LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)

Chapitre 47 : Confessions entre filles

3574 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 26 jours

Chapitre 47 : Confessions entre filles


Je crois qu’il nous faut une seconde pour réaliser ce qu’il se passe, une longue seconde pendant laquelle nous nous rendons compte qu’elle est à deux doigts de voir par la fenêtre son senseï torse nu, étalé sur sa meilleure amie à une heure du matin.

Et lorsque les petits coups secs résonnent sur ma porte, tout se passe très vite. Kakashi se redresse avec rapidité mais légèreté attrapant ses habits au passage tandis que je saute sur mes pieds.

Le temps que je me retourne, il est habillé et remet son masque en place. Je ne sais même pas ce que je dois faire, je n’arrive pas à réfléchir, j’ai envie de penser à ce qu’il était en train de se passer, j’ai envie de pleurer ce qu’il aurait dû se passer si Sakura n’avait pas débarqué au milieu de la nuit, mais ce dernier constat est tellement inquiétant que je sais déjà que je vais ouvrir et l’angoisse m’étrangle en me demandant ce qui peut bien l’amener à une heure pareille devant ma porte.

Il enfile sa veste d’un geste et nous nous dirigeons vers ma porte tandis que le moment parfait s’envole comme s’il n’avait jamais existé. Nous ne pouvons même pas parler, parce qu’elle nous entendrait assurément, nous nous regardons une seconde en rougissant aussi fort l’un que l’autre avant que je n’ouvre la porte.

-         Hanako ! couine-t-elle avec excitation en entrant.

Autant nous avons été choqué de son interruption soudaine, autant la tête qu’elle affiche en rentrant à moitié dans Kakashi vaut des points.

Sa mâchoire se décroche littéralement tandis que ses yeux s’écarquillent :

-         Kakashi senseï ?! s’écrie-t-elle. Mais qu’est-ce que vous faites là ?!

-         Je… raccompagnais Hanako… dit-il lentement.

-         Depuis trois heures ?!

-         Il faut croire, continue-t-il sur le même ton.

Je réalise à peine que nous étions ensemble chez Ichiraku il y a trois heures, j’ai l’impression que ça fait des jours que je suis seule avec Kakashi et j’essaie de remettre la ligne de temps en place dans ma tête pour réagir lorsque la raison de sa venue me saute au nez et que je couine :

-         Oh mon dieu Sakura ! Alors ?!

Mais elle est bien trop stupéfaite de trouver Kakashi chez moi, elle ne m’écoute même pas en continuant de le fixer, regard qu’il lui retourne, mal à l’aise au possible, tâchant de le cacher.

Mais quel cirque ! Sakura vient me raconter sa tentative d’embrasser Sasuke en grillant la mienne d’embrasser Kakashi, qui reste planté là sans savoir comment justifier sa présence.

-         Je vais y aller, vous avez visiblement des choses à vous dire, lance Kakashi avec hésitation.

-         Euh… oui… répond Sakura en haussant un sourcil. A moins que vous ayez quelque chose à me dire … ?

Kakashi est le premier de nous trois à revenir enfin à lui :

-         Mais enfin, qu’est-ce que tu veux que j’ai à te dire espèce d’idiote ?! s’exclame-t-il.

-         Ce que vous fichez chez Hanako à une heure du matin par exemple ?

Sakura ne se démonte pas, je vois bien là son caractère de feu.

-         Je viens de te dire que je la raccompagnais ! rétorque Kakashi avec mauvaise humeur.

-         Et je viens de vous demander : Pendant trois heures ?! réplique-t-elle vivement.

J’interviens pour les explications rationnelles :

-         Nous sommes allés manger des gaufres après les ramen, au centre-ville. Nous sommes rentrés il y a maximum dix minutes, glisse-je.

-         Ah bon ? s’étonne Sakura.

-         Oui, j’avais envie de gaufres, précise-je.

-         Mais quel homme charmant, il a dû drôlement se forcer pour t’accompagner, raille-t-elle en lançant son regard qui tue à son senseï.

-         Exactement, réplique Kakashi d’un ton agacé.

-         Et depuis quand tu mets trois heures à manger des gaufres toi ? me demande-t-elle en plissant les yeux.

-         Nous avons discuté bêtasse, réplique-je.

-         Je vois ça… marmonne-t-elle.

-         Bon, Hanako, je vais te laisser avant de tordre le cou de mon ancienne élève, râle Kakashi.

-         Me tordre le cou ? On peut savoir ce que j’ai fait de mal ? Aurais-je interrompu une soirée agréable ? le défie-t-elle.

-         Sakura… couine-je avec tension en voyant les épaules de Kakashi se tendre.

-         Tu interromps surtout ma rencontre avec le chat d’Hanako, qui est parti se planquer dans la chambre en t’entendant débarquer comme un éléphant dans un magasin de porcelaine ! Je pensais t’avoir formé un peu mieux que ça ! l’engueule Kakashi pour passer ses nerfs.

Sakura rougit un peu en levant le nez :

-         Je ne faisais pas d’effort sur la discrétion, il faut dire que je ne m’attendais pas à vous trouver chez ma meilleure amie que je vous ai présenté il y a deux semaines ! siffle-t-elle.

-         Et qu’est-ce qui te dit qu’elle n’est pas devenue ma meilleure amie ? réplique-t-il.

Malin, ça risque de donner du grain à moudre à Sakura qui en reste complétement muette.

-         Bon, je me barre, annonce Kakashi d’une voix fermée en passant la porte, qu’il claque derrière lui.

-         Non mais, qu’est-ce qui lui prend ?! s’agace Sakura.

-         Je vais lui dire au revoir, installe-toi et prépare ton récit ! dis-je gentiment.

-         Oui ! couine-t-elle avec excitation en sautillant jusqu’à mon canapé.

Je file sur ma terrasse en refermant ma porte avec application, rattrapant Kakashi qui descend déjà l’escalier mais qui se retourne lorsque je lui fonce dessus.

J’opte pour ma spontanéité et je lui saute dans les bras, me blottissant dans son cou :

-         Merci pour cette magnifique soirée, souffle-je contre sa peau.

Il rit doucement en me serrant contre lui :

-         Je suis ravi qu’elle t’ait plus, répond-il doucement.

Je recule ma tête pour lui offrir mon plus beau sourire et il embrasse ma joue longuement, me faisant couiner de bonheur.

-         Bonne fin de soirée, murmure-t-il.

-         A toi aussi, roucoule-je.

-         Merci moustique.

Il me lâche et je le regarde partir, heureuse d’avoir pu immédiatement mettre les choses à « plat » avec ce contact, histoire que ce soit un peu moins gênant la prochaine fois que je le verrai. Et en même temps, nous dérapons tellement régulièrement que la gêne et la timidité font partie intégrante de notre relation désormais, au point que nous n’en fassions plus vraiment cas.

Je me retourne donc, curieuse au possible d’écouter l’histoire de Sakura.

Lorsque j’entre, elle est déjà enroulée dans un plaid sur mon canapé mais son visage n’est pas aussi excité que j’aurais pu le penser.

-         Ça va ? demande-je avec hésitation.

-         Ça va… répond-elle d’une petite voix.

Elle a le regard dans le vague et je ne sais pas trop quoi dire, j’avais pourtant l’impression que ça s’était bien passé lorsqu’elle est arrivée, elle avait l’air heureuse et euphorique, pourtant lorsque je la vois devant moi, elle m’a l’air franchement triste.

-         Ça ne s’est pas bien passé ? ose-je murmurer.

Elle me lance un petit regard qui me crève le cœur, un regard d’une tristesse totale :

-         Tu ne me fais pas confiance Hanako ?

-         Bien sûr que si ! me récrie-je.

-         Mais qu’est-ce que Kakashi senseï faisait là ?

-         On vient de te le dire, on a discuté et il venait de me raccompagner, insiste-je.

Elle me dévisage longuement de son air las et je rougis un peu, je me sens honteuse de lui mentir comme ça, mais je n’ai pas encore réfléchi à ce que je pouvais ou voulais lui dire…

-         Tu es ma meilleure amie Hanako, tu le sais ?

-         Oui, tu me l’as déjà dit… Et toi aussi, avec Mei, précise-je.

Elle hoche tristement la tête. Elle sait bien que je lui cache des choses et un blanc s’installe. Evidemment qu’elle n’a pas envie de me raconter sa soirée en détail, forcément bon sang, je suis en train de lui confirmer que je ne lui fais pas confiance. Quelle horreur, quel malaise, elle doit avoir envie de partir en courant et une bouffée d’émotion m’étrangle.

Je pense à notre relation, à tous ces matins où j’espérais qu’elle m’attendrait avec un café, à cette petite excitation que je ressentais à l’idée d’avoir une nouvelle amie. J’ai des copines, des tas même, mais j’en ai si peu avec qui je m’entende aussi bien. J’ai senti tout de suite qu’avec elle c’était différent, qu’elle n’était pas aussi fausse que certaine, aussi plate, aussi ennuyeuse finalement…

Mei est incroyable, sa bienveillance et sa maturité lui ont donné immédiatement le rôle de la grande sœur pour moi, je vais vers elle lorsque j’ai un coup de mou ou des doutes, lorsque j’ai besoin de son calme, de ses conseils…

Ça n’a rien à voir avec Sakura, je ris comme une dinde pendant des heures avec elle, elle me fait rire à en pleurer, elle est franche et rentre dedans, malicieuse, passionnée… Mais elle a l’air aussi loyale et de confiance que son caractère est trempé. Je suis en train de gâcher notre amitié récente, je lui dis qu’elle est l’une de mes meilleures amies, je suis la sienne bon sang et je ne prends pas ce rôle.

Ma relation avec Kakashi est complétement abracadabrante, je ne sais même pas ce que nous attendons de l’autre, ce que nous cherchons. Il est complétement fixé sur une femme que je ne connais pas tandis que je fréquente son meilleur ami...

Malgré notre attirance physique, ces deux points tuent dans l’œuf toute relation… Je crois que je mets le doigt sur un vrai problème, sur des envies plus profonde au fond de mon cœur à son propos que je ne m’avoue pas. Et une discussion à cœur ouvert avec une amie me semble être le meilleur moyen de comprendre ce que je ressens vraiment.

Je suis en train de rendre triste Sakura parce que je ne lui parle pas de Kakashi car il est son senseï, je prends donc le camp d’un homme qui ne veut pas de moi, avec qui il ne se passera jamais rien de plus qu’une nuit volée face à une fille qui pourrait devenir l’amie la plus importante de ma vie. Tout ça n’a pas de sens, il faut que je me décide à lui raconter toute l’histoire et même si je ne suis pas prête ce soir, il faut qu’elle sache qu’elle le saura bientôt.

-         Sakura ?

-         Oui ? murmure-t-elle.

-         Tu aimerais dormir ici ? demande-je timidement.

Elle me lance un drôle de regard et je me sens tellement mal. Je n’ai jamais invité de copine à dormir chez moi, jamais. Et son hésitation me brise le cœur alors même que c’est entièrement de ma faute.

-         Je t’en prie Sakura, insiste-je d’une voix bouleversée.

Elle fronce un peu les sourcils, s’inquiétant :

-         Tu as besoin que je reste ? Evidemment que je reste si c’est ce dont tu as besoin Hanako ! Qu’est-ce qui ne va pas ?! s’affole-t-elle.

Une larme roule sur ma joue et ses yeux s’écarquillent tandis qu’elle me saute dessus pour me prendre dans ses bras.

-         Mais pourquoi pleures-tu ?! couine-t-elle d’une petite voix stressée.

-         Parce que je m’en veux Sakura, je m’en veux de te rendre triste, je m’en veux que tu aies l’impression que je ne te fais pas confiance, je m’en veux d’avoir gâché ton moment à être une idiote pareille alors que je suis sûre que tu as plein de choses à me raconter ! Tu devrais être euphorique et me raconter dans les détails ta soirée et tu te retrouves triste dans mon canapé ! m’énerve-je.

-         Mais ce n’est rien, ne t’inquiète pas, je comprends Hanako, nous n’en sommes pas au même stade de notre amitié je suppose, je te raconte tout mais tu es plus timide, je vais m’en remettre ! dit-elle en balayant mes propos d’un geste, reprenant sa fougue habituelle.

Je me redresse alors pour la regarder dans les yeux :

-         Non Sakura, nous en sommes au même stade et je vais te le prouver. Ce soir, je vais m’ouvrir un peu à toi, mais j’aimerais qu’on se concentre sur toi et Sasuke, et je te jure que je te dirai très vite un peu mieux ce qu’il se passe dans ma tête… C’est juste que c’est compliqué.

-         Comment ça ?

-         Je vais te raconter mes histoires, toutes mes histoires, mes vraies histoires, parce que je te garantis que c’est le bordel dans ma tête et j’ai définitivement besoin d’en parler. Je deviens chèvre à garder tout ça pour moi, mais pas ce soir, ce soir on se concentre sur toi, dis-je.

-         Mais tu viens de me dire que tu allais t’ouvrir un peu, alors fais-le ! insiste-t-elle.

-         Jure-moi que tu ne me poseras pas mille questions et que nous parlerons de toi et de Sasuke. Et je te promets que je te raconterai tout bientôt.

-         Je te le jure.

-         Kakashi me plait.

Un immense sourire illumine enfin ses traits et elle crie un peu d’excitation mais je la canalise rapidement :

-         Tu m’as promis Sakura !

-         Et toi tu m’as promis de me raconter très vite ! gémit-elle.

-         Et je le ferai, je te le jure, mais ce soir, c’est Sasuke et toi, je t’en prie.

-         D’accord, mais si tu ne m’as pas craché le morceau d’ici une semaine, je campe devant ta porte ! Bon sang ! J’étais sûre qu’il te plairait ! claironne-t-elle.

-         Oui, je te le dirai avant vendredi prochain, même heure ! dis-je en riant.

-         Il y a des choses que je ne sais pas ? demande-t-elle.

-         Des tas.

-         Oh mon dieu ! J’ai trop hâte ! couine-t-elle.

-         Et moi j’ai hâte que tu me racontes ta soirée !

-         D’accord… bougonne-t-elle.

 Dans le quart d’heure qui suit, je me douche et je me mets en pyjama avant de préparer des sucreries pendant que Sakura se lave et enfile la petite robe de nuit que je lui prête.

J’ai l’impression d’être une adolescente et ça me fait un bien fou. Je suis au paradis de décompresser de mes soirées intenses entre mes deux garçons avec une soirée aussi légère que celle-là.

Nous nous réinstallons dans le canapé, nous enroulant dans des plaids à n’en plus finir, redoublant d’hilarité.

Après ça, elle me raconte enfin sa soirée. Sasuke l’a raccompagné jusqu’à chez elle et elle l’a fait, elle a tenté de l’embrasser, et ça s’est bien passé !

Ça a complétement bouleversé Sasuke, inquiet au possible, perdu comme jamais, stressant de voir leur relation changer. Sakura lui a proposé de rester et de parler tous les deux de tout ça, ils ont discuté des heures sur le pas de sa porte et il s’est enfin ouvert.

Il a pu se confier sur ses peurs, s’excuser pour ces années où il avait quitté le village, ils ont tout abordé, leurs sentiments, leurs pensées, leur inquiétude commune de voir tout ça évoluer. Ils en sont arrivés à la conclusion de ne rien dire à personne, le temps que Sasuke se sente à l’aise dans ses chaussures, le temps qu’ils s’apprivoisent et qu’ils créent quelque chose à deux.

Ils se sont embrassés encore et encore avant qu’il ne rentre et elle était tellement heureuse et excitée qu’elle n’a pas pu s’empêcher de foncer chez moi à toute vitesse pour tout me raconter en voyant qu’il n’était pas « si tard que ça ». Elle imaginait me trouver en pyjama avec un livre mais…

Nous passons un petit moment à parler de sa relation, à trouver des petites activités qu’ils pourraient faire à deux pour se voir discrètement, loin des regards et lorsque la conversation s’essouffle, nous nous endormons sur mon canapé.

 

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