LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 21 : Rapprochement déplacé avec Kakashi
3632 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a 24 jours
Chapitre : Rapprochement déplacé avec Kakashi
Le bain se remplit rapidement, je suis toujours contre mon lavabo et Kakashi est assis sur le bord du bassin en pierre, l’air pensif.
Je me demande à quoi il pense, je me demande s’il ne sait pas quoi faire ou quoi dire.
- Merci pour le bain, dis-je alors.
- Je le fais couler pour moi, plaisante-t-il en me regardant.
Mon visage s’affaisse alors encore malgré moi. Je sais pourtant qu’il plaisante, il vient de se laver, mais je crois que c’est parce que j’ai peur qu’il ne redevienne con, voir même neutre. J’aime bien trop quand il est doux comme un agneau.
- Je plaisante Hanako, évidemment qu’il est pour toi ! s’affole-t-il tout de suite.
J’hoche la tête et je le rejoins pour m’assoir à côté de lui, passant mes jambes dans l’eau puisque je suis en jupe. Je fixe les petits remous, sans penser à rien.
Je me sens bizarre, comme vide et creuse. Entre Kakashi, Rinko et maintenant mes souvenirs intempestifs d’Izumi, je suis déboussolée. Je ne comprends pas pourquoi il reste encore là à me regarder déprimer.
- Tu veux que j’aille chercher Rinko ? demande-t-il alors.
- Non… dis-je doucement.
Un petit silence s’installe, je ne sais pas quoi lui dire mais il ne s’en va pas pour autant. Il faut dire que ce n’est pas Kakashi qui risque d’être gêné par un silence.
- Tu veux que je reste ? dit-il d’une petite voix.
Ça suffit amplement à me sortir de ma transe et je lui jette un coup d’œil tandis qu’il se justifie :
- Je ne sais pas, tu n’as pas l’air bien… tu n’as pas un maillot de bain ou quelque chose du genre … Si tu veux que je reste avec toi, je le ferai. Et si tu veux que je m’en aille tout de suite, je le ferai aussi ceci dit.
Mon dieu. Son regard est d’une douceur que je n’ai jamais vue, il m’enveloppe presque, me réconforte entièrement, et je regrette encore plus amèrement de n’en voir qu’un.
- Pourquoi portes-tu un bandeau ? demande-je alors.
Il hausse les sourcils, étonné par ma question sortie de nulle part.
- Pour cacher mon œil, réplique-t-il rapidement.
- Mais pourquoi ?
- Tu ne le sais vraiment pas ? demande-t-il en fronçant les sourcils cette fois.
- Je sais que tu as un sharingan, mais je ne comprends pas pourquoi tu le caches, dis-je honnêtement.
- Ça me consomme moins de chakra, et puis ça choque moins les gens, répond-il.
- Pourquoi seraient-ils choqués ?
- Il n’est pas courant de voir un sharingan actif au quotidien…
- Il n’est pas noir ? m’étonne-je.
- Non, il n’est pas noir, dit-il en riant doucement. Il est rouge.
- Tu as un œil rouge ? couine-je un peu, complétement surprise.
- Oui, et une grosse cicatrice, répond-il.
J’écarquille un peu les yeux. Pour la cicatrice, je l’ai déjà vu, elle descend un peu sur sa joue lorsqu’il retire son masque mais un iris rouge…
J’ai encore plus envie de le voir maintenant, je l’imaginais noir, je n’arrive pas à me représenter Kakashi avec un œil rouge. Ce n’est même pas peu commun, ça n’existe juste pas, il n’y a que lui. Ça doit parfaire le tableau, en fait, maintenant qu’il m’a dit ça, ça me parait tomber sous le sens, évidemment qu’il a un œil rouge, c’est Kakashi, il ne peut rien faire comme tout le monde. Je suis sûre que ça lui va à merveille, il est tellement beau de base de toute façon.
- Ça doit être joli, commente-je.
Il rit encore et je souris bêtement.
- Tu es bien la première personne à me dire une chose pareille.
- C’est pourtant ce que je pense, insiste-je.
Il rit encore un peu en se penchant pour éteindre l’eau.
- C’est peut-être ce que tu penses, mais ce n’est pas ce qu’il en est. Mais je ne m’en séparerais pour rien au monde.
- Comment ça se fait que tu as un sharingan ? demande-je alors.
Son visage se ferme complétement en une seconde et je me demande ce qu’il m’a pris de poser une question pareille.
Bordel Hanako, il a un œil qui ne lui appartient clairement pas greffé dans l’orbite ! On ne demande pas des choses pareilles !
- Excuse-moi, je n’aurais pas dû poser la question… bafouille-je.
- Non ce n’est pas grave … c’est juste que … cette histoire n’est pas une histoire que j’aime particulièrement raconter…
Il a l’air complétement perturbé alors je le sors vite de ma bêtise :
- Tu me la raconteras un jour ou l’autre si tu en as envie.
- Merci, souffle-t-il avec soulagement.
C’est drôle, si je lui avais posé la question ce matin il m’aurait carrément envoyer me faire voir, alors que là, il me remercie, c’est le monde à l’envers.
- Tu ne veux pas prendre ton bain ? demande-t-il alors.
J’affiche une moue boudeuse. Évidemment que j’ai envie, mais je n’ai pas envie qu’il parte.
- Je n’ai pas de maillot de bain, m’explique-je.
- Je pars alors, dit-il.
- Non !
J’attrape sa main sans même y réfléchir et son contact me secoue encore tellement que je la lâche dans la seconde en riant nerveusement.
Je suis à deux doigts de me mettre en sous-vêtements, mais je n’ose pas.
- J’ai un tee-shirt si tu veux, propose-t-il.
Il ne me regarde pas, il a l’air de ne pas croire lui-même à ce qu’il vient de me dire.
- Je veux bien, dis-je rapidement.
Il se lève et sort de la pièce tandis que mon cœur tambourine. Je ne peux pas croire ce qu’il se passe, je vais vraiment enfiler un tee-shirt appartenant à Kakashi ? Pour prendre un bain alors qu’il reste ? Mais qu’est-ce que je suis encore en train de faire comme absurdité ?
Histoire de savoir si je suis dans la faute, je me demande si ce serait un problème que Rinko débarque.
Non, je ne pense pas. Après tout je serai habillée et nous discuterons simplement, il serait même probablement ravi de nous trouver en train de discuter je suppose.
Kakashi revient, un tee-shirt à la main et mes bras se couvrent de chair de poule.
- Je viens seulement d’y penser mais je peux toujours aller prendre un tee-shirt appartenant à Rinko… propose-t-il.
- Mais non, ça ira très bien, réplique-je en rougissant et en lui arrachant pratiquement de la main.
Il se tourne pour me laisser me changer et je m’active.
- Les sharingan ne voient pas derrière la tête ? le taquine-je.
- Si, méfie-toi, réplique-t-il sur le même ton.
Je glousse comme une idiote et finis de me changer. J’espère qu’il plaisante vraiment, parce que je préfèrerais qu’il me voie nue plutôt qu’en train de faire ce que je fais là, à savoir respirer à pleines narines son odeur que j’adore sur le tissu.
Je ne fais rien de mal, j’aime son odeur, j’aime aussi l’odeur des fleurs et de la lessive. C’est pareil. Mais ça reste un peu honteux vis-à-vis de lui.
Une fois que j’ai respiré de tout mon saoul son odeur, je me glisse dans le bain et il attend patiemment que je lui dise de se retourner. Lorsque je le fais, il revient s’assoir sur le bord, à sa place.
- Ça va mieux ? demande-t-il alors.
- Oui, merci.
- Pourquoi tu t’es mise dans cet état ? Tu es sûre que tout va bien ? Tu sais, ça a beau être mon meilleur ami, s’il faut que je lui en colle une pour lui remettre les idées en place, je le ferai, dit-il sérieusement.
Je glousse un peu :
- Oui, j’ai eu un coup de mou. Ce n’est pas facile tout ça pour moi, de sortir avec lui, d’être avec quelqu’un tout simplement. Ce n’est pas vraiment mon genre.
- C’est-à-dire ?
- Comme je te l’ai dit, j’ai fréquenté un seul homme dans ma vie, très peu de temps et pour les mauvaises raisons. Ça m’a vacciné pour les années suivantes et des hommes en général. Je ne sais pas ce qui m’a pris de donner une chance à Rinko, dis-je en riant un peu.
- Je ne sais pas ce qui t’a pris non plus, plaisante-t-il.
Je glousse encore et garde un sourire aux lèvres en jouant avec l’eau.
- Vous êtes tellement différents, je ne comprends pas, souffle-t-il comme un aveu.
Il y a presque de la peine dans sa voix et ça me chagrine :
- Je ne sais pas, j’ai accepté d’aller au restaurant avec lui et après… je me suis laissé emporter dans la tempête Rinko je suppose.
C’est carrément horrible de dire ça. Je m’en rends compte trop tard, je l’ai déjà dit.
- Et puis il est vraiment, vraiment gentil, ajoute-je vite.
- Ça c’est sûr. Je ne peux pas te critiquer, c’est le meilleur homme que je connaisse, soupire-t-il.
- C’est bien pour ça qu’il arrive à séduire la moitié de Konoha, grince-je entre mes dents.
- Oui, il ne laisse aucune chance aux autres… répond-il pensivement.
- C’est un garçon charmant sans son côté mufle et chaud lapin.
- Chaud lapin ? rit-il.
- Comment veux-tu le qualifier autrement ? demande-je d’un air blasé.
- C’est clair. Mais je n’ai pas envie que ça te fasse encore pleurer… s’inquiète-t-il.
- Ça va mieux je te dis, tu m’as réconforté, dis-je avec légèreté.
- J’en suis ravi, sincèrement.
Je croise son regard heureux et mon cœur fond, mais je suis une fois de plus frustrée.
- Et pourquoi portes-tu un masque ? demande-je.
- J’ai les cinq sens exacerbés, particulièrement l’odorat, mon masque réduit l’intensité des signaux olfactifs que je reçois.
Effectivement, ça tombe sous le sens.
- C’est pour ça que tu es le meilleur pisteur de Konoha ? demande-je.
- En partie, s’amuse-t-il.
Je plisse les yeux pour l’embêter.
- En très grande partie, avoue-t-il en levant les yeux au ciel.
Je rigole encore avant d’être prise d’un élan de courage :
- Enlève-le, dis-je alors.
- Pourquoi ? s’étonne-t-il.
- C’est plus agréable de parler à quelqu’un dont on voit les expressions faciales, invente-je.
Il hoche la tête, compréhensif et l’enlève. Je suis trop heureuse et je me régale quelques secondes de son visage d’ange avant de me forcer à tourner la tête pour ne pas avoir l’air louche.
- Si tu pouvais éviter de dire à Sakura pour mon masque, ça me ferait plaisir, ajoute-t-il d’une petite voix hésitante.
- Pourquoi ?
- Parce qu’ils cherchent pourquoi je porte un masque depuis qu’ils sont genin et ça les rend fous de ne pas savoir.
- Personne ne leur a dit ? demande-je en riant.
- Personne ne le sait, il n’y a que Minato et toi maintenant. Je n’ai jamais accepté de répondre à cette question, tu pourrais probablement vendre l’info au village, je suis sûr que beaucoup paieraient très cher pour l’avoir.
- Tu rigoles ? demande-je, complétement médusée.
- Non, je t’assure, c’est le secret le mieux gardé de Konoha.
- Mais pourquoi tu me l’as dit ?
- Je ne sais pas, dit-il en tournant la tête pour me fuir.
- Je ne le dirai pas. Je te le promets, et merci de me l’avoir dit, je suis trop heureuse ! m’enthousiasme-je d’une seconde à l’autre.
- Heureuse ?
- D’être dans le secret ! glousse-je.
Il me couve alors d’un regard qui me chamboule encore des pieds à la tête, il a l’air tellement… tendre ?! Je rêve ce n’est pas possible.
Je baisse le nez rapidement pour cacher mon trouble, faisant mine de jouer encore avec l’eau lorsque sa main apparait devant les miennes. Je n’ai pas le temps de réagir que je me prends une gerbe d’eau dans la tête et que j’entends son beau rire qui résonne dans la salle de bain immense tandis que je crachote l’eau qu’il n’a pas manqué de me mettre dans la bouche et le nez.
Il rit encore alors je me venge immédiatement, lui envoyant de l’eau de toutes mes forces, mais il l’évite avec une facilité déconcertante et ça me vexe au plus haut point.
Je saute sur mes pieds à toute vitesse, ne sachant même pas trop ce que je compte faire, mais mon pied glisse sur la roche lisse du bassin et je suis déséquilibrée.
En un instant, alors qu’il se trouvait déjà à l’autre bout de la pièce, je sens l’une de ses mains qui attrape la mienne tandis que l’autre se pose dans mon dos, me stabilisant complétement.
Je me retrouve pratiquement collée à lui, le visage à la hauteur du sien à cause de la hauteur du bassin et mon corps s’enflamme en une seconde tandis que des courants électriques secouent mes nerfs.
Ses lèvres ne sont qu’à une dizaine de centimètres et je ne peux que les regarder avec envie tandis que des frissons remontent le long de mon échine à cause de sa main chaude posée au creux de mon dos.
Chaque cellule de ma peau est au garde à vous, consciente de son contact, avide de lui. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression que tout le bâtiment pourrait l’entendre, me faisant rougir de honte.
Je comprends enfin Mei et Rinko qui m’ont tous les deux demandé ce que mon corps voulait, cette phrase n’avait pas le moindre sens pour moi, mais elle en a désormais. Parce que ma tête sait que je ne dois pas toucher Kakashi, mais mon corps me hurle de lui sauter dessus avec une violence et une autorité inouïe.
J’ai envie de lui, c’est un fait, une certitude, je le sens au creux de mon corps qui ronronne à son contact et la culpabilité me mord férocement.
Son œil glisse sur mon buste et lorsqu’il s’attarde sur ma poitrine, le feu se déchaine plus fort en moi, me consumant des pieds à la tête. Vu mon état, je ne peux que savoir ce qu’il regarde tandis que ses joues rougissent et que sa main se crispe contre mon dos.
Il relève le regard vivement, pris sur le fait, pour le plonger dans le mien. Il a l’œil brillant, la pupille dilatée à l’extrême, il est dans le même état que moi, ça se voit sur sa tête et ça me choque autant que ça me ravit.
Nous ne bougeons pas une oreille, ni l’un, ni l’autre, je crois qu’il est aussi incapable que moi de faire quoi que ce soit et plus le moment dure, plus ma volonté faiblit et plus j’ai envie de parcourir les centimètres qui nous séparent pour l’embrasser.
J’ai l’impression de rêver lorsque je sens sa main dans mon dos qui me tire tout doucement vers lui et que son œil mi-clos retombe sur mes lèvres, doux et caressant.
Ma main libre, suspendue dans l’air, trouve alors naturellement sa place sur sa joue tandis qu’il me tire toujours plus vers lui et que mon cœur s’emballe furieusement.
Il a sans doute un éclat de lucidité que je n’ai pas, parce qu’il tourne la tête du côté où ma main est posée et mes doigts glissent de sa joue à ses lèvres sous son mouvement pour m’en condamner l’accès et nous empêcher de faire une énorme connerie.
Il ferme les yeux et je vois littéralement son visage se fermer et se durcir. Je vois le masque du Kakashi que je n’apprécie pas se remettre en place et je sais que c’est fini.
Il me lâche aussi vite qu’il m’a attrapé et part de la salle de bain sans se retourner.