Clair-Obscur
Note de l'auteur : J'ai finalement décidé de poster Clair-Obscur ici. Ce qui était a l'origine une série de chapitres courts a progressivement évolué au fur et a mesure de l'écriture, ce qui peut expliquer les différences entres ces premiers chapitres et les derniers. Rouge était a l'origine un drabble ainsi que mon premier essai au Yaoi, et Clair Obscur en est la suite logique, l'exploration de l'évolution de la relation entre Sasuke et Naruto.
Pour ceux est celles qui aiment les histoires d'amours avec grandes déclarations sur fond de coucher de soleil et petits oiseaux qui chantent, je vous préviens tout de suite : passez votre chemin. Sous ma plume Naruto et Sasuke restent avant tout des ninjas. Vous voilà prévenus.
Bonne lecture.
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Clair-obscur (du lat. chiaroscurao) : effet d’ombre et de lumière contrasté
Clair-Obscur
Rouge.
La première fois qu’ils couchent ensemble, les yeux de Sasuke sont en sharingan.
Ils ne couchent pas ensemble d’ailleurs. Ça tient plus de l’accouplement sauvage que d’autre chose, et à ce moment-là il y a entre eux le même potentiel de douceur qu’entre deux tigres mâles forcés de partager la même cage.
Ils s’accouplent, et le sang qui macule le plastron d’anbu de Sasuke est de l’exacte couleur de ses yeux.
Naruto ne pense pas qu’il soit même conscient que sa faculté héréditaire est encore activée, et de toute manière, il n’a probablement plus assez de contrôle sur lui-même pour pouvoir la désactiver.
Il est appuyé de tout son poids sur son bras valide, la main enfoncée dans la boue et les doigts griffant convulsivement la terre. Son bras cassé est replié contre son torse, et la douleur doit être insupportable mais Sasuke l’ignore comme il l’a toujours ignorée, et continue à marteler en Naruto comme si sa vie en dépendait. Peut-être en dépend elle d’ailleurs, et peut-être a-t-il besoin de la douleur également…
Naruto ne sait pas bien comment ils en sont arrivé là, à s’accoupler comme des déments dans la boue noire, couverts de sang, à quinze pas du corps encore chaud d’Itachi.
Il se souvient du katana s'échappant des doigts tremblants de Sasuke, des quelques foulées trébuchantes de celui-ci, des virgules du sharingan qui tournent à toute vitesse dans le regard fou de son ami. Il se souvient parfaitement de la manière dont il a agrippé Sasuke par l'épaule pour le forcer à se tourner vers lui et à l'écouter, et de celle, frénétique, dont le bun s'est débattu pour qu'il le lâche.
C'était comme si le combat avait retiré toute la carapace de Sasuke, ses mouvements n'étaient plus ceux d'un guerrier mais d'un fauve acculé, paniqué.
Et puis à un moment ils se sont heurtés, et Naruto a distinctement sentit contre sa cuisse le contact d'une érection. Ils se sont figés, tous les deux, et la décharge de chaleur est allée se nicher directement dans son propre bas-ventre, achevant d'éveiller son corps déjà rongé par la tension du combat. Sasuke s'est arraché à la prise, son souffle déjà irrégulier à présent étrangement labouré.
Ensuite... ensuite il ne sait plus vraiment. La friction, l'empoignade qui change de nature.
Mais à vrai dire il s’en moque. Tout ce qu’il ressent c’est un besoin immense. Tout ce qu’il sait c’est qu’il veut, il veut, il veut… Plus vite, plus fort encore, à tel point que les bords de sa vision se teintent de rouge à leur tour tandis que ce qu’il reste de son énergie se libère.
La douleur pourrait être insoutenable si elle n’était pas balayée par le torrent de lave qui le traverse de part en part, les langues de feu qui irradient le moindre de ses nerfs.
Les traits de Sasuke sont crispés. Le masque est parti, brisé, et les larmes qui coulent sur ses joues tracent des motifs abstraits de peau pâle sur le sang qui couvre son visage. Naruto sait instinctivement qu’il a eu raison de lui laisser prendre le dessus. C’est ce dont Sasuke à besoin maintenant, pour ne pas sombrer. Un point d’ancrage qui ne soit pas seulement la souffrance et la folie.
Ressens, tu es vivant. Tu as des raisons de rester.
Reste avec nous Sasuke. Ne pars pas où je ne peux te suivre.
Ils ne couchent pas ensemble d’ailleurs. Ça tient plus de l’accouplement sauvage que d’autre chose, et à ce moment-là il y a entre eux le même potentiel de douceur qu’entre deux tigres mâles forcés de partager la même cage.
Ils s’accouplent, et le sang qui macule le plastron d’anbu de Sasuke est de l’exacte couleur de ses yeux.
Naruto ne pense pas qu’il soit même conscient que sa faculté héréditaire est encore activée, et de toute manière, il n’a probablement plus assez de contrôle sur lui-même pour pouvoir la désactiver.
Il est appuyé de tout son poids sur son bras valide, la main enfoncée dans la boue et les doigts griffant convulsivement la terre. Son bras cassé est replié contre son torse, et la douleur doit être insupportable mais Sasuke l’ignore comme il l’a toujours ignorée, et continue à marteler en Naruto comme si sa vie en dépendait. Peut-être en dépend elle d’ailleurs, et peut-être a-t-il besoin de la douleur également…
Naruto ne sait pas bien comment ils en sont arrivé là, à s’accoupler comme des déments dans la boue noire, couverts de sang, à quinze pas du corps encore chaud d’Itachi.
Il se souvient du katana s'échappant des doigts tremblants de Sasuke, des quelques foulées trébuchantes de celui-ci, des virgules du sharingan qui tournent à toute vitesse dans le regard fou de son ami. Il se souvient parfaitement de la manière dont il a agrippé Sasuke par l'épaule pour le forcer à se tourner vers lui et à l'écouter, et de celle, frénétique, dont le bun s'est débattu pour qu'il le lâche.
C'était comme si le combat avait retiré toute la carapace de Sasuke, ses mouvements n'étaient plus ceux d'un guerrier mais d'un fauve acculé, paniqué.
Et puis à un moment ils se sont heurtés, et Naruto a distinctement sentit contre sa cuisse le contact d'une érection. Ils se sont figés, tous les deux, et la décharge de chaleur est allée se nicher directement dans son propre bas-ventre, achevant d'éveiller son corps déjà rongé par la tension du combat. Sasuke s'est arraché à la prise, son souffle déjà irrégulier à présent étrangement labouré.
Ensuite... ensuite il ne sait plus vraiment. La friction, l'empoignade qui change de nature.
Mais à vrai dire il s’en moque. Tout ce qu’il ressent c’est un besoin immense. Tout ce qu’il sait c’est qu’il veut, il veut, il veut… Plus vite, plus fort encore, à tel point que les bords de sa vision se teintent de rouge à leur tour tandis que ce qu’il reste de son énergie se libère.
La douleur pourrait être insoutenable si elle n’était pas balayée par le torrent de lave qui le traverse de part en part, les langues de feu qui irradient le moindre de ses nerfs.
Les traits de Sasuke sont crispés. Le masque est parti, brisé, et les larmes qui coulent sur ses joues tracent des motifs abstraits de peau pâle sur le sang qui couvre son visage. Naruto sait instinctivement qu’il a eu raison de lui laisser prendre le dessus. C’est ce dont Sasuke à besoin maintenant, pour ne pas sombrer. Un point d’ancrage qui ne soit pas seulement la souffrance et la folie.
Ressens, tu es vivant. Tu as des raisons de rester.
Reste avec nous Sasuke. Ne pars pas où je ne peux te suivre.
Le corps de Naruto se convulse soudain, se contracte, se tend comme un arc. Les yeux rouges se dilatent et dans un dernier mouvement de hanche, avec un cri rauque qui ressemble bien trop à un sanglot Sasuke se vide en lui. La tête de Naruto retombe dans la boue, et la prise de fer qu’il avait d’une main sur son tachi et de l’autre sur les hanches de Sasuke se relâche. Il y aura des bleus.
Mais ce n’est pas comme s’ils n’étaient pas tous les deux suffisamment blessés pour cinq, de toute façon.
Sasuke se retire, maladroitement, en poussant sur son bras, et du coin de l’œil Naruto sait qu’il réajuste son pantalon. Il bouge lentement, ou peut-être est-ce le cerveau du blond qui tourne au ralentit. Ses mains tremblent un peu, mais pas autant qu’avant et certainement pour de meilleures raisons.
À sa vague surprise, Sasuke ne se relève pas. Il reste agenouillé entre ses jambes, et s’appuie sur l’un des genoux de Naruto. Son visage est étrangement ouvert, plus vulnérable que tout ce dont Naruto se souvient. C’en est presque terrifiant.
Ses yeux sont toujours rouges.
Gauchement sa main gantée vient se poser sur l’abdomen du blond, non loin de son sexe vidé. Le contact est infime, plus léger qu’une caresse, et Sasuke ne bouge pas, ne dit rien. Reste simplement là le regard dans le vide, le bout des doigts posé sur le ventre de Naruto.
Quand ce dernier se redresse finalement et commence à se rhabiller, il se relève en silence, et recule de quelques pas. Son regard glisse sur le corps de Kisame tombé sur le sol labouré par le combat, s’arrête sur celui, décapité, d’Itachi.
Naruto se demande ce qu’il pense. Le masque est de nouveau en place.
Il finit d’ajuster son pantalon, remet le tachi dans son dos, et prend dans sa ceinture le sac qui contiendra la tête. Il fait un pas dans sa direction et tend la main.
« Viens Sasuke. On rentre à la maison. »
Le silence dure, et l'espace d'une fraction de seconde qui subsiste une éternité, Naruto est terrorisé ; la folie et la mort sont des compagnes trop proches. Trop familières...
Puis Sasuke hoche la tête.
« Ok. »
Ses yeux sont de nouveau noirs.
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