LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 1 : TOME 1 : LES RENCONTRES - Chapitre 1 : La rencontre de Rinko

6187 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois

Bonjour à tous ! Bienvenue dans cette nouvelle histoire, je me permets de faire un petit commentaire pour celles et ceux qui auraient déjà lu mon autre histoire avec les mêmes personnages.

Cette histoire prend place dans un monde parallèle à mon premier, les personnages n'ont pas forcément le même caractère, ni la même histoire personnelle ! L'histoire en elle-même est beaucoup plus légère également.

 Alors il faut la lire en repartant de zéro dans votre tête ! :)

Bonne lecture ♡


TOME 1 : LES RENCONTRES



Chapitre : La rencontre avec Rinko


Le vent frais de ce début novembre me mord les joues tandis que je me dirige vers l’hôpital en sautant et je réprime un frisson.

J’ai beau être une ninja, je n’ai jamais réussi à contrôler mon chakra pour me donner chaud et j’ai la fâcheuse habitude de ne jamais assez m’habiller.

Lorsque je passe les grandes portes, je file à toute vitesse jusqu’à la salle de repos pour me faire couler un café, mon rituel du matin.

Je jette un coup d’œil à l’horloge, Sakura ne devrait pas tarder alors je lui en prépare un aussi. C’est agréable d’avoir de la compagnie si tôt le matin, ça fait maintenant quelques semaines que nous nous sommes rendues compte que nous arrivions toutes les deux en avance à l’hôpital, elle n’est pas arrivée il y a longtemps en tant que médecin, elle a fini son apprentissage il y a quelques mois et occupe depuis un poste ici quand elle n’est pas en mission et c’est comme ça que nous avons commencé à nous fréquenter.

Lorsque nous avions les mêmes horaires, nous nous retrouvions par hasard toutes les deux en avance en salle de pause pour prendre un café avant le service.

 Au départ timides, nous ne nous adressions que des banalités, mais à force de nous retrouver encore et encore, nous avons fini par en rire et à discuter un peu pour en arriver maintenant à une amitié qui s’annonce plutôt bien.

Elle est plus jeune que moi mais nous nous entendons très bien. Après m’avoir servi son côté timide et polie, j’ai découvert une Sakura taquine et franche, avec un sacré caractère que j’apprécie beaucoup.

Elle passe la porte de la salle de repos au moment où je pose nos gobelets sur la table.

-         Pile à l’heure, dit-elle en s’asseyant avec moi.

-         Alors ?! demande-je avec curiosité dès que ses fesses touchent la chaise.

Sakura a pour habitude de manger le vendredi soir chez Ichiraku avec son équipe et leur senseï. Je suis avec passion le feuilleton que constitue sa relation avec son équipier, Sasuke. Elle est amoureuse de lui depuis toujours, mais leur relation a été compliqué. Après avoir assassiné son frère et s’être rendu compte que ce dernier avait tout fait dans l’intérêt du village, Sasuke avait remis toute sa vie en question et était revenu à la raison, rejoignant le village en paix, prêt à suivre les traces de son frère pour protéger Konoha et réintégrant leur équipe sept.

Depuis, Sakura avait été patiente et commence enfin à attirer pour de bon l’attention de son camarade. Mais Sasuke étant Sasuke, leur relation est tumultueuse, compliquée, ambiguë et prend du temps pour avancer par petits pas. Un régal pour moi, qui suis tout ça avec assiduité puisque je ne doute pas qu’il est fou d’elle sans réussir à se l’avouer ni à passer le cap.

-         Alors pas grand-chose ma pauvre Hanako. Naruto a insisté pour faire la course avec Sasuke jusqu’à chez lui, il ne m’a donc pas raccompagné hier soir.

C’est en principe le vendredi soir, lorsqu’il la raccompagne chez elle, qu’il lui offre des rapprochements.

J’affiche une tête déçue.

-         Tu n’avais qu’à faire la course avec eux jusqu’à chez Naruto, il t’aurait raccompagné ensuite, dis-je.

-         Je suis restée avec Kakashi senseï, il voulait me parler. Tant pis, nous verrons vendredi prochain, soupire-t-elle.

-         Heureusement que vous allez au restaurant toutes les semaines, pouffe-je.

-         C’est clair. Sinon je serais perdue, glousse-t-elle.

-         Méfie-toi qu’il n’en ait pas marre de se payer des ramen chaque vendredi, la taquine-je.

Elle éclate de rire :

-         Aucun risque, c’est Kakashi senseï qui nous invite à chaque fois.

-         Hé bien, vous êtes drôlement bien vu, pouffe-je encore.

-         Kakashi senseï est très généreux, tente-t-elle l’air de rien.

-         Sakura, ne recommence pas, je t’en prie ! m’exclame-je.

Je ris déjà en la voyant se pencher par-dessus la table, très sérieuse.

Depuis qu’elle a appris que j’étais plus jeune de seulement quelques années, elle essaie de me caser avec son senseï. Ça dure depuis plusieurs semaines et je refuse tout net, bien évidemment. Un rendez-vous arrangé, quel enfer, avec le commandant Hatake en plus, le second de l’Hokage. Je l’ai déjà aperçu de loin une fois ou deux lors d’événements et bien qu’il ait l’air séduisant du peu que j’en voie, je ne l’ai jamais approché plus que ça.

-         Je t’assure qu’il a pleins de qualités, dit-elle.

-         Mais bien sûr, l’homme qui changeait de personnalité d’une semaine à l’autre, rétorque-je.

-         Pourquoi tu dis ça ?

-         Peut-être parce que lorsque nous sommes devenues amies, tu me l’as décrit comme silencieux, réservé, plutôt froid, trop sérieux et avec aucun sens de l’humour. Avant de changer bizarrement complétement de discours dès l’instant où tu as eu l’idée de nous faire nous rencontrer. Depuis ce moment, il est devenu très intelligent, beau garçon, incroyable combattant et maintenant généreux, dis-je en riant.

-         Tous ces traits ne sont pas incompatibles je te signale, réplique-t-elle en rougissant un peu.

-         Tu sais très bien que je ne cherche personne, dis-je avec plus de douceur.

Elle me regarde de ses yeux intelligents :

-         Je sais. Mais nous sommes amies maintenant Hanako, alors je vais te dire ce que j’en pense vraiment. Je n’ai pas l’impression que tu ne veuilles pas être avec quelqu’un, c’est plutôt comme si tu te mettais des barrières. Je ne te force pas à m’en dire plus, tu le feras quand tu te sentiras à l’aise, mais je n’adhère pas à ton numéro de femme qui se plait dans sa solitude avec son chat. Pas comme Kakashi senseï par exemple, qui n’a jamais voulu entendre parler d’une femme et qui a l’air très bien comme ça.

Je rougis en baissant le nez. Elle a vu juste, mais je ne sais pas si j’ai envie de lui dire mes raisons, notre amitié est tellement fraiche, et c’est tellement intime. Je préfère prendre la tangente :

-         Raison de plus alors, s’il est très bien comme ça, laisse-le tranquille !

Elle me sourit, n’insistant pas, bien qu’elle vienne d’apprendre qu’elle a vu juste pour mon cas. Nous nous quittons un quart d’heure plus tard pour notre journée de travail.

*

Lorsque je rentre chez moi le soir, je m’installe dans mon canapé sous un plaid, avec mon chat, pour manger des ramen. Il me regarde avec amour, en ronronnant, comme s’il voulait me réconforter.

Je me demande un peu si je vais finir seule avec lui comme l’a souligné Sakura.

Je n’ai eu qu’une seule relation, c’était il y a des années et ça ne s’est pas bien passé.

Avant lui, je n’ai jamais eu personne. Aucun homme ne m’a suffisamment intéressé au point que j’ai l’envie de « sortir avec lui ». Vers vingt ans, alors que toutes mes copines entamaient des relations sérieuses, j’ai commencé à me demander si j’avais un problème. Elles ne comprenaient pas que je ne sorte avec personne malgré la bonne quantité de soupirants.

J’ai toujours beaucoup attiré les hommes, je ne sais pas exactement pourquoi. Je n’ai rien d’incroyable à mon goût, je suis plutôt petite, brune, assez passe-partout. Il n’y a que mes yeux qui méritent peut-être le coup d’œil puisqu’ils ont une couleur rose vif et soutenu que je n’ai jamais vu ailleurs, mais bon. Je suis plutôt casanière, discrète, calme… Ce ne sont pas les filles comme moi qui attirent d’ordinaire le plus les hommes je crois, mais c’est tout de même mon cas.

J’ai eu plus que l’embarras du choix au fil de ma vie, et pourtant rien, le néant.

Alors à vingt ans, j’ai eu envie de tenter l’expérience. Je suis sortie un ou deux mois avec l’un de mes soupirants, mon « préféré ». Mais comme je m’y attendais, je n’ai jamais développé plus que de l’amitié envers lui. Il était beau, ce n’était pas désagréable de l’embrasser et de passer du temps avec lui, mais je ne vibrais pas d’un poil.

Lorsque nous avons couché ensemble, tout a dégénéré. J’étais curieuse, après en avoir tant entendu parler par mes amies, tout le foin qu’elles faisaient autour de ça, j’ai voulu passer le cap.

Sans parler de la douleur du premier rapport, les quelques suivants ont été désastreux, mécaniques, franchement nuls et je n’ai rien ressenti. Après ça, j’ai pris mes jambes à mon cou et je l’ai quitté.

La seule de mes amies qui connait cette histoire est Mei, une collègue plus âgée que moi, maternelle, bienveillante et surtout très ouverte sur le sujet. J’étais toute jeune et tellement déçue, nous en avons longuement parlé. Elle m’a beaucoup rassuré, m’expliquant que tout était question d’alchimie et de partenaire, que ça pouvait être catastrophique avec un homme et merveilleux avec un autre, qu’il ne fallait pas que je m’en fasse et surtout pas que je me précipite comme je l’avais fait avec Izumi, sans en avoir foncièrement envie.

Mais depuis, je rejette en bloc les hommes, j’ai presque développé un rejet pour tout ce qui les concerne. Je n’ai pas envie de me relancer dans une histoire avec un garçon sympa pour le rejeter si notre intimité ne se passe pas bien ou si je ne tombe jamais amoureuse de lui. Je n’ai plus envie de tout ça, je n’ai même plus envie d’y réfléchir et je me formate déjà à devenir vieille fille bien que ce ne soit clairement pas mon rêve de vie.

J’aime l’amour avec un grand A, le grand frisson, les papillons dans le ventre… j’en demande peut-être trop.

Honnêtement, à ce stade de ma vie, je m’accrocherais avec bonheur à la moindre étincelle. Juste un homme qui réveille des choses en moi, je ne sais pas. Je ne peux plus supporter mon indifférence.

Enfin bref, en attendant, j’ai au moins mon chat et c’est déjà bien.

*

Mes deux jours de repos se passent comme d’habitude. Du ménage, du rangement, de la lecture et des balades dans le village.

J’ai rendez-vous dans la semaine avec Minato senseï pour discuter d’une prochaine mission si j’ai bien compris.

Je ne suis pas que médecin, je possède un don rare et surtout gardé secret par Minato. Lorsque je suis devenue majeure, il est venu me voir pour m’expliquer que je possédais scellé en moi un chakra puissant créée par l’ermite Rikudô lui-même, et que c’était pour cela que mes parents étaient morts le jour de ma naissance. Le jour où ils ont transféré le chakra de ma mère en moi.

Ce chakra me donne des facultés, notamment de lire dans les esprits et de les brouiller. C’est cette première caractéristique qui fait de moi une ressource très précieuse pour le village, et j’ai suivi un entrainement intensif et difficile avec Minato pour obtenir un bon niveau au combat et me garder en sécurité, bien que ma deuxième caractéristique, capable de plonger un homme dans le brouillard complet en un regard me garde déjà très bien en parfaite sécurité de base.

Je participe donc souvent aux missions diplomatiques de Minato entre les pays, étant une sorte d’assurance que nos voisins ont de bonnes intentions. Je n’ai pas fait beaucoup de missions, mais depuis quelques mois, la paix globale approche et les pays se rencontrent beaucoup pour discuter d’accords de paix alors le rythme de mes missions s’intensifie.

Au quotidien, je possède une énorme puissance, que je camoufle et que je n’utilise pas trop devant mes collègues pour ne pas attirer l’attention mais je reste quand même l’une des meilleurs médecins qui vivent, ce qui sert de bonne couverture à Minato lorsqu’il m’emmène en mission en disant qu’il prend « une médecin qui en vaut dix ».

*

Je toque donc au bureau de mon senseï le mercredi.

Lorsque j’entre, il n’est pas seul et mon attention est attirée par le petit groupe de ninjas sur ma droite qui parlent déjà de la mission à venir.

-         Ah te voilà ! m’accueille Minato.

-         Vous vouliez me voir ? demande-je en me reconcentrant sur lui.

-         Tout à fait, j’ai besoin de ma meilleure médecin, dit-il avec un petit air conspirateur.

-         Elle est disponible, réplique-je en riant un peu.

-         Nous partons la semaine prochaine en mission pour le pays d’Iwa afin de signer définitivement des accords de paix, une formalité mais bon. On ne sait jamais. J’ai déjà tout arrangé avec l’hôpital, tu seras remplacée.

-         Parfait alors, dis-je.

-         Tu risques d’effectuer pas mal de missions dans les mois qui arrivent, j’ai réussi à négocier des entrevues avec d’autres pays, maintenant que nous sommes tous plutôt en paix, je pense qu’il est grand temps que nous ratifions officiellement des accords avec les pays qui nous entourent. Plus nombreux ils seront, mieux ce sera.

-         Il n’y a pas de souci, j’en serai avec grand plaisir.

-         Nous partirons lundi ou mardi pour Iwa, pendant ce temps-là, un autre groupe s’occupera de Kumo sous la direction de mon second, et nous repartirons rapidement après pour le pays du gel à priori, dit-il en faisant un mouvement évasif en direction de ma gauche.

L’un des ninjas du groupe sur ma droite, Gaï Maito se tourne vers nous en riant avec force :

-         Si ce sont des accords de paix, il faudra m’expliquer pourquoi vous emmenez notre meilleure médecin ! s’exclame-t-il, faisant rire le petit groupe autour de lui.

-         On ne sait jamais, et puis je n’en emmène justement qu’une, au cas où, alors autant qu’elle soit bonne ! réplique Minato avec humour.

-         Alors ça ! Je ne vous le fais pas dire ! répond-il avec panache en abattant une main sur mon épaule.

Je ris avec lui en tanguant un peu sous sa poigne, ce qui déclenche les rires de Minato.

-         Bon et bien je vais vous laisser, vous avez l’air occupé, dis-je en lançant encore un regard sur le groupe de ninjas avec Gaï.

-         Oui, nous sommes en train de prévoir tout ça, de coordonner nos deux groupes, dit Minato en se reconcentrant sur les papiers devant lui.

Je tourne les talons et me dirige vers la porte et c’est seulement à ce moment-là que j’aperçois une seconde avant de sortir le commandant Hatake qui me regarde, perché sur une armoire dans le coin de la pièce.

 Je ne l’ai jamais vu d’aussi près mais je ne prends pas le temps de l’observer, mes yeux se posent à peine une seconde dans son œil sombre avant que je ne baisse le regard en rougissant, complétement gênée par peur que Sakura lui ait déjà parlé de moi ou qu’elle ait dit je ne sais quelle ânerie à mon sujet.

Alors que je file dans les couloirs, je regrette un peu.

J’aurais dû le regarder vraiment, j’ai tellement vite baissé les yeux… J’avais enfin l’occasion de voir à quoi il ressemble de près…

Oh et puis zut ! Ce n’est pas parce que Sakura me bassine avec son senseï que ça veut dire qu’il me plairait.

Pourtant alors que je rentre chez moi, je n’arrive pas à enlever de ma tête l’image floue que j’ai de lui. Je pense à son œil noir jusqu’à ce que j’aille me coucher en maudissant ma nouvelle amie.

*

J’attends Sakura de pied ferme le lendemain matin, et lorsqu’elle arrive et qu’elle me voit, les bras croisés, elle m’interroge du regard.

-         J’ose espérer que tu n’as jamais parlé de moi à ton senseï, attaque-je directement.

-         Pourquoi ? demande-t-elle avec curiosité.

-         Parce que figure-toi que je l’ai vaguement croisé dans le bureau de Minato. Je ne savais plus où me mettre ! J’ai fichu le camp en rougissant par peur que tu ne lui aies dit quoi que ce soit ! continue-je.

-         Alors ?! Tu l’as trouvé comment ? s’enthousiasme-t-elle.

-         Je n’en sais rien ! Je l’ai à peine regardé ! Puisque je te dis que j’étais mal à l’aise ! Je te jure que si tu lui as dit quoi que ce soit, menace-je en la pointant du doigt.

-         Mais non ! J’ai mentionné que j’avais une collègue célibataire, sans donner de nom et il m’a envoyé me faire voir immédiatement, se justifie-t-elle rapidement.

-         Bien, dis-je en me levant.

-         Tu aurais au moins pu le regarder Hanako ! Tu me fatigues ! soupire-t-elle.

-         Oui et bien je ne l’ai pas fait ! siffle-je, vexée.

-         Vous êtes aussi peu dégourdis l’un que l’autre, ça ne fonctionnerait jamais, admet-elle avec difficulté.

-         Ravie de te l’entendre dire, réplique-je.

-         Essaie au moins de t’ouvrir un peu, c’est toujours de mes histoires qu’on parle, donne-nous de quoi bavarder le matin, dit-elle joyeusement.

-         J’y penserai, maugrée-je en sortant sous son rire.

Alors que je prends un dossier au hasard dans la pile du bureau de l’accueil, je me remets un peu en question. Je suis vraiment trop fermée, elle a raison. Depuis ma désastreuse histoire il y a plus de six ans, je me renferme complétement.

Je soupire bruyamment avant d’ouvrir la porte de la salle d’attente et je lis le nom de mon prochain patient :

-         Rinko Yûwaku ? demande-je à la cantonade.

-         C’est moi ! dit joyeusement un homme en sautant sur ses pieds.

-         Venez avec moi, dis-je en lisant le dossier pour voir les raisons de sa présence.

-         Désolé les gars, c’est moi qui pars avec la plus jolie, plaisante-t-il en venant vers moi.

Je relève le nez de son dossier, prête à le regarder avec lassitude mais je n’en fais rien. Il est drôlement beau, il fait très mauvais garçon au premier abord, dans son attitude détendue ou ses cheveux noirs ébouriffés peut-être.

Il me lance un sourire éclatant en passant devant moi pour sortir et je suis un peu plus happée encore par sa beauté. Il est grand, musclé mais fin, avec la peau légèrement caramel qui contraste très joliment avec son sourire.

-         Deuxième porte sur la gauche, dis-je, plus timide que d’ordinaire.

Je le détaille encore tandis qu’il marche avec souplesse. L’une de ses oreilles est percée de plusieurs anneaux noirs, renforçant sans doute ce côté mauvais garçon alors que son regard et son sourire me crient qu’il est gentil comme tout. Drôle de contraste.

Il m’intrigue. Phénomène rarissime.

Il s’installe sur la chaise de soin, à l’aise, et pose son regard sur moi, me détaillant sans la moindre gêne tandis que je m’applique à préparer ce qu’il faut pour sa prise de sang.

-         Il faudrait remonter votre manche s’il vous plait, glisse-je.

-         Je peux enlever mon haut si c’est plus simple, plaisante-t-il.

Je croise encore ses yeux noirs, absolument ravageurs et rieurs. Il a un charme fou. J’aurais envoyé se faire voir n’importe quel ninja qui aurait dit les mêmes phrases que lui, je l’aurais trouvé lourd voir grossier, mais là j’ai presque envie de glousser.

-         La manche suffira, réplique-je en souriant malgré moi.

-         La manche alors, tant pis pour vous, vous ratez un beau spectacle, plaisante-t-il encore.

Cette fois je ne peux pas m’en empêcher : je ris. Ça allume un bel éclat de joie au fond de ses yeux. Il aime faire rire, c’est ça son truc, c’est évident.

-         Tant pis pour moi, réponds-je sur le même ton.

-         Si vous regrettez, n’hésitez pas, j’aime rendre les gens qui m’entourent heureux, continue-t-il en riant.

Il a un beau rire, sincère et insouciant, qui va à la perfection avec le personnage.

-         J’y penserai, souris-je en saisissant son bras.

Il me regarde faire, un grand sourire encore accroché aux lèvres, les yeux brillants.

D’après son dossier, il fait simplement un dépistage pour donner son sang.

-         C’est bien de donner son sang, dis-je pour faire la conversation.

-         J’essaie de le faire le plus souvent possible, répond-il tranquillement.

La conversation s’éteint. Ça m’embête. J’aime bien lui parler, j’aime surtout l’entendre et le voir rire honnêtement, mais je ne sais pas trop quoi faire pour qu’il recommence. Tout se bouscule déjà dans ma tête, je me pose mille questions et je me mets déjà la pression simplement parce que ce mec me plait un peu.

C’est quand même déjà un grand moment en soit, je ne crois pas avoir déjà croisé quelqu’un qui me plaise autant que lui, de toute ma vie. Et ça me fait paniquer parce que je ne sais pas quoi faire de cette information.

Je lui lance encore un regard et je constate qu’il me regarde avec attention, comme s’il attendait une réponse.

-         Je vous demande pardon ? balbutie-je en réalisant que je l’ai entendu parler.

Il rit encore et je me régale de ce spectacle.

-         Je vous demandais si vous finissiez tard… répète-t-il.

Je le regarde sans comprendre.

-         Pourquoi ? demande-je en fronçant les sourcils.

-         Je vous trouve ravissante, j’aurais bien tenté ma chance, répond-il, charmeur.

Ses yeux sont séducteurs, il arbore une petite moue adorable qui éveille quelque chose au creux de mon ventre et je suis tellement étonnée que je ne réponds pas tout de suite.

-         Bon, j’ai compris le message, se marre-t-il encore.

-         Euh je … non… je … balbutie-je.

-         Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de mal. L’erreur est humaine, dit-il en me sortant encore son sourire éclatant.

Bon, cette fois je peux le dire, je suis charmée et j’entre dans son petit jeu de séduction malgré moi, posant mon matériel médical sur la table entre nous étant donné que j’ai finis sa prise de sang.

-         Vous sous-entendez que je suis idiote de refuser ? l’embête-je en m’appuyant dans mon dossier, croisant les bras, lui lançant un petit regard taquin.

-         Je ne sous-entends rien de tel, je ne me permettrais jamais. Mais disons que vous passez sans doute à côté de la soirée de votre vie, dit-il.

-         J’aimerais bien voir ça, dis-je en souriant.

-         Pour le savoir, il faudrait accepter, soupire-t-il avec un faux air embêté.

Nous nous regardons quelques secondes. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça, c’est un peu rapide à mon goût. Je viens de trouver un homme qui me plait enfin et il fallait qu’il soit si entreprenant, ce n’est pas vraiment mon rythme, je me vois mal finir au restaurant avec lui ce soir.

J’aime ma tranquillité, j’aime mes soirées chez moi avec mes habitudes.

-         Désolée mais j’ai déjà des projets pour ce soir, dis-je.

-         Je vois, sans doute un chanceux dans votre vie, ça ne m’étonne pas, vous êtes vraiment sublime. J’en connais un qui doit passer de belles nuits, dit-il sérieusement en me détaillant encore du regard.

Sa dernière remarque me fait rougir des pieds à la tête mais je n’ai pas envie de fermer la porte, pas du tout, bien que son côté très franc et rentre dedans me prenne au dépourvu.

-         Et non, pas d’homme chanceux, le seul qui passe ses nuits avec moi, c’est mon chat. Et c’est d’ailleurs avec lui que j’ai des projets ce soir, réponds-je.

Ça passe ou ça casse, s’il se vexe alors tant pis. Mais non, il éclate encore de rire, il est vraiment plié en deux par mon honnêteté et je ris avec lui.

-         Je vois ! Donc je passe après un chat. On ne me l’avait jamais faite celle-là. Mais j’apprécie la franchise, dit-il.

-         Tant mieux.

Je range les affaires en réfléchissant rapidement. Je ne sais pas trop quoi lui dire, je n’ai pas envie qu’il s’en aille, j’aurais dû accepter de sortir avec lui, mais il m’a pris au dépourvu et maintenant je me trouve idiote au possible. Il va s’en aller et ce sera fini, j’aurai raté la seule occasion de peut-être fréquenter un garçon qui me plaise. Je suis vraiment destinée à finir ma vie toute seule, je ne vois que ça, je m’autosabote au bout d’un moment ! J’ai envie de me mettre des claques.

-         Les résultats seront disponibles dans la journée, vous pourrez passer demander à l’accueil, lui explique-je tandis qu’il se lève.

-         C’est noté, et pour vous revoir, je passe par l’accueil ? insiste-il gentiment.

Mon cœur bondit dans ma poitrine. Deuxième chance Hanako, tâche de ne pas la laisser filer cette fois.

-         Vous osez retenter votre chance, quel courage… le taquine-je.

-         Je m’appelle Rinko, répond-il simplement en me tendant la main.

-         Hanako, réponds-je en lui serrant.

Il se penche un peu vers moi et je me perds dans ses yeux sombres.

-         Je sais qui demander désormais, chuchote-t-il en me faisant un clin d’œil.

-         Tant mieux, ne peux-je m’empêcher de souffler, admirative de son visage.

Il est vraiment magnifique, une beauté parfaite, lisse, il n’a pas un défaut, et dieu sait comme j’ai la capacité de toujours trouver quelque chose qui ne va pas chez tous mes soupirants.

-         Tant mieux ? Ça voudrait dire que j’ai une chance finalement ? murmure-t-il en rapprochant encore son visage du mien.

Mon cœur accélère un peu et mes yeux tombent sur ses lèvres. J’ai l’impression d’être une adolescente, je ne me reconnais pas, je suis presque sûre que s’il m’embrassait je le laisserais faire alors que je ne le connais pas.

-         Peut-être une petite, mais vraiment infime, souffle-je en rougissant.

Des petits coups résonnent à la porte et je sursaute un peu, tirée hors de notre conversation. C’est sans doute une collègue qui me presse.

-         Il faut que nous libérions la salle, dis-je.

-         Demain soir ?

-         Soirée ramen avec le chat… réplique-je pour l’embêter.

-         Samedi soir peut-être ?

-         Je travaille, réponds-je.

-         Dimanche ?

-         Vous n’abandonnez jamais ? demande-je en lui lançant un regard charmeur.

-         Rarement.

J’aime bien ce qui se passe, j’aime bien ce petit jeu entre nous, ça me rend joyeuse, excitée comme une puce. J’ai déjà envie de le revoir alors qu’il n’est même pas encore parti.

Il se dirige vers la porte, sa veste à la main.

-         Alors à un de ces quatre Hanako, dit-il. 

Je lui souris timidement, déçue qu’il parte, et il me regarde encore une seconde :

-         Tu finiras par craquer, dit-il avec assurance.

J’éclate de rire et il sourit comme un sale gosse. Il est vraiment mignon décidemment.

-         Ah bon ? ris-je.

Il se rapproche encore subitement, me coupant le souffle pour la seconde fois.

-         Oh oui. Je te garantis qu’un de ces quatre, je remplacerai le chat.

Je rougis encore, complétement choquée par son sous-entendu, mais séduite au possible. Des petits courants électriques parcourent mon ventre délicieusement.

 Une vraie adolescente vous dis-je.

-         N’y compte pas trop ! m’insurge-je alors que mon corps crie d’allégresse.

Il rit encore en se redressant :

-         Je le sais, c’est tout ! fanfaronne-t-il.

-         Tu rêves ! réplique-je en lui mettant un coup de mon bloc note sur l’épaule.

-         Lundi soir ? continue-t-il en sortant de la pièce.

-         Jamais !

-         Je prends ça pour un oui. A lundi soir alors, continue-t-il joyeusement.

-         Tu es cinglé, dis-je en riant.

Il me lance encore un sourire éblouissant en me faisant un petit signe militaire pour me saluer et je le regarde partir en souriant comme une idiote.




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Merci pour votre lecture, n'hésitez pas à me donner votre avis ♡

 

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