'il l'aimait aussi, or c'était totalement faux, elle le savait pertinemment. Il avait à tous les coups voulu dire qu'il s'aimait aussi. Elle regrettait d'avoir manqué son tir, il aurait été mieux mort. Au moins, elle aurait eu la conscience tranquille. Il ne lui aurait plus fait de mal.

Angelica ne comptait tout de même pas rester ici à croupir. Elle entendait bien sortir une fois de plus de ce pétrin et prendre sa revanche pour de bon. En arrivant ici, elle portait une longue robe avec plusieurs couches. Elle avait ainsi pu récupérer du tissu et se confectionner du mieux qu'elle pût des vêtements plus courts et mieux adaptés à cet environnement. Elle avait frotté des pierres entre elles afin de les rendre plus coupantes et s'était fabriqué des sortes de lances.

Après la chasse, Angelica alla boire dans le petit cours d'eau puis décida de faire une patrouille sur la plage et de raviver le feu : la fumée attirerait sans doute des bateaux passant par là. Depuis trois mois qu'elle était coincée ici, elle avait cherché des moyens de se rendre plus visible. Elle était prête à tout pour sortir de là et se venger de Jack qui l'avait fait souffrir une fois de trop.

En arrivant sur la plage avec des feuilles et du bois dans les bras, la jeune femme scruta l'horizon, pour apercevoir, avec joie et soulagement, un navire. Il paraissait assez grand, on l'apercevrait certainement. Elle jeta les feuilles sur le feu afin de produire de la fumée noire qui attirerait à coup sûr leur attention. Elle allait enfin pouvoir sortir de là. Tant qu'elle pouvait rejoindre la terre habitée, l'avenir s'ouvrait devant elle.

Après de longues minutes, elle se rendit compte que le bateau se dirigeait vers l'île. Son bonheur fut immense, en plus il ne s'agissait pas d'un navire de pirates, en conséquence ils seraient bien plus courtois et ne se jetteraient pas sur elle. La chance lui souriait enfin. Son calvaire serait bientôt achevé. Lorsqu'il fut assez proche, Angelica put lire le nom espagnol du bateau : La Espuma del mar.

 

Après qu'ils avaient détruit la Fontaine de Jouvence, les Espagnols s'étaient sentis soulagés : aucun être humain ne tenterait de rivaliser avec Dieu dorénavant. Ce peuple pieux tentait de supprimer l'orgueil humain du mieux qu'il pouvait, ou du moins était-ce ce que les apparences laissaient croire. Un mois après être rentré dans leur pays, la famille royale avait cru pouvoir oublier cette histoire.

Or, la garde royale, qui venait d'arrêter un pirate dans la ville, l'emmena devant l'un des capitaines qui avait mené cette expédition jusqu'à la Fontaine de Jouvence ; en effet, celui-ci possédait une information qui les effraya : malgré la destruction de cet objet maudit, une personne avait pu profiter des dernières gouttes afin de voler les années de Barbe Noire et les utiliser à son profit. Cette personne n'était autre que la fille de Barbe Noire lui-même.

Cette nouvelle les révolta : cette femme méritait d'être excommuniée et même abattue. Ils ne pouvaient certainement pas laisser un serviteur de Satan en liberté, ce serait contre leur devoir donné par Dieu lui-même. Le pirate fut pendu avec les autres après qu'ils avaient récupéré toutes les informations qu'il possédait : ce serait une femme brune, elle avait vraisemblablement été abandonnée sur une île déserte.

Sans perdre de temps, des expéditions furent organisées et envoyées sur toutes les mers : il fallait retrouver cette impie et l'abattre au plus vite, avant qu'elle ne perdît la raison et se mît à semer le trouble avec ces années en trop. Elle avait sûrement dû récupérer le caractère maléfique de son père, d'autant plus qu'elle était sa fille, ce qui la rendait encore plus dangereuse. Plus vite elle serait descendue, plus vite ils pourraient retourner à leurs occupations.

Chaque bateau contenait un commandant, un second, un prêtre ainsi qu'une vingtaine de matelots. Une dizaine fut envoyée avec l'obligation de rentrer au bout de deux mois afin d'établir un rapport. La Espuma del mar reçut aussi cette mission et se mit à chercher du côté de la mer des Caraïbes. Au bout de cinq semaines sans résultat, ils étaient sur le point de faire demi-tour de manière à être de retour à temps, lorsque de la fumée provenant d'une île déserte attira leur attention ; avec une longue-vue, l'un des matelots aperçut une jeune femme correspondant à la description.

Une chaloupe fut envoyée avec deux matelots, le prêtre pour la purification des lieux et du corps ainsi que le commandant jusqu'à l'île déserte afin de vérifier l'identité de cette femme. Sa peau était bien bronzée, plus que celle des Espagnols, signe qu'elle vivait ici depuis déjà un certain moment. Trois mois, sans doute, ce qui correspondait avec ce qu'on leur avait raconté.

Le commandant Armando Jamirez savourait d'avance cette expédition qui lui permettrait de monter en grade s'il parvenait à abattre l'immortelle. Il ne faisait plus tout jeune, la soixantaine l'avait emprisonné, or il entendait bien se battre contre l'âge jusqu'au bout et servir son roi avec sa vie. Dieu le remercierait pour tous ses efforts accomplis tout au long de sa vie.

La jeune femme paraissait les attendre sur la plage en leur faisant des signes. Elle était bien inconsciente, savait-elle seulement qu'elle allait sans doute mourir ? Le prêtre avait dit qu'il fallait l'achever sur le bateau, aussi comptaient-ils l'assommer puis ensuite l'emmener. Ils ne savaient pas si ses années supplémentaires lui avaient donné plus de force, aussi quelques hommes pour la maîtriser n'étaient pas de trop.

Néanmoins, lorsqu'il aperçut son visage, Armando se figea. Cette femme. Comment était-ce possible ? Était-elle... ? La fille de Barbe Noire serait donc aussi la fille de cette personne ? À quel point le monde était-il petit ? Il n'avait jamais pensé croiser le chemin de cette personne. Elle lui ressemblait tant...

« ¿ Natalia ? »

Angelica, interpellée, fixa le vieil homme qui semblait être le chef et se tenait devant elle. Comment l'avait-il appelé ? Elle ne parvint pas à bouger durant quelques instants, ni à répondre, trop surprise. Qui était cet homme ? Comment connaissait-il ce nom ? Se pouvait-il qu'il...

« ¿ Usted conocía a mi madre ?

- Êtes-vous la fille de Barbe Noire ? »

Cette question alors qu'elle en posait déjà une en espagnol l'interpella : qui étaient ces gens ? S'ils étaient au courant pour l'identité de son père, alors ils ne lui voulaient aucun bien. Les Espagnols eux-mêmes avaient détruit la Fontaine de Jouvence afin que nul ne s'en servît. Quelqu'un leur aurait-il rapporté ce qui s'était déroulé à ce moment-là ? Qu'une personne, elle en l'occurrence, avait bu l'eau de la Fontaine ?

Cette situation ne lui disait rien qui vaille. Son instinct lui cria de s'enfuir, et ce fut ce qu'elle fit. Si elle parvenait à atteindre la forêt, elle pourrait s'y cacher, étant donné qu'elle la connaissait comme sa poche depuis maintenant trois mois qu'elle y vivait. Son cœur se mit à battre à toute allure sous l'effet de l'adrénaline. Elle ne pouvait pas être arrêtée maintenant, elle devait encore se venger.

Cependant, Angelica sentit qu'on lui attrapa l'un de ses bras. Elle ne pouvait pas se laisser capturer, ils la tueraient et elle pourrait jamais lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle ne voulait pas mourir. Elle ne voulait plus mourir. Un coup lui fut asséné au niveau de la nuque, et puis ce fut le noir total.

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