Les vacances de Stella Star 2.0
La nuit cache bien des horreurs aux yeux du monde. Elle mélange les couleurs, étouffe les pleurs et les cœurs qui se brisent. Elle efface les larmes tombées, rend la mort moins cruelle, comme une douce délivrance à la lueur de la lune comme seul témoin.
Cette nuit n'est pas différente des autres. Elle comporte des moments de joie et d'amour, mais aussi de tristesse et de mort.
À Whiskey Peak, c'est la mort et la douleur qui sont à l'honneur, alors qu'un homme tient une jeune fille aux cheveux bleus au sol. L'une de ses lames mortelles s'enfonce dans la gorge de cette jeune princesse, qui quittera bientôt ce monde si les choses continuent ainsi. Comme un couteau sur un fin fil d'argent qui se brisera à tout moment, comme une brise glacée qui emporte les âmes loin de toute douleur.
Ce cœur qui bat à la chamade, ce sang qui réchauffe encore ce corps frêle. Ces yeux noisette qui brillent des larmes d'impuissance, et la douleur de l'air froid qui pénètre dans ses poumons.
C'est sans doute lorsque la mort est la plus proche que l'on prend conscience de tout ce qui nous entoure. Chaque mouvement d'air autour de vous, le sang qui coule dans vos veines. La sensation du sol contre vous et la beauté de la lune et des étoiles, seuls témoins de votre fin.
L'homme qui tient cette pauvre fille au sol commence à faire glisser sa lame, déjà rouge de sang, sur le cou de sa proie, voulant voir ces yeux s'éteindre et son sang colorer davantage son arme. Rien ni personne ne peut l'arrêter alors que la lame s'enfonce dans un centimètre de chair.
Les yeux de l'assassin, autrefois vert émeraude, sont maintenant presque rouge rubis. Il ne reste qu'une petite étincelle de cette magnifique couleur qui rappelle le printemps et la beauté de la nature sauvage. Mais maintenant, ils sont teintés de mort et de sang.
Plus… Juste un peu plus…
Un sourire fou plaqué sur son visage devient de plus en plus dément à chaque goutte de sang qui apparaît un peu plus et colore cette lame à la poignée rouge.
Bientôt, plus personne ne pourra m'arrêter !
Épinglée au sol. Les yeux de la princesse deviennent de plus en plus ternes, et le peu d'énergie qui lui reste la quitte peu à peu. Son corps n'en peut plus, il ne demande qu'à s'endormir et à oublier la douleur de son corps et de son âme. D'un lent clignement, ses paupières se ferment, laissant les dernières larmes rouler sur ses joues pâlies par le manque de sang.
Le démon sourit encore plus puissamment alors que la petite étincelle verte qui restait dans ses yeux commence à clignoter pour s'éteindre.
"ÇA SUFFIT !" Le monde se mit à trembler d'une puissance telle qu'il n'en avait jamais ressentie. Chaque muscle de son corps refuse de bouger. L'air autour de lui vibre puissamment, faisant trembler le sol par puissance vagues. Ses yeux s'écarquillent et sa respiration se bloque lorsqu'il entend des pas s'approcher de lui. Il ne peut rien faire, juste sentir la personne bouger derrière lui et poser doucement sa main sur la sienne pour éloigner la lame de sa proie.
Non ! Non ! NON ! Si proche du but !!!
Il regarde, impuissant, son épée s'éloigner de plus en plus du cou qu'il veut tant trancher. Ses muscles sont si tendus qu'il ne peut même pas tourner la tête pour regarder la personne qui l'empêche de bouger.
Lâche moi ! Laisse moi bouger !
Une main se pose sur ses yeux pratiquement rubis, lui cachant complètement la vue de sa proie et le forçant à diriger sa tête vers le ciel. Il ne sent même pas que l'on lui retire Kitetsu des mains. La pression qui emplit l'air s'évanouit d'un seul coup alors que cette personne s’approche pour lui chuchoter directement à l'oreille d'une voix douce et calme.
"Réveille-toi, alevin. Ne le laisse pas prendre le contrôle. Chasse-le de ton esprit." Les yeux de Zoro s'écarquillent et il prend une profonde inspiration, comme si il était en apnée. Le brouillard rouge qui avait envahi son esprit se dissipa d'un seul coup. Révélant un lac parfaitement calme où se reflétait un croissant de lune.
Nooooooon !!!
Doucement, lentement, la main quitte son visage, le laissant contempler le ciel étoilé. Ses yeux, qui s'étaient teintés de rouge, ont retrouvé leur vert habituel. Sa respiration est laborieuse alors que la présence dans son dos s'éloigne de lui pour se tourner vers la pauvre princesse qui a perdu connaissance sur le sol.
Zoro regarde fixement le ciel étoilé, ne comprenant pas ce qui vient de se passer. Lentement, il cligne plusieurs fois des yeux, comme pour se débarrasser de l'étrange sensation qui a enveloppé son esprit ces dernières heures, puis il quitte le ciel des yeux pour regarder la personne qui l'a arrêté dans sa folie meurtrière. Il n'est pas surpris de voir qu'il s'agit d'une version plus âgée de lui-même, qui fouille déjà dans son sac pour trouver du matériel médical et commence à soigner le cou de la jeune fille presque morte. Du coin de l'œil, il aperçoit sa lame rouge sur le sol à côté de son jumeau, mais hors de sa portée.
"Pourquoi ? " Demande-t-il, ne sachant pas lui-même ce qu'il demande. Stella ne quitte pas sa patiente des yeux un seul instant alors qu'elle imbibe du coton d'antiseptique et l'applique sur la profonde coupure pour la nettoyer du sang qui s'écoule de la plaie.
"Pourquoi quoi ? Pourquoi t'ai-je arrêté ? Pourquoi tu étais dans une folie meurtrière ? Ou pourquoi je soigne cette jeune fille alors qu'elle est censée être notre ennemie ?" Demande-t-elle en sortant un rouleau de bandage et en commençant à l'enrouler autour du cou fragile.
Le jeune homme cligne plusieurs fois des yeux avant de regarder ses mains tachées de sang et ses lames tout aussi rouges.
"... Cette brume... Qu'est-ce que c'était ?" Stella lui jeta à peine un coup d'œil, mais désigna tout de même Kitetsu à côté d'elle, dont l'aura meurtrière était dirigée vers l'adulte.
"C'était lui. Il essaie d'entrer dans ton esprit et d'en prendre le contrôle. Comme tuer ne te pose généralement pas de problème, tu ne t'en es pas rendu compte. Et ça aurait pu aussi passer inaperçu si tes yeux n'avaient pas changé de couleur." Elle termine son bandage, le nouant correctement, avant de remarquer que Zoro la regarde avec des yeux pleins d'incompréhension.
"Mes yeux ?" Stella acquiesça avant de tendre la main et de prendre délicatement celle de l'épéiste pour retirer le bandage imbibé de sang.
"Oui, ils commençaient à devenir rouges. Le même que celui de Kitetsu, si tu te poses la question." L'esprit de Zoro est bien trop perturbé pour penser à retirer sa main des soins qu'elle reçoit.
Connasse ! Tu ne m'empêcheras pas de le posséder !
La femme jette à peine un coup d'œil à Kitetsu avant de reporter son attention sur le bandage rouge et poisseux qui colle légèrement lorsqu'elle tire doucement dessus.
"Tu es probablement confus, mais pour faire simple... Kitetsu a bien failli te posséder complètement. Et... Je pense que c'est de ma faute." Elle avoue, en retirant complètement le bandage sale et en utilisant du coton désinfecté pour enlever tout le sang.
Les yeux verts émeraude du jeune homme s'écarquillent à cet aveu et un sentiment de malaise commence à s'installer dans son esprit.
"Qu'est-ce que tu veux dire par là ?" Stella ne dit rien pendant quelques secondes, juste le temps de voir que les petites égratignures sur les paumes avaient pratiquement disparu, et qu'il n'y avait donc pas besoin d'un nouveau bandage.
"Tu te souviens d'Usagisuta ? Et de la rapidité avec laquelle il a pris possession de ton corps ?" Demande-t-elle en faisant un geste vers l'autre main, encore rouge de sang. Zoro fronce les sourcils à ce souvenir, mais tend quand même la main après avoir placé Yubashiri et Wado sur ses genoux, assis en tailleur pour être plus à l'aise.
"Oui, je m'en souviens très bien. Mais quel est le rapport ?" La femme déguisée fredonne en enlevant le bandage.
"Imagine que ton esprit est protégé par un mur. Normalement, Kitetsu ne devrait pas pouvoir passer au travers, sauf si... il y a un trou." L'épéiste fronce encore plus les sourcils, ne sachant pas ce qu'elle essaie de lui dire. Il reste silencieux en regardant le coton imbibé de désinfectant passer sur chacun de ses doigts pour enlever la couleur cramoisie qui commence à s'accrocher à sa peau. "Quand tu as pris l'Usagisuta, il a traversé le mur comme une aiguille traverse une feuille de papier. Tu n'as rien senti, mais il a laissé un petit passage, une petite faiblesse dans ce mur qui n'a pas été comblée à temps avant que tu mettes la main sur Kitetsu. Et comme toute lame maudite, il a essayé de te posséder, mais il n'avait que ce petit trou pour passer. Changeant peu à peu ton comportement au fil des heures, cherchant à tuer et à prendre les âmes qui t'entourent pour se renforcer. Tu n'as pas remarqué que tu étais beaucoup plus sur les nerfs ? Certes, j'y suis pour beaucoup. Mais en y réfléchissant, aurais-tu agi de la sorte en temps normal ?"
L'esprit de Zoro se concentre sur son comportement avant et après avoir pris Kitetsu en main. Les choses ont commencé à mal tourner à Logue Town, avec cette femme de la marine qui ressemble à Kuina... Son visage se ferme lorsqu'il pense à ce qui aurait pu se passer sans l'intervention de Stella à ce moment-là... Il... Il l’aurait tué... Son cœur lui fait atrocement mal à cette révélation.
Sa respiration s'accélère et son cœur bat plus vite. Il saisit sa chemise au niveau de son cœur et la serre de toutes ses forces. Il... Il allait vraiment le faire... Même si ce n'est pas elle, sa Kuina... Elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau... Sa deuxième main se pose sur sa bouche pour étouffer l'envie de vomir qui lui saisit l'estomac alors qu'il se recroqueville sur lui-même.
Stella remarque immédiatement le changement de comportement de son élève, qui l'alerte un peu alors qu'il est pris de convulsions, comme si quelque chose voulait quitter son corps mais qu'il faisait tout pour l'en empêcher. Elle range rapidement le matériel médical avant de se placer à côté de lui et de passer sa main dans son dos pour tenter de le calmer.
"Hé... Tout va bien... Ce n'est pas ta faute... Si quelqu'un doit être blâmé, c'est moi..." Murmure-t-elle d'une voix douce et rassurante en continuant à faire des cercles réconfortants. Zoro continue d'avoir des haut-le-cœur en imaginant le visage inanimé de Tashigi sur le sol pluvieux à cause de lui.
Écoutes-moi ! Ce n'est pas Kuina ! Arrêtes d'y penser ! Ma maîtresse est morte il y a des années ! C'est une marine qui lui ressemble ! Ce n'est pas Kuina !
Le regard de la femme se porte sur la lame blanche, qui crie et hurle de toutes ses forces, essayant de se faire entendre de son maître. Malheureusement pour elle, Zoro n'est pas encore en mesure de l'entendre. Mais cela permet à Stella de savoir ce qui ne va pas chez son élève.
"Te reproches-tu d'avoir failli tué cette marine aux cheveux noirs à Logue Town ? Celle qui ressemble à ton amie d'enfance ?" Le corps de l'épéiste s'immobilise avant de lever lentement la tête, regardant Stella avec un regard incrédule. Il fixe les yeux en face de lui, qui le regardent avec une pointe d'inquiétude, mais surtout beaucoup de remords.
"Co... Comment le sais-tu ?" Un petit sourire timide lui répond sans le quitter des yeux.
"Wado me l'a dit. Enfin... C'est plutôt qu'elle hurle depuis un moment qu'il faut que tu arrêtes d'y penser, parce que cette marine n'est pas son ancienne maîtresse." Le pirate cligne des yeux avant de regarder le katana sur ses genoux. La vue de cette lame blanche avec tant de rouge le met mal à l'aise. Il fait toujours très attention à ne pas la salir car elle représente le lien et la promesse qu'il a faits avec Kuina il y a des années. La voir ainsi pleine de sang, c'est comme salir cette promesse et souiller les mains de son amie.
Un goût ferreux envahit sa bouche tandis qu'il tend une main tremblante vers sa précieuse lame, frottant le sang qui s'écaille d'un geste presque mécanique. Mais l'apparition dans son champ de vision d'une boule de coton blanc au bout d'une pince attire son attention. Ses yeux remontent le long de la main, puis du bras qui tient la petite boule. Il voit son propre visage, qui le regarde avec un doux sourire.
" Utilise ça pour la nettoyer. Je suis sûr que ça lui fera plaisir." Zoro la regarde quelques secondes sans rien faire, avant de reporter son regard sur la petite boule blanche au bout de la pince. Doucement, avec un peu d'hésitation, il la prend et commence à la passer sur la lame rougie pour faire disparaître cette couleur, qui convient si mal à cette lame d'un blanc normalement immaculé.
Stella le regarde avec un petit sourire avant de déposer un petit sac rempli de coton et le flacon de désinfectant à côté du jeune homme, puis sans un mot, elle reporte son attention sur la princesse restée au sol.
Sa respiration est régulière, même si son visage semble un peu plus pâle malgré le bronzage naturel. Il faudra qu'elle garde un œil sur elle jusqu'à ce que Zoro ait comblé cette faiblesse dans son esprit. Car si elle meurt, Kitetsu aura pris suffisamment d'âmes pour prendre le contrôle, ce qui posera beaucoup plus de problèmes pour l'avenir, encore plus si c'est à cause d'elle. Elle s'est promis de ne pas intervenir pendant les combats, mais là, c'est un massacre à sens unique dicté uniquement par une lame vengeresse et non par le libre arbitre de son élève.
Elle va falloir qu'elle s'occupe en priorité de la sécurité de l'esprit du Marimo avant de commencer à l'entraîner, car lorsqu'on est marqué par une lame maudite, on le reste à jamais. Sa main passe machinalement sur sa poitrine, où elle peut sentir Hisui à travers la chemise.
Connasse ! Il n'y a rien que tu puisses faire pour m'empêcher de le posséder ! Et de toute façon, qui es-tu ? ! Des yeux sévères se tournent vers Kitetsu, toujours au sol, la lame est aussi rouge que sa poignée, palpitant sous la lumière de la lune.
Sans une once d’hésitation, elle tend la main et la prend, la plaçant verticalement devant son visage. Le rouge carmin commence à sécher sur le métal, devenant de plus en plus brun tandis que l'odeur de la mort emplit l'air.
"Si tu es si curieux... Je peux te le montrer." Grogne-t-elle alors que ses yeux s'assombrissent et que ses dents deviennent plus pointues. La tête de Zoro se relève brusquement au son de cette voix qu'il espérait ne plus jamais entendre. Il regarde avec appréhension Stella, qui tient Kitetsu devant elle et lui jette un regard noir. Ce n'est visiblement pas à lui qu'elle s'adresse.
Pfff. Tu crois que tu me fais peur ? Pour qui tu te prends ? Tu n'es qu'un simple humain. Un sourire bestial et carnassier lui répondit tandis que ses yeux devenaient d'un noir d'encre, aussi sombre que les abysses.
"Simple humain ? C'est drôle que tu ne sois pas capable de le voir."
Quoi donc ? Demande la lame, qui commence à sentir son arrogance diminuer à mesure qu'une lueur verte apparaît dans ce noir intense.
"Notre différence de niveau." Stella se lève, abaissant la lame avant de commencer à se diriger vers une ruelle. Zoro est incapable de bouger, se souvenant trop bien de ce qui s'est passé sur ce bateau de malheur. Son corps se crispe lorsqu'il voit son jumeau s'arrêter et tourner la tête pour regarder par-dessus son épaule.
Un frisson parcourt le corps de l'épéiste à la vue des yeux noirs abyssaux qui le fixent avec un sourire animal.
"Protège cette fille au péril de ta vie, après tout... Si elle meurt, tu perdras ton âme en même temps qu'elle. Ho ! Un dernier truc, essaye de ne tuer personne jusqu’à que l’on revienne, on ne sais jamais." Ricane cette entité avant de reprendre sa route, laissant le jeune pirate déglutir avec appréhension avant de regarder la jeune fille aux cheveux bleus toujours inconsciente sur le sol.
"Putain... Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ? Et c'est quoi ce 'on' ?" Murmure-t-il pour lui-même.
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Ailleurs dans la ville, un homme aux cheveux blancs bouclés marche aussi vite qu'il le peut malgré ses côtes douloureuses. Sa respiration est irrégulière, tandis que son cœur bat d'inquiétude et de panique. Il doit retrouver la princesse Vivi au plus vite ! Un sentiment d'urgence lui tord les entrailles depuis qu'il s'est réveillé de son coma après avoir été battu par M. 5.
Il a peur, non... il est terrifié par ce qui pourrait arriver à la princesse qu'il a juré de protéger au péril de sa vie. Déjà que le pirate aux cheveux verts n'était pas prévu, mais en plus, ils ont été démasqués par l'organisation. Ils n'ont plus d'alliés ici, ils ne sont plus en sécurité sur cette île. Il est impératif qu'ils partent rapidement maintenant qu'il fait nuit et que les Millions n'ont pas encore reçu l'ordre de Crocodile de les éliminer. Les prochaines heures sont cruciales pour leur survie : soit ils parviennent à s'échapper, soit... Il préfère ne pas y penser.
Avec un grognement, il contourne une maison, s'appuyant sur le mur pour aller plus vite. Un goût de sang lui monte à la gorge alors qu'il crache des gouttelettes cramoisies sur le sol. L'autre agent ne l'avait pas raté avec ses explosions ; un peu plus et il ne serait même plus de ce monde. Mais il n'a pas le temps de s'apitoyer sur son sort, il doit retrouver et protéger la princesse à tout prix, quitte à sacrifier sa vie.
Ses jambes le portent de rue en rue, à l'affût du moindre mouvement suspect. A part Vivi et Kaloo, tout le monde est un ennemi. Il crache une nouvelle giclée de sang, qu'il essuie du revers de la main alors que sa gorge se resserre, l'empêchant presque de respirer.
"Je dois... continuer..." Il trébuche et manque de tomber au sol, mais se rattrape au dernier moment à une pile de caisses. Mais l'une d'entre elles, qui n'était pas parfaitement stable, s'écrase au sol avec un boucan d'enfer. "Merde..." Il tente de se lever au plus vite et de partir, mais le bruit des pas qui s'approchent de lui l'alerte immédiatement - il doit se cacher rapidement !
En essayant d'être le plus silencieux possible, il parvient à se traîner dans une rue adjacente et se cache du mieux qu'il peut dans l'encadrement d'une porte. Il essaie de calmer sa respiration tout en jetant un coup d'œil à la personne qui s'approche.
"Il y a quelqu'un ?" Ses yeux s'écarquillent d'effroi en voyant qu'il s'agit du pirate fou qui a tué plus d'une centaine de ses anciens subordonnés sans sourciller. Il serre une main sur sa bouche pour minimiser les bruits de respiration qu'il pourrait faire. Pour l'amour de Dieu ! Pourquoi il n'a pas de chance ! Pourquoi fallait-il qu'il tombe sur lui ? ! Si jamais il le voit, il est définitivement mort. Les pas continuent de s'approcher de lui et de marcher autour des caisses.
Le démon regarde les planches de bois éclatées sur le sol et la pile encore intacte. Ses yeux verts balayent les alentours jusqu'à ce qu'il aperçoive une chouette brune perchée au sommet d'une maison qui le regarde de ses grands yeux orange.
"Hm... Ce n'est qu'un piaf." Il regarde l'oiseau en question gonfler ses plumes comme s'il était offensé par cette piètre comparaison. Comme pour se venger, il s'envole et frôle l'épéiste, non sans lui donner un coup d'aile dans la tête avant de s'envoler avec un grand hululement indigné.
"Putain d'oiseau ! Tu as de la chance de pouvoir voler ! Sinon tu serais déjà embroché !" S'indigne-t-il en se frottant la tête pour se débarrasser de la légère douleur que le coup lui a causée. Pour toute réponse, il reçoit un autre hululement dans la nuit. Comme si l'oiseau de proie nocturne lui disait : Tu peux toujours essayer !
Avec un nouveau grognement agacé, l'épéiste aux cheveux verts retourne d'où il vient sans voir l'homme caché à quelques mètres, qui déglutit difficilement en essayant de toutes ses forces d'empêcher une nouvelle toux de lui prendre la gorge. Pas maintenant ! Il serre encore plus fort sa main sur sa bouche et tente de s'éloigner de cet ennemi dangereux. Ses pas commencent à rebrousser chemin, tandis qu'il regarde le pirate une dernière fois, qui lui tourne le dos et se dirige vers le centre d'une rue totalement détruite. Mais il s'arrête dans son élan : il y a quelque chose de bleu sur le sol. Un bleu magnifique qu'il a déjà vu à maintes reprises, le même que...
Son cœur chavire alors qu'il fait un pas vers ce bleu-ciel, voulant le voir de plus près et priant tous les dieux du monde et de l'univers que ce ne soit pas ce qu'il croit. Ce n'est pas possible ! Ses jambes font un pas, puis deux, avant de s'effondrer sur le sol alors que son cerveau enregistre que ce sont les cheveux de la princesse Vivi qui sont sur le sol, sans bouger. La vue du sang sur le sol ne laisse aucun doute sur ce qui s'est passé.
Son regard embué de larmes se concentre uniquement sur la personne qu'il avait promis de protéger. Son esprit est tellement ailleurs qu'il ne voit pas le pirate se tourner vers lui et brandir une arme. A quoi bon d'ailleurs ? Il ne mérite pas de vivre, il a... échoué.
" Je te reconnais. C'est toi qui donne les ordres ici. " Son corps ne réagit même pas lorsque le contact froid d'une lame se pose sur son cou. " Je peux savoir ce que tu fais ici ? " Il ne réagit pas, mais il sent quelque chose s'éveiller en lui. De l'irritation ? De la colère ? Non... De la rage ! Ses doigts s'enfoncent dans le sol, creusant des scions tandis que ses larmes tombent sur le sol terreux et que ses yeux se lèvent sur le meurtrier de la fille de son roi.
"JE VAIS TE TUER !!!" Il se fiche que l'épée l'embroche alors qu'il se jette sur l'homme qu'il veut voir périr, il se fiche qu'il meure, il veut juste lui faire le plus de mal possible, autant que la douleur qui lui brûle le cœur. Il hurle de rage alors que le pirate recule de surprise, éloignant son katana. Il en profite pour tenter de le plaquer au sol, mais il n'est pas assez agile. D'un geste rapide, l'épéiste se décale de sa charge, avant de lui asséner un coup avec le pommeau de sa lame sur la nuque. Cela l'assomme immédiatement et il s'effondre au sol.
" Putain de merde ! Tu as de la chance que je ne dois plus tuer, sinon tu ne respirerais plus." Son regard se pose une dernière fois sur la princesse, toujours immobile au sol, avant qu'il ne perde connaissance.
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Salut les gars, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus ! S'il vous plaît, ne me frappez pas !
Je comprends votre colère ! Non seulement je mets plus d'un mois à écrire, mais en plus le chapitre est plus court. Pourquoi ? J'avais la flemme ? En fait non, j'ai écrit trois chapitres entiers avant de tout jeter et de recommencer. Plus de 20 000 mots disparus, pouf !
Mais c'est nécessaire pour mon histoire, alors désolé pour l'attente, mais je promets que ça en vaut la peine ! Surtout que la première version n'était pas très heureuse. *Quelqu'un était à deux doigts de vraiment mourir !*
Il ne faut pas oublier que cette histoire est censée être une comédie, mais le développement de certains personnages nécessite des événements plus complexes. Soyez patients, vous connaîtrez bientôt l'une des facettes les plus importantes de Stella avec l'arrivée d'une certaine personne.
A bientôt, mes petits poissons !