LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 4 : Le village d'Iwa
J’attends Sakura avec agitation le lendemain matin, je ne tiens pas en place. Je me suis levée aux aurores, trop excitée de lui raconter. C’est le genre de choses qui n’arrive jamais, je ne suis jamais celle de nous deux qui a des choses à raconter et c’est vraiment agréable.
Elle arrive plus tôt que d’habitude elle aussi, les yeux brillants de curiosité.
- Commence, dis-je directement.
- Rien de spécial, il m’a tenu la main en me raccompagnant mais c’est tout, soupire-t-elle.
- C’est déjà bien ! Je te signale que ce n’était pas un automatisme pour lui il y a deux mois, remarque-je.
- Bref, avec Rinko ?
Je lui raconte en détail notre soirée et elle prend le temps de commenter chaque part, que nous analysons ensemble comme deux gamines sous les yeux rieurs de quelques collègues qui passent par-ci et par-là.
- Je n’en reviens pas que tu ne l’aies pas embrassé, tu n’en avais vraiment pas envie ?
- Je ne sais pas, c’est déjà tellement perturbant pour moi ce qu’il se passe, j’étais un peu perdue, dis-je pensivement.
- Je ne vais pas t’en tenir rigueur, je suis déjà contente que tu y sois allée et surtout que tu l’aies laissé te raccompagner, me félicite-t-elle.
- A part son côté mufle, il est génial ! conclus-je en souriant.
- Son côté mufle fait son charme aussi puisqu’il va de pair avec son respect et sa gentillesse, pas comme les gros lourds qu’on peut parfois avoir à traiter ici, souligne-t-elle.
- Peut-être bien. J’espère qu’il n’est pas pressé et que ce n’est que de l’humour, parce que ce n’est pas avec moi qu’il risque d’obtenir rapidement ce qu’il veut, dis-je en mordillant ma joue.
Elle me dévisage avec gentillesse :
- Ne t’inquiète pas, tu mérites largement qu’on attende si tu veux mon avis et ça m’étonnerait qu’il ne s’en rende pas compte.
- Merci, murmure-je.
- Tu n’es pas particulièrement portée sur la chose ? tente-t-elle avec délicatesse.
Je la regarde quelques secondes et je choisis de m’ouvrir un peu :
- Non, je n’ai eu qu’une seule expérience et … disons que ça ne s’est pas passé comme la plupart des gens en parlent pour moi. Ça m’a plus … dégoutée de la chose pour être honnête. Et bien qu’il ait l’air respectueux et qu’il attendra peut-être pour moi… je ne sais pas, il a l’air assez porté sur ça et ça m’inquiète.
- Le mieux serait d’en discuter avec lui, pour te rendre compte de son expérience, de ses attentes… de façon un peu détournée, propose-t-elle.
- Oui, j’essaierai de lui tirer les vers du nez la prochaine fois, ça ne devrait pas être trop difficile, il est tellement franc.
Nous discutons encore un peu avant de partir chacune de notre côté effectuer notre journée de travail.
*
Le lundi matin, j’arrive en première au point de rendez-vous et lorsque les participants me rejoignent, j’ai la bonne surprise de trouver Shin parmi eux. Je suis amie avec lui depuis les bancs de l’académie.
- Je ne savais même pas que tu étais revenu de mission ! m’exclame-je en sautant vers lui.
- M’en parle pas, je suis rentré hier soir ! Mais j’essaie de faire un maximum de missions en ce moment pour tenter de devenir jonin.
- Ça viendra, dis-je gentiment.
- J’espère, je me tue à la tâche, soupire-t-il en riant.
- Ça alors, mais ne serait-ce pas la plus jolie fille de Konoha ! s’exclame une voix que je commence à bien connaitre.
Je lève les yeux au ciel tout en n’arrivant pas à retenir un sourire et je me tourne pour faire face à Rinko :
- Ne me dis pas que tu es de cette mission ? réplique-je.
- Je n’en suis pas, je t’espionne juste, réplique-t-il en venant vers moi.
- Vous vous connaissez ? demande Shin, franchement étonné.
- Plus ou moins, je viens de lui demander de m’épouser mais j’attends encore sa réponse, plaisante tout de suite Rinko.
Shin sourit poliment mais me regarde avec un air interrogateur.
- On vient de se rencontrer, il m’a invité à sortir vendredi soir, lui explique-je.
- Je vois, je m’appelle Shin, le meilleur ami, précise-t-il.
Il bombe un peu le torse en serrant la main de Rinko qui le regarde avec un air amusé. Il ne manquait plus que Shin là au milieu. Il est très protecteur avec moi, jaloux parfois et vu le caractère de Rinko, ça risque d’être coton.
- Rinko, le mec qui vient te remplacer, réplique Rinko avec le sourire.
Je vois d’ici les épaules de Shin se tendre, mais Minato donne le départ pour Iwa, interrompant les présentations.
Je m’isole avec Shin, à l’arrière du groupe pour être tranquilles.
- Qu’est-ce que c’est que ce type ? me demande-t-il tout de suite.
- Je viens de te le dire.
- Je croyais que tu ne cherchais personne.
- Je ne l’ai pas cherché, il m’est tombé dessus à l’hôpital, je l’ai trouvé sympa, me défends-je.
- C’est nouveau ça, depuis quand trouves-tu des mecs « sympas » ? s’amuse-t-il.
- Depuis la semaine dernière visiblement, réponds-je, agacée.
- Et alors, ça a donné quoi votre repas ?
- Il est très gentil, je l’aime bien.
- Rien à voir avec son physique avantageux… se moque Shin.
- Ne commence pas. Il est beau, certes, mais il est vraiment gentil. Il a juste un humour un peu particulier, je préfère te prévenir.
- J’ai vu ça. Je dois m’attendre à autre chose ?
- Des blagues salaces, avoue-je en rougissant.
Il tourne la tête vers moi en haussant un sourcil.
- Des blagues salaces ? Depuis quand c’est ton humour ?
- Ça ne l’est pas, tu le sais très bien.
- Alors pourquoi tu t’intéresses à lui ?
- Shin, je ne vais pas le juger pour quelques blagues ! m’exclame-je.
- Oui enfin, vu le thème, je suis un peu étonné. J’aurais plutôt vu ça comme rédhibitoire chez toi.
- Chut ! siffle-je entre mes dents. Parlons d’autre choses, je ne suis sortie qu’une fois avec lui, tu ne vas pas recommencer comme avec Izumi.
- Je m’assure que tu trouves un mec bien, ce n’est pas un crime, râle-t-il.
- C’est un mec bien !
- Alors un mec bien et qui te convienne vraiment, appuie-t-il.
- Ce n’est pas à toi de juger.
- Bien sûr que si, je te connais par cœur Hana.
Je lève les yeux au ciel et sème Shin pour rattraper les autres, histoire de conclure cette conversation qui m’agace.
*
Nous arrivons à Iwa tard dans la soirée et nous sommes accueillis chaleureusement par nos compères qui nous mènent directement à la petite auberge où nous résiderons.
C’est très joli bien que très rustique, le rez-de-chaussée est constitué d’une petite salle de restauration avec un long bar en bois servant également de caisse et d’accueil.
- Vous trouverez vos chambres à l’étage ainsi que deux salles de bains à chaque bout du couloir, nous explique gentiment la propriétaire.
- Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour me retrouver dans ta chambre ? me glisse Rinko à l’oreille.
Shin tourne vivement la tête, le regardant avec une pointe d’agacement tandis que je pouffe en essayant de le calmer du regard :
- Il plaisante, dis-je à l’intention de Shin.
- Absolument pas, fanfaronne Rinko.
- Arrête Rinko, dis-je en lui souriant.
La propriétaire nous donne nos clés et j’ai la chance d’avoir une chambre pour moi puisque je suis la seule femme de cette mission.
- Parfait, je pourrai me glisser vers toi la nuit, continue Rinko en regardant Shin avec un petit air insolent.
- Rinko ! le réprimande-je.
- Vous faites bien ce que vous voulez, je suis son ami, pas son chaperon, dit sèchement Shin avant de s’en aller.
- Oups, on dirait bien que je l’ai vexé, pouffe Rinko en m’attrapant par les épaules.
Je rougis, un peu gênée par ce contact devant nos camarades et notre Hokage, mais il le fait avec un tel naturel, m’emmenant tranquillement vers le petit escalier en bois que je ne dis rien. Il plaisante avec trois ou quatre ninjas sur le chemin, et je souris simplement, ne sachant pas trop si je dois me présenter ou pas puisque nous restons moins d’une minute avec chacun.
J’ai l’impression d’être sans cesse prise par la tempête Rinko depuis une semaine, ça ne s’arrête jamais, je n’ai pas le temps de réfléchir ou d’analyser ce qu’il se passe.
Une fois devant ma porte, il n’entre pas.
- Alors fais de beaux rêves, à demain, dit-il en reprenant son air doux que j’apprécie tant.
- Toi aussi, dis-je en me délectant de sa douceur.
- Verrouille ta porte, je suis somnambule, plaisante-t-il.
Je lève encore les yeux au ciel en riant, il me fatigue. Chaque fois qu’il me sort son petit côté adorable, il est obligé de blaguer deux minutes après.
- Mufle ! lance-je avant lui claquer la porte au nez.
Je pose mon oreille sur le battant simplement pour écouter son rire qui s’éloigne, me faisant sourire.
*
Le lendemain, nous passons une journée très formelle à Iwa. Les ninjas chargés de la protection (dont font partie Rinko et Shin) restent au village tandis que les quelques ninjas ici en qualité « politique », dont je fais partie, passent la journée autour d’une grande table, à écouter nos kage discuter des retombées de ces traités de paix et des échanges que nous pourrions envisager.
Ma présence est capitale pour s’assurer qu’ils pensent bien ce qu’ils disent, mais une fois que j’en ai la confirmation, la journée est longue pour moi et Minato me jette des petits regards désolés toute l’après-midi.
Lorsque nous sortons, il trottine vers moi :
- Ça va, tu ne t’ennuies pas trop ? me demande-t-il gentiment.
- Mais non, c’est intéressant senseï, mens-je.
- Je n’aurais pas dû t’emmener… J’avais complétement confiance en nos alliés d’Iwa et de Suna, c’est bien pour ça que nous nous rendons chez eux en premier, et en deux groupes séparés. Les prochains pays risquent d’être plus « tendus »…
- Il n’y a pas de problème senseï, je vous assure. Je me ferai un plaisir de venir avec vous.
- J’y réfléchissais justement, ta présence risque d’être difficile à justifier aussi souvent, déjà aujourd’hui je suppose que beaucoup de nos ninjas, sans même parler de ceux d’Iwa, se demandent pourquoi j’emmène une médecin aux réunions politiques. Alors je pensais te créer un poste pour être honnête.
- Me créer un poste ? m’étonne-je.
- Oui, peut-être te nommer comme assistante ou une bêtise comme ça, nous n’aurions alors plus de problème pour justifier ta présence chez nos voisins.
- C’est une bonne idée, en effet, dis-je en souriant.
- Oui, mais il faudra donner le change et ça m’embête de te donner autant de travail. Si tu es nommée comme mon assistante…
- Il serait compliqué de justifier que je ne prenne pas mes responsabilités au village, finis-je à sa place.
- Tu as tout compris. Ecoute, je vais me débrouiller, je vais bien trouver un poste qui ne te donnera pas trop de boulot en plus. Et puis nous nous arrangerons, je ferai « ton travail » il faudra juste que tu sois présente lors des conseils, des missions diplomatiques, des échanges interpays et tout le toutim. Nous trouverons bien un moyen de nous arranger, conclut-il.
- Tout à fait, je ne m’inquiète pas, réponds-je.
Il est déjà perdu dans ses pensées en train d’y réfléchir.
- Nous verrons ça avec mon second, il rechigne carrément à s’occuper de la paperasse, mais bon… il s’occupera peut-être de ta part…
Je tourne la tête vers lui en haussant un sourcil :
- Il rechigne à faire son travail ? Ce n’est pas très sérieux, commente-je.
Minato éclate de rire :
- Kakashi est particulier, je te l’accorde.
- Particulier ? C’est carrément indécent à mes yeux, chuchote-je.
- C’est plus compliqué que ça, il ne voulait pas être mon second, c’est moi qui ai insisté pour que ce soit le cas. Il voulait rester sur le terrain mais j’avais trop besoin de lui.
- Trop besoin de lui ? Je serais curieuse de savoir pourquoi s’il ne fait pas son travail… marmonne-je.
- Parce que c’est le meilleur, tout simplement. Tout comme j’ai besoin de toi lors des échanges diplomatiques pour tes capacités, j’ai besoin de lui pour la protection. Il est vraiment excellent, je n’ai jamais vu quelqu’un comme ça, tous ses sens sont exacerbés. C’est impressionnant, tu auras vite l’occasion de le constater toi-même.
- Effectivement, je ne le connais pas. Seulement de réputation.
- Crois-moi, sa réputation est bien en-dessous de ses capacités réelles, nous les cachons juste pour qu’il n’attire pas trop l’attention. Ce n’est pas quelqu’un qui aime l’attention, ajoute-t-il avec affection.
- Ah bon, dis-je avec douceur, heureuse de voir mon senseï comme ça.
- Oui... J’espère qu’il prendra ma relève un jour ou l’autre, le village serait entre de très bonnes mains.
- A ce point ? demande-je, impressionnée.
- Oui. Tu le rencontreras sans doute sur notre prochaine mission. Je suis sûr que vous pourriez vous entendre maintenant que j’y pense. Il vaudrait mieux d’ailleurs, car vous risquez de vous retrouver souvent fourrés ensemble si tu rejoins plus ou moins mes services rapprochés.
- S’il ne fait pas son travail, ça peut vite m’agacer, vous connaissez mieux que personne le petit caractère que je cache, plaisante-je.
- Oh oui, répond-il en riant.
Nous arrivons devant l’auberge et Minato baisse le ton :
- Allez, va profiter de ta soirée, je vais aller travailler dans ma chambre, réfléchir à tout ce dont nous venons de parler.
- Bonne soirée senseï.
- A toi aussi ma petite.
Je monte dans ma chambre sans croiser nos camarades, ils doivent sans doute encore trainer dans Iwa alors j’en profiter pour aller me doucher tant qu’il n’y a personne avant de me mettre en travers de mon lit avec un livre.