Red Memories / Tome 1 : Tainted Love
Une fois encore, ce fut son portable qui tira Daniel Jones de son sommeil. Tout en sortant une main de sa couette, elle regarda l'heure sur son réveil : 07h45. "Pas trop tôt, pour une fois !" pensa-t-elle. Elle prit le temps de s'asseoir tout en grognant après la sonnerie de son téléphone. Daniel décrocha :
- Gnoui... Jones, NCIS, j'écoute ?
- Allez Danny, debout !
- Tony ?
- Dépêche-toi de venir au bureau.
- Qu'ess'y s'passe encore ?
- On a du nouveau dans l'affaire, Gibbs veut que tu interroges le principal suspect.
- Tony, j'suis rentrée ya à peine quatre heures, je suis pas vraiment d'humeur à...
- Justement ! Ramène-toi, vite !
Elle ne put lui répondre, Dinozzo venait tout simplement de lui raccrocher au nez ! Cela finit d'énerver Daniel qui manqua tomber de son lit. Elle se leva, s'étirra puis alla toquer à la chambre voisine. Elle déposa un baiser sur le front d'une petite fille blonde de plus ou moins cinq ans.
- Shanna, réveille-toi...
Son devoir de mère accomplit, Daniel fonça sous la douche. Comme tous les matins : elle n'avait pas de temps. En un quart d'heure, elle devait se laver, s'habiller, manger, s'occuper de sa fille, l'emmener à l'école sur le chemin et aller au bureau où Gibbs, son patron, lui demanderait pour la énième fois où elle était passée. Charmant début de journée ! Ils travaillaient sur le meurtre d'un quartier-maître qui avaient eu lieu deux jours plus tôt à Norflok. Le principal suspect était son meilleur ami, accusé d'être l'amant de sa femme. Classique... Pour Daniel, ça ne faisait aucun doute : le meilleur ami était l'assassin. Mais encore restait-il à le prouver !
L'agent Jones arriva au NCIS avec un quart d'heure de retard. Elle sortit de l'ascenseur et tomba nez à nez avec Dinozzo et McGee.
- Le patron te cherche partout, il est pas content ! lança Tony
- Et où vous allez ?
- On retourne sur la scène de crime et on va interroger l'entourage du quartier-maître. A tout à l'heure, si tu es encore vivante après ce que Gibbs va te faire...
Daniel les laissa en plan devant l'ascenseur et fonça à son bureau. Mais la tentative du "Je-suis-là-depuis-un-quart-d'heure" échoua : Gibbs attendait Daniel de pied ferme.
- Je peux savoir où tu étais passée ?
- Embouteillages, patron.
- Mouais, toujours des embouteillages... Bon allez, ton suspect t'attend.
- Et mon cappucino ?
Gibbs lui envoya pour réponse un regard noir.
- Je pense qu'il peut attendre, conclut Daniel.
Elle posa ses affaires en vrac sur son bureau et se dirigea vers la salle d'interrogatoire. Elle poussa la porte en remettant en place les feuilles du dossier de l'affaire.
- Bonjour monsieur Brown, marmonna-t-elle au meilleur ami de la victime.
- Hey, pourquoi on m'a fait revenir ?!
- Vous savez très bien pourquoi.
L'interrogatoire était lancé. Daniel, de très mauvaise humeur ce matin-là, allait l'expédier vite fait pour avoir droit à son cappucino. Pour elle, comme pour Gibbs, la caféine était sacrée. Un matin sans caféine était présage d'une mauvaise journée. Mais elle ne se doutait pas que la journée allait être aussi horrible...
QG du NCIS, 11h15.
Timothy et Tony revenaient de leur petite escapade. En arrivant, ils trouvèrent une femme de dos, apparemment occuppée, devant le bureau de Daniel. Celle-ci, ainsi que Gibbs et Ziva, n'était pas présente. McGee s'avança :
- Je peux savoir ce que vous faites ?
La femme tressaillit et se retourna.
- Euh moi, rien ! Je voulais savoir si l'agent Jones était là.
- Et qu'est-ce que vous lui voulez à l'agent Jones, Madame Williams ? demanda Tony en allant vers elle.
Teresa Williams était la femme de la victime. Interrogée par Daniel la veille au soir, elle avait bien faillit craquer et l'interrogatoire se serait terminé en bain de sang si Ziva et Gibbs ne les avaient pas séparées.
- Je voulais m'excuser pour ma conduite d'hier soir...
- Vous avez de la chance qu'elle ne porte pas plainte pour coups et blessures volontaires sur un agent fédéral, remarqua McGee.
- Je lui ai mis un mot sur son bureau, vous pouvez lui transmettre ?
- Pourquoi vous lui dites pas en face ?
A ce moment-là, Daniel arrivait derrière Teresa Williams.
- Ah vous êtes là ! J'ai interrogé Brown et...
Son regard croisa celui de Williams. Jones s'arrêta, la bouche ouverte pendant quelques secondes. Elle arriva à grommeler :
- Oh non pas elle...
- Je suis venue m'excuser.
- J'en veux pas de vos excuses. J'ai pas porter plainte, soyez contente. Maintenant sortez, vous m'empêchez de travailler.
Elle s'assit à son bureau.
- Ah merci Tony, tu m'a apporté ma caféine !
- Je crois plutôt que c'est Gibbs. On vient d'arriver.
- Peu importe, du moment que je bois un truc chaud !
Elle avala son cappucino comme une morte de soif. Gibbs et Ziva firent leur entrée, ils sortaient tout juste du labo d'Abby.
- C'est moi qui te l'ai apporté, Daniel. J'espère qu'il est bon.
- Excellent !
- Bien, j'espère que tu as des choses excellentes à me dire. Mais au fait, Madame Williams qu'est-ce que vous faites ici ?
- Et bien, pour hier soir, j'ai pensé que...
- Inutile. Daniel n'accepte d'excuses de personne. Sur ce, je pense que vous pouvez partir.
- Bon, d'accord... Je m'excuse du dérangement.
Elle tourna les talons et se dirigea vers l'ascenseur.
- Bon, Daniel, dis-moi ce que Brown t'as dis.
Jones se releva et contourna son bureau, se mettant face à eux.
- Okay, alors pour le soir du meurtre, pas de chance, il a un alibi. Mais, parce qu'il y a un mais, il m'a di que...
A cet instant, elle lâcha un hurlement de douleur. Daniel tomba à genoux et se tenant le ventre. Tony et Gibbs se précipitèrent vers elle.
- Daniel ! Daniel ! Qu'est-ce que tu as ?!
Elle continuait d'hurler. Petit à petit, le reste du NCIS, alerté par les cris, se massa autour du bureau. Jones était maintenant à quatre pattes.
- Hey, Danny ! Où tu as mal ?!
- Mon ventre, gargouilla-t-elle.
Sa voix était beaucoup plus rauque que d'habitude. Elle fut prise de spasmes qui la firent s'effondrer par terre. Une espèce d'effervescence se forma au bord de ses lèvres. Les spasmes étaient de plus en plus violents. McGee se jeta sur son téléphone et appella les urgences, tandis que Ziva prévenait le centre anti-poison. Daniel avait la main cramponnée à la veste de Gibbs. Soudain, les spasmes s'arrêtèrent. Daniel se figea, le regard vide, tournée sur le côté, sa main glissa lentement sur le tissu de la veste de son patron. Elle ne bougeait plus. Tony lui prit le pouls.
- GIBBS !!! YA PLUS DE POULS !!! JE SENS RIEN !!
Ils l'allongèrent sur le dos, Gibbs commença à lui faire un massage cardiaque tandis que tout les autres regardaient la scène dans la détresse la plus totale.