L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 52 : Retour du camp de la coalition

3028 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a 5 mois

Bon sang comme j’ai envie de la voir, c’est toujours quand on est blessé gravement qu’on pense aux gens qu’on aime et à quel point on n’a pas eu suffisamment de temps avec eux.

Il est affolant de constater à quel point un ninja en pleine forme et en pleine vitesse peut parcourir une longue distance en quinze minutes. Je rentre en marchant doucement et je mets un temps infini.

Mon esprit se brouille, et je rêve d’être dans ses bras, ça fait déjà près de deux semaines que je ne l’ai pas vu. Je pense à tous ces moments où nous discutons l’un contre l’autre sous les draps et à sa spontanéité dans ces moments-là où l’euphorie lui fait dire n’importe quoi et glousser comme une écolière. J’ai mal de penser à ça, je grimace de douleur, à moins que ce ne soit à cause de ma plaie, peut-être un mélange des deux.

 J’aperçois enfin des éléments familiers, je ne suis plus très loin des soins d’Hinari, je soupire de soulagement, j’ai hâte qu’elle apaise ma douleur et que je puisse me déplacer sans ouvrir plus ma plaie.

Lorsqu’il me voit arriver de loin, Rinko rentre immédiatement réveiller Hinari qui vient à ma rencontre me soigner contre un arbre pour stopper l’hémorragie. Rinko vient avec elle.

-         Que s’est-il passé ? demande-t-elle inquiète.

-         Je n’ai pas pu les laisser passer, ils allaient à Konoha … dis-je.

-         Et demander du soutien c’était inenvisageable ? demande Rinko.

-         Si, mais tu gardais les deux autres, je n’ai pas réfléchi.

-         J’espère que tu as mal, dit-il en s’éloignant.

Je sais qu’il fait la tête, je fais un point d’honneur à apprendre le travail en équipe à mes élèves mais je suis incapable de l’appliquer car en vérité, j’ai trop peur de perdre des camarades, il faut toujours que je mette ma vie en danger à leur place et je ne suis jamais aussi efficace que lorsque je suis seul et que je n’ai personne à défendre.

Hinari finit mes soins et passe mon bras sur ses épaules pour me ramener à la faille. J’ai encore mal, c’est moche à dire, mais elle n’est vraiment pas au niveau d’Hanako ou de Sakura et j’ai été mal habitué à être soigné par ces deux-là. Elle a juste refermé ma plaie et sans doute boosté les cellules pour qu’elles se régénèrent mieux, mais je suis loin d’être frais. Je m’écroule dans la faille en grimaçant de douleur.

-          A jouer les héros tu es cloué comme ça pour au moins deux jours, me prévient-elle.

-         Deux jours ? m’exclame-je.

-         Oui, je te ferai des soins régulièrement, tu devrais te mettre torse nu, dit-elle en rougissant.

J’enlève tant bien que mal mon haut et je déploie mon propre duvet pour être sûr de ne pas tâcher celui d’Asa. Hinari va chercher celui de Rinko encore dans son sac et le met derrière mes épaules pour que je puisse être un minimum redressé quand je ne dors pas. Je la remercie et elle s’assoit près de moi.

-         Rinko t’en veut, dit-elle.

-         J’ai cru comprendre, je ne voulais pas le mettre à l’écart, dis-je.

-         Il t’aime beaucoup tu sais, je pense qu’il a l’impression que tu le rejettes quelque part, on ne dirait franchement pas comme ça mais il est le plus sensible de notre équipe, dit-elle.

Ses yeux se posent sur mon torse et elle rougit. Je remonte ma couverture sur moi, mal à l’aise.

-         Tu veux bien lui demander de venir me voir ? demande-je autant pour l’éloigner de moi que faire venir Rinko.

Elle se lève et va le chercher, il se met dans le duvet d’Hinari juste à côté de moi :

-         De toute façon c’est notre tour de dormir alors me voilà, dit-il.

Je l’observe, il a l’air blessé effectivement. Je me mets en position couché, comme lui et nous fixons le plafond. La faille est petite et nous sommes presque collés l’un à l’autre, épaule contre épaule. Il faut que je me lance, j’essaie d’ouvrir mon cœur comme je commence à savoir le faire :

-          Je suis désolé Rinko, je t’écarte souvent de l’action, il faut que tu saches que c’est un moyen pour moi de te protéger.

-         Je n’ai pas besoin d’être protégé ! s’exclame-t-il.

-         Je pense que la plupart des gens qui me connaissent à Konoha connaissent mon histoire avec mes deux anciens équipiers et le mal que ça m’a fait.

Un silence de mort accueille mes paroles. Il est donc au courant, je continue :

-         Je ne te protège pas pour toi je te protège pour moi, parce que malgré le fait que je prône le travail en équipe, je suis incapable de supporter que les équipiers auxquels je tiens soient sur le champ de bataille avec moi. J’y travaille. Et j’essaierai de moins te mettre à l’écart mais si je le fais, c’est parce que je tiens énormément à toi, même si on ne se connait pas depuis longtemps.

Il reste silencieux quelques temps mais je sens qu’il n’est plus en colère. Il finit par me dire :

-         Tu sais Kakashi, je suis content de t’avoir rencontré en même temps que tu l’as rencontré elle. Parce que j’ai pu suivre l’évolution du bien qu’elle te fait et je te jure que c’est beau à voir. Moi aussi je tiens à toi mon pote, et c’est pour ça que j’étais en colère, la prochaine fois que tu voudras me protéger, pars du principe que je me dis la même chose pour toi, et emmène-moi avec toi. Qu’on veille l’un sur l’autre.

-         C’est le moment où on s’embrasse non ? dis-je.

Il éclate de son rire contagieux avant de me lancer :

-         On dort déjà pratiquement ensemble, ça suffira je crois !

Je ris doucement et il demande :

-         Elle te manque ?

-         Terriblement.

-         J’aimerais bien avoir quelqu’un qui me manque comme ça, dit-il pensivement.

-         Et Hinari elle ne te plait pas ? demande-je doucement.

-         Tu rigoles, elle est comme ma sœur, en plus elle a un sale caractère même si on ne dirait pas, dit-il avec un air dégouté.

Je ris.

-         Comment on trouve une fille qui nous plaît vraiment ? demande-t-il.

Notre discussion commence à devenir vraiment intime et je me rends compte que ça ne me dérange pas.

-         Je n’en sais rien… dis-je en réfléchissant.

-         Comment tu as fait toi ?

Je prends le temps de réfléchir :

-         Sans la chercher, elle te tombe dessus je dirais, il faut attendre ton moment.

-         Tu ne m’as jamais dit comment tu l’avais rencontré pour la première fois ? demande-t-il.

-         Le Hokage m’a envoyé la surveiller dans les bois, je ne l’avais jamais vu avant. Ça a été immédiat, je ne pouvais pas la quitter des yeux. Je me souviens que je l’observais en douce en faisant semblant de lire. La suite tu la connais.

Il rit doucement.

-         J’aimerais bien que ça me tombe dessus un de ces jours, dit-il.

-         Hanako a des amies … commence-je.

-         T’arrêtes tes conneries ! s’écrie-t-il en me fichant un coup.

Nous rions encore avant de nous endormir.

*

Je me réveille plus de 24h plus tard, je suis complétement hors service, je me sens terriblement mal. Hinari m’apprend que j’ai de la fièvre car ma plaie s’est infectée à l’intérieur. J’ai le choix entre attendre de voir si ça passe, avec le risque que ça s’aggrave ou la laisser rouvrir la plaie pour qu’elle nettoie de l’intérieur et assainisse les tissus elle-même, mais ce sera extrêmement douloureux. J’ai envie de vomir rien qu’à cette idée. Je lui dis de choisir le mieux à ma place et elle prend la journée pour y réfléchir.

*

Je passe ma journée entière à délirer à cause de la fièvre. Je fais des cauchemar où je vois Orochimaru, immense, qui tient le kage du pays des ronces au bout de ficelles comme une marionnette et qui ricane en l’agitant tandis qu’Hanako applaudit avec entrain dans le public. Parfois c’est Hanako qui tient les ficelles d’Orochimaru et qui le fait danser, et je finis même par voir Hanako et Orochimaru qui s’agitent sur scène ensemble comme s’ils étaient les deux pantins, dansant et chantant comme des proches. Je finis par réellement vomir de cette image sous les yeux affolés de mes camarades.

Plus la journée passe et pire je suis. Je me mets à fixer le masque d’Hanako et je le vois bouger, venir m’observer et repartir, je peux voir ses yeux roses distinctement derrière. Je finis même par la voir en entier avec sa cape noire, comme si elle faisait une dizaine de centimètres et qu’elle courait sous mon nez. Je suis heureux de la voir.

Le soir venu, je tremble en continu, je n’ouvre plus les yeux et mon abdomen est brûlant. Hinari décide de m’ouvrir d’urgence vu l’aggravation de mon état, et elle me charcute sans ménagement tandis que je peine à retenir mes hurlements de douleur, un bâton serré entre les dents. Je ne peux me retenir de crier par moment, des larmes roulent en continu sur mes joues, nous n’avons pas de quoi me soulager ici, aucune plante, aucune technique, et c’est une vraie torture. Rinko et Asa sont sortis tous les deux de la faille, ils ne pouvaient plus me voir souffrir comme ça mais Hinari reste concentrée et imperturbable. Je finis par m’évanouir de douleur avec soulagement.

*

Lorsque je me réveille, je vais vraiment, vraiment mieux. Je me sens si calme et apaisé après l’enfer que j’ai vécu lors de mon opération sauvage. Ils m’ont changé de sac de couchage, je crois que je suis dans celui d’Hinari. Je touche ma plaie qui n’est plus chaude ni gonflée. J’ai seulement une petite douleur résiduelle. Je me sens étrangement propre et frais comme s’ils m’avaient lavé. Quand Hinari rentre je lui demande combien de temps j’ai dormi depuis son opération.

-         Longtemps, ça fait quelques jours que je t’ai ouvert, tu t’es levé deux ou trois fois mais tu n’étais pas en grande forme, tu ne dois pas t’en souvenir.

-         Effectivement je ne me souviens de rien, vous m’avez lavé ou j’hallucine ?

-         Oui, je t’ai lavé, après tout ce que tu as sué, saigné et suppuré… dit-elle en rougissant.

-         Merci, dis-je par pure politesse mais ça me met très mal à l’aise.

-         Asa a pris le contrôle d’un ennemi, on a eu une belle occasion, il n’a pas appris beaucoup de choses, simplement qu’ils portent les bandeaux de cinq pays ninjas pour nous faire croire qu’ils ne sont que cinq dans la coalition, et que la troisième tente était une infirmerie, il en a profité pour dérober des antibiotiques. C’est pour ça que tu vas vraiment mieux, on te traite depuis deux jours. Ce ne sont pas forcément les plus adaptés mais visiblement ils te soulagent. Je ne sais pas pourquoi tu t’es infecté à ce point mais c’était vraiment grave pour que mes soins n’aient pas marché et avant les antibio c’était bien parti pour redégénérer. Tu devrais faire des examens quand nous rentrerons à Konoha, les antibiotiques ne sont peut-être qu’un cache-misère. J’ai rarement vu une infection pareille, quand je t’ai ouvert je me suis demandé comment tu pouvais être encore vivant.

Sympathiques les nouvelles. Asa entre là-dessus :

-         On a reçu un oiseau de Saï en provenance de Minato, il nous demande de rentrer car il a besoin d’avoir rapidement les informations qu’on a pu trouver. Ça fait déjà bientôt trois semaines que nous sommes partis. On pensait rentrer dès que tu te réveillerais sans avoir l’air d’un zombie, ce qui a l’air d’être le cas. Le maitre Hokage aura peut-être une chance d’aller discuter avec le pays des fougères pour leur expliquer la situation, imagine qu’on s’allie avec eux et qu’ils deviennent nos taupes.

-         C’est très intelligent ça, il faut qu’on rentre au plus vite ! m’écrie-je.

-         On attendait que toi ma belle, dit Rinko en entrant à son tour.  

Nous plions bagages et nous partons en direction de Konoha.

*

Nous arrivons en début de soirée et nous fonçons directement dans le bureau de Minato. Je lui fais un rapport détaillé de notre mission et il réfléchit aux nouvelles informations. Je suis tellement impatient, je ne tiens pas en place, j’ai hâte d’aller la retrouver.

Minato n’a aucune idée d’à qui peut appartenir l’écriture que j’ai copié ni de qui aurait pu mettre la main sur une carte de nos avant-postes.

-         Effectivement, il va falloir qu’on entre rapidement en contact avec ces ninjas des fougères, la stratégie pourrait être incroyable si nous arrivons à les infiltrer comme taupe, nous pourrions même y glisser certains ninjas de Konoha… en tout cas je vous félicite, vos informations sont précieuses. Je vous laisse rentrer chez vous, je vais tâcher d’organiser tout ça.

Nous repartons du bureau et je survole Konoha avec la légèreté d’une plume pour atterrir sur sa terrasse comme un habitué. Alors que je vais entrer, je l’aperçois par la petite vitre du haut de sa porte et mon cœur se serre, elle est dans le canapé, elle mordille le bout d’un crayon comme chaque fois qu’elle réfléchit sur ses mots croisés. Je suis incapable d’actionner mes jambes en avant car je n’arrive pas à détacher mon regard d’elle.

Je finis par entrer et elle sursaute quand la porte s’ouvre. Lorsqu’elle me voit, sa bouche s’ouvre et elle en lâche son crayon qui roule par terre, avant de mettre ses deux mains sur sa bouche de surprise.

-         Coucou toi, dis-je doucement.

Elle court et se jette sur moi, enfouissant son visage dans mon cou, accrochant ses bras serrés autour de ma nuque. Je la serre de toutes mes forces en respirant son odeur familière et réconfortante, elle m’a encore plus manqué que je ne le pensais.

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