LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 18 : Confrontation avec Kakashi
3808 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Chapitre : Confrontation avec Kakashi
Je rentre lorsque le soleil se couche et que l’air devient plus frais.
Alors que je traverse le bâtiment pour rejoindre ma chambre, je vois une forme que je connais bien du coin de l’œil, dans une pièce, seul. Je m’arrête net et regarde Kakashi en train de lire contre une fenêtre qui donne vue sur le champ.
- Où est Rinko ? demande-je.
- Dans le village, avec des copains, répond-il sans lever le nez.
Ce n’est pas vrai ! Ils n’ont pas passé la journée ensemble ?
- Depuis combien de temps ? demande-je.
- Peu de temps après ton départ, réplique-t-il.
J’entre dans la pièce en fermant la porte derrière moi et il daigne enfin lever le nez de son livre. Il est temps qu’on s’explique.
- Et je peux savoir pourquoi tu n’as pas passé l’après-midi avec lui ?
- Je t’ai dit que je comptais lire, dit-il.
- Et ça ne pouvait pas attendre ce soir ?
- Et toi ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité, tu l’as bien laissé tomber pour aller lire il me semble ?
Je rougis :
- C’était pour vous laisser tous les deux !
Il plisse les yeux :
- Je suis sûr que tu mens. Je suis absolument convaincu que c’était comme ça que tu voulais passer ton après-midi. Qu’on soit ensemble lui et moi n’était qu’un bonus.
Il me dit ça avec assurance et le pire, c’est qu’il a raison. Je n’avais pas du tout envie d’aller passer la journée dans le village à nous faire arrêter toutes les cinq minutes par quelqu’un pour discuter et à devoir jouer les potiches pendant que Rinko sociabilisait.
- Tu ne nies même pas, souligne-t-il, victorieux.
- Non. Je ne vais pas le nier… mais je ne suis pas en froid avec Rinko contrairement à toi.
- J’ai passé une très bonne après-midi, dommage que tu m’aies piqué la place, reprend-il.
- Je ne t’ai rien piqué, j’y étais avant toi ! me défends-je.
- Nous aurions pu lire tous les deux, dit-il alors d’une voix douce.
Ma mâchoire se décroche sous l’incompréhension. A quoi joue-t-il encore ?
- Pour que tu sois désagréable ? Non merci, grogne-je.
- Je n’aurais pas été désagréable… dit-il d’une petite voix hésitante.
- Bah tiens, je vais te croire, argumente-je mollement.
Tout dans son attitude actuelle me pousse à le croire. Il est tout doux, timide. Je ne comprends rien à ses changements d’humeur.
- Je suis venu en fait. Je voulais te demander si je pouvais me mettre avec toi, mais tu dormais, commente-t-il alors.
Oh mon dieu. Ça me rend bien plus heureuse que ça ne le devrait et mon cœur s’emballe carrément tandis que je réfrène à grande peine un sourire.
- Tu n’avais qu’à t’installer puisque je dormais, dis-je en tâchant de conserver un petit ton hostile.
- J’y ai pensé… Mais je craignais de te faire peur, dit-il.
- Me faire peur ?
- De te réveiller à côté de quelqu’un alors que tu étais seule en t’endormant, oui carrément Hanako. Je ne savais même pas si je te dérangerais, je n’allais pas le faire, dit-il comme si ça tombait sous le sens.
- Je n’ai pas le monopole sur cet arbre, dis-je.
- Contrairement à ce que tu as l’air de croire, je suis quelqu’un de respectueux.
- Oui, j’ai amplement vu ça après le restaurant avant que tu ne changes radicalement de comportement.
Bon, voilà, le sujet est lancé.
Il me regarde sans répondre, il a l’air contrarié.
- J’espère que mon livre te plait, insiste-je.
- Oui, il est vraiment bien, répond-il tranquillement.
Non mais il se moque de moi ? Ça ne me convient pas, je veux comprendre, je veux que les choses évoluent.
- Pourquoi tu te comportes comme tu le fais ?! m’écrie-je alors.
- Je n’ai rien fait !
- Tu fais du mal à Rinko ! Tu te rends compte du mal que tu lui fais au moins ?!
- C’est un grand garçon ! Il s’en remettra ! Et puis il a déjà bien assez de chance comme ça ! s’énerve-t-il.
- Bon sang mais comment peux-tu passer de gentil à sans cœur en un claquement de doigts Kakashi ! On m’avait parlé de toi avant que je te rencontre, on m’avait dit que tu étais froid et distant, je ne voulais pas le croire après la soirée qu’on a passé ensemble et pourtant regarde-toi ! Tu mérites amplement ta réputation, sans même parler de ton humeur de chien, tu dis parfois des choses vraiment blessantes ! Je ne t’ai rien fait Kakashi ! C’est injuste !
- Et je peux savoir ce que je t’ai dit de méchant au juste ?
- Tu m’as dit deux fois que tu te foutais de moi complétement, ce n’est pas particulièrement gentil. Alors si tu le penses d’accord mais tu n’es pas obligé de me l’envoyer à la figure ! crie-je.
- Je n’ai pas dit ça !
- Bien sûr que si !
- Et bien ce n’est pas ce que je voulais dire.
- Peu importe, il ne s’agit pas de moi mais de Rinko. Qu’est-ce que tu lui rapproches ?
- Je ne peux pas te le dire, dit-il d’une voix calme.
- Mais si, dis-le moi, qu’on en discute, qu’on cherche une solution. Je ne peux pas supporter d’être la cause de vos tensions, ce n’est pas ce que je cherche Kakashi, pas une seconde. Si tu veux passer des soirées avec lui alors je te les laisserai sans problème, je te l’assure. Ça m’est égal.
- Si ça t’est égal de passer du temps avec lui alors pourquoi tu sors avec ? demande-t-il vivement.
- Je…
Il me coupe l’herbe sous le pied, je ne sais même pas quoi répondre à ça. J’aime passer du temps avec Rinko, c’est juste que… ça ne me dérange pas de pas le voir. C’est vrai que ça doit être dur à comprendre d’un point de vue extérieur.
- Ecoute, je… je n’ai jamais vraiment eu de copain… je ne sais pas trop comment me comporter … commence-je à m’expliquer avant de me taire.
Ça ne le regarde pas du tout. Pourquoi je lui raconte une chose pareille et puis de quoi il se mêle.
- Tu n’as jamais eu de relation ? demande-t-il avec curiosité.
- Mais ça ne te regarde pas. Je ne te pose pas ces questions.
- Ça ne me dérange pas d’y répondre. Je n’en ai jamais eu.
Je le regarde comme s’il était fou. Il l’est je crois, je ne vois pas trop d’autres options et il me surprend encore, mais je lui réponds tout de même :
- Moi non plus, pas vraiment, je suis sortie moins de deux mois avec un garçon dont je me fichais royalement lorsque j’avais une vingtaine d’années.
- Pourquoi es-tu sorti avec alors ?
- Je ne sais pas, pour faire comme mes copines je suppose. Ça s’est mal passé.
- Mal passé ? Pourquoi ? demande-t-il avec une curiosité pas même voilée.
Je soupire. Je ne comprends pas ce garçon.
- Arrête de changer de sujet… dis-moi pourquoi tu en veux à Rinko ? demande-je d’un air las.
- Il me tape sur les nerfs dernièrement, je ne contrôle pas, répond-il.
- Et tu y as réfléchi ? Aux raisons ?
- Oui, mais je n’ai pas envie de te les dire.
- Tu devrais en discuter avec lui, je suis sûre qu’il fera ce qu’il faut pour que ça aille.
- Je ne peux pas lui dire, fais-moi confiance. Et je ne peux pas attendre de lui qu’il fasse ce qu’il faut non plus, je suis coincé Hanako, dit-il en fronçant les sourcils.
Je reste pensive, je ne peux pas l’aider s’il ne m’en dit pas plus…
- Alors tu préfères lui faire la tête et lui faire du mal, plutôt que de lui dire ?
Il saute alors sur ses pieds, me faisant sursauter :
- Mais je ne peux pas faire autrement ! Je te dis que je n’y arrive pas ! C’est plus fort que moi ! Il reste mon meilleur ami mais là, je ne peux pas !
- Mais pourquoi ?! hurle-je
- Mais bordel occupe-toi donc de ce qui te regardes ! Mais de quoi tu te mêles au bout d’un moment ! Tu es tout juste sa copine depuis trois jours et tu viens fourrer ton nez dans notre amitié qui dure depuis des années !
- Pour vous aider !
- Personne ne t’a demandé de nous aider !
- C’est ce qui s’appelle être gentille ! me défends-je.
- Non, c’est ce qui s’appelle être envahissante et intrusive !
J’ai l’impression qu’il vient de me mettre une claque. Les larmes me remontent aux yeux, je voulais juste les aider. Pourquoi est-il si méchant, pourquoi ne peut-il pas juste discuter de tout ça gentiment et calmement. Cette fois j’en ai marre, j’abandonne pour de bon, ils n’ont qu’à régler leurs histoires entre eux, c’est vrai.
- Tu as raison, je ne m’en mêlerai plus, tant pis pour vous.
- Ah, enfin, siffle-t-il.
Son regard est furieux, encore une fois, et il me blesse, encore une fois.
- Tu es vraiment un gros con Kakashi ! crie-je.
Ça me fait un bien fou tiens. Je tourne les talons pour partir et je le sens qui attrape mon bras.
Il me retourne vivement face à lui, sans me lâcher, à une dizaine de centimètres de mon visage, l’air menaçant :
- Je te demande pardon ? gronde-t-il.
Mon corps frissonne des pieds à la tête tandis que je rougis comme une dingue. Sa proximité plus son contact sont visiblement beaucoup trop d’émotions à gérer pour mon corps, puisque le bras qu’il tient se couvre de chair de poule qui ne me quitte plus.
Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique tandis que je fixe son visage si proche de moi, je sens une tension entre nous qui dépasse complétement notre prise de tête, une tension qui m’électrise des pieds à la tête, qui me donne envie de lui hurler dessus ou de l’embrasser, au choix.
Il me regarde toujours de son œil sévère, et je me plonge dedans tandis que mon corps me crie au complet d’enlever son masque et de l’embrasser. Ça n’a pas de sens, c’est complétement illogique, nous sommes en train de nous engueuler. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?
- Tu es un gros con, souffle-je.
- Tu ne m’insultes pas, dit-il avec autorité en me rapprochant encore de lui.
J’ouvre les yeux en grand, il ne se rend pas compte de ce qu’il fait, il faut qu’il arrête immédiatement, j’ai peur de l’embrasser, ça n’a pas de sens.
Je suis toujours complétement fébrile, plus les secondes passent et moins j’arrive à rester dans le moment, je me concentre sur sa main qui me tient, sa main chaude qui serre ma peau fermement, son odeur divine qui me chatouille le nez et me replonge dans mes souvenirs, emmitouflée dans sa veste, son œil, dur et doux à la fois…
J’ai envie qu’il m’embrasse, c’est trop pressant, avant même que je ne le réalise, mon esprit est déjà en train de jouer des scènes tout seul. Je me vois lui arracher son masque et l’embrasser, qu’il me serre fermement dans ses bras, qu’il retire mes habits en me grondant, en me disant que nous ne pouvons pas faire ça.
Ma bouche s’assèche et mon ventre se crispe. Mon bas-ventre plus précisément.
Mes pensées et son toucher sont en train de m’exciter ? C’est une plaisanterie ?
- Compris ? ajoute-t-il de sa voix ferme.
Je ne sais même pas de quoi il parle, je suis dans un monde où il m’embrasse et me désire, où il me déshabille et me caresse.
Son œil tombe sur mes lèvres et lorsque j’entends son souffle plus court, c’en est fini de moi. Il réveille tout mon corps en une seconde pour de bon, mes nerfs s’enflamment les uns après les autres et une chaleur se diffuse entre mes cuisses.
Je ne me contrôle pas et je pose ma main sur son avant-bras qui me tient, j’ai trop besoin de le toucher, c’est lancinant.
Je glisse ma main sur son avant-bras, sentant ses muscles saillants, sa peau brûlante, sa douceur, je suis en train de vriller.
Je savais que je devais me tenir loin de lui. Je le savais bordel.
Son œil glisse sur ma main qui le caresse et j’entends son souffle qui accélère encore un peu.
- Qu’est-ce que tu fais ? murmure-t-il d’une voix rauque.
- Je n’en ai pas la moindre idée, souffle-je avec honnêteté.
- Arrête… chuchote-t-il.
Je relève ma main de sa peau à contre-cœur mais il ne me lâche toujours pas. Il le faut pourtant, il a raison, il ne faut pas que nous fassions ce genre de chose, c’est carrément bizarre. Heureusement qu’il ne sait pas l’effet qu’il me fait, c’est déjà ça.
- Lâche-moi, murmure-je.
Il relâche alors mon bras et nous regardons encore une seconde.
- Je vais y aller, dis-je doucement, peu convaincue.
- Oui, acquiesce-t-il.
Je baisse le regard, me soustrayant à son enchantement et je trouve la force de filer.
Je m’enferme dans ma chambre, le cœur encore battant. Je ne veux pas réfléchir à ce qu’il vient de se passer, je ne veux surtout pas y réfléchir. Je n’ai rien fait, j’ai simplement touché son bras…
Quant au reste, il m’a dit que c’était normal de trouver d’autres hommes attirants. Mais plus attirants que lui ? Non, non je ne veux pas penser à tout ça.
J’enterre au plus profond de ma tête ce qu’il vient de se passer et ce que j’ai ressenti. Ça ne sert à rien de toute façon, à rien du tout. Kakashi est un con en plus, ce n’est pas parce que j’ai envie de l’embrasser que ça change quoi que ce soit à son caractère et encore moins à ma relation.
*
En début de soirée, Rinko fait irruption dans ma chambre, ouvrant ma porte en grand, il a l’air euphorique :
- Ça te dit un restaurant ? s’exclame-t-il joyeusement.
- Mais non j’ai dit que je vous laissais tous les deux…
Kakashi passe alors ma porte à son tour, les mains dans les poches, l’air détendu et s’appuie contre le mur.
- Viens avec nous, continue Rinko.
- Non, surtout pas, je ne veux pas…
- C’est bon. Viens avec nous, je ne ferai pas mon « gros con », dit Kakashi.
Rinko a un sourire jusqu’aux oreilles, visiblement ça va mieux entre eux.
- Vous préférez sans doute vous retrouver, dis-je en commençant à sourire à cette idée.
- Il dit qu’il aimerait mieux te connaitre, s’enthousiasme Rinko.
C’est une plaisanterie ? Après la dispute et le moment gênant qui vient d’avoir lieu entre nous ?
- Euh…
- Elle est un peu « con con » ta copine non ? me pique Kakashi.
Il m’énerve déjà mais je vois que ça l’amuse.
- Un « gros con » et une « con con », te voilà bien entouré Rinko, rétorque-je.
Il rit, heureux comme un pinson tandis que Kakashi sourit je crois.
- Allez viens ! lance Rinko en me tirant par la main pour me lever de mon lit.
Nous partons donc tous les trois dans les rues du village. L’ambiance n’est pas tendue, Rinko fait la conversation tout seul, comme souvent, trainant ses deux introvertis préférés.
Nous choisissons un restaurant un peu au hasard et nous installons. Je suis à côté de Rinko et Kakashi est en face, entre nous.
Nous nous absorbons dans les menus, sans trop savoir quoi se dire.
- Je vais prendre le poisson, dis-je.
- Et moi les grillades, réplique Rinko.
Fin de la conversation. C’est un peu gênant tout de même.