Red Memories / Tome 2 : Tigre, tigre...

Chapitre 20

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:44

Salle d'autopsie du Ncis - 19h45.
Jimmy Palmer sortit de l'ascenseur, ses vêtements encore mouillés par la pluie qui ne cessait de tomber depuis des heures. Depuis le couloir blanc, il vit que la salle n'était pas allumée, le Docteur Mallard n'était donc pas encore arrivé. Les portes coulissèrent, le silence sembla sauter à la gorge de Palmer, comme une terrifiante appréhension... En balayant la salle des yeux, il remarqua un sac noir posé sur la dernière table métallique. Jimmy eut soudain un sentiment qu'il n'avait jamais ressenti auparavant, -et qu'il n'aurait jamais voulu ressentir-, celui d'avoir perdu un proche. Ce sac n'était pas un sac qu'il voyait tous les jours, il ne dégageait pas la même impression... Sans prendre le temps d'enlever son manteau mouillé, il s'avança vers la table, l'angoisse nouant ses entrailles au plus profond de lui-même, il n'entendait plus que son coeur battre dans ses oreilles... Il s'arrêta devant le sac, en voulant allumer la lampe au dessus de lui, il s'aperçut que sa main tremblait. Il resta un instant sans rien faire, cherchant son courage devant le sac désormais éclairé. Il saisit l'extrémité du sac d'une main, la fermeture éclaire de l'autre, et ouvrit lentement le sac... En dégageant le visage de la victime, il sembla se vider de ses forces, se décomposer sur place. Il enleva ses lunettes rondes, comme si sa vue lui jouait des tours...
- Tu es là Jimmy ?
La voix de Ducky ne le fit pas réagir. Il l'avait entendu, mais il ne trouva pas la force de répondre.
- Avec toute cette pluie je n'ai pas pu... Jimmy..? Qu'y a-t-il ?
Le jeune médecin légiste ne répondit pas. Ducky sentit alors qu'il s'était passé quelque chose. Quelque chose de grave. Il laissa tomber son manteau beige et son chapeau sur son bureau, marchant vers son collègue qui semblait pétrifié. Ducky fut envahit par la peur, lui aussi :
- Qui est-ce ?... murmura-t-il, la voix presque effrayée.
Il vint se mettre à côté de Palmer, découvrant ainsi le visage pâle, figé, les yeux clos, de James Cowls, le jeune agent de l'équipe de Daniel. Comme pour Caitlin, Ducky eut la sensation qu'on lui enfonçait un poignard dans le ventre.
- Oh non... James... non...

- James ! Non !
Daniel accourut vers son agent, allongé au sol, son sang envahissant sa chemise et formant une marre autour de sa tête. Lester Burham était resté à ses côtés, il rangea son revolver dans sa ceinture, et s'agenouilla en même temps que Daniel près de James. Sans même réfléchir, Daniel joignit ses deux mains contre sa poitrine et commença à lui faire un massage cardiaque. Burnham n'eut même pas la peine de lui prendre le pouls. Il lança un regard à Daniel, qui s'acharnait sur la poitrine de son agent. Derrière elle, l'agent Dimmick sortit de la cuisine, son coéquipier lui fit "non" de la tête.
- Allez James..! Accroche-toi !
- Daniel..., murmura Burnham.
Mais elle ne l'entendait pas, il fallait que James vive, il le fallait... Il le fallait... Lester Burnham mit ses deux mains sur les siennes :
- Daniel arrête... S'il te plaît... Il est mort... Tu ne peux plus rien faire...

Les derniers mots de Burnham cognaient dans la tête de Daniel, s'enfonçant dans son crâne comme des aiguilles... James, mort ?... Elle n'arrivait pas à y croire. Elle se tenait debout, dans les toilettes des femmes, sa chemise dans le lavabo. Elle essayait de faire partir le sang coagulé sur le bout de ses manches. En croisant son regard dans le miroir, elle eut une soudaine envie de l'exploser. La colère et l'incompréhension commençaient à la posséder, Daniel ne cessait de passer et repasser ces instants dans sa tête, cherchant la faille... Comment cela avait-il pu arriver ?... Pourquoi lui...? Elle entendit la porte s'ouvrir, et vit Patrick entrer. Daniel n'eut même pas la force de parler, ni de le regarder. Patrick se mit en retrait, il voulait lui parler, lui faire savoir qu'il était là, mais il avait peur de mal s'y prendre, de la blesser. Il posa ses mains chaudes et rassurantes sur ses épaules, ce simple contact suffit à la faire fondre en larmes. Elle se blottit dans les bras de Patrick en sanglotant.
- Calme-toi... Ce n'est pas ta faute... Personne ne pouvait savoir...
Daniel pleurait tellement que ses paroles étaient incompréhensibles. Patrick essaya de l'apaiser, il la serra contre lui et caressa ses cheveux noirs. Daniel se reprit en main avec un courage insoupçonné, se détachant de Patrick, elle s'appuya contre le rebord du lavabo. Il hésita un instant, puis lui dit sur un ton calme :
- Vance te cherche...
- Je sais... Je m'en doute... Je vais lui rendre ma plaque et mon arme, je démissionne.

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