L'histoire d'amour de Kakashi Hatake
Point de vue de Kakashi
Nous arrivons aux abords du camp ennemi et je me sens en pleine forme. Je suis électrisé d’énergie avec tout ce chakra, je me sens mieux que jamais, j’ai l’impression d’avoir couru à peine une heure. J’ai fait attention à ne pas l’utiliser sur la route, c’était tellement tentant, je suis sûr que j’aurais pu aller deux fois plus vite, sauter deux fois plus loin. J’ai attendu sagement que la nuit tombe avant de sortir mon sharingan pour économiser au maximum ce magnifique cadeau qu’elle m’a fait.
Alors que je vois les premières lumières du camp au loin, un terrible présentiment s’abat sur moi. Je sens qu’ils savent que nous arrivons, qu’ils savent que nous sommes alliés.
C’est même bien plus fort que toutes mes intuitions précédentes, c’est comme si je le savais simplement et je lutte contre mon pessimisme. Soudain je fais le lien avec le chakra d’Hanako en moi et je me demande si elle a pu me transmettre une toute petite part de ses capacités, je ralentis légèrement et tout le groupe se coordonne à mon allure.
Je me concentre, je ne sais pas comment ça fonctionne mais j’essaie de me focaliser sur le camp ennemi et je jurerais que mon impression qu’ils sont au courant s’intensifie.
Je m’arrête net, et tout le monde me suit, s’accroupissant dans les bois sans poser de question. Je regarde à travers les arbres avec mon sharingan pour tenter d’apercevoir un ninja sur le camp, dès l’instant ou j’en vois un, c’est presque comme s’il m’indiquait par tous les pores de sa peau qu’il nous attend.
Je n’ai pas d’image comme Hanako, simplement une certitude inébranlable et je choisis d’avoir confiance en moi et en son chakra. Toru qui a l’habitude de diriger cet escadron des forces spéciales se glisse à côté de moi. Je le regarde et je peux presque l’entendre me demander ce qu’il se passe, c’est bien plus fort que de l’intuition décidément. Je me tourne vers les ninjas de Minna, il faut que je les évacue, ils n’auront aucune chance et traîneront dans nos pattes.
- Ils savent pour notre alliance, ils savent que vous êtes avec nous, il faut que vous rentriez tous immédiatement. Vous ne pouvez pas rester, vous ne ferez que nous gêner car nous devrons nous charger de votre sécurité.
Toru s’interroge fortement mais ne me contredit pas.
- Rentrez à Konoha vous mettre à l’abri, faites-moi confiance, ils savent que c’est un piège. Faites le chemin inverse, ne vous arrêtez pas et courez aussi vite que vous le pouvez. Maintenant !
Ils se regardent un instant, puis finissent pas partir. Je fais un signe pour que les forces spéciales se placent en cercle afin que nous discutions.
- Ils s’attendent à notre arrivée. Ou bien on les suit et on rentre, ou bien on reprend l’avantage et on décide d’un plan, il faut vite vous décider. Moi je reste et j’agis.
L’avantage des forces spéciales, c’est que ça ne discute pas et qu’on se fait tous confiance. Personne ne me pose de question et personne ne bouge, ils sont tous avec moi.
- Qu’est-ce qu’on peut faire pour Konoha ici, dis-nous ? demande Toru.
- Ce camp n’est pas classique, tous leurs documents officiels sont ici, la plupart de leur kage également. Si on réfléchit bien on doit pouvoir trouver de quoi nous redonner l’avantage.
- On tue leurs kage ? propose l’un des ninjas.
- C’est une idée, ça ficherait le bordel dans leurs troupes et leurs pays, dis-je.
- Comment on procède pour entrer dans le camp ? demande l’un d’eux.
Je réfléchis rapidement :
- Ils nous attendent, on leur donne ce qu’ils veulent. Ils doivent être alerte au maximum en ce moment, tout le monde doit être debout, le camp est sans doute impénétrable. Mais si on leur donne quelque chose sur quoi se concentrer… dis-je.
- Ils se focaliseront tous dessus et on aura le champ libre… complète Toru.
- Pas besoin d’être nombreux pour infiltrer le camp et foutre le cirque. On se divise, dix d’entre nous sortent des bois et s’annoncent comme des éclaireurs, ils n’oseront jamais attaquer sans savoir combien de ninjas de Konoha attendent dans les bois, nous pourrions être tous là. Les éclaireurs disent qu’ils viennent vérifier que les intentions de la coalition sont amicales, ils trouvent n’importe quoi à leur raconter tant que ça perd du temps.
- Oui ! Pendant ce temps-là toutes leurs troupes vont naturellement venir en soutient et vider le camp, continue Toru.
- Il faut que les éclaireurs sortent des bois à l’opposé des tentes des Kage, tous les ninjas déserteront la place et les kage se sentiront en sécurité à l’autre bout de la confrontation, dis-je.
Des murmures d’approbation parcourent les forces spéciales et je continue :
- Nous sommes du côté des tentes des kage actuellement, donc les éclaireurs vont faire le tour pour atteindre l’exact opposé pour sortir des bois dans trente minutes exactement après leur départ d’ici. Cinq minutes après, les infiltrés se lancent, la voie devrait être libre. D’abord on cherche des informations utiles, ensuite on élimine les kage. Je veux que tout le monde dégage les lieux trente minutes après que nous nous soyons infiltrés, vous n’avez qu’à inventer que vous repartez chercher le reste des troupes, vous aviserez. Il faut décider des groupes.
- Qui se sent assez en forme pour s’infiltrer avec moi ? demande Toru.
- Moi, réponds-je immédiatement.
Trois autres ninjas se proposent rapidement et je récapitule :
- Il est 22h30, à 23h00 les éclaireurs vous sortez de la forêt pour les occuper. A 23h05, on s’infiltre, et à 23h35 on repart tous à la maison sans se poser de questions. Dispersion.
Les éclaireurs s’élancent dans les bois à toute vitesse tandis que nous restons en place, en attente et que j’explique en détail les lieux. Nous décidons rapidement qu’avec ma bonne vue dans le noir, mon chakra au maximum et ma connaissance des lieux, j’agirai et ils me couvriront.
Trente-cinq minutes plus tard, nous nous élançons en direction du camp, sans un bruit, nous survolons le sol avec nos masques blancs fantomatiques.
Alors que nous approchons, je constate qu’il n’y a personne, notre plan fonctionne à merveille. Nous y allors par le côté, car je suppose qu’ils ont quand même laissé un bon nombre de gardes devant les tentes de leur chefs.
- On élimine tous les gardes le plus silencieusement possible, pas un seul bruit, dis-je.
Tel le voile de la mort, nous nous abattons sur eux. Ils sont une bonne dizaine, et lorsque nous arrivons, tout kunaï sortis pour les éliminer, aucun d’entre eux ne nous avaient repéré. Nous les tuons froidement, couvrant leurs bruits de nos mains, tandis que les conversations animées continuent dans la tente principale.
En quelques instants, la voie est complétement dégagée et j’entre sous la tente qui sert de dortoir aux commandants et aux kage que je suppose complétement vide. Et j’ai raison, ils doivent tous être soit avec nos éclaireurs soit dans la tente principale.
J’entends quand même une respiration dans le fond. Je prends quelques secondes pour me couper totalement de mes émotions et reprendre mon ancien rôle d’assassin, je ne peux pas me permettre de ressentir quoi que ce soit ce soir.
Je me glisse doucement pour éliminer l’un des kage qui dort, puis je fonce sans perdre une seconde sous le bureau du kage des ronces pour ouvrir le tiroir avec tous les documents du « prophète » que je vole, avant de poser les yeux sur le tas de paperasse sur le bureau.
Ni une ni deux, je vide la quasi-totalité de mes affaires de mon sac de voyage, pour y fourrer tous les papiers que je peux trouver sur tous les bureaux confondus, Minato triera ceux qui l’intéressent, il va sauter au plafond de joie quand il va voir tout ça, j’imagine bien que c’est une mine d’information.
Je ressors rapidement après avoir tout pris. Et je découvre qu’ils ont tués encore deux gardes de plus, ils sont bons, je n’ai rien entendu.
- Les deux autres sont allés éliminer les alentours, nous n’arriverons pas à tuer tout le monde dans cette tente sans faire un peu de bruit alors moins il y a de ninjas dans le coin moins on nous entendra, dit Toru.
Les deux autres nous rejoignent et nous nous approchons à pas de velours de la tente principale, à l’oreille, ils sont un bon paquet à l’intérieur. Nous nous répartissons autour de la tente, pour entrer de tous les côtés, et au bout d’une minute exactement, nous déchirons simultanément chacun une brèche par laquelle nous sautons.
Lorsque je bondis à l’intérieur, je lance une poignée de shuriken pour en affaiblir la plupart et je retombe sur l’un des kage que j’élimine immédiatement. C’est le kage des ronces, Akuma, je veux le tuer depuis près d’un an, depuis qu’il voulait s’emparer d’Hanako.
L’effet de surprise est total et la plupart sont figés sous la panique tandis que d’autres tentent de sortir en courant. Plusieurs crient, mais il n’y a désormais plus personne pour les entendre aux alentours. Je ne compte plus le nombre de gorges que je tranche froidement et je suis couvert de sang, peu m’importe, j’ai fermé mon cœur hermétiquement. En une minute peut-être, nous sommes tous debout au milieu de leurs corps, c’est un carnage qui risque de dissuader pour un moment les troupes de la coalition de nous attaquer.
Nous observons la grande table, couverte de plans de batailles et de papiers stratégiques.
- Videz vos sacs, remplissez-les de tous les papiers que vous pourrez trouver ! ordonne-je.
En un instant ils sont déjà tous en train de remplir leurs sacs. Nous avons encore quelques minutes pour déguerpir et je continue de prendre tout ce que je peux.
Lorsque nous sortons, nous tombons sur une bonne quantité de ninjas qui arrivent, sans doute alertés de loin par les cris, nous avons trainé en récupérant les papiers.
- Dégagez immédiatement, on se bat dans les bois, sinon ils en attireront d’autres, dis-je en m’élançant vers les bois.
Nous partons à toute vitesse, suivis des ninjas de la coalition qui pensent que nous les craignons et qui ne prennent donc même pas la peine d’appeler de l’aide. Il faut dire que nous sommes cinq, ce qui ne fait pas peur en apparence.
Nous entrons dans les bois avec notre avance et, formés pour ça, nous disparaissons immédiatement en sautant furtivement dans les arbres qui nous entourent.
Les ennemis entrent à toute vitesse et courent tout droit sans nous voir. Nous sautons tous silencieusement par terre après leur passage et nous lançons à leurs trousses tandis qu’ils nous cherchent.
Nous sommes désormais tout près d’eux, et lorsque je fais un signe de la main, nous attaquons tous en même temps par derrière. L’effet de surprise nous donne encore une fois l’avantage et nous avons le temps d’éliminer toute la ligne de derrière le temps que ceux de devant comprennent ce qui leur arrive. Les combats fusent de tous les côtés et je me bats contre plusieurs ninjas au corps à corps, je charge mes kunaï de raiton, puissant et destructeur, j’ai encore tellement de chakra, je distribue mes coups meurtriers avec une facilité folle, et j’aperçois parfois un éclair rose parmi les éclairs blanc bleu de mes kunaï. Je me sens puissant et invincible et je tâche de ne pas trop prendre la confiance avec cette puissance nouvelle, je comprends bien mieux Naruto et cette impression de pouvoir tous les tuer un à un sans rien risquer.
Je suis d’une efficacité folle, je cours et je saute d’un groupe à l’autre pour aider mes camarades, mes éclairs pourfendeurs toujours déployés, ne faiblissant pas malgré le temps et la quantité d’ennemis abattus.
Je charge des shurikens que je lance méthodiquement sur les ennemis qui s’écroulent. Je suis tenté de repartir au camp en éliminer un maximum mais je pense à la promesse faite à Hanako et je me résigne à ne pas le faire.
Les autres sont fatigués et ils m’amènent les ennemis pour économiser leurs forces au cas où, voyant que je ne faiblis pas, il en reste une bonne vingtaine et nous allons bientôt pouvoir rentrer, je n’ai plus qu’à les éliminer et nous serons en sécurité.
Alors je donne tout, je suis trop curieux, je laisse tout mon chakra exploser et mes éclairs se teintent de rose sous les yeux ébahis de mes camarades, je les sens tellement dangereux que je fais un mouvement pour leur dire de reculer, ils s’exécutent et se perchent dans les arbres alentours. Je vois le doute et la peur dans les yeux de la coalition.
Je m’élance en courant et ne retiens plus rien du tout, j’en vois deux qui tanguent dangereusement sur leurs pieds face à moi avant même que je ne les touche, j’abats mes kunaï autour de moi comme une véritable tornade et ils tombent tous les uns après les autres tandis que je les décime, sans aucune chance face à moi. Je lance mes kunaï, me retrouvant à mains nues ce qui ne fait aucune différence dans la létalité de mes coups. Les deux derniers tentent de partir en courant, mais je leur saute dessus et les transperce. Le calme retombe.
- Bon sang c’était quoi ça ! Tu as mangé du lion Kakashi ? s’exclame Toru.
- Pas loin, réponds-je.
- Peu importe ce que c’était ! Quand est-ce que tu réintègres les forces spéciales ! lance l’un d’eux.
- J’en fais toujours partie finalement, dis-je en observant autour de moi mes camarades masqués.
- C’est vrai.
Nous partons à toute vitesse en direction de Konoha.
*
Lorsque je vois les portes du village, je laisse mes émotions revenir entièrement et j’enterre loin au fond de moi le massacre que je viens de commettre cette nuit. J’observe le visage des habitants de Konoha et je me répète que j’ai fait ça pour eux. Nous sommes en fin de journée, nous avons été un peu plus lents à cause de la fatigue de mes camarades et le soleil décline lorsque nous sautons de toit en toit furtivement pour ne pas être vus.
Il ne faut pas qu’on nous aperçoive, nous sommes tous couvert de sang des pieds à la tête et nous ferions peur aux civils et aux enfants. Je me propose pour le compte rendu vers Minato et je récupère tous les sacs de mes camarades, soulagés de pouvoir aller se laver.
Lorsque j’entre par sa fenêtre d’un bond, Minato saute sur ses pieds, avant de voir que je vais bien malgré la quantité de sang me maculant.
- Kakashi mais que s’est-il passé ? demande Minato avec effroi en me dévisageant.
- Disons qu’ils risquent de rester traumatisés un petit moment par ce qu’ils ont dû découvrir, dis-je.
Je pose les sacs aux pieds de son bureau et lui explique ce qu’il y a dedans, puis je lui rapporte ce que nous avons commis.
Il me regarde avec un drôle d’air que je connais, c’est comme ça qu’il me regardait chaque fois que je rentrais de mission après avoir fait des horreurs, comme s’il craignait que cette fois-ci je sois définitivement perdu du côté obscur.
- Le village vous remercie pour votre sacrifice, me dit-il.
Il dit toujours ça lorsque les missions sont sanguinaires. Il nous remercie d’avoir fait le sale boulot pour le village, et il me regarde toujours avec beaucoup d’inquiétude.
- Je vais bien, dis-je.
- Je vois.
- Je vais bien dans ma tête, ajoute-je.
- Tu es sûr ? demande-t-il.
- Évidemment, ce n’est pas parce que je fais une mission un peu brutale que je vais refaire dix pas en arrière, c’est mon travail, soupire-je.
Il me toise encore méfiant et je décide de dire la vérité qui je sais le rassurera, je me mets en position de respect sur un genou pour lui formuler ma demande :
- Senseï, j’apprécie votre bienveillance, mais je vous assure que je n’attends que de retrouver Hanako pour lui dire que je vais bien alors s’il vous plaît, si vous avez finis, libérez-moi.
C’est comme si je lui mettais un électrochoc :
- Mon dieu Hanako ! Rentre vite Kakashi, je vais me pencher sur tous ces papiers.
*
Alors que je suis à quelques bâtiments de chez elle, j’aperçois Rinko et je lui fonce dessus. Quand il me voit, son visage se décompose de soulagement et il vient me tapoter le dos en me disant :
- Bordel, je suis content de te revoir, pas la peine de m’expliquer, fonce la voir, elle en a besoin.
- On se voit bientôt, lance-je en reprenant ma route.
Point de vue d’Hanako
Nous sommes en fin de journée, Rinko vient de partir chez Ichiraku nous chercher à manger, je suis dans le lit roulée en boule. L’attente est longue et insoutenable, j’ai beau essayer de me persuader qu’il va bien, cette mission me traumatise comparée aux précédentes. J’ai envie de demander à Minato de rejoindre les services secrets, j’ai maintenant un entraînement au combat excellent et des capacités extrêmement utiles pour le renseignement. Je ne sais pas combien de temps je pourrai encore supporter que Kakashi parte sans moi, sans que je puisse savoir ce qu’il se passe et qu’on se protège l’un l’autre.
Les larmes me montent encore aux yeux et je n’arrive pas à en retenir certaines. Il est l’amour de ma vie, je l’aime plus que tout. J’ai besoin de veiller sur lui autant qu’il veille sur moi, je peux désormais le protéger un minimum, j’en ai les capacités, il dit lui-même qu’à nous deux nous sommes invincibles. Je pense à son regard, c’est sans doute l’une des choses que je préfère chez lui, je le trouve tellement magnifique et je ne me lasserai jamais de le voir me regarder avec amour, je ne me lasserai jamais d’être celle qu’il regarde tout court.
J’entends la porte d’entrée et je regarde l’heure, Rinko a dû faire demi-tour, il a dû se demander si c’était une bonne idée de me laisser seule. Je me lève et je vais le rejoindre en levant les yeux au ciel.
Mais quand je passe la porte, c’est Kakashi que je trouve sur le seuil. J’ai un sursaut violent de surprise, plaquant les mains sur ma bouche et je me demande une seconde si je l’invente ou s’il est bien là, je tombe à genoux sous la puissance du choc et du soulagement. Il est vivant.
- Hanako ? s’exclame-t-il inquiet en se jetant devant moi.
Je pose mes mains sur ses avant-bras que je serre, il est bien là.
- Tu es vivant, dis-je en pleurant.
- Mais bien sûr que je suis vivant c’est bien ce que je t’avais promis non, dit-il avec un petit sourire.
Il pose ses mains sur mon visage et m’embrasse tendrement. Mon cœur explose tandis que nos lèvres entrent en contact et mon ventre se tord de bonheur. Il embrasse ensuite mon nez et je réalise qu’il est bien rentré à la maison.
- J’ai eu tellement peur, je suis tellement heureuse, souffle-je.
Je reprends mes esprits en voyant la quantité de sang qui le macule :
- Tu es blessé ?! m’exclame-je déjà à la recherche de blessures.
- Non, je n’ai rien. Ce n’est pas mon sang, dit-il.
Lorsque je réalise ce qu’il dit et que je vois son état, je me recule légèrement par pur réflexe. Je vois de la peine au fond de ses beaux yeux et je le prends dans mes bras pour lui faire un câlin. Certaines parties de ses habits ne sont même pas totalement sèches.
Je me redresse et je lui tends la main pour l’emmener à la salle de bain.
- Enlève-moi ça, dis-je en le désignant.
Il s’exécute rapidement et je jette directement ses habits à la poubelle. Le sang a traversé ses vêtements et il est barbouillé de partout, avec de grandes giclures sur les avants bras et le cou, je préfère ne même pas savoir ce qu’il a fait ni ce qu’il s’est passé.
Tout ce qui compte à mes yeux c’est qu’il soit vivant et à la maison. Lorsque je reviens il est déjà en train de frotter frénétiquement ses bras, l’eau qui coule est rouge écarlate.