Coeurs à peurs

Chapitre 1 : Amour

1691 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/02/2020 21:50

Joyeuse saint valentin à tous ! Faite de magie, je vous le souhaite !



Hasard ? Une rencontre, parmi tant d’autres. Une petite étoile, arrivée à destination, dans mon cœur.

Un soir d’orage. Tout se déchaîne, dehors. Le vent claque contre la fenêtre de ma chambre. Je suis seule, la maison est trop vide. La peur se propage dans tout mon être, comme la foule arrivant aux soldes. Ma première réaction fut de t’appeler. Toi, ma meilleure amie. Ma sauveuse, mon bonheur, et ma joie. Deux semaines que l’on se connaît. Deux semaines, qui se sont écoulées sans même que je ne les voie. Tu m’as donné confiance en quelques secondes… Et me fais sourire, au son de ta voix.

Cette sombre nuit n’est pas comme les autres. Tu me donnes plus de tendresse, de gentillesse et de chaleur. Tu es en moi, comme une boule de joie, invincible.

Un bruit. Un éclair… Un coup de foudre. Arrivant au fin fond de mon cœur, provenant du tien. Une connexion immédiate, puissante… éternelle ?




L’amour, le vrai, n’existait pas, pour moi. La vie n’est faite que de bas, et de noir, au fond. Le malheur est une qualité… et le bonheur un poison. Tout ne tient qu’à cette logique. Rien ne va ? Alors, tout va ! Parfaite description de ma vie, si indécise…

Peut-être que ma vison du monde va vous paraître bizarre, et j’en suis désolée, mais… mettez vous à ma place… j’ai quatorze ans, et j’ai déjà vécu plus d’horreurs que vous tous réunis.

Je suis atteinte d’une leucémie foudroyante… et je n’ai plus longtemps à vivre. Un, deux, dix jours… Personne ne le sait. Je suis à la fin, un déchet pour ce lieu… mais… à quoi ai-je servi ? Hormis à être un poids… Je ne vois pas trop…


Je suis solitaire pour cette même raison. Ma présence finit toujours par faire souffrir. C’est ma destinée, je suppose. Je suis plus étrange que personne ne l’a jamais été, et fière de l’être !

Personne ne m’approche, comme si j’avais la peste…

Au début, cela n’était que souffrance de voir le dégoût que je leurs cause. Je ne suis pas si horrible que ça, physiquement !

Maintenant, c’est mon quotidien, plus rien ne me blesse. J’ai un cœur de pierre, rien ne passe. Enfin… rien ne passait…



Une personne. Une seule. Celle qui nourrit ma peur. Mais aussi mon cœur, et mes rêves. Celle qui m’a prouvé que tout est possible…

Depuis qu’elle est près de moi… qu’elle ne marche non pas comme moi, mais en moi, j’ai peur. Peur de la laisser, peur de l’abandonner. Peur de me faire briser, peur de ne plus l’aimer…

La Peur me suit partout où je vais. A chaque battement de mon cœur, j’en souffre. Mais pas une souffrance brute… Elle est douce, mêlée d’amour et de pitié… Elle est constituée d’interdit.


Son odeur me suit partout. Les chimios ne me font même plus mal… Son parfum m’apaise. Ses yeux sont encrés dans ma mémoire, plus précieux que des joyaux. Ses cheveux, qui caressent mon visage régulièrement, sont mes rayons de soleil… De joie, et de beauté. Son sourire hante mon cœur, comme un rêve irréalisable… Elle, est ma moitié, mon âme sœur…




Dix jours que je suis avec elle. Dix jours que les médecins me disent que c’est très bientôt la fin. Dix jours qui se sont écoulés si vite… Et ma santé qui s’est dégradée au plus vite. Mon cœur bat si vite et fort que où que vous êtes, vous devriez l’entendre ! Mes jambes lâchent et ne m’appartiennent plus. Mes poumons me brûlent, et me privent régulièrement d’air. Je suis fichue… en état de périr.

Sa main dans la mienne, à toutes occasions… Mon cœur alimenté par une flamme charnelle, brûlant d’amour… Ma douleur qui disparaît. Il n’y a plus qu’elle. Elle, elle, elle…

Aucun contact n’est obligatoire. Notre amour se délecte de ce qu’il trouve… Donc, de nos deux cœurs, toujours proches. Elle m’a changée, Océane… C’est elle, qui a rallumé ma flamme. Changé ma vision, et balayé toute noirceur, l’échangeant contre de la peur… Cette Peur. LA chose qui est inévitable, mais à risques. Risque d’éteindre tout de moi… D’arrêter les battements de mon organe vital. C’est le cadeau de la vie, un clin d’œil, montrant qu’elle ne m’a pas oubliée… Que je suis toujours maudite, malgré tout.



Un soir, un orage éclata. Avec la même intensité que le dernier. Celui de notre journée. D’un regard, une conviction…

Manteaux, écharpes… Et, direction extérieur, avant que l’éclair ne s’échappe. Coude contre coude, main dans la main, cœurs et peur contre cœurs… Mentons levés, nous sommes prêtes à nous montrer. A prouver l’or qui nous unis. A braver la pluie, et les interdits. Moqueries, injures, et débileries nous accompagnent, non respect de ce monde… Qui se répercute sur nos corps, à chaque seconde.


Je suis une fille, oui. Et j’aime une fille, oui. Ce n’est pas interdit ! Les garçons ne sont pas faits pour moi… Trop violents, et insouciants.

On s’aime, quel est le problème ? On ne fait pas de mal, sauf preuve du contraire ! Pourquoi moqueries, insultes, et violence ?

Qu’est ce qu’il y a de mal à ça ? En quoi ce serait sale ? Pourquoi tous ces regards ?

Ces peines de morts que vous nous distribuez ?

Si vous cherchez à nous séparer, jamais vous n’y arriverez… Quels que soient les clichés, nous, on le sait… Ce sera à la vie, à la mort. Sachez le… N’usez pas votre force pour rien.




Après cette promenade, mes forces étaient au plus bas. Je ne tenais plus debout, et mes poumons commençaient à me lâcher. Mais… Elle était là, toujours. A brûler ma peau, à son contact. A me faire pleurer d’impuissance, ne sachant pas comment lui montrer mon amour.


L’amour tue… Mais l’amour vit, aussi. Tout comme le silence tue, et la parole souffre. Contre toute attente, l’amour existe.

Une seule chose est fausse, pour moi. L’amour passager n’est qu’un prétexte. Lorsqu’on aime, on n’oublie pas. Lorsqu’on aime, on haine pas.


Lorsqu’elle n’était pas là, mes yeux commençaient à me lâcher. Mon espoir s’envolait doucement. Et mes anciens rêves devenaient réalité. Sa présence, son amour me faisait vivre. D’où… Sans toi, je ne respire pas.

Ses lèvres me manquent… Lorsqu’elle me sourit, plus rien existe. Sauf elle… toujours, et encore elle.

Sa voix envoûtante, celle qui me faisait frémir… J’aimerai tellement l’entendre encore une fois…

Mais elle est où ? Je ne veux pas mourir… Je ne dois pas… Pas sans elle… Je…



Elle est revenue ! Et je suis dans un état plus que pitoyable. Je ne peux plus bouger. Je sens mon sang s’arrêter et repartir dans tout mon corps… Comme un chocolat chaud trop brûlant. Ma tête est si lourde que je ne peux plus la lever. J’ai si mal… Comme dans un rêve éveillé… Dans un cauchemar, qui dure depuis bien trop longtemps. Plus rien ne pouvait me sauver. La vie s’en est assurée. Morte à quinze ans, c’est pas un peu tôt ?


Ça y est… Je ne vois plus. Mes yeux ne peuvent plus s’ouvrir. Et je n’ai plus de voix. Mes oreilles fonctionnent tout juste encore. Mon corps tremble à n’en plus finir. Je suis à la fin de la fin, tenir un jour de plus va être impossible…

Océane est toujours auprès de moi, le plus proche possible. Je sens sa chaleur corporelle, et son souffle, lorsqu’elle dort. Elle ne bouge pas. Jour et nuit, elle reste là… Elle veille sur moi, prenant même sur sa santé…

Elle me parle souvent. Très souvent ! Je ne comprends plus tout… Mais je sais que je loupe beaucoup… Elle me donne sa force et son amour par ses paroles… Elle m’aime toujours plus, malgré mon état…


Je n’arrive plus à vous parler… Tout vous décrire m’est devenu surhumain… Je ne sais plus… Rien. J’ai tout oublié, sauf elle…


Mon cœur est sur le point de s’arrêter. Je le sais… Je le sens. Et… Elle le sait aussi. Son cœur est tout proche du mien, ils battent… Au même rythme!?! Le sien s’arrête aussi… On peut mourir d’amour ?


Son souffle est proche… Proche du mien. Elle se rapproche. Ses jambes se collent aux miennes. Son tronc fait de même, et ses mains se nichent dans le creux de mon dos.

Sa bouche est étrangement proche de la mienne… ça ne me déplaît pas.


Elle a posé ses lèvres sur les miennes. Doucement… Tendrement… Avec tout son amour.

Et j’ai poussé mon dernier souffle. Mon cœur s’est arrêté. Mes lèvres restant sur les siennes. Le sien s’est arrêté peu de temps après. Quelques secondes. Elle est morte, tout comme moi. Unies par un coup de foudre, jusqu’au bout. Détruites par la vie.


Pauvre et bête histoire… Celle de ma vie, celle de la sienne, et d’autres, de futures autres.

La Peur nous avait quittées pour laisser place à la Mort. Mais l’amour est resté… Pour l’éternité. Hasard ?

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