LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 17 : Premier jour au pays du gel
3778 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Chapitre : Premier jour au pays du gel
Le lendemain matin, j’attends Minato devant le bâtiment mais c’est Kakashi qui en sort en premier. Je m’applique à l’ignorer tandis qu’il s’appuie contre le bâtiment en me regardant.
- Bien dormi ? demande-t-il.
Je me tourne vers lui en haussant un sourcil. Il est impassible, aucune idée du Kakashi qui se trouve face à moi, le grognon ou l’adorable.
- Oui et toi ? demande-je avec neutralité.
- Bof...
Etrange, il n’a pas l’air mauvais ce matin…
- Il faut dire que ce n’est pas l’idéal de se faire réveiller au milieu de la nuit par un mec à moitié drogué qui se cogne dans son lit, enchaine-t-il.
Le con donc. Je ne réponds pas et observe les alentours pour m’occuper.
- Franchement, vous n’êtes pas capable de vous retenir, grogne-t-il.
- Non mais je rêve. De quoi tu te mêles ? feule-je en rougissant.
- De quoi je me mêle ? Il est dans ma chambre je te signale. Vos … conneries m’impactent, s’énerve-t-il avec un cri du cœur.
- Nos conneries… souffle-je, choquée.
- Vos coucheries, précise-t-il.
Son œil est furieux, son attitude est tendue des pieds à la tête.
- Je n’ai pas couché avec lui ! me justifie-je en rougissant encore.
Il me toise un peu, mais il parait se détendre. Non mais qu’est-ce que ça peut lui faire au bout d’un moment, je ne sais même pas pourquoi je me justifie. Mon sang chauffe dans mes veines :
- Ça ne sert à rien de me crier dessus parce que tu es jaloux ! m’énerve-je.
Son œil devient rond, il est complétement choqué et atterré et je comprends ce qu’il pense que je sous-entends une seconde trop tard. Et bien tant pis, ce n’est pas ce que je voulais sous-entendre mais ça a le mérite de le remettre à sa place.
- Je ne suis pas jaloux, gronde-t-il.
Son grondement est terriblement sexy. Je ne sais pas comment je peux encore le trouver sexy malgré son comportement abominable mais sa voix est tellement grave, tellement primitive, comme entrecoupée d’un râle rauque au fond de sa gorge. Ça me chamboule et je commence vraiment à me demander si je n’ai pas tout simplement des goûts très particuliers en matière d’hommes. Pourtant Rinko n’a rien à voir avec ça, il n’est pas inquiétant, pas menaçant, encore moins primitif comme cet idiot.
- On dirait bien, réplique-je.
- Je me fiche pas mal de ce que vous avez fait hier soir, si tu crois que je l’envie, c’est que tu es cinglée, siffle-t-il.
Il me vexe encore et je sens les larmes me monter aux yeux.
- Pourquoi es-tu si méchant avec moi tout d’un coup ? m’exclame-je.
- Je ne suis pas méchant, répond-il tout de suite.
- Tu te moques de moi ?
- Non…
Je l’observe une seconde, il a l’air sérieux.
- Alors c’est toi qui es cinglé, souffle-je.
- Je n’ai jamais prétendu le contraire.
Il m’énerve. Je me tourne pour ne plus le voir, mordillant ma joue pour m’empêcher de pleurer.
Pourquoi réagis-je si mal ? Pourquoi j’ai envie de pleurer à chaque fois qu’il sous-entend qu’il se fiche complétement de moi. Ce n’est pas normal…
- Je suis peut-être un peu jaloux, dit-il alors.
Je me retourne d’un bond, me demandant si j’ai bien entendu.
- Alors va te faire une fille au hasard ! Qu’est-ce que tu veux que je te dise ! Ce n’est pas à moi de subir ta frustration ! crie-je comme une dingue.
- Qu’est-ce qui te dit que je veux me faire une fille au hasard ! crie-t-il à son tour.
- Quoi ?! demande-je sans comprendre.
Il ne répond pas et me fixe encore.
- Mais je n’en sais rien Kakashi, comment veux-tu que je sache ce qui te passe par la tête ?! J’essaie juste de contenir tes attaques incessantes !
- Mes attaques incessantes ? Tu n’as pas l’impression d’exagérer ?
- Laisse-moi tranquille !
Je me décale rapidement, m’éloignant autant que possible de lui et il ne me suit pas. Je ne sais pas ce qui ne tourne pas rond chez lui, mais il y a sans doute quelque chose. Je ne comprends même pas comment ce type peut être le meilleur ami d’une personne aussi gentille et solaire que Rinko. On dirait le soleil et la lune franchement, c’est aberrant.
Minato arrive là-dessus et nous partons silencieusement pour notre journée.
Les discussions ne sont pas très intéressantes, ce n’est en tout cas pas ce qui m’intéresse le plus, la politique, l’économie, l’agriculture… Tout ça m’endort honnêtement mais je comprends mon intérêt, je peux indiquer discrètement à Minato ce qui leur passe par la tête, leur volonté, les points qui les chagrinent, et tout ce genre de choses.
Alors forcément, nos réponses s’adaptant à leur volonté profonde, les échanges se passent bien et sans conflit.
Je découvre une nouvelle facette de Kakashi également, il est installé dans son siège, les bras croisés et l’air détendu, il écoute tout avec attention et n’ouvre que très peu la bouche. Mais lorsqu’il l’ouvre, il soulève des remarques extrêmement intelligentes auxquelles les kage ne pensent pas.
On dirait qu’il attend que le temps passe, mais il est en fait extrêmement attentif et je comprends soudain bien mieux sa présence et même son poste. Sans compter sur ses aptitudes au combat qui sont connues de tous, son intelligence m’impressionne et je m’agace. A croire que je cherche des défauts à Rinko et des qualités à Kakashi, c’est le monde à l’envers et il serait plus productif de faire l’inverse.
En milieu d’après-midi, les discussions s’arrêtent puisque nous nous sommes mis d’accord avec efficacité. Le pays du gel accepte les accords de paix avec plaisir, ils nous annoncent qu’ils souhaitent donc organiser une petite fin de semaine d’intégration, la coutume, afin que nos ninjas passent du temps ensemble et apprennent à se connaitre.
Nous aurons donc la journée de demain de libre pendant qu’ils organisent ça et ils nous encouragent à découvrir le village puisqu’ils envisagent de nous faire partir à l’extérieur pour la cohésion de nos troupes.
Tandis que Minato discute encore un peu avec le kage, Kakashi et moi l’attendons près de la porte.
- Je ne comprends pas ta présence ici, dit-il alors.
Et c’est reparti.
- Je suis responsable des liaisons interpays, récite-je froidement.
- Oui merci. Mais pourquoi ?
- Comment ça pourquoi ?
- Je vois bien que tu t’ennuies à mourir. Pourquoi avoir accepté un poste politique si ça t’ennuie ? Tu es déjà bien assez occupée à l’hôpital si j’ai bien compris ?
Je le dévisage un peu, il n’a pas l’air méchant finalement, juste curieux.
- Parce que Minato me l’a demandé, dis-je.
Il hoche la tête doucement.
- Ecoute, je ne suis pas stupide, ce poste sort de nulle part. Je suis curieux de savoir pourquoi Minato te veut avec lui sur ces missions ?
Je mordille ma joue en réfléchissant à quoi lui raconter mais je n’arrive pas à grand-chose.
- Tu ne peux pas me le dire ? demande-t-il alors.
- Non… avoue-je.
Il hausse les sourcils, la surprise et la curiosité le dévorent, un petit éclat brille dans son œil. Il est vraiment à croquer quand il ne fait pas son idiot et je lui souris naturellement malgré moi.
Il s’approche d’un pas et se penche un peu en avant vers mon visage, sans doute pour que notre conversation reste privée, toujours curieux :
- C’est une technique ? demande-t-il.
Depuis qu’il s’est approché, mes poils se hérissent tout seuls sur ma peau. Je ne l’ai pas vu d’aussi près depuis vendredi soir et ça me perturbe malgré moi, surtout lorsqu’il est gentil comme ça. Je n’arrive pas à croire que ce soit le même avec qui je m’engueule depuis hier.
- Je crois que je ne peux pas te le dire du tout, je… Minato m’a demandé de ne rien dire, bafouille-je.
- S’il te plait, murmure-t-il.
Je croise les bras, comme pour me protéger de sa douceur, je ne sais pas, il est en train de me rendre chèvre. Je crois que finalement je préfère largement quand je m’engueule avec lui, c’est bien plus facile à gérer.
- Non…
- Tant pis, je demanderai à Minato, soupire-t-il en se redressant.
J’ai déjà envie qu’il revienne, qu’il se penche encore près de moi, que nous discutions…
- Il ne te le dira pas, tente-je.
- Tu crois ça ? demande-t-il en riant un peu.
- Je pense oui, sinon il te l’aurait déjà dit, fanfaronne-je.
- Tu n’as pas tort. Bon sang, ça me travaille. Qu’est-ce que tu peux bien cacher…
Il tourne la tête pour me regarder en plissant les yeux et je rougis de plaisir.
- Je ne rigolais pas quand je disais que je te mettrais la pâté en combat singulier, pouffe-je.
Il hausse encore les sourcils :
- Je n’y crois pas trop… enfin je suis désolé mais c’est dur à croire, dit-il en riant.
J’hausse les épaules avec un air mystérieux qui le fait encore rire doucement. Minato revient et nous rentrons.
Dès que nous approchons du bâtiment, nous apercevons certains de nos camarades sur les bancs devant le bâtiment qui se réchauffent sous le soleil timide. Rinko saute sur ses pieds lorsque nous arrivons, et je peux carrément sentir Kakashi se tendre. C’est invraisemblable.
- Tout s’est bien passé Maitre Hokage ? demande-t-il.
- A merveille. Nous signerons les accords en fin de semaine, répond tranquillement Minato.
- Qu’est-ce qu’on fait pour la fin de journée ?
- Ce que vous voulez, vous avez du temps libre pour la fin de journée et toute celle de demain, dit Minato en s’éloignant de nous.
- Génial, on pourrait peut-être se balader dans le village ? propose Rinko.
Il regarde Kakashi, pas moi, avec une petite lueur d’espoir.
- Non merci. Vas-y tout seul. Ou plutôt avec ta copine, réplique ce dernier d’une voix sèche.
Je lève les yeux au ciel et m’efforce d’essayer de les réconcilier :
- Allez-y tous les deux, je préfère lire cet après-midi. Je suis fatiguée, invente-je.
- Je préfère lire moi aussi, répond Kakashi, éteignant l’éclat joyeux dans l’œil de Rinko.
- Alors mangez ensemble ce soir ! Allez au restaurant, je ne sais pas, insiste-je.
- On pourrait… commence Rinko en regardant son ami.
- Et pourquoi tu ne veux pas passer du temps avec ton petit ami toi ? le coupe Kakashi en me regardant avec un air agacé.
- Et toi ? Pourquoi tu ne veux pas passer du temps avec ton meilleur ami ? rétorque-je.
- Sympa, vous êtes en train de vous battre pour ne pas passer de temps avec moi, souligne Rinko.
- Mais non, tempère-je.
- Pour ma part, si, lâche Kakashi.
- Mais qu’est-ce que je t’ai fait mec ? demande alors Rinko d’un ton las et triste.
- Rien du tout… répond-il d’une voix un peu plus gentille.
Il a l’air vraiment embêté de voir Rinko comme ça, on dirait que ça l’ennui mais qu’il ne peut juste pas s’en empêcher.
- Passez la soirée ensemble, allez au restaurant… glisse-je encore.
- Tu te fiches de passer ta soirée toute seule ? me demande alors Kakashi.
C’est Rinko qui rit et répond :
- Si tu savais ! Elle préfère être toute seule. La première fois que je l’ai invité à sortir elle m’a dit qu’elle préférait passer la soirée avec son chat ! se marre-t-il.
Un petit air amusé passe dans son œil mais Rinko reprend tristement :
- Enfin… tu le saurais déjà si tu acceptais un peu plus de me parler…
Oh non, il faut vite que je sauve le petit début de réconciliation.
- Ce n’est pas contre toi Rinko, mon chat est vraiment de très bonne compagnie, voilà tout, plaisante-je.
Ils rient un peu les deux et l’atmosphère se redétend légèrement.
- Une vraie sauvageonne, dit Rinko en me couvant du regard.
- Et bien dis donc. Ça doit terriblement bien se passer entre vous puisque tu n’es pas capable de rester plus d’une soirée sans sortir, grince Kakashi.
- Il sort seul, il n’a pas besoin de moi pour ça, dis-je tout de suite.
- C’est vrai qu’on a un peu de mal à trouver des créneaux pour se voir, plaisante Rinko.
Le sourcil de Kakashi se lève encore et je vois déjà qu’il va être con. Je commence à le sentir venir.
- Donc si je résume, ta copine préfère passer ses soirées toute seule chez elle tandis que tu préfères les passer avec d’autres gens dehors… Vraiment intéressant, vous êtes vraiment faits l’un pour l’autre, c’est criant … dit-il avec ironie.
Je soupire longuement, posant deux doigts sur mes tempes. A quoi ça sert franchement, autant souffler dans un violon, j’en ai marre. Quand il est gentil, il me perturbe trop et lorsqu’il est méchant il m’énerve au plus haut point.
J’ai vraiment toutes les raisons de simplement m’éloigner de lui, autant être honnête du coup, je relève la tête pour les regarder :
- Bon les garçons, j’espère vraiment que vous arriverez à faire la paix. Je vous jure, c’est vraiment moche de vous voir comme ça. Depuis que je connais Rinko il me parle de toi tout le temps, je ne sais pas pourquoi tu es méchant comme ça, mais… Je ne vais pas te le prendre si c’est ce que tu imagines.
- Quoi ?! mais… commence-t-il.
- Comme tu viens de le comprendre, nous ne sommes pas du genre à passer tout notre temps ensemble et à ne jamais se lâcher d’une semelle. Alors je ne vois pas en quoi ma présence changera tes habitudes, le coupe-je.
- Je ne t’accuse de rien, dit-il alors.
- Tu ne m’accuses de rien mais en attendant tu nous prends la tête toutes les cinq minutes et honnêtement, tu me gonfles Kakashi. Je suis désolée Rinko, j’aurais bien aimé que ça se passe bien entre lui et moi, j’aurais essayé. Bonne journée les gars.
Je m’éloigne vivement en direction du bâtiment mais ils me rattrapent les deux d’un même mouvement de main, me projetant carrément en arrière, les faisant éclater de rire tandis que je tombe sur les fesses, outrée.
- Non mais vous êtes dingues ! m’exclame-je.
Ils rient à n’en plus pouvoir en me regardant par terre avec ma tête vexée et dans le fond ça me fait incroyablement plaisir de les voir rire comme des bossus en se vautrant l’un sur l’autre.
J’aperçois enfin le Kakashi que Rinko m’a décrit, celui qui rit pendant des heures avec son meilleur ami, quand on les voit comme ça, leur amitié parait tout de suite bien moins improbable.
Je me relève avec dignité, le nez en l’air et époussette ma jupe sèchement. Ça les fait rire encore et tant mieux, c’est exactement ce que je voulais.
- Je peux m’en aller où vous allez encore m’agresser ? siffle-je.
- Tu ne vas pas aller t’enfermer, reste avec nous, insiste Rinko.
- Mais je ne compte pas m’enfermer. Je vais aller lire tranquillement sous l’arbre dans le champ derrière, explique-je.
- C’est là que je voulais aller, glisse Kakashi.
- Et bien tant pis pour toi, tu n’avais qu’à le dire avant. Je vous laisse, et bon restaurant, insiste-je une dernière fois.
Rinko a un mouvement vers moi mais je pars en l’évitant. J’ai l’intuition que ça redéclancherait la mauvaise humeur de Kakashi alors qu’ils sont bien partis.
Je file à toute vitesse dans ma chambre prendre mon livre avant d’aller me caler contre le tronc de l’arbre comme annoncé.
Je passe une bonne après-midi, le soleil est éclatant et réchauffe l’air de ce mois de novembre, il fait carrément bon. Je n’ai pas de nouvelle de Rinko alors je suppose qu’il passe l’après-midi avec Kakashi, ce qui m’enchante.
Je finis par m’endormir, lovée contre mon arbre au soleil.