Red Memories / Tome 1 : Tainted Love

Un silence s'installa après que Williams ai finit sa phrase. Ces mots résonnaient dans la tête de Patrick comme des coups de marteaux. Gibbs se leva et prit sa chaise en métal dans une main. Tony se plaça en face de la femme qui lui lançait un regard assassin. Le patron rangea son siège dans un coin de la pièce et fit un signe de la main pour arrêter l'enregistrement de l'interrogatoire. Derrière la vitre, Ziva et McGee commençait à prendre les paris.
- A l'heure qu'il est, continua Williams, elle doit être refroidie depuis longtemps...
Des coups violents résonnèrent contre la porte. Williams sursauta. Gibbs et DiNozzo ne bougèrent pas, ils restaient à fixer la femme qui commençait à paniquer. Bientôt, les coups se firent encore plus violents, comme si on voulait défoncer la porte. Patrick hurlait derrière :
- OUVREZ-MOI !!! OUVREZ-MOI QUE JE LA TUE !!!!
- Vous entendez ça ? demanda DiNozzo.
- Mais qu'est-ce que c'est ?
- Patrick Jane. Le père de Shanna. Celui que vous deviez liquider.
- Vous allez pas le laisser rentrer hein ?
- Vous allez parler ?
Williams ne répondit pas.
- Madame Williams, savez-vous de quoi un homme en colère est capable ? questionna Gibbs qui se rapprocha de la porte.
Elle fit "non" de la tête.
- Et bien... Moi non plus.
A ces mots, il appuya sur la poignée. Williams se releva d'un bond et alla se réfugier derrière Tony. Mais celui-ci la poussa en avant. Elle était face à face avec Patrick, les yeux brillants de rage, le souffle court. Lorsqu'elle vit Tony et Gibbs se ranger au fond de la pièce et attendre de voir comment la suite allait se dérouler, elle comprit que c'était la fin.
- Madame Williams, murmura Gibbs, il faut que vous sachiez nous ne sortirons pas d'ici avant d'avoir une réponse...
- Premier round ! s'exclama Ziva.

QG du NCIS, 20h45.
Gibbs, Tony et Patrick sortirent de la salle d'interrogatoire. Ils furent vite rejoint par Ziva et McGee. Gibbs donna les ordres :
- McGee, appellez un ambulance; Ziva, contactez la Brigade Spéciale d'Intervention; Tony, va voir Abby et localise le hangar où est Shanna; quand à vous, Jane, vous allez rester ici, c'est compris ?
- Mais c'est ma fille !
- Justement ! Ce sera une sécurité que vous restiez ici, pour nous, et pour vous. Vous feriez mieux d'appeller Bethesda pour avoir des nouvelles de Daniel.
Tandis que DiNozzo descendait au sous-sol, le reste de l'équipe montait au bureau. Ils rechargèrent leurs armes, se munirent d'oreillettes et enfilèrent des gilets par-balles.
- Vous pouvez vous asseoir, lança Gibbs à Patrick. Tenez, le bureau de Daniel est là.
Il pointait du doigt le bureau à gauche du sien, juste en dessous de l'écran plasma. Patrick alla s'y asseoir quand Ducky fit irruption :
- Et bien, que se passe-t-il, une déclaration de guerre ?
- Tu peux le dire, répondit Gibbs. On va chercher Shanna, reste là avec Monsieur Jane.
- Volontier.
Tony remonta du labo d'Abby avec, évidemment, Abby qui le suivait comme son ombre. Il afficha le lieu sur l'écran.
- C'est à dix kilomètres d'ici, patron. Deux entrées par derrière, un escalier de secours, et une entrée à l'avant.
- Si on veut se faire discrets, autant passer par derrière.
- La BSI arrive, déclara Ziva.
- Génial. Tony, enfile ton giler et ton oreillette.
- J'y cours, patron !
Gibbs contourna son bureau quand Abby lui sauta dessus :
- Gibbs, tu vas la ramener hein ?
- Bien sûr, Abby.
- Fais attention à toi...
- Je te le promets. Appellez l'hôpital pour avoir des nouvelles de Daniel et, faites attention à Jane, tous ces évènements l'ont un peu démoralisé même s'il s'est bien défoulé.
- Okay, pas de soucis. Fais attention !
Il roula des yeux puis réunit son équipe.
- Tout le monde est prêt ?
- Oui patron !!
- Alors en route !
Ils s'enfoncèrent tous dans l'ascenseur. Ducky et Abby prirent des sièges et se disposèrent autour de Patrick. Celui-ci parcourait des yeux le bureau de Daniel. Une photo de Shanna et elle dans un cadre en bois à côté de son écran d'ordinateur, des papiers bien rangés... Patrick avait une envie grandissante de farfouiller dans les tiroirs. Il ouvrit le premier et y découvrit des objets de bureau banals, pas grand chose de très intéressant dans les autres non plus... Et puis, il tomba sur un papier avec son nom écrit dessus. Il le regarda, son nom, son adresse, son numéro de téléphone... Daniel avait entouré le numéro en rouge.
- C'est pas possible...
Abby et Ducky se penchèrent pour mieux voir.
- Elle vous avez retrouvé, murmura Ducky.
- Oui, apparement... Elle voulait m'appeller... Mais je croyais qu'elle n'avait pas réussi à m'avoir ?
- Elle a peut-être demandé à des gens qu'elle connaît.
- Ou alors elle a mené son enquête toute seule.
- Possible, c'est bien son genre...
- Et si on l'appellait ?
Abby composa le numéro sur le téléphone du bureau et mit le haut-parleur. Ils attendaient tous une réponse avec impatience et angoisse...

Hangar, 21h15.
La nuit avait envahie Washington DC. L'équipe de Gibbs et la BSI se mirent en position derrière le hangar. Gibbs murmura dans son micro :
- Tout le monde reste calme. Surtout, n'ouvrez pas le feu en premier. On doit d'abord trouver la petite, après on avise.
Ils écoutèrent avec attention. Le silence devenait oppressant, comme s'ils avaient tous un couteau sous la gorge. Ils entendirent des bruits de pas lourds venant de l'intérieur. Il y eut une bruit d'ouverture métallique puis un homme parla avec une voix forte et basse :
- Allez, arrête un peu de chialer !
- Maman, sanglotait Shanna.
Lorsque Gibbs entendu ça, il devint à moitié-fou. Les pleurs de Shanna, la peur panique qui se ressentait au fond de sa petite voix... Il y eut un déclic sec et métallique. Un rechargement d'arme...
- Maman...
Gibbs perdit le contrôle :
- ON Y VAAAAAAAAAA !
La charge sonnée, la cavalerie défonça les portes. Ce ne fut plus que des cris "NCIS !! POSEZ VOTRE ARME !!!", "GIIBBS !!!", "SHANNA, COUCHE-TOI !!!"; puis un échange de coups de feu, chacun vidait ses chargeurs sur l'autre et enfin, le calme, le silence, l'odeur de poudre et de sang...