Cœur d'Émeraude

Chapitre 6 : Trauma-Bay

1804 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 7 mois

Sixième chapitre. J'attends vos avis, vos commentaires et évaluations :-)


C'est important pour moi d'avoir vos avis, négatifs ou positifs comme un commentaire ou une évaluation, sans ça j'ai l'impression que les vues ne sont pas vraiment réelles, donc vraiment n'hésitez pas :-)


D'ici là, bonne lecture à tous :-)


"Faites place ! La voix de Kioshy a tonné comme un coup de tonnerre, et c'est d'autant plus surprenant que le docteur Kioshy, le très calme et posé directeur de l'Hôpital des Héros n'a jamais élevé la voix. Alors l'entendre hurler ainsi est tellement surprenant que les gens s'écartent plus par incrédulité qu'à cause de l'ordre en lui-même. Les médecins traversent la salle des urgences et se rendent dans la trauma bay ou quantité de soignants s'activent.

-Mettez-la sous ventilateur réa ! Placez les électrodes ! Une sonde rectale et une autre vésicale ! Et préparez un corset orthopédique pour maintient rachidien ! Ordonne Nkosi. Quatre médecins s'y affairent. Deux déconnectent le BAVU pour le remplacer par un circuit de ventilation relié à un ventilateur mécanique qui prend en charge la capacité pulmonaire de Tatsumaki. Deux autres déshabillent entièrement Tatsumaki pour placer six électrodes un peu partout sur sa poitrine et ainsi surveiller son rythme cardiaque. Au même moment un médecin enduit la sonde d'un échographe de gel et la fait lentement glisser sur l'abdomen et le thorax de Tatsumaki. Et tandis qu'une infirmière découpe la robe au ciseau, un des infirmiers chargés de placer les électrodes, d'une curiosité lubrique, obtient la réponse à une question qu'il se posait depuis qu'il est en âge de voir la gente féminine d'un point de vue plus lascif. En effet, une fois le vêtement au sol, il a la surprise de constater que Tatsumaki porte un sous-vêtement, une petite culotte rose, fine et échancrée, dont les élastiques montent assez haut sur les hanches.

-Bordel, quand je raconterais ça à mes potes, ils me croiront jamais, dit-il en fixant la lingerie. Nkosi qui se fait habiller d'une blouse regarde son collègue avec étonnement, puis avec fureur en constatant ou se porte son regard.

-Sérieux Sam ! Tu crois vraiment que c'est le moment là ?! S'emporte-t-elle. Le coup d'œil sévère de Kioshy achève de remettre le médecin à sa place qui se reconcentre sur les électrodes pendant qu'une jeune femme découpe la culotte de Tatsumaki pour installer les deux sondes, une dans l'anus, l'autre dans l'urètre.

-J'ai trois fenêtres positives sur le FAST ! Fenêtre de Morrison positive, épanchement confirmé, probable hémorragie hépatique ! Fenêtre splénique également positive, rate probablement touchée ! Douglas positif, sang libre dans le pelvis, probable hémorragie intra-abdominale ! Pas d’épanchement péricardique, fenêtre cardiaque négative ! Prévient le médecin avec l'échographe.

-Docteur ! Elle fait de la tachycardie sinusale ! Et elle est en hypothermie ! Température à 34,3 c° ! Débit bas et présence de sang dans les urines ! Atteinte rénale ! Prévient un autre médecin en analysant les données fournies par les dispositifs.

-Injectez 1,5 microgrammes de noradrénaline par minute ! Augmentez les doses jusqu'à 2,6 microgrammes si nécessaire ! Par paliers de 0,5 toutes les 4 minutes ! Et préparez une couverture chauffante !

-Ses artère et ses veines son trop collabées pour...

-Alors procédez à une troisième voie intra-osseuse !

-Mais une troisi...

-Faites ce qu'on vous dit docteur Yang !Insiste Kioshy. L'ordre du directeur agit comme un inhibiteur de volonté, et le docteur Yang procède alors, en urgence, à une troisième voie intra-osseuse, cette fois sur le tibia, puis à l'aide d'un pousse-seringue, injecte le médicament.

-Apportez une aiguille et un cathéter artériel de 22G ! Et un guide-fil de 0,018 pouces ! Ordonne-t-elle en finissant de s'habiller avec blouse et charlotte. Un médecin rase rapidement la jeune héroïne au niveau du pli de l'aine tandis que Nkosi désinfecte rapidement la zone et la palpe à la recherche de l'artère fémorale. Mais voilà, entre la vasoconstriction et la petite stature de Tatsumaki, Nkosi a beau chercher, elle ne sait pas où piquer, hors le temps est précieux, et chaque seconde perdue est un risque de perdre la Classe S 

-Nkosi... la presse Kioshy qui s'impatiente.

-J'y suis presque... j'y suis presque... assure l'urgentiste.

-Antonia !... 

-Échographie ! En urgence !! Finit par capituler la cheffe de service. Un médecin ramène un échographe portable en courant, et tandis que Nkosi applique une généreuse couche de gel échographique, la machine est allumée puis l'urgentiste sonde la zone à la recherche de ladite artère.

-Maintenez la sonde ! Ordonne Antonia. Et tandis qu'un de ses subordonnés s'exécute, l'urgentiste pique l'artère, et après avoir vérifié que l'aiguille est bien en place, elle connecte le tube à un robinet à trois voies, qui lui-même envoie le sang en continue à un transducteur qui affiche la pression artérielle de Tatsumaki sur un moniteur. Une seconde voie est connectée à une seringue à laquelle Nkosi connecte pas moins de 7 fioles qu'elle remplie indépendamment les unes des autres pour ensuite les ranger dans un rack qu'elle tend à un médecin.

-Analysez ça ! Le subordonné file comme le vent avec le rack et disparaît derrière une porte à quelques pas de la trauma bay. En attendant, Kioshy prend son stéthoscope et ausculte les capacités pulmonaires de Tatsumaki.

-On dirait que le ventilateur a pris le relais. Allez voir ou en est le Docteur Shephard en Trauma 1, elle doit y être le plus rapidement possible ! Ordonne Kioshy. 

-Gaz du sang dispo ! pH à 7.21, PaCO₂ à 56, PaO² à 64, HCO³ à 15, base excess -9, SaO² 86 %, lactates à 5.6 ! Elle est en acidose mixte avec hypoxémie sévère et hyperlactatémie, perfusion tissulaire très mauvaise ! Et glycémie correcte ! 1.06g ! RAS pour l'instant ! Détaille un médecin devant les analyses sanguines.

-Alors on l'emmène faire un scan ! Go ! Go ! Ordonne Antonia. La batterie de soignant déplace la Classe S qui est maintenant reliée à divers machines et poches par un grand nombre de tubes. Ils croisent en chemin l'infirmière qui les prévient que le scanner est prêt à recevoir Tatsumaki. Sur place, deux médecins et plusieurs infirmiers s'affairent autour d'une machine en forme de donut.

-Docteur Takahashi ! Ou en êtes-vous ? Demande aussitôt Kioshy en devançant le brancard.

-Nous sommes prêt, amenez-la ici, il ne reste qu'à lui administrer le produit de contraste, décrète le vieux radiologue en faisant un grand signe. Prudemment, Tatsumaki est très délicatement et précautionneusement posée sur la table motorisée par une dizaine de paires de bras, ses poches mises en évidence et les tubulures sanglés pour ne pas gêner la procédure. Aussitôt, le technologue depuis la salle de contrôle ajuste la table par rapport aux lasers du gandry tandis que le reste de l'équipe médicale, mis à part deux infirmiers, préparent le produit de contraste et le sérum physiologique, tandis que le reste rejoint le technologue.

-C'est tout bon ? Demande le Docteur Takahashi.

-Oui Monsieur, on est prêt : protocole trauma activé. Scanner thoraco-abdomino-céphalique. Acquisition rapide en cours de paramétrage. Je lance le scan à votr...

-Au diable les procédures et formalités ! S'énerve-t-il en coupant son subordonné.

-Injectez l'Ioméron et lancez-moi cette fichue machine ! Et que ça saute jeune homme. Le pauvre technologue, pris de court alors qu'il tâche d'être professionnel, ne cherche plus à comprendre et lance le scanner. Deux infirmiers s'exécutent aussitôt, terrorisés à l'idée d'être injuriés par le vieux médecin et mettent en route l'injecteur qui administre les produits. 

-Ralentissez sur le thorax ! Et qu...

-C'est déjà fait Monsieur, j'ai réglé le scanner sur toute la partie thoracique de Mademoiselle Tatsumaki, explique-t-il précipitamment.

-Oh... heu... bien, convient le radiologue, satisfait mais à son tour pris de vitesse. La table met quelques secondes tout juste à faire son aller-retour, étant légèrement plus lent sur la zone thoracique comme convenu. Les images sortent alors sur un écran après que le technologue ait vérifié qu'elles soient conformes. Le vieux radiologue se penche alors sur l'écran en ajustant ses lunettes, et alors qu'il commence à plisser les yeux comme s'il cherchait une aiguille dans une meule de foin, son expression se décompose, son regard se fait erratique et sporadique, comme si ce qu'il voyait dépassait l'entendement.

-Kenichi, tu dois l'envoyer en traumatologie immédiatement ! Lance-t-il d'une voix étouffé en regardant, à travers la vitre, Tatsumaki, comprenant la gravité extrême de ses blessures.

-Le directeur et les autres médecins, surpris que leur vieux et expérimenté collègue réagisse avec un tel sentiment d'urgence, s'agglutinent autour de l'écran, et comprennent à leur tour. Les images mettent en lumière l'ampleur et la gravité extrême de ses blessures, au point où même le Docteur Satoshi Takahashi, pourtant habitué à voir tous genres, nombres et gravités de blessures, en prenne la pleine mesure jusqu'à en devenir réactionnaire.

-Épanchement pleural, fractures costales et dorsales multiples, hémorragies multiples... mais... comment a-t-elle pu survivre à tout ça ? Demande Nkosi, sidérée.

-Q'importe. Il faut en effet l'emmener en traumatologie immédiatement !! S'écrie Kioshy, tâchant néanmoins de garder son calme. Le reste de son équipe, comprenant désormais l'urgence extrême de la situation, ne cherche pas à demander plus de détails ou de consignes. Ils sortent Tatsumaki du scanner pendant que Kioshy, pour l'une des premières fois de sa longue carrière, coure jusqu'à la salle de trauma 1. Il ouvre la porte à la volée, surprenant l'équipe pluridisciplinaire qui se prépare à l'opération de leur vie.

-Docteur Kioshy ? Vous...

-Mademoiselle Tatsumaki va arriver d'une minute à l'autre. Vous devriez recevoir les imageries du scanner incessamment sous peu. Elle souffre d'une vingtaine de fracture, sans compter les hémorragies multiples centrés dans l'abdomen, un hémopneumothorax et le possible traumatisme crânien, prévient-il d'une voix froide et grave, coupant son collègue au passage. Shepherd, impassible, hoche calmement de la tête.

-Bien Docteur Kioshy, on va bien s'occuper d'elle, je vous en donne ma parole, dit-il solennellement. Kioshy hoche à son tour de la tête, puis entrent à leur tour le reste de l'équipe médicale et Tatsumaki elle-même, toujours reliée à bon nombre de tubes et de poches, prête pour une longue intervention chirurgicale. Et ainsi débute la deuxième étape, l'une des plus critiques, du long marathon pour sauver la vie de Tatsumaki.

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