Chat alors...

Chapitre 20 : Du feu, du sang et des larmes

5170 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/11/2021 19:50

hello hello, je sais que ça fait longtemps mais me revoilà. J'espère que le chapitre vous plaira. Je vais essayer de reprendre mon rythme de publication habituelle soit un chapitre toutes les deux semaines.

À bientôt !



Minu se tenait au milieu des flammes qui crépitaient et faisaient craquer le bois de la charpente. Si elle n'agissait pas rapidement la maison allait s'effondrer. Elle devait trouver où le feu avait pris et vite. Elle marchait lentement au milieu du brasier qui vrombissait à ses oreilles roussies. Malgré tous leurs efforts les villageois n'avaient pas réussi à maitriser l'incendie.

Zoro et elle étaient partis de leur côté espérant trouver un endroit où ils auraient aimé passer un peu de temps seuls tous les deux. Mais la petite demoiselle avait senti l'odeur de brûlé et s'était précipitée vers cet endroit. Là où il y avait un feu il y avait parfois des âmes à faire passer. Encore une fois leur rencard était tombé à l'eau. Zoro avait poussé un profond soupir et l'avait suivie en courant. Quand il s'était retrouvé devant le bâtiment, il ne pensa plus au rendez-vous qu'il avait manqué avec sa belle. C'était impressionnant, on aurait dit une vision de l'enfer, les fenêtres explosaient, vomissant des flammes infernales.

Minu lui avait dit de ne pas s'en faire, qu'elle avait déjà tué des feux. Il n'avait rien compris et n'avait pas eu le temps de poser des questions, elle détalait déjà à toute allure vers le danger. Il ne savait pas du tout ce que ça voulait dire mais il lui faisait confiance, bien qu'il ne pût occulter la peur qui lui tenaillait le ventre. Minu n'était pas avec eux depuis si longtemps, il ne savait pas encore quelle était l'étendue de ses pouvoirs et de ses capacités. Il ne voulait pas la surprotéger mais c'était vraiment difficile. Il savait très bien laisser les autres se débrouiller et risquer leur peau sans trop s'en inquiéter mais elle... il avait vraiment du mal. Il avait récupéré un seau d'eau, elle le lui avait demandé avant de sauter dans la maison par une fenêtre.

- Trouve-moi de l'eau douce je vais en avoir besoin ! Avait-elle crié avant de disparaître.

Toujours à l'intérieur elle avança sur le parquet qui craquait et menaçait de céder à chaque pas. Elle entra dans le salon, c'est là qu'elle trouva l'esprit du feu. Il était joyeux comme un enfant qui s'amuse dans la cheminée, heureux de consumer tout ce qu'il trouvait. La femme chat l'observa quelques secondes, c'était une boule blanche et bleue comme le point le plus chaud d'une flamme. Elle se dirigea vers lui, sa main droite se nimbant de bleu. L’esprit se tourna alors vers elle, la fixa un instant avant de se mettre à hurler, grossissant tout d’un coup et remplissant la moitié de la pièce. Elle leva une main devant son visage pour se protéger les yeux. Elle se recouvrit de son âme afin de pouvoir traverser la fournaise. Les yokaï liés au feu comme celui-ci sont assez simples à attraper étant donné qu'ils sont attachés à l'endroit où le feu a pris. Elle approcha de lui et il plongea directement dans le foyer, essayant de lui échapper. Elle réussit à l'empoigner, il se mit à gigoter dans tous les sens en piaillant. Elle le souleva, un fil de lumière l'attachait toujours à la pierre de l'âtre, elle le coupa du côté de la main. Les esprits du feu n'étaient jamais très grands mais ils étaient incroyablement voraces. La créature se débattait et gémissait tendant ce qui lui servait de bras vers son lieu de naissance mais Minu le tenait très fermement, plantant ses griffes profondément. C'était une épreuve, la douleur était cuisante, son âme se consumait à une vitesse folle. Elle devait vite sortir de là. Elle émergea des flammes sous le regard médusé de Zoro qui avait été rejoint par Brook. Les deux compagnons la regardèrent qui venait vers eux, son poing luisait étrangement et au vu de l'expression de son visage, Zoro se rendit compte qu'elle devait beaucoup souffrir.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda brook en observant la boule lumineuse. Minu ne lui répondit pas, trop occupé à serrer les dents pour ne pas geindre de douleur.

Elle s'accroupit et plongea sa main libre dans l'eau, la faisant tourner pour distiller son âme. C'était difficile, après tout elle était comme tous les possesseurs de fruit du démon, maudite par la mer, elle faisait des efforts colossaux pour parvenir à animer l'eau. De la sueur lui coulait le long du dos et des côtes. Pendant ce temps l'esprit du feu continuait de crier et de se débattre, il fallait qu'elle maintienne son âme sinon elle serait brûlée. Soudain quelque chose s'éveilla au fond du bac, l'eau sembla alors vivante et curieuse, l'âme bleue de Minu formant un brouillard qui bougeait comme une goutte d'encre. Une fois cette étape réalisée, elle tint fermement le seau de sa main droite et plongea l'esprit du feu dans l'eau animée. Dans leur dos le silence revint brutalement, les flammes avaient été éteintes. La maison était fumante mais il n'y avait plus trace de l'incendie.

Le silence était revenu également chez les spectateurs de la scène qui s'étaient figés de stupeur.

- C'est un miracle !! Cria quelqu'un dans la foule.

Minu tomba sur son derrière, en nage.

- Minu ! Zoro s'était précipité et agenouillé près d'elle, l'attrapant par les épaules, tu vas bien ? Tu as mal ?

La demoiselle secoua la tête.

- Non je vais bien, comme je te l'ai dit, ce n'est pas ma première fois.

Elle lui sourit, il leva les yeux sur la maison calcinée.

- Ces gens n'auront pas à rebâtir leur maison en entier, déclara-t-elle.

- Vraiment Minu-chan, je me demande jusqu'où s'étendent tes pouvoirs.

Zoro aida la demoiselle à se relever. Elle posa ses mains sur ses genoux et toussa, il lui tapa doucement dans le dos.

- Si tu avais comme moi 1500 ans d'histoire de ton fruit dans la tête tu aurais toi aussi un nombre assez conséquent de cordes à ton arc. Finit-elle par répondre.

- C'est incroyable... Yohoho tu es vraiment extraordinaire.

Minu gratifia Brook d'un sourire sincère mais fatigué. Ils avaient quitté les lieux de l'incendie sans se faire remarquer. Les trois compagnons se dirigeaient vers le port.

- Il y a des choses que je n'arriverai jamais à faire... déclara-t-elle finalement.

Zoro baissa les yeux sur elle.

- C'est normal non ? Vous avez beau être toutes des nekomata vous n'êtes pas faites pareil, à tous les niveaux. Dit-il.

- C'est exact, je...

La petite femme chat se figea d'un seul coup sur la route. Un groupe d'hommes venait de passer près d'elle. Ils portaient un uniforme qu'elle connaissait très bien, celui du laboratoire où elle était restée captive. L'avaient-ils reconnue ? Étaient-ils à sa recherche ? Y avait-il un laboratoire sur cette île ? Y avait-il des zoans qui souffraient ?

- Minu, ça va ? Demanda Zoro en posant la main sur son épaule, qu'est-ce qui se passe ?

Elle ne lui répondit pas immédiatement.

- Retournons au bateau tu veux bien ?

Zoro ne pouvait pas cesser de la regarder, son visage était fermé et tendu, elle semblait grise comme si elle avait perdu tout son éclat. Quelque chose la tracassait, il regarda autour de lui essayant de voir ce qui avait pu la perturber. Il ne remarqua rien de spécial. Cependant il avait la désagréable impression d'être observé.

Au bout d'un certain temps ils rencontrèrent une partie de l'équipage rassemblé autour d'un poteau de bois.

- Qu'est-ce que vous regardez ? Dit le musicien en s'avançant vers eux. Sa mâchoire se décrocha.

- Minu... c'est vrai tout ça ? Demanda Nami.

La demoiselle ne comprenait pas, de quoi parlait-elle. Elle s'approcha, le monde sembla s'ouvrir sous ses pieds. Deux affiches étaient soigneusement agrafées dans le bois. L'une était un avis de recherche et l'autre une sorte de circulaire explicative. Ses compagnons s'agitaient autour d'elle, la pressant de questions. Cependant elle n'écoutait pas. La photo... celle de la prime, elle avait changé. C'était un cliché d'elle pris récemment. Elle reconnaissait cet haori gris brodé de mimosa, elle le portait sur l'île d'Éros. La prime avait également augmenté de soixante-dix millions de berrys, elle était passée à cent millions, la légende "only alive", en revanche, n'avait pas changé.

Elle posa les yeux sur l'autre papier. Elle lut en diagonale, ses yeux s'écarquillaient de plus en plus. Elle se mit à grincer des dents, la peur était en train de s'emparer d'elle... tout était vrai.

- Minu !? Insista la navigatrice.

- Oui... c'est la stricte vérité. Je vous ai raconté cette nuit-là au laboratoire. Vous saviez que j'avais déjà tué, non ?

- Ils disent que les autres zoans sont également morts. Dit Nami.

- Tout le monde est mort ce jour-là sauf moi, je les ai tous tués.

- Ils parlent de corps démembrés... lâcha Ussop qui parcourait les lignes de l'article à toute vitesse.

- Il faut tout vous répéter en fait.

- Tu nous a dit qu'ils étaient morts à cause de ton pouvoir.

- C'est vrai, la plupart des gens sont morts à cause du voile, mais il ne se déploie qu'en présence de cadavres frais. Nami amena sa main à sa bouche. Il faut vraiment que vous arrêtiez de m'idéaliser... j'ai causé la mort de plus d'une centaine de personnes. J'ai beau être douce et gentille, le nekomata en moi n'est jamais loin et lui ce qu'il aime c'est tuer, c'est faire souffrir, il s'amuse de la douleur et de la détresse des autres. Croyez-moi quand je tue j'aime ça. Vous n'avez pas idée à quel point la brutalité, la cruauté et la vengeance me séduisent. Ce yokaï fait de moi une tueuse sanguinaire aux pulsions de destruction et de mort. Je suis lui, il est moi. Je ne mentais pas quand je disais à Zoro qu'on m'avait déjà retrouvé de la chair plein les dents... c'est pas pour rien. Alors oui il y avait des corps mutilées puisque je les ai mangés.

Ussop s'écarta violemment de Minu suivi de Nami et Brook.

- Pourquoi t'as peur toi, y a pas de chair à manger sur toi ! Cria Ussop en donnant un coup au squelette qui voltigea.

- Pourquoi tu nous raconte tout ça !? Cria Nami.

- Parce qu'il faut que vous sachiez ! Vous devez savoir qui je suis si je veux pouvoir rester près de vous ! Je ne vous ferai jamais de mal et honnêtement tant qu'on ne cherche pas m'en faire, je suis plutôt docile, vous le savez également, pas vrai ? Cependant vous devez être conscient que les combats, la colère, la violence... me changent. Si ça peut vous rassurer je n'ai tué personne depuis quatre ans.

- Ça ne me rassure pas du tout. Chuchota Ussop à Nami qui hocha la tête pour approuver.

- Vous allez me chasser ? Demanda-t-elle prise d'une angoisse terrible.

- Non Minu, personne ne va te chasser, dit Zoro.

Il prit le temps de lire l'article. Le personnel du laboratoire avait été entièrement décimé et certains affreusement mutilés, des morceaux n'ont même jamais été retrouvés. Il posa sa main entre les deux oreilles de la demoiselle.

- Ça ne change absolument rien. Ton passé on s'en fiche, tu es notre nakama, Luffy t'a choisie pour être avec nous et il ne te lâchera pas, il baissa la voix, et moi non plus.

Il la regarda et lui sourit doucement. Elle se rapprocha pour se blottir contre lui, il glissa sa main dans son dos pour la caresser et la rassurer.

- Non ça ne change rien, dit Robin qui venait d'apparaître dans leur dos. Elle tenait dans sa main une affiche et une copie du journal.

- Minu, ta prime a-t-elle augmenté ?

- Oui, de trente millions de berrys et ils ont mis une photo plus récente.

L'archéologue n'était pas sereine.

- Qu'est-ce qui se passe Robin ? Demanda Zoro.

La femme aux cheveux noirs s'approcha de Minu et lui caressa derrière l'oreille.

- Est-ce que tu as vu quelque chose aujourd'hui ?

- Oui, je les ai vus, ils sont ici.

- Je crois que quelqu'un veut te ramener là-bas, poursuivit-elle calmement, ton affiche est partout.

- Mais ça n'a pas de sens... lâcha Minu.

- Le but ce n'est pas que quelqu'un te reconnaisse, c'est que tu saches que la traque a repris. Lui répondit Robin.

Minu serra fortement les dents, non, pourquoi se remettre à sa poursuite après neuf ans... surtout qu'elle n'avait plus fait aucun dégât depuis quatre ans.

Ailleurs sur l'île, Luffy, Chopper et Sanji étaient assis à la table d'un restaurant. Un homme corpulent s'approcha, il était grand, avait la peau blafarde, des yeux bleu lessivé et des cernes noires en dessous. Il respirait en ronflant, c'était assez répugnant.

- Mugiwara no Luffy. (= Luffy au chapeau de paille) Il renifle.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Je mange là...

Le capitaine des mugiwara était déjà très en colère pour une raison qu'il ignorait mais ce type-là, clairement il ne lui voulait pas du bien.

- Tu permets que je m'assoie avec toi ? Je voudrais discuter un peu.

- Je t'en prie, mais dépêche-toi, tu pues.

L'homme qui s'installa devant lui ne sembla pas réagir à l'insulte. Chopper fronça le nez et se rapprocha un peu plus de Sanji. Il y avait énormément d'odeurs sur lui qu'il ne parvenait pas à identifier. Il était absolument détestable, il le sut à la seconde où il le vit. Le petit renne tremblait de tout son corps.

Sanji attrapa Chopper par l'épaule et le serra doucement contre lui. Cet homme avait une aura à vous glacer le sang.

- Tu as en ta possession quelque chose qui est à mon patron... quelque chose qu'il a payé très cher et qu'il veut récupérer.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Répondit le capitaine en portant son verre à ses lèvres.

- Ho oui j'imagine, tu ne l'as pas acquis depuis longtemps. C'est pas grand chose... Il glisse deux papiers sur la table.

Le bras de Luffy attrapa celui de son interlocuteur avec la vivacité de l'éclair.

- Tu ferais mieux de faire attention à ce que tu vas me montrer, pas sûr que je le prenne bien.

- Loin de moi l'idée de vous embêter mais il s'avère que vous vous méprenez sur la nature de votre nouvelle nakama (=camarade) ... Minu...

- Oï le gros dégueu, attention à ce que tu vas dire de Minu chérie. Lâcha Sanji aspirant une bouffée sur sa cigarette, faisant rougir l'extrémité. Il ne savait pas pourquoi mais il voulait absolument garder Chopper loin de cet individu.

- Je connais cette affiche, je sais qu'elle est recherchée. C'est pas nouveau, dit Luffy.

- Tu sais ce qu'elle a fait ?

- Je crois qu'elle l'a dit mais je l'écoutais pas, je m'en fous.

- Nous savons oui, intervint Sanji, elle a tué plusieurs personnes.

- Nous comptons son nombre de victimes à cent vingt-neuf, lâcha l'homme, vous comprenez, on ne peut pas la laisser dans la nature, il faut que nous la trouvions et que nous l'enfermions. Elle est dangereuse, plus que vous ne l'imaginez.

- Cent vingt-neuf … chuchota le cuisinier, vous n'êtes pas de la marine, pourquoi c'est vous qui la recherchez et pourquoi vous la voulez vivante ?

- Comme je vous l'ai dit, mon patron a payé une fortune pour elle, il se sent responsable des dégâts qu'elle cause. Il y a quelques semaines sur Eros, cinq jeunes garçons sont morts. Elle les a tués.

- C'est faux ! S'insurgea le cuisinier en se levant, elle n'a tué personne là-bas, il n'y a pas eu de morts, nous sommes partis avant. Et Minu n'a pas touché à un seul de leurs cheveux.

- Pourtant ils sont morts, un sourire abominable se dessina sur son visage avant qu'il reprenne, c'est un démon, elle vous a fait croire qu'elle était une petite boule de poils adorable et inoffensive, pas vrai ? C'est une menteuse, elle vous baratine, le nekomata est une bête vile qui ne vit que pour la destruction et la mort. Elle se sert de vous. Vous l'avez protégée mais elle a tout de même tué ces garçons. Une malédiction ça se prononce vite et ça fait effet plus tard. Vous ne savez rien de l'étendue de ses pouvoirs, des choses terribles qu'elle est capable de faire. C'est un monstre ne l'oubliez pas.

- Détrompez-vous elle n'a omis aucun détail sur ce qu'elle a fait. Gronda Sanji.

- Je suis sûre que si, répondit tranquillement l'homme en faisant tourner le liquide dans son verre, il y a des choses innommables dans son passé, des choses très tabous, notamment sur la consommation de viande humaine...

Luffy ricana.

- Je sais très bien ce qu'elle est et ce qu'elle est capable de faire. Ça se sent quand on la regarde vraiment...

- Alors tu sais toute la cruauté qui l'habite n'est-ce pas ?

- Cette cruauté c'est vous qui la lui avez insufflée, siffla Sanji.

- Elle vous protège c'est ça ? Demande l'homme.

- Je n'ai pas besoin d'elle pour me protéger, aucun d'entre-nous n'a besoin d'elle pour être protégé, elle-même n'a pas besoin qu'on la protège, cependant... Je vais quand même t'éclater !!

Le poing de Luffy s'abattit sur la figure du protagoniste, l'écrasant si fort que la plupart de ses dents sautèrent, il traversa une fenêtre en volant et se fracassa sur le sol plus loin.

Luffy sortit du restaurant sa veste volant sur ses épaules.

- C'est vous pas vrai... le labo... les expériences, les cicatrices. Je vais vous dire un truc, je me fous de tout ce qu'elle a pu faire avant, aujourd'hui elle est avec moi et elle est heureuse. Si je vous revois tourner autour d'elle, je vous tue et personne ne pourra dire que c'était elle. Et si vous tombez sur elle et que c'est elle qui vous déglingue et bien elle pourra bien vous dévorer jusqu'à ce qu'il ne reste rien de vous. Ça ne changera rien à mes yeux.

Luffy finit par tourner les talons en secouant son poing pour en enlever le sang. Sanji s'arrêta près du corps allongé et murmura.

- Il y a plus d'un monstre dans notre équipage vous savez... Minu et l'un des plus doux d'entre-nous.

Puis il poursuit sa route suivi de Chopper qui lui tenait la jambe.

En chemin le médecin se mit à pleurer.

- Qu'est-ce qui se passe Chopper ? Demanda Sanji en s'agenouillant devant lui.

- Il... il était terrifiant, j'étais sûr qu'il allait me faire du mal. Il sentait… le sang, la peur, la mort, toutes ces odeurs d'animaux sur lui, je... je n’arrivais pas à les distinguer les unes des autres.

- Je sais... répondit le cuisinier en le soulevant pour le prendre dans ses bras et rejoindre Luffy.

- Il n'était sûrement pas seul. Dit-il en arrivant à ses côtés.

- Il vaudrait mieux qu'il le soit...

Le capitaine dépassa le blond en allongeant le pas.

Minu était figée, ses jambes tremblaient alors qu'elle apercevait plus loin sur la route un nouveau groupe d'hommes en uniformes.

- Là-bas... articula-t-elle en resserrant entre ses doigts la veste de Zoro. Celui-ci leva la tête pour voir de quoi la petite femme chat avait si peur. Elle voyait prendre à leurs ceinture les bâtons électriques dont ils se servaient à l'époque pour la faire obéir.

Les hommes se dirigeaient vers eux et ils la fixaient. Elle s'enfuit dans la seconde, courant sans réfléchir. Zoro avait essayé de l'appeler et de la retenir mais il n'avait pas été assez rapide. Dans une rue déserte elle entendit une détonation, une douleur lui transperça l'épaule avant qu'elle reçoive un choc électrique qui la cloua au sol, immobile. Tous ses muscles étaient crispés.

- Pourquoi on n’a pas de granite marin ? Entendit-elle, ses oreilles pivotant vers la conversation.

- Le chef n’aime pas qu'on dénature ces petits protégés, surtout celle-là.

- Ce serait quand même plus simple.

- T'as raison mais c'est comme ça, ça rend les choses plus intéressantes. Tiens, va lui mettre ça.

- Je m'approche pas d'elle t'es fou !

- T'es vraiment qu'un froussard. Elle est complètement engourdie, regarde. Des pas approchaient d'elle, on lui saisit une poignée de cheveux et la souleva. Elle ne pouvait pas encore bouger, elle décida donc d'attendre. On lui plaça sur le visage une muselière de cuir et de métal.

- Voilà, avec ça plus la peine de craindre ses crocs. Remets-lui une dose.

Les autres lui avaient dit qu'elle avait le droit de se battre... que les gens qui lui avait fait du mal devaient payer... ils devaient payer. Ses dents se mirent à claquer et à grincer, ses queues fouettaient l'air avec vigueur. Un grondement sourd émana de sa gorge.

Elle bondit à une vitesse folle s'accrochant à un premier homme à hauteur du visage lui donnant un coup si violent dans la mâchoire que celle-ci se disloqua dans un craquement d'os. Elle ne sentait plus la pointe dans son épaule, ni le courant qui traversait son corps. L'homme tomba à la renverse Minu sur lui. Elle se releva sans dire un mot, ses doigts rassemblés, toute griffes dehors elle en transperça un autre au niveau du bas ventre, son bras rouge et dégoulinant ressortait de l'autre côté, elle le glissa dans l'autre sens produisant un son mou et humide. Ça ne lui avait pris que quelques secondes, pourtant, le carnage ne cessa pas. L'un après l'autre les ennemis tombaient sous les coups de griffes. Elle ne songea même pas à prendre sa forme hybride. Des flots de sang coulaient des plaies déchiquetées. Entre-temps Zoro et Franky étaient arrivés sur les lieux ils étaient paralysés par la stupeur. C'était terrifiant. Il y avait déjà cinq cadavres. Elle tenait le dernier par la gorge. L'euphorie du combat s'était emparée d'elle, ses feux spectraux crépitaient comme jamais.

- Est-ce qu'il y a un laboratoire ici ? Réponds ! ordonna-t-elle en le fracassant contre le mur.

- Non...non pas de labo, pitié...

- Pitié... tu voudrais que MOI j'ai pitié de toi. Elle lui enfonça son doigt profondément dans l'épaule. Le hurlement que poussa l'homme lui arracha un sourire de béatitude.

Zoro s'était approché sans qu'elle s'en aperçoive, il l'avait ceinturé avec l'un de ses sabres.

- Minu ça suffit. On doit partir !

- Non ça ne suffit pas ! Ça ne sera jamais assez, chacun de vous doit mourir, tu mourras enfoiré ! Minu se débattait comme elle pouvait, rejetant la tête en arrière dans l'espoir de blesser son assaillant. Voyant que ça ne fonctionnerait pas elle cessa de bouger, leva la tête vers le dernier survivant du groupe. L'atmosphère s'alourdit et s'assombrit, un grondement sembla venir de partout en même temps et sa voix se répercuta contre les murs.

- Je te maudit, toi et tous ceux qui te suivront, où que tu puisses aller ma colère saura te retrouver. Tu ne connaîtras plus le repos, tu seras tourmenté jour et nuit jusqu'à ta mort, tu seras seul, tu n'auras rien et tu crèveras comme un chien dans un caniveau.

Un sourire carnassier se dessina sur son visage.

- Regarde bien mon visage, tu ne pourras plus jamais l'oublier, il te hantera jusqu'à ta fin.

Zoro et Franky avaient été incapables de bouger. Finalement le bretteur resserra sa prise autour d'elle avant de quitter la rue en toute hâte.

- Il faut pas qu'on reste là. Dit-il. Franky courrait à côté de lui.

Minu était entrée dans un état second, elle ne bougeait plus, il se la jeta sur l'épaule et rangea son sabre. Elle se mit à fixer le tas de viande qui s'éloignait, et l'homme qui pleurait. Elle l'avait encore fait ! Elle s'agrippa à Zoro enfouissant son visage dans son cou.

Ussop, Nami et Brook avaient disparu s'étant réfugiés sur le bateau. Zoro grimpa à bord du navire. Il ne prononça pas un mot et emmena directement sa compagne dans la cuisine pour la faire s'asseoir. Il lui servit un verre d'eau.

- Bois. Ordonna-t-il.

- J'aimerais bien mais...

- Qu'est-ce que c'est que cette horreur ? Demanda-t-il.

- Une muselière.

Il ne rebondit pas et se dirigea vers la porte.

- Oï Franky ! Il me faut une cisaille !

Quelque seconde plus tard il revint avec l'objet et découpa le cuire, la muselière tomba sur la table.

- Bois maintenant.

Elle s'exécuta. Il remplit une bassine d'eau et revient avec ainsi qu'un torchon propre. Il plongea le tissu dans l'eau puis l'essora avant de venir débarbouiller sa bouche, son menton et sa gorge pleins de salive et de sang. Il fixa ses lèvres et déglutit avant de relever son regard vers le sien.

- Donne tes mains...

Elle leva les bras pour les lui donner, il les saisit avec douceur et les plongea dans le bac d'eau tiède. Elle se teinta de rouge. Il massait tendrement ses mains.

- C'était horrible pas vrai ? Demanda-t-elle timide.

- Oui... et non. Je serais complètement hypocrite de te sermonner ou de te juger. C'est moi qui t'ai poussé à te défendre, je savais ce qui risquait d'arriver et j'en assume les responsabilités.

- Je ne suis pas un animal Zoro, lui murmura-t-elle sans colère, tu n'es pas responsable de mes actes. Je me suis laissée emporter par la violence. Sans cette muselière, j'en aurais croqué certains. 

Elle poussa un profond soupir et reprit.

- Vous ne devez jamais me laisser faire c'est compris ? Jamais. Si vous avez le moindre doute, intervenez. La moindre petite bouchée de chair humaine pourrait nous coûter très cher.

Zoro la regarda pour qu'elle poursuive.

- La viande humaine c'est un peu comme une drogue dure pour moi. Ça accroît ma force physique et augmente la puissance ainsi que la quantité d'énergie fabriquée par mon âme. Plus j'en mange et plus je suis forte. Si je commence à manger je ne peux plus m’arrêter. C'est une autre des raisons pour lesquelles j'évite le plus souvent de me battre.

- C'que tu peux cumuler... dit-il.

- Je suis désolée... Les grands pouvoirs arrivent avec de grands inconvénients. Je trouve ça logique qu'un fruit du démon tel que le mien soit livré avec un prix à payer. Ne plus pouvoir nager, les gens pensent que c'est la seule chose qui nous est retiré, mais c'est faux. Chacune de ces capacités est un fardeau qui apporte avec elle son lot de souffrance. J'ai constamment faim, je sens en moi une cruauté et une vilenie qui ne m'appartiennent pas. Je prends un plaisir malsain à détruire, à tuer ou à voir les autres souffrir. Tout à l'heure sur ce pont, quand je massacrais tous ses gens, je me sentais si heureuse... pourtant ce n’est pas moi ça... aucune autre Nekomata n'a été aussi violente.

- Aucune autre n'a vécu ce que tu as vécu.

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Elle était adorable même quand elle pleurait.

- Je comprends tu sais, moi aussi je prends du plaisir dans la bataille. Tu ne m'as encore jamais vu lors d'un combat mais... je rayonne.

Elle frottait ses yeux qui débordaient toujours en reniflant. Il attrapa un nouveau torchon propre et lui sécha délicatement les mains.

Il hésita un moment avant de se pencher vers elle et de l'embrasser avec délicatesse, d'abord ses joues humides, son joli nez puis enfin ses lèvres comme des pétales de roses.

- Tu es parfaite tel que tu es, ça ne change rien à mes yeux. Tu restes mon trésor quoi que tu fasses.

Il lui souriait doucement enlevant une mèche de cheveux de devant ses yeux, caressant son visage. Il approcha à nouveau ses lèvres pour l'embrasser encore et encore avec une infinie tendresse. Il la réconforta, lui fit comprendre qu'il serait toujours là pour elle, et que quoi qu'il arrive il l'aimerait toujours. Il rougit en prenant conscience de ses pensées.

- Viens il faut que tu changes de robe, celle-ci est toute tâchée. Dit-il avec précipitation pour noyer le poisson. Il se leva et lui attrapa la main avant de sentir que la demoiselle ne le suivait pas. Il se retourna pour la regarder, elle le fixait les joues roses.

- C'est vrai ? Tu m'aimes quand même ? Pleura-t-elle, les yeux mouillés et le nez qui coule.

Il leva le regard au plafond en se frottant le crâne, rougissant plus fort.

- Évidemment... finit-il par lâcher, la nuque brûlante.

Elle se jeta sur lui dans un bond, collant sa bouche contre la sienne avec force. Il la réceptionna de justesse la tenant par la taille et fut collé contre la table. Elle posa les genoux sur le bois et se redressa pour approfondir le baiser qu'elle lui donnait, glissant ses petites mains dans ses cheveux verts. Elle pressa doucement son corps contre le sien.

Ils ne s'étaient jamais embrassés dans une pièce commune. Zoro rougissait encore plus fort. Elle décolla la bouche de la sienne sans qu'il n'ait eu le temps de réagir. Elle caressa doucement son visage qu'elle détailla avec plaisir avant de replonger ses yeux dans les siens.

- On va le faire Zoro. Lui dit-elle doucement.

- Faire quoi ? Demanda-t-il complètement à l'ouest. Elle lui fit un regard appuyé, un ange passa et il comprit.

- Ho... ça...


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