LE TRIANGLE DE KONOHA (Kakashi x OC x OC)
Chapitre 32 : La proposition indécente
Ça doit faire une demi-heure que mon corps est de plus en plus froid. J’ai beau essayer de dormir, impossible dans ces conditions. J’ai commencé à grelotter il y a au moins dix minutes, essayant de le cacher au début, n’y arrivant plus. Je tremble comme une feuille et mes dents claquent bruyamment.
- Tu pourrais mourir de froid moins fort, je n’arrive pas à me concentrer, lance alors Kakashi.
- Je vais… essayer, articule-je entre deux spasmes.
- Sérieusement, tu as froid comme ça ? s’étonne-t-il.
Je ne réponds pas, me prostrant un peu plus et je sens sa main chaude qui se pose sur ma nuque. Le changement de température est si brutal que j’en frissonne des pieds à la tête en geignant.
- Bordel ! Mais tu es gelée ! s’écrie-t-il en se redressant.
Je me retourne face à lui, grossière erreur puisque je perds dans la seconde le peu de chaleur que j’avais réussi à emmagasiner. Kakashi me regarde avec un air interloqué en train de trembler.
- Je pensais que tu te moquais de moi, précise-t-il.
Je fronce les sourcils :
- Pourquoi aurais-je fait une chose pareille ? demande-je entre mes dents qui claquent férocement.
- Je ne sais pas… pour m’embêter, je n’en sais rien ! Tu veux mon haut ? s’inquiète-t-il.
- Je te dirais bien que oui, mais je ne peux pas envisager de bouger d’un millimètre, dis-je en frissonnant à la simple idée.
Il fouille dans son sac, puis dans le mien, me couvrant de tous les textiles que nous ayons et je le regarde faire avec gratitude.
- Mais pourquoi as-tu si froid ? Je sais que j’arrive à produire beaucoup de chaleur, mais quand même. Les autres ne doivent pas être dans cet état… dit-il.
Son ton est plus doux, vraiment inquiet, et me pousse à être honnête.
- Je suis frileuse comparé aux autres de base et mon pantalon est trempé, ça n’aide pas, m’explique-je en couinant.
- Quoi ?! Mais enlève-le ! Tu n’arriveras jamais à te réchauffer ! Je peux sortir de la tente le temps que tu te changes Hanako ! Pourquoi n’as-tu rien dit ! me dispute-t-il.
- Honnêtement Kakashi, je suis incapable de bouger de mon sac. Si je me retrouve en culotte dans la tente, je vais juste mourir d’hypothermie, réponds-je.
Il tourne la tête en rougissant, me faisant glousser. Il n’y a que Kakashi pour manquer d’égorger un homme il y a trente minutes mais rougir parce que j’ai mentionné le mot « culotte ». Il est trop.
- C’est toi qui vois, dit-il en remettant le nez dans son livre.
Les quelques minutes suivantes, je regrette un peu de ne pas avoir écouté, mais en même temps, mon sac est mouillé lui aussi maintenant, alors je ne suis même pas sûre que ça fonctionnerait.
Je suis épuisée, il est fatigant de trembler en continu comme je le fais. Mes pieds et mes mains sont si froids qu’ils sont complétement engourdis et je mène un véritable cirque avec mes dents qui attire encore son attention.
Il me dévisage un petit moment.
- Ça va Kakashi, je t’assure, mens-je.
- Je vois ça … Pourquoi ton pantalon est trempé déjà ?! s’agace-t-il.
- Mon manteau n’est pas imperméable, alors l’humidité a traversé lorsque nous étions assis dessus.
- Tu n’as même pas ton manteau ?! s’exclame-t-il en ouvrant un peu mon sac de couchage pour en avoir confirmation.
L’appel d’air qu’il crée me fait crier et je me roule en boule en redoublant de frissons.
- Tu ne pouvais pas demander à t’assoir avec quelqu’un au lieu d’en arriver là ! me réprimande-t-il.
- C’est trop gênant ! Je ne les connais pas ! réplique-je.
- Tu me connais moi.
- On se fait la tête, marmonne-je.
Il lève les yeux au ciel :
- C’est clair qu’il valait mieux en arriver là… marmonne-t-il.
- Tu m’aurais envoyé me faire voir ! couine-je.
- J’aurais peut-être un peu râlé, mais je t’aurais laissé quand même t’assoir avec moi, soupire-t-il.
- C’est gentil, dis-je simplement.
Il me dévisage encore, il a vraiment l’air embêté de me voir comme ça malgré son petit air agacé qu’il maintient en place.
- Tu es vraiment stupide Hanako, regarde-toi ! s’énerve-t-il un peu plus face à mon état.
- Ignore-moi !
- Je ne peux pas t’ignorer ! On n’entend que toi ! Et puis tu es gelée bon sang ! Quelle idée ! Je n’en reviens pas ! tonne-t-il.
Je ne réponds pas, un peu vexée.
- Tu veux… commence-t-il. Non rien.
- Quoi encore ? demande-je d’un ton irrité.
- Rien.
Je commence vraiment à envisager de retourner devant le feu pour y faire une nuit blanche, mais j’ai peur de la neige qui tombe et de Tama. La tentation grandit à mesure que la peur de perdre mes pieds augmente.
De toute façon, je n’arriverai pas à faire autrement, c’est un supplice.
- Je crois que je vais aller devant le feu, murmure-je finalement.
- Quoi ?! Hors de question que tu ailles faire une nuit blanche plantée devant un feu !
- Kakashi, je suis gelée jusqu’à l’os ! Je ne peux pas rester comme ça, m’explique-je.
- Tu veux … recommence-t-il. Oh non, je ne peux pas te proposer ça, c’est carrément bizarre.
- Mais quoi ?!
Il rougit encore en détournant la tête, mal à l’aise au possible et j’hausse un sourcil en me demandant ce qu’il va bien pouvoir me sortir cette fois.
- Tu veux… pour te réchauffer… tu veux venir contre moi ? Dans mon sac de couchage je veux dire ? marmonne-t-il.
Autant dire que celle-là, je ne l’ai pas vu venir.
- Quoi ? couine-je.
- Ecoute, je te le propose. Je n’en ai pas envie, mais j’ai l’impression d’être un con de ne pas te le proposer alors que je suis chaud, c’est ce qui te réchaufferait sans doute le plus efficacement.
Je suis tellement choquée par sa proposition que je choisis l’offensive :
- Ça ne te dérange pourtant pas de passer pour un con la plupart du temps, souligne-je.
Il me lance un petit regard noir :
- Oublie, tu n’as qu’à mourir de froid après tout.
Un blanc tombe et je me trouve débile. Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit une chose pareille alors que c’était vraiment gentil de sa part, sans même considérer le courage de me l’avoir proposé malgré notre relation compliquée. Je me mettrais des claques franchement et je n’arrive plus à penser à autre chose qu’à me lover contre son torse que je sais brûlant.
Alors je rassemble mon courage :
- Je peux venir ? couine-je encore.
Il me lance un petit regard hostile, et je me demande s’il va m’envoyer bouler, il serait dans son bon droit, je viens de le faire. Mais il se tait quelques secondes avant de soupirer :
- Bien sûr, je viens de te le proposer.
- Il faut que je me déshabille ? demande-je.
- Quoi ?! s’exclame-t-il en tournant la tête vers moi, choqué.
Je m’empourpre :
- C’est de la survie. Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise mais comme mon pantalon est trempé… couine-je.
Il lève les yeux au ciel et je ne sais plus ce que je peux faire ou non.
- Bon alors, tu viens ? demande-t-il sans me regarder.
Je m’extirpe de mon sac de couchage avec difficulté, frissonnant comme une dingue, observant mon pantalon mouillé avec dégout.
- Ça te dérange si … commence-je.
- Mais non, hors de question que tu emmènes des fringues trempés dans mon sac. Le mieux serait que tu retires ton haut si tu as quelque chose de plus fin en dessous, ma chaleur se transfèrera plus vite en toi.
- Oui, je connais les règles, idéalement il faudrait que je sois nue, dis-je en bonne première de la classe.
Il rougit encore en écarquillant les yeux :
- Si tu voulais rendre la situation encore plus gênante, félicitation.
- Pardon, je ne peux pas m’en empêcher, j’étais première de ma promotion, réponds-je.
- Moi aussi, et tu ne m’entends pourtant pas te dire de te mettre toute nue, me taquine-t-il un peu.
Je sens qu’il a envie de rire de cette situation absurde, il est rouge comme une pivoine, la tête détournée, et je suis plantée à côté de lui, c’est n’importe quoi.
Je n’ai pas de haut « plus fin » en dessous, mais le simple fait d’imaginer me glisser en sous-vêtement contre lui me réchauffe déjà, plus je pense à sa chaleur et plus j’ai envie d’en profiter rapidement. Je n’imagine même pas comme il fait bon dans son sac de couchage… C’est trop tentant, et puis ce serait comme être en maillot de bain.
- Ça te dérange si j’enlève mon haut aussi ? demande-je alors.
Il tourne la tête vers moi :
- Tu… as quelque chose en dessous ? demande-t-il d’une voix lente.
Je rougis un peu, j’ai peur que ça le gêne trop.
- Non, je n’ai que mon soutien-gorge, avoue-je en baissant un peu le nez.
Il rougit de plus belle :
- Je suis simplement en short, tu le sais ? demande-t-il alors.
Je penche la tête sur le côté, ne comprenant pas trop où il veut en venir.
- Ecoute, fais au mieux pour toi Hanako, vraiment. Tu veux que je sorte pendant que tu te changes ?
- Non ça ira.
Il acquiesce et tourne la tête pour me laisser de l’intimité alors j’enlève rapidement mes habits sans trop y réfléchir avant de me glisser contre lui en sous-vêtements.
Dès que nos peaux entrent en contact, il a un énorme spasme et se tortille :
- La vache ! Mais tu es vraiment gelée bordel ! hurle-t-il.
- Je ne jouais pas la comédie ! me défends-je.
Mais c’est trop bon, je sens son corps brûlant et je ne résiste pas, je me colle contre lui immédiatement, le faisant encore se tortiller en hurlant, à moitié horrifié et à moitié rieur.
Ça m’amuse tout de suite, alors je colle mes mains sur son ventre en riant sadiquement.
- Au secours ! Sors de là ! s’écrie-t-il.
- C’était ton idée ! ricane-je.
- Je regrette ! Sors ! crie-t-il encore en riant.
Pour toute réponse, j’abats mes pieds contre ses jambes, lui arrachant encore un cri.
Nous bataillons quelques minutes comme deux gamins, et notre agitation réchauffe encore plus le tout, m’apaisant enfin. C’est un soulagement incommensurable et je cesse enfin de trembler, calée contre lui, en observant son corps se recouvrir de chair de poule.
- Tu te réchauffes ? demande-t-il.
- Oui, mais je vois que tu as froid, commente-je d’une petite voix.
- Ce n’est rien ça, je vais vite m’adapter, répond-il tranquillement.
Je lève un peu le nez pour le regarder avec un air désolé et il soupire en affichant une tête sévère :
- Franchement Hanako… qu’est-ce que tu me fais encore…
- Je suis désolée.
- J’espère bien.
Je baisse le nez sous la honte :
- Je suis vraiment désolée Kakashi. Je suppose bien que ce n’est pas comme ça que tu envisageais ta nuit mais… je … je n’aurais jamais pu dormir… Je sais que tu me fais la tête, mais merci… bafouille-je.
Il soupire encore en passant ses bras autour de moi à ma plus grande surprise et je frissonne de bonheur lorsqu’ils se referment dans mon dos comme une douche chaude.
- Tu es vraiment insupportable Hanako, vivement que nous rentrions, que je me débarrasse de toi, ronchonne-t-il.
- Je ne t’approcherai plus, dis-je d’une petite voix.
- J’espère bien ! s’exclame-t-il. Il ne manquerait plus que ça tient ! Que tu viennes encore m’empoisonner l’existence à Konoha !
- Pardon, couine-je encore.
Il se recule un peu pour me regarder en fronçant les sourcils :
- Tu perds de ton panache moustique, commente-t-il.
- Déjà que tu me réchauffes, je ne vais pas encore te tenir tête, pouffe-je.
- Ah c’est donc ça… dit-il en riant un peu.
- Bah oui ! Sinon je te tiendrais tête, dis-je en lui souriant de toutes mes dents.
Il me regarde un peu, l’air amusé, mais je cale ma tête contre lui pour réchauffer mon nez.
- J’aime bien quand tu me tiens tête, dit-il.
- Pourquoi donc ?
- Je ne sais pas, ça m’occupe je suppose. Ça met de l’ambiance, c’est agréable d’avoir trouvé une ennemie, dit-il.
- Une ennemie ? m’offusque-je.
- Tu m’as compris, si tu étais vraiment une ennemie tu serais morte, soupire-t-il.
- Super… maugrée-je. Voilà qui me rassure d’être dans tes bras.
Il bouge l’un d’eux pour venir le passer autour de ma nuque, faisant mine de me serrer pour m’étrangler et j’éclate de rire, me tortillant contre lui.
Alors même que c’est sa blague à l’origine, il me lâche et s’éloigne au maximum de moi, autant que le permet le très petit espace de son sac de couchage, affichant une tête énervée, posant son bras contre son visage pour cacher ses yeux.
Je ne comprends pas trop ce revirement de situation alors que nous plaisantions et je n’ose plus bouger, l’observant.
- Ce n’est pas possible… qu’est-ce que tu me fais faire encore… marmonne-t-il.
- Excuse-moi... tente-je.
Il relève un peu son bras pour me lancer un coup d’œil dur :
- Tu ne pouvais pas prévoir un peu tout ça ? Franchement Hanako.
- Mais… pardonne-moi… je peux sortir si ça te dérange à ce point, dis-je sans comprendre.
- Ce n’est pas que tu me déranges… mais… bon sang Hanako, marmonne-t-il.
Je l’interroge du regard en observant ses joues se colorer. Il est gêné visiblement.
- Je vais sortir Kakashi, annonce-je en commençant à remuer.
Mais il arrête mes mouvements d’un geste en soupirant :
- Pour qu’on te retrouve morte demain matin ?
- Je vais aller devant le feu, réplique-je, honteuse.
- Mais oui, bien sûr. Tu vas passer une bonne nuit là-bas tiens ! soupire-t-il.
- Oui et bien vu l’état dans lequel ça te met que je sois avec toi ! réplique-je.
- Pourquoi tu me dis ça ? demande-t-il subitement en rougissant un peu plus.
Je me décompose encore, interloquée :
- Mais parce que tu me disputes, réponds-je.
Il affiche un air soulagé :
- Je ne te dispute pas non plus, tu exagères. Tu m’agaces tout au plus, rien de nouveau sous le soleil je crois.
- D’accord, murmure-je.
- Et puis tout ça est de ta faute ! Je t’avais dit de te tenir loin de Tama, mais comme d’habitude, tu n’en as fait qu’à ta tête et résultat, cet abruti s’est senti poussé des ailes.
Je baisse le nez, touchée par ce qu’il dit. C’est justement tout ce que je ne voulais pas qu’il me dise, parce qu’il a raison et en même temps c’est moche de me faire me sentir mal.
- Qu’est-ce que tu as encore ? râle-t-il.
- Sous-entendre que c’est à cause de moi qu’il… commence-je.
Il me reprend dans ses bras en une seconde, me serrant contre lui avec une douceur à laquelle je ne m’attendais pas :
- Mais non, Hanako, non. Ce n’est pas ce que je voulais dire, je te l’assure. C’est entièrement sa faute, je voulais juste t’engueuler parce que tu ne m’as pas écouté.
Il me regarde intensément et cette fois c’est moi qui rougis en me retrouvant pratiquement front contre front. Il m’impressionne en une seconde alors que je plonge dans ses yeux magnifiques et mes nerfs s’enflamment lorsque mon corps réalise enfin notre proximité maintenant que je n’ai plus froid.
Bon sang ! C’est bien le moment tiens !