One Piece Fanfiction : The Legend of Jack Sparrow
Une faible lune se levait au-dessus de l’immense océan, et les vents soufflaient au milieu de nuages épais dans le ciel. L’obscurité semblait hantée au-dessus d’une île. Le voile céleste n’était illuminé que peu d’étoiles à travers la brume orageuse. Des vagues de plus en plus grandes frappaient les côtes, humidifiant son sable fin. Un mauvais temps pour voguer.
Les habitants de bonne vie de Todd restaient bien au chaud dans leurs maisons aux toits chaumés. Pour ce qui étaient des autres, pirates, chasseurs de primes et assassins, étaient tous à Diamond Willow, buvant bières et rhum.
Hormis les bourrasques de vent de la tempête qui se préparait, à plus d’un millier de distance, des rires, des cris et des coups de feu occasionnels résonnaient de la taverne. De l’extérieur, la Diamond Willow ne ressemblait à rien de plus qu’à une cabane surdimensionnée. Il n’avait même pas été construit en bois proprement dit, mais en bois de bateaux naufragés. Ça sentait aussi le bateau : goudron, sel, algues et poisson. Lorsqu’une légère pluie s’était finalement mise à tomber, le toit laissait couler à une dizaine d’endroits. À l’intérieur, personne ne semblait se soucier des flaques d’eau sur le sol. Les bocks s’affrontaient dans des toasts, claquaient la table pour les recharges et parfois se fracassaient sur la tête d’un larbin.
Il y avait du monde cette nuit-là. Anna, la jeune serveuse de la Diamond Willow débarrassait des tasses vides d’une table entourée d’hommes qui hurlaient tous à une histoire. Comme tout le monde dans le pub, ils étaient vêtus de vêtements communs à tous les « marins » de la région : culottes en lambeaux, gilets délavés, barbes ébouriffées et quelques écharpes ou ceintures. L’un d’eux tira sur sa jupe, souriant sans dents. Anna roula des yeux et soupira.
Laisse-moi deviner, dit-elle, jetant de côté ses mèches auburn emmêlées. De la bière, de la bière, de la bière et... Oh, probablement « Anna il en reste-t-il encore ? Une profonde !
Le marin hurla de rire : « Ça, c’est ma serveuse ! »
Anna prit une profonde inspiration et se déplaça aux autres tables.
Il ne reste plus de vrais trésors que dans les terres du Nouveau Monde, espèce de grenouille idiote, jurait un marin.
— Je ne te parle pas de trésors du Nouveau Monde, marmonna son ami, le pirate de seconde zone Rudyard dit « le flibustier ». Il y avait une lueur dans ses yeux, pas encore ternie par la boisson.
— Je parle de la Cité d’Or de Shandora, la cité perdue...
Anna s’arrêta et écouta, faisant semblant de ramasser une tasse sur le sol.
— N’est-ce pas une légende tirée du conte de Norland le farceur ? S’enquit le marin, sceptique. Selon la légende, de retour de son voyage sur Grand Line, Norland le farceur disait avoir découvert une gigantesque cité d’or se trouvant sur l’île de Jaya. Cependant, lors de son deuxième voyage sous la tutelle de son royaume, la cité avait mystérieusement disparue. Le roi de son Royaume, le Royaume de Luvneel, en colère fit exécuter Norland pour avoir menti, d’où le sobriquet de « farceur ». Je ne veux pas te décevoir, mais l’île a déjà été fouillée de fond à comble, il n’y a rien de tel dans les fonds de cette île.
— Bah parce que ce n’est pas dans les fonds justement, cracha Rudyard. Et je peux vous dire où elle se trouve. Je l’ai vu de mes propres yeux. Il existe une île au-dessus de Jaya, c’est là-bas que la cité se trouve. Cela semble impossible d’accès de prime à bord, mais il existe un moyen d’y arriver.
— Et c’est quoi ce moyen ? Demanda le marin avec un regard méfiant dans les yeux.
Rudyard allait répondre, mais ensuite, il remarqua Anna, qui faisait semblant d’essuyer quelque chose sur le sol avec son tablier. Elle leva les yeux et lui adressa un faible sourire, puis regarda à nouveau le sol et frotta violemment avec le bord de son tablier : « Maudits hommes qui renversent leur bière », dit-elle. Rudyard se détendit, mais il regarda autour de lui avec méfiance, comme si les autres boucaniers, les murs ou le roi lui-même écoutaient.
— Allons dans un endroit un peu plus calme, d’accord ? Comme on dit, les hommes morts ne racontent pas d’histoires.
Anna jura et s’éloigna. Habituellement, personne ne s’en souciait – personne ne remarquait si elle était là ou non. Pour de la Willow, elle n’était que la fille qui remplissait les chopes. Elle avait entendu des centaines d’histoires et de légendes au fil des ans. Chaque histoire ressemblait presque à une aventure. Presque. Pourtant, elle avait décidé que ce n’était pas une mauvaise nuit, compte tenu des circonstances. Ça aurait pu être bien pire. Une tempête semble souvent faire ressortir le pire chez des hommes déjà mauvais.
Soudain, la porte s’ouvrit avec la force d’un coup de vent. Un éclair illumina la personne dans l’embrasure de la porte. C’était un étranger, trempé jusqu’aux os. Des cheveux noirs hirsutes étaient plaqués sur sa tête, et des éclairs brillaient dans ses yeux. Anna avait retenu son souffle, car elle n’avait jamais vu quelqu’un comme lui auparavant. Puis la porte se referma, et la lumière de la bougie révéla un jeune homme en colère, dégoulinant, pas plus âgé qu’Anna. Il y eut un silence pendant un moment. Puis les clients haussèrent les épaules et retournèrent à leurs boissons.
L’étranger commença à se frayer un chemin dans la foule, les yeux fuyant de gauche à droite, de haut en bas comme un corbeau. Il était manifestement à la recherche de quelqu’un, ou de quelque chose. Sa mâchoire était serrée, en colère. Ses yeux noisette s’étaient éclairés pendant un moment : il devait avoir trouvé ce qu’il cherchait. Il se pencha derrière une chaise, et attrapa quelque chose. Anna s’était mise sur la pointe des pieds pour voir. Ça ressemblait juste à un vieux sac. Pas du tout digne d’être volé au pirate infâme qui le gardait.
« Oh, non... », chuchota Anna. L’inconnu se mordit la lèvre de concentration. Il étira ses doigts aussi longs et étroits que possible, essayant discrètement d’atteindre entre les pieds de la chaise. Sans avertissement et sans prendre la boisson de ses lèvres, l’homme qui était assis sur la chaise se leva, avec ses deux mètres et plusieurs centaines de kilos ; ses yeux étaient de la couleur de l’orage et pétillaient de colère.
L’inconnu pressa ses paumes l’une contre l’autre et fit une rapide révérence : « Je vous demande pardon, Monsieur, j’admirais juste ma... Je veux dire votre belle sacoche », dit-il, très poliment. Le pirate rugit et abat sa lourde chope, visant la tête de l’inconnu. Ce dernier attrapa la sacoche et esquiva juste à temps. La chope siffla près de son oreille... Et frappa un autre pirate derrière lui !
L’autre pirate n’était pas aussi grand, mais il était tout aussi irritable et armé. Il pensait à tort que l’inconnu était celui qui venait de le frapper à la tête avec un bock. Le pirate sortit sa rapière et s’élança vers l’inconnu. L’inconnu fit un pas en arrière, s’écartant de la trajectoire de la lame mortelle. Son deuxième agresseur continua d’avancer, tombant en avant sur la table où le pirate géant était assis. La table branlante se brisa sous son poids, les boissons, les pièces de monnaie, et des couteaux volèrent dans les airs. Les pirates autour de la table bondirent, dégainant leurs épées et leurs pistolets. Il n’avait pas fallu beaucoup de temps pour déclencher une bagarre dans un bar à Todd.
La Diamond Willow explosa au son des coups de poing, des gémissements, des cris, des hurlements, du choc des coutelas contre les rapières, et du craquement du bois lorsque les chaises sont brisées au-dessus des têtes. Tout cela, en plus du bruit du tonnerre et de la fuite du plafond qui commençait à se déverser sur les clients qui se battaient. L’inconnu était pris au milieu de tout ça, et pour aggraver les choses, le pirate géant était toujours après lui.
L’immense pirate tira son épée et la balança vers l’inconnu. Ce dernier bondit sur la chaise derrière lui, la lame fendant l’air là où il venait de se tenir : « C’était un peu juste, Monsieur. », lança l’inconnu. Il sauta de nouveau, cette fois-ci de la chaise, et donna un coup de pied avec l’une de ses jambes, faisant basculer ladite chaise dans les airs, et qui atterrit dans ses mains. Le géant balança de nouveau sa lame, mais l’inconnu tenant la chaise comme un bouclier, bloquait chaque frappe. Des morceaux de bois s’envolaient de la chaise où la lame avait frappé.
Un autre pirate plongea pour l’inconnu... Ou peut-être pour quelqu’un derrière lui ; c’était difficile à dire à ce stade. L’inconnu s’écarta du chemin, évitant de justesse la collision, et son agresseur tomba sur le pirate géant. Avec le géant maintenant engagé autrement, l’inconnu hissa le sac sur son épaule, se retourna et inspecta la scène derrière lui.
Ce qui était, pour les pirates, une nuit de beuverie assez calme, s’était transformé en une bagarre sanglante et violente. L’étranger ne put pas s’empêcher de sourire : Hé, hé, hé. Pas un seul bleu sur moi, dit-il à haute voix. Pas une seule égratignure sur Jack... »
Quelqu’un abattit une bouteille au-dessus de sa tête. Le géant s’était dressé derrière lui, étonnamment silencieux pour un homme aussi grand. Jack sentit à l’extrémis le danger, esquiva, se retourna pour le voir et commença à reculer.
— Tu vas juste me donner ce sac maintenant, mon garçon, dit le pirate d’une voix mortelle, tenant la bouteille devant lui et la pointant vers Jack.
Jack regarda autour de lui, mais il était entouré par la bagarre de tous côtés, bloquant la porte d’entrée du pub.
— Bien Monsieur... commence-t-il, espérant que quelque chose lui viendrait.
Mais avant qu’il ne puisse penser à un moyen de s’en sortir, le géant rugit et se précipita en avant. Ce fut alors qu’une main attrapa Jack par le col et le tira hors du chemin. L’action fut si rapide que le géant continua à courir et percuta un groupe d’une demi-douzaine de pirates qui se battaient le long du mur du fond. Il y eut un craquement de bois, un fracas de verre et un coup de tonnerre provenant de la tempête dehors. Les pirates en colère se tournèrent tous vers le géant pas si gentil, et bondirent sur lui.
Anna avait gardé une prise très ferme sur le col de Jack, alors qu’elle le tirait rapidement à travers la foule, esquivant et évitant les marins qui se bagarraient. De son côté, Jack maintenait une prise ferme sur le sac, son sac. Après quelques autres quasi-accidents, Jack et Anna sortirent en titubant par la porte arrière et dans la nuit tropicale orageuse.