Persona : La Malédiction des Reflets
Je commençais à peine à reprendre conscience lorsque je compris que c’était le vide total autour, et que tout était noir autour de moi. Moi ? Mais qui suis-je ? Suis-je vraiment quelqu'un ? Je l’ignore. Et si je suis quelqu'un, suis-je vivant ? Suis-je mort ? Ou sinon, suis-je un fantôme, cette image d’être vivant qui erre à tout jamais ?
Je ne saurais le dire.
Quoi qu'il en soit, j’essayais tant bien que mal de regrouper mon esprit que je laissais voguer autour de moi, ce moi inconnu que pour une raison que je ne saurais décrire, ne souhaitais pas le retrouver.
Je ne me détestais pas, je ne m’aimais pas trop non plus, mais c’est comme si j’avais le vague sentiment d’être étranger à moi-même, sensation très désagréable. En effet, je me sentais vide et brisé à l’intérieur, comme un vase de porcelaine que l'on jette sur le sol et qui éclate en mille morceaux.
Cependant, quand je pensais à l'idée de la mort, c'est comme si une partie de moi prenait peur, une partie de moi qui voulait vivre. J'étais comme quelqu'un en train de se noyer, me débattant contre l'élément aquatique pour retrouver une étincelle de vie restante.
Cette situation inexplicable me faisais penser au monologue du Hamlet de Shakespeare, puisque comme lui, j’étais en train de me demander si vivre (être) ou mourir (ne pas être) était la question.
Une lueur bleue au loin me fit reprendre conscience de ce qu'il y avait autour de moi, ou plus précisément de ce qu'il n’y avait pas autour de moi, l'horizon étant comme un néant obscure qui semblait vouloir avaler mon être.
Sans que je ne m'en rende compte, la lueur bleue se rapprochait, dévoilant un papillon lumineux qui passant à côté de moi. Pendant un instant, un instant seulement, j’ai cru que cette petite bête m’appelait en disant mon avec une instance retenue : « Ryo... Ryo...» semblait-il dire.
Mais je décida d’ignorer cette bestiole bizarre, car je n’étais plus sûr que mon prénom était bien Ryo. Je n’étais même plus sûr d’avoir un nom tout court. Continuant de me poser des questions existentielles, j'entendis un bruit derrière moi qui me fit sursauter. Un enfant riait.
Prenant peur, je me retourna, pour me rendre compte qu'il n'y avait personne. Sur le qui-vive, j'entendis à nouveau le rire, cette fois-ci encore plus clair.
Je vis alors une scène qui me bouleversa : Un enfant se tenait devant moi, un enfant qui me ressemblait comme deux gouttes d'eaux, avec des cheveux noir charbon en désordre, comme s'il n'en prenait jamais soin, un visage clair et sombre avec un regard perçant...
Mais quelque chose me choqua encore plus que le reste. En effet, l'enfant qui se tenait devant moi était à bout de force, comme si il avait fait une activité physique intense. On aurait même pu croire qu'il pouvait s'effondrer sur le sol à tout moment. Cependant, l'enfant semblait s'en moquer et me regarda droit dans les yeux. Je sentais sans savoir pourquoi qu'il regardait au plus profond de mon âme. Son regard m'était douloureux, me rappelant des choses que j'aurais voulu oublier, jeter dans les oubliettes de ma mémoire même.
« Tu peux fuir, mais tu ne peux pas te cacher. Nos destins sont liés, donc je te suivrais partout où tu ira, et je te retrouvera partout où tu te cachera. Ne l'oublie pas... »
L'enfant ne continua pas sa phrase et s'interrompit lui-même en se mettant à rire, rire d'un rire démoniaque que j'avais déjà entendu quelque part, mais que cela m'échappait.
Tout à coup, un halo d'un bleu intense apparu et l'enfant, arrêtant de rire, s'évapora. Je vis alors que le papillon bleu était de retour et qu'il s'approchait maintenant de moi.
« Tu n'es pas seul, Ryo. Je suis pour toujours avec toi. Tu n'es pas seul... »
Ces paroles laissées par le papillon bleu furent les dernières choses dont j'eu connaissance avant de fermer les yeux malgré moi.