Red Memories / Tome 1 : Tainted Love
Deux semaines plus tard
Hôpital de Bethesda, 18h00.
Patrick arriva sur le parking de l'hôpital, conduisant la voiture personnelle de Daniel, sa coccinelle rouge. Il se gara, et sortit du véhicule avec un paquet à la main. Il alla à l'accueil où on lui indiqua que Jones se trouvait dans une chambre au troisième étage. Patrick prit l'ascenseur et alla toquer à la porte de la chambre 321. Comme personne ne lui répondit, il poussa la porte. Elle était bien là, allongée sur son lit, portant un jean et une chemise blanche, semblant s'être endormie. Jane posa son paquet sur la table de chevet à côté du lit et alla vers elle. Ses cheveux noirs étaient abîmés mais ils n'avaient rien perdu de leur éclat corbeau, sa peau avait reprit un teint à peu près normal, elle semblait moins affaiblie. Patrick avança sa main vers sa tête mais elle ouvrit ses yeux, encore légèremment rosés :
- Ah, t'es là...
- Coucou !
- J'me suis endormie en t'attendant...
- C'est pas grave, tu vas mieux ?
- On fait aller.
Elle se releva et s'assit au bord de son lit, Patrick venant à ses côtés. Daniel posa sa tête sur son épaule :
- Ça me fait plaisir de te voir. Tu as fait quoi à Sacramento, à part me ramener ma mère ?
- Moi, je t'ai ramené ta mère ? Je ne sais pas ce qui te fait dire ça...
Daniel esquissa un sourire et se releva, Patrick attrapa sa main au passage :
- Ta rééducation, ça c'est bien passé ?
- Mais oui, tout va mieux, ne t'inquiètes pas. Le patron m'a interdit de remettre les pieds au bureau avant dix jours.
- Voilà une bonne nouvelle !
- Oui, enfin des vacances... Et toi, tu as fait quoi de ta maison ?
- Je l'ai vendu, à une famille avec deux enfants, ils étaient contents.
- Tu m'étonnes, ça doit être une grande baraque.
- Faudrait peut-être qu'on cherche autre chose que ton appartement d'ailleurs.
- Pourquoi tu dis ça ? Il est spacieux, le loyer est pas cher, Shanna a sa chambre, nous avons la notre...
- Ben c'est ça l'ennui, c'est qu'il n'y a que deux chambres.
Daniel lui lança un regard interrogateur, elle n'arrivait plus à le suivre, pourtant il lui affichait un grand sourire. Il passa ses mains dans son dos, tout en gardant sa mine réjouie.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Rien du tout...
- C'est ça... Ne commence pas à sous-entendre des choses...
- C'est pas mon genre, enfin !
Il se pencha en arrière pour prendre son paquet et le tendre à Daniel qui le prit dans ses mains.
- Merci ! C'est quoi ?
- Un cadeau.
- J'avais compris... Le sens de ma question était plutôt : "que contient-il ?".
- Un pique-nique.
- Te fous pas de moi.
- D'accord, j'arrête, c'est une robe.
- Sérieusement.
- C'est une robe. Tu devrais l'essayer, t'as une salle de bains à côté.
Daniel, légèremment perplexe, s'en alla vers la pièce avec son présent. Patrick resta assis sur le lit, à l'attendre. Il vit un téléphone portable sur la table de chevet.
- T'as un nouveau téléphone ? demanda-t-il à Daniel.
- Cadeau du patron, lui répondit-elle à travers la porte. C'est dingue, c'est pas Noël, c'est pas mon anniversaire mais tout le monde m'offre un truc. A croire qu'il faut être mourant pour avoir de la considération.
- J'veux bien te croire. A part Gibbs et moi, qui t'offert un truc ?
- Vance m'a offert mes vacances, DiNozzo a quitté la chambre, le médecin m'a prescrit des anti-douleurs. Et... c'est tout.
- Ah. Sinon, elle te plaît ?
- Qui ?
- La robe.
- Oui, oui, maintenant que j'ai perdu presque dix kilos, tout me va.
- Je peux te voir ?
La porte s'ouvrit et Daniel apparut dans une robe bleue foncée, se mariant parfaitement avec son teint de porcelaine. Devant le regard de Patrick, le rouge lui monta aux joues :
- Ne me regarde pas comme ça, marmonna-t-elle.
- Tu es splendide... Une vraie princesse...
- Arrête de dire n'importe quoi, ricana-t-elle. En parlant de princesse, la notre doit nous attendre.
- Tu as raison.
Il lança un coup d'oeil à sa montre :
- Heureusement que tu le dis, on allait être en retard.
- En retard pour quoi ?
- Ben pour... Rentrer à la maison.
- Surtout que mes parents ont Shanna en otage depuis presque deux semaines, j'ose même pas imaginer le chantier que ça doit être.
Elle attrapa son sac, y rangea ses affaires, ses cachets et le referma. Avant qu'elle ai put poser sa main sur la bandoulière, Patrick s'empara du sac et s'empressa de regagner la porte de la chambre. Jones lui sourit, saisit son téléphone et referma la porte derrière elle, sans regrets.
Ils arrivèrent sur le parking, Patrick ouvrit le coffre avant de la voiture et y déposa le sac de Daniel tandis qu'elle prenait place sur le siège passager. Il la rejoignit au volant.
- Si tu lui fais une seule égratignure, lança Jones, tu peux repartir en Californie, voire plus loin.
- Mais j'y fais attention, autant qu'à toi.
Daniel lui afficha un grand sourire, alors qu'il fermait sa portière et mettait sa ceinture, elle passa sa main dans ses cheveux blonds :
- Merci pour tout ce que tu as fait.
- C'est normal. Faut bien que je me rachète.
- Tu n'avais pas besoin d'en faire autant.
- Je trouve que je n'en ai pas fait assez. Comparé à la peine que tu as du avoir toutes ces années...
- Patrick, il y a pas longtemps, quelqu'un m'a dit qu'il ne fallait pas vivre dans le passé. Tu comprends ?
- Je crois que oui, lui répondit-il sur un ton enjoué. Mais sans Tony, tu ne serais pas là en ce moment.
- Oh ça, je le sais. Je suis consciente de la dette que j'ai envers lui. Allez, rentrons !
Elle s'approcha de lui pour déposer ses lèvres sur son cou, et le sentir frissonner sous son contact. Il démarra la voiture qui partit dans les rues de Washington DC, vers l'appartement de Daniel.
En route, alors qu'ils étaient presque arrivés, le portable de Patrick sonna. Comme ils étaient arrêtés à un feu rouge, il décrocha :
- Oui ? Ah bonjour ! Oui, bien sûr. Dans cinq minutes. D'accord, au revoir.
- C'était qui ?
- Rien d'important, je le rapellerai.
- Toi, tu caches quelque chose...
- Mais non, mais non.
- Ouais, je me méfie toujours.
Le feu passa au vert, la coccinelle continua son chemin. Une fois arrivés, Patrick sortit Daniel de la voiture et l'emmena directement à son appartement sans prendre la peine de récupérer son sac. Jones trouvait la situation de plus en plus curieuse, elle laissa à Jane le soin d'ouvrir la porte, encore plus étonnée qu'il possède une clé de son appartement. Lorsque la porte s'ouvrit, une lumière les éblouit et un grand "SURPRISE !!" résonna dans la pièce.