Cœur d'Émeraude

Chapitre 8 : La colère d'une sœur

672 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/11/2024 19:36

Huitième chapitre. Bonne lecture à tous :-)


Le pauvre employé conduit aussi vite qu'il le peut, klaxonnant, dérapant, driftant à tout va. N'importe qui serait accroché aux poignées devant un fou du volant pareil, comme en témoigne les nombreux coups de klaxon qui jalonnent le passage de la sobre voiture noire. Mais Fubuki, elle, est parfaitement calme, et semble perdue dans ses pensées, toutes tournées vers sa sœur. Dans quel état va-t-elle la trouver ? Va-t-elle s'en sortir ? Est-elle seulement en vie ? Autant de questions auxquelles Fubuki redoute la réponse.

Dans un dérapage plus au moins contrôlé accompagné d'un crissement de pneus stridents, l'employé, en nage, arrive devant l'hôpital. Sans un mot pour lui, Fubuki sort de la voiture sans se départir de sa démarche lentement calculée. Seuls les traits tendus de son visage trahissent sa nervosité. La Classe B se rend immédiatement au comptoir d'accueil, et sans préambule, demande après sa sœur :

-Ou est Tatsumaki ? La jeune femme à l'accueil dévisage Fubuki, et semble mettre du temps à la remettre.

-Oh... heu... oui bien-sûr, je vous demande juste un petit instant Mademoiselle... heu... Blizzard Infernal... l'hôtesse prend aussitôt son téléphone, appuie sur une touche, et chuchote presque dans le combiné, au grand damn de Fubuki qui se sent complètement ignorée.

-Je vous parle ! Vous savez qui je suis au moins ?! Je s...

-Quelqu'un va venir vous cherchez, je vais vous demander de bien vouloir patienter s'il-vous-plaît. La requête est courtoise, la jeune femme souriante, bref, du travail de professionnel. Cependant, Fubuki ne tolère pas d'être ainsi traitée comme n'importe quel citoyen lambda et anonyme. Un aura bleutée émane de l'héroïne, et ses yeux d'un bleus profond semblent soudain le théâtre d'une tempête qui ne demande qu'à se déchaîner dans leur champ de vision. La pauvre secrétaire se sent soudain très petite et vulnérable, et regarde autour d'elle, en quête d'un quelconque soutien ou d'une réponse à sa question "Mais qu'est-ce j'ai bien pu faire pour...?"

-Ou ! Est ! Ma ! Soeur ?!! Une vague télékinétique propulse la salariée en arrière comme si un violent coup de vent l'avait frappé. Le comptoir se retrouve soudain lesté de ses babioles et les quelques personnes présentes se cachent comme elles le peuvent, espérant ne pas faire les frais du courrou de l'héroïne. La secrétaire, elle, est terrorisée, incrédule, le souffle court. Elle ne peut que regarder Fubuki qui avance vers elle, les traits durs et froids comme de la glace.

-Je... je suis désolée... je ne voulais pas...

-Oui est-elle ?!

-Je ne sais pas je... Fubuki s'apprête à faire léviter la pauvre femme pour lui faire cracher le morceau, lorsqu'une voix calme mais ferme l'interpelle.

-Mademoiselle Fubuki ! L'héroïne se tourne, et voit l'homme en question. Un vieux médecin, comme il en existe plein dans cet hôpital.

-Docteur Kioshy, directeur de l'hôpital, si vous voulez bien me suivre et laisser mes employés faire leur travail, je vous en serais grée, demande Kenichi en tendant la main. Fubuki regarde la main tendue, puis darde son regard glacial dans celui du médecin qui semble imperturbable. Elle lui sert la main, mais avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, le docteur la prend de vitesse :

-Nous serons bien plus à l'aise dans mon bureau. Il est avenant, souriant, mais Fubuki sent sa poigne ferme, mais nullement dominatrice.

-Reprenez le travail mesdames, Angie, un médecin va venir vous voir pour s'assurer que vous alliez bien, dit-il ensuite aux femmes de l'accueil. Tout le monde hoche la tête et s'exécute, même Angie, bien que blanche comme un linge et tremblante comme une feuille. Suite de quoi Kioshy guide Fubuki jusqu'à son bureau, et ferme la porte derrière eux.

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