L'histoire d'amour de Kakashi Hatake

Chapitre 28 : Départ

2645 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2024 09:41

Aujourd’hui, le cinquième jour, son comportement est radicalement différent et dans le bon sens.

J’ai le droit à mon premier sourire depuis longtemps lorsqu’elle arrive après moi, et elle me taquine tout de suite :

-         Tu ne me dis pas que je suis en retard aujourd’hui ?

-         Tu ne m’en as pas laissé l’occasion, réponds-je.

-         Dommage, j’ai fait exprès pour que tu me le dises, dit-elle avec un sourire en coin.

Je retrouve son petit caractère espiègle.

-         Tu es en retard, dis-je.

Elle rit, un vrai rire, ceux où elle ferme les yeux et qu’elle rejette un peu la tête en arrière. J’ai des étoiles pleins les yeux. J’espère que Shin sait la chance qu’il a et qu’il la fait rire souvent. Elle sort un kunaï avec un air joueur et me fonce dessus, s’arrêtant à quelques centimètres de mon visage :

-         Alors on s’y met ? chuchote-t-elle.

Ça fait longtemps que je n’ai pas vu ses yeux d’aussi près, qu’elle ne s’est pas approchée volontairement de moi à ce point et ça me rend tout bête, je ne sais même plus ce qu’on devait faire et je rougis.

-         On a perdu sa langue ? se moque-t-elle gentiment.

Elle recule et je peux enfin réfléchir plus clairement.

Elle est tellement plus ouverte et enjouée aujourd’hui, on dirait presque qu’il ne s’est rien passé entre nous, qu’elle va me prendre la main à tout instant comme avant.

Plus l’après-midi avance et plus nous redevenons complices, je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui a pu changer à ce point depuis hier. 

Il faut dire que le fait de me retrouver sonné toutes les dix minutes n’aide pas franchement à réfléchir étant donné que nous travaillons le combat avec sa technique. C’est tellement fatiguant que l’entrainement du jour devient plus demandant pour moi que pour elle.

 Je dois sans cesse redoubler d’efforts et de force au fur et à mesure que la fatigue me ravage et que mes sens s’endorment de plus en plus longtemps. Pas parce qu’elle augmente la dose, mais parce que je les affronte de moins en moins bien. Dès la moitié de notre rendez-vous quotidien je suis complétement à bout, fatigué et dans la confusion totale.

-         Ça suffit, je n’en peux plus ! m’écrie-je.

Je me laisse tomber dans l’herbe pour récupérer un peu mes esprits. Les arbres alentours tanguent dangereusement, j’arrache mon bandeau et mon masque et respire à plein poumon l’air frais. Je suis nauséeux et fébrile alors je m’allonge franchement et je ferme les yeux.

Elle arrive en riant et s’assoit à côté de moi :

-         En tout cas moi je m’amuse comme une petite folle, commente-t-elle joyeusement.

-         J’imagine bien, dis-je en lui lançant un regard en coin.

J’ajoute :

-         Je crois qu’on va arrêter ici pour aujourd’hui, je ne suis plus capable de supporter une seule de tes confusions sans vomir.

Elle me regarde l’air malheureuse :

-         On ne peut pas continuer avec autre chose ? demande-t-elle.

-         Tu as vu mon état ? demande-je en me désignant allongé dans l’herbe.

-         On pourrait discuter… persiste-t-elle.

-         Je ne suis pas sûr d’avoir les idées assez claires pour te prodiguer des conseils utiles actuellement.

-         S’il te plait, je n’ai pas envie de rentrer tout de suite, on peut arrêter l’entrainement et juste rester ensemble ? demande-t-elle.

Je redresse la nuque pour la regarder, elle a l’air sérieuse.

-         Oui on peut, de toute façon je ne vais pas bien loin, dis-je.

Je me laisse retomber dans l’herbe et reprends mes respirations qui me font un bien fou tandis qu’elle pouffe dans sa main. Je sens que ça va de mieux en mieux et ça me rassure, je craignais de passer toute ma soirée dans cet état. La nausée finit même par disparaître et je reste allongé dans l’herbe les yeux fermés à profiter de sa proximité par peur que nous ne rentrions si jamais je me levais.

Je la sens remuer à côté de moi et je crains un instant qu’elle ne s’en aille mais je sens ses lèvres poser un doux baiser contre les miennes tandis que j’ai les yeux fermés.

Un courant électrique me secoue intérieurement des pieds à la tête et je n’ose y croire tandis que je retrouve enfin le goût de ses lèvres. Je ne bouge pas une oreille, je n’ouvre même pas les yeux, j’ai bien trop peur de la faire fuir.

 Elle m’embrasse de plus en plus tendrement alors je prends doucement son visage entre mes mains et appuie notre baiser. Sa langue me chatouille les lèvres, hésitante. J’ouvre la bouche pour la laisser entrer avec joie, et nous nous embrassons langoureusement, de façon plus appuyée et passionnée.

Je suis tellement heureux de ce contact que j’ai l’impression que je pourrais mourir de joie, foudroyé sur place. Elle s’allonge délicatement sur moi et je pose une main sur sa nuque, mon autre bras encerclant entièrement sa taille, je ne veux plus jamais qu’elle s’en aille. Je pourrais l’embrasser pendant des heures, toute la nuit si elle le désirait, ce qui est sûr c’est que ce n’est pas moi qui mettrai fin à ce baiser.

C’est comme si elle retrouvait sa place sur mon corps, comme si elle était juste faite pour être ici, nous nous assemblons comme les deux pièces correspondantes d’un magnifique ensemble. Je suis complétement rempli lorsqu’elle est dans mes bras et c’est désormais la seule façon de me rendre complétement heureux.

 Nous nous embrassons pendant un temps qui paraît infini, visiblement ni elle ni moi ne voulons que ça s’arrête. Sans lâcher le tour de sa taille, je caresse du bout des doigts sa hanche voluptueuse. Quelle divinité, comment ai-je pu être assez altruiste pour la laisser filer … c’est une bonne question.

Le soleil est presque couché lorsque je sens que sa langue ralentit contre la mienne, elle va bientôt mettre fin à notre étreinte, je la serre une dernière fois contre moi et elle s’éloigne après un dernier baiser chaste. Je la regarde sans dire un mot tandis qu’elle se rassoit à côté de moi la tête sur un genou, pensive, admirant les rayons orange et rouges flamboyants.

Quant à moi, c’est elle que j’admire. Je ne détache pas mes yeux de ce magnifique spectacle. Je ne sais pas pourquoi elle m’a embrassé mais j’aimerais juste qu’elle recommence. J’ai une pensée pour Shin. Juste une pensée un peu désolée puis je me plonge dans l’admiration de la courbe de ses lèvres et je n’y pense plus. J’ai tellement envie de la toucher mais je n’ose pas.

Elle me regarde la regarder avec béatitude un moment :

-         Ce regard me manquera tellement, murmure-t-elle en fronçant les sourcils.

Des larmes emplissent ses yeux et je n’y tiens plus, je prends sa main et la porte à mes lèvres. Je la laisse contre mon visage et elle ne la reprend pas. Pourquoi faut-il qu’elle reste avec lui si elle veut mon regard sur elle. Je suis meurtri.

Au bout d’un moment, elle se met debout pour partir. Je me redresse en position assise. Je n’ai pas le courage d’aller avec elle, sinon nous allons tomber sur Shin comme les deux derniers soirs et ça me blessera trop. Je lui pose un dernier baiser sur la main et je la regarde s’éloigner dans le soleil couchant. Une drôle de sensation m’envahit des pieds à la tête, comme si je n’allais plus jamais la revoir, mes poils se hérissent et mon cœur se vide. J’analyse ça avec tout son comportement étrange de l’après-midi et notre baiser et je comprends soudain :

-         Tu pars de Konoha n’est-ce pas ? demande-je dans un souffle.

Elle s’arrête et tourne simplement son visage pour me regarder du coin de l’œil :

-         Je t’ai déjà dit qu’il était hors de question que quelqu’un meurt à cause de moi, pas quand je peux l’éviter.

*

Ça fait maintenant au moins deux heures et demie qu’elle est partie. Je suis resté assis là sans parvenir à trancher une décision. J’ai envie de l’empêcher de partir, mais je n’ai pas vraiment de moyen de le faire à part la kidnapper et l’enfermer quelque part. J’ai envie d’en parler à Minato, mais il me dira exactement la même chose. J’en arrive donc à me demander si je ne devrais pas prévenir Shin, si tant est qu’il n’est pas déjà au courant et part avec elle, ce que je ferais sans doute si j’étais à sa place.

Le ferais-je ? Abandonnerais-je Konoha pour elle ? La volonté du feu brûle en moi et je n’arrive pas à envisager de quitter mon équipe sept, Minato, Gaï…et même Rinko depuis peu. Mais la laisser partir… mon cœur se déchire en deux rien qu’à cette idée.

Bon sang je n’aurais jamais cru penser ça un jour mais j’espère du plus profond de mon cœur que Shin part avec elle. Et si elle ne lui avait rien dit ? Elle est tellement têtue parfois, elle est complétement capable de ne rien avoir dit à personne. Elle ne me l’aurait jamais dit si je ne l’avais pas senti au fond de moi.

Je saute sur mes pieds et pars à la recherche de la personne que j’apprécie sans doute le moins à Konoha.

Après avoir constaté qu’ils n’étaient pas chez elle et les avoir cherché un peu partout, je fini par le trouver seul avec des amis à lui, assis à une table en terrasse. Ils ne passent donc pas leur soirée ensemble, il ne doit pas être au courant de son départ.

Je me sauve avant qu’il ne me remarque pour réfléchir. Il commence déjà à être tard, quelles possibilités s’offrent à moi ? Partir avec elle ; la laisser partir seule ; prévenir Minato qui ne pourra pas y faire grand-chose.

Je ne peux pas la laisser partir toute seule, je crois que c’est impossible pour moi. Et puis elle ne part pas pour une faute grave, elle ne sera pas considérée parmi les déserteurs, nous aurons toujours la possibilité de revenir quand les choses se seront calmées. En plus j’ai vu toutes les personnes auxquelles je tiens récemment… Ma décision est prise.

Lorsque j’arrive chez elle, il y a de la lumière. Je vois un sac à dos de voyage sur son canapé et je toque. Je sens d’ici qu’elle se fige.

-         C’est moi, m’annonce-je.

Elle vient ouvrir mais ne m’invite pas à entrer :

-         Qu’est-ce que tu fais la ? chuchote-t-elle.

-         Tu ne lui as pas dit que tu partais, dis-je.

-         A qui ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

-         Shin.

-         Ça ne le regarde pas et puis comment tu le sais ?

-         S’il était au courant il serait ici, tout comme je le suis.

Je vois sur ses traits qu’elle baisse sa garde.

-         Laisse-moi entrer, s’il te plait, dis-je en passant une main sur sa joue.

Elle rougit un peu et me laisse entrer en se décalant, je vais m’installer sur son canapé près de son sac. Je remarque alors qu’elle porte mon haut, celui que j’avais laissé chez elle la dernière fois que j’avais dormi là. Je me sens incroyablement touché mais elle croise les bras sur sa poitrine en me rejoignant, me ramenant à la réalité :

-         Tu ne me feras pas changer d’avis, dit-elle.

-         J’en ai bien conscience, réponds-je tranquillement.

Elle me regarde en plissant les yeux, suspicieuse.

-         Non je t’assure, je sais que je n’arriverai pas à te convaincre de rester, ajoute-je.

-         Tant mieux… dit-elle toujours méfiante.

-         C’est pour ça que je pars avec toi, dis-je.

Elle rigole :

-         Non tu ne pars pas avec moi.

-         Si, insiste-je.

-         Non, murmure-t-elle gentiment en prenant ma mâchoire dans sa main.

Je penche la tête sur le côté pour qu’elle s’explique, mais elle ne le fait pas, à la place, elle s’approche de moi doucement, sans me lâcher et m’embrasse pour la deuxième fois de la journée.

-         Dis donc…j’en ai de la chance aujourd’hui, ne peux-je m’empêcher de commenter.

-         Chut, souffle-t-elle en m’embrassant encore.



 

*****

Vous pouvez tout à fait passer le chapitre suivant si vous n’êtes pas intéressés par les chapitres MA, vous ne raterez rien de l’histoire.

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