Italie, 16h43, vendredi 15 mai

Chapitre 1 : Italie, 16h43, vendredi 15 mai

Chapitre final

581 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/08/2020 11:52

Italie, 16h43, vendredi 15 mai



Harold était presque arrivé au parc.


De loin, il ressemblait à un homme comme un autre, qui boitait certes. On devinait à sa tête que c'était un génie de l'informatique, rien qu'à ses lunettes rectangulaires noires, et son air toujours sérieux. Si on restait loin, on ne le remarquerait à peine à travers la foule ; mais quand on s'approchait, on discernait cet éclat dans les yeux, une joie à l'état pure, quoique avec une once de tristesse. Si on le voyait de là-bas, on le prendrait pour un touriste, sans plus. On ne se douterait pas qu'il a vu deux de ses meilleurs amis mourir devant ses yeux. L'un, à cause d'une mission suicide organisé par le gouvernement, l'autre pour le protéger.


Aussi, il n'y avait plus de danger. Bien que la Machine soit toujours fonctionnelle, Harold avait coupé les ponts avec, pour rejoindre Grace. Grace, qui se trouvait au parc en ce moment-même. C'était la Machine qui le lui avait dit. Tous les soirs, sauf le jeudi, elle était présente, à peindre des paysages, des visages, des animaux. Elle n'avait pas perdu son habitude.


L'homme entra, un peu en grimaçant, à cause d'une douleur chronique. Il l'ignora rapidement. Il jeta un coup d'oeil au parc, et fit taire sa vieille habitude qui consistait à observer les personnes autours de lui du coin de l'oeil. C'est là qu'il la vit. Elle était dos à lui, aussi il put l'observer, elle, et ce qu'elle peignait. Ses cheveux étaient coupés juste au dessous de ses épaules, comme avant. Sa peinture représentait une montagne, avec des animaux autours, mais Harold préféra la regarder, elle.


Il hésita, avança un peu, s'arrêta. Il n'était qu'à quelques mètres d'elle. Il pourrait l'appeler, ou juste s'approcher d'elle, mais il hésitait encore. Pourtant, il s'était décidé ! Mais si elle refusait de le voir ? Si elle ne le reconnaissait pas ?


Il s'immobilisa et la dévisagea encore.


- Attention ! s'écria une voix.


Il se retourna, et évita un cycliste juste à temps.


- Pardon ! cria le cycliste, et il disparut.


Quand Harold se retourna, elle le regardait. L'homme se figea, sentit son coeur s'arrêter et repartir, vite, très vite. Il avait chaud. Ses mains devinrent moites.


Grace le fixait, bouche bée. Harold fit un timide sourire.


- Ha... Harold ? C'est... C'est toi ? Comment est-ce possible ? Tu...


Le milliardaire s'approcha et s'immobilisa à quelques centimètres d'elle.


- C'est une longue histoire.


Elle se jeta à son cou, et il sentit son odeur. Que ça lui avait manqué !


- Je suis désolé de ne pas t'en avoir parlé avant. C'était pour te protéger. L'attaque du...


- Tu auras tout le temps de tout me raconter plus tard, assura Grace.


Elle se recula, et il l'embrassa. Que ses lèvres lui avaient manqué ! Toujours aussi douces.



D'un autre point de vue, on aurait pu prendre le couple pour un homme et une femme normaux, où l'homme reviendrait d'un long voyage pour le travail. On se désintéresserait d'eux rapidement. Des couples qui s'embrassent dans un parc, on en voit tous les jours. Mais Harold n'était pas un homme qu'on qualifierait de "normal". Mais, en y réfléchissant bien, personne n'est vraiment normal. Ni cette personne, seule sur le banc, en train d'attendre que le soleil se couche. Ni cette femme, qui promène son chien. Ni même vous.

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