Cœur d'Émeraude
Dixième chapitre. Vous vous demandez qui est vraiment le personnage principal de cette histoire hein ? ^^
Ne vous inquiétez pas, vous verrez bien ;-)
J'attends vos reviews, commentaires et évaluations, d'ici-là, bonne lecture à tous :-)
Si Kioshy reste impassible, Fubuki ne masque pas son étonnement
"Vous voulez cacher ma sœur ?! Demande-t-elle, incrédule.
-Oui, du moins pour l'instant, affirme froidement Sytch.
-Vous savez que ce n'est qu'une question de temps avant que l'hospitalisation de Mademoiselle Tatsumaki et son absence prolongée qui en découlera ne deviennent public, prévient ensuite Kioshy, calme, mais d'un air suspicieux.
-Bien-sûr, je ne suis pas un imbécile Kanachi. Nous souhaitons seulement gagner du temps, réplique le cadre.
-Du temps pour ? Demande Fubuki, elle aussi méfiante et incrédule.
-Nous retournez, élaborer une stratégie destinée à calmer le public, et éviter la panique. Nous voulons à tous prix éviter l'affolement général, et pour ça nous devons maîtriser au mieux l'information. Alors je peux compter sur vous ? Explique, puis insiste Sytch. Kioshy consulte brièvement Fubuki du regard.
-Je ferais mon possible, décide-t-il. Fubuki, elle, hésite. Son esprit soudain tourné vers le passé, à une époque où elles étaient encore que deux petites filles apeurées, et cachées aux yeux de tous... certes, le contexte n'est pas le même, et elle comprend la démarche. Mais elle ne sait pas pourquoi, cette perspective l'angoisse, et réveille une sorte de peur ancienne à l'image d'un croque-mitaine.
-Je... je ferais au mieux... mais je veux pouvoir lui rendre visite, et j'exige d'avoir des nouvelles d'elle ! Il est hors de question qu...
-Mais pour qui nous prenez-vous ? On ne parle pas de cacher la Tornade Tragique dans le sixième sous-sol, simplement de garder certaines informations pour nous, la coupe Sytch, incrédule, répondant comme si ce qu'il dit est d'une évidence limpide.
-Oh... heu... oui bien-sûr, répond Fubuki, tâchant de garder contenance.
-Bien, puisque nous sommes d'accord sur ce point... commence le bureaucrate visiblement satisfait.
-Attendez ! Qu'est-il arrivé au monstre ? S'il a battu Tatsumaki, alors qui l'a battu lui ? Demande Fubuki.
-Nous n'en savons rien. Tout ce que l'on sait, c'est qu'un individu chauve a déposé Tatsumaki sur le trottoir. Mais selon les témoins, il n'avait pas d'uniforme de super-héros, en tous cas, il n'en avait pas l'air, répond le cadre.
-Un chauve ? Super Black Brillant ? Déduit Fubuki qui pense immédiatement à un autre Classe S.
-Non, déjà parce-que Super Black Brillant était dans la Ville A au moment des faits, et a nié toute implication. De plus, les témoins sont formels, c'était un homme de petite stature, et blanc. Ça ne peut donc pas être Super Black Brillant. Qui que ce soit, il n'a rien revendiqué et ne c'est pas manifesté. Mais il y a fort à parier que cet homme est celui qui a chassé ou tué le monstre qui a battu Tatsumaki, explique Sytch. Cette explication laisse Fubuki pantoise, et en pleine réflexion. Un héro qui a réalisé un exploit que même sa sœur n'a pas pu faire ? Impensable.
-Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai à faire. Rappelez-vous de votre engagement. Kenichi, clôt le cadre avant de s'en aller, saluant le directeur au passage qui hoche poliment de la tête en retour. Le départ de l'administratif laisse un blanc que Kioshy hésite à interrompre, conscient que Fubuki doit encaisser un certain nombre de choses. Et comme pour confirmer et symboliser la surcharge cognitive, la télékinésiste se passe une main lasse sur le visage. Kioshy se contente d'être un observateur silencieux, dénué de jugement. Après tout, n'importe qui se sentirait dépassé dans une telle situation.
-Je vous suggère de rentrer chez vous, et de vous reposer. Votre sœur est entre de bonnes mains, et vous ne pourrez rien faire de plus ici, finit-il par proposer calmement et d'une voix douce.
-Non. Je veux rester auprès d'elle. Il est hors de question que je l'abandonne, décrète la jeune femme qui semble avoir pris quelques années d'une coup. Kioshy acquiesce silencieusement.
-Je ne peux évidemment pas vous empêcher de rester, mais vous avez besoin de repos. Votre sœur aura la chambre 777, elle est meublée d'un divan, je vous recommande fortement de vous y allonger, et d'attendre. Si quoi que ce soit arrive, je demanderai à vous faire parvenir toute information que je juge pertinente là-bas. Avez-vous compris ? Kioshy a parlé avec la voix et le ton de celui qu'on ne contredit pas, mais sans pour autant être paternaliste ou directif. Fubuki acquiesce en silence, ne le regardant même pas. Elle est perdue dans ses pensées qui tourbillonnent en un maelstrom de peur et d'angoisse.
-Bien. Suivez-moi, l'enjoint-il en désignant la porte du bras. Guidée par le directeur, l'héroïne traverse le dédale de couloirs et de services comme un automate. Kioshy pourrait l'emmener dans un abattoir, Fubuki ne s'en rendrait même pas compte. Ils arrivent finalement dans une aile luxueusement aménagée et décorée, et s'arrêtent devant une magnifique porte numérotée 777. Laquelle donne sur une grande chambre exposée Sud-Ouest qui ressemble plus à une suite qu'à une chambre d'hôpital. Fubuki sort de sa torpeur à ce moment-là, et réalise où elle est.
-Reposez-vous maintenant. Il y a un distributeur et une machine à café au bout du couloir, elles prennent la carte et le liquide. Si vous avez besoin de moi, il y a un téléphone là qui donne une ligne directe à mon bureau, explique Kioshy en désignant un téléphone fixe sur la table de nuit.
-Pourquoi ?
-Quoi donc ? Demande en retour Kioshy à l'unique emploi de l'adverbe par l'héroïne.
-Pourquoi êtes-vous si gentil, si prévenant ? Qu'est-ce que ça cache ? Fubuki a de quoi être désarçonnée, elle sait mieux que quiconque que rien n'est gratuit, que tout se paye.
-Contrairement à beaucoup de gens, je me rappelle ce que c'est que l'incertitude, et la peur de perdre quelqu'un qu'on aime. J'aurais aimé que quelqu'un agisse de la sorte avec moi, à l'époque, explique le vieil homme d'un air un peu absent, un voile de tristesse passant comme un courant d'air devant son visage.
-Je vous laisse Mademoiselle Fubuki, clôt-il ensuite en refermant la porte. La télékinésiste se retrouve seule. D'un air las, elle laisse négligemment tomber sa veste par terre, s'assoit sur le divan, puis éclate en sanglots en couvrant son visage de ses mains