Butterfly Reflect

Chapitre 2 : Prologue

1038 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/03/2023 23:00

Butterfly Reflect I

Prologue


“Fireflies”- Spaceouters

https://www.youtube.com/watch?v=71WuhwaZT2Y


  Hey,


 C’est encore moi. Je voulais te parler. Te parler de ma dernière promenade. J'ai eu envie d'y aller, là- bas, partout. Alors j'ai pris le train. J'ai pris le train parce que je sais que t'aime bien. Les bringueballements, le bruit, ça te berce. Moi aussi un peu. 

 Je me suis dit que j’allais commencer par le début. Alors d'abord, je suis allé là- bas, au bahut. C’était en septembre, à la rentrée. Il faisait moins froid que ce jour-là.  J'ai regardé l'entrée en fumant une clope. Ils avaient tous l'air chiants. M’engueule pas, tu sais comment je suis. J'y suis resté un moment, et j’ai attendu, comme si t’allais débarquer de nulle part. Comme ce jour-là. Après je suis allé boire un thé noir au bistrot à coté. Il était dégueulasse. Je l'ai pas fini et je l'ai pas payé, je me suis juste barré. J'ai traversé le parc, j'ai cherché un bouquin mais il y avait rien, du coup j'ai continué à marcher, et je me suis retrouvé devant l’immeuble. Bizarre, ça m'a fait le même effet que la première fois que j'y ai foutu les pieds. Pas que c'est ce que je voulais faire au départ, mais je sais pas, j'ai tapé le code. La porte est restée fermée, mais y'a un gus qui sortait à ce moment, alors je suis rentré. C'est débile. J'ai monté les escaliers, deux par deux, et je me suis retrouvé devant la porte. J'ai fait un truc con : j'ai sonné, et j'ai attendu. Comme si t'allais ouvrir. Je me suis retrouvé comme un connard devant une bonne femme que je connaissais pas, dans un endroit que je reconnaissais pas. Tu trouverais ça moche, et ça sentait pas pareil, ça sentait pas bon (sur le coup j'ai pensé à un plat foiré et foireux qui crame au four). Mais tu sais, j'ai vu le balcon, ça, ça avait pas bougé. J'y aurais bien fumé une clope. Bref, du coup j'ai dis a la nana que je m’étais planté, et je me suis barré. Elle m'a regardé bizarrement parce que je me suis marré. Si elle savait. 

 Ensuite, je suis allé voir Denki, il m'a payé une bière, Kiri était dans les parages, alors on a fait la bringue. Je me suis saoulé, c’était bien. J'ai pioncé sur place, et le lendemain j’ai voulu faire un tour dans ton palais. Il y était plus, je le savais, mais ça m’a foutu les boules quand même. Du coup j’ai décollé, et je me suis calé là bas tu sais. Dans le quartier. Je me suis posé contre le mur, et j'ai regardé la foule en fumant une clope. T'y étais pas évidemment. Je me suis senti con. J’ai pensé a une chanson d’Etienne Daho. Je l’ai écouté en boucle, en pensant à toi, et à elle. Tu lui passeras le bonjour.

 Après j'ai traîné ma gueule dans le coin, toute la journée, j’ai mangé une gaufre, et le soir je suis allé sur la place ou t'avais pris cette photo. Elle est floue mais moi je l'aime bien, je l'ai gardée. J'ai repensé à ce que tu m'avais raconté. Je m’étais un peu foutu de toi, mais c'est vrai, le soir quand c'est désert, pas de bagnoles, juste les lampadaires qui se reflètent dans le sol trempé par la pluie, ça fait penser à des lucioles. Moi je trouve qu’on se croirait dans l'espace. Les lampadaires, c'est comme des étoiles ou des planètes, et l’obélisque, c'est comme une fusée (j’avoue j’avais fumé un joint). Et ce soir-là quand j'y étais, c’était pareil que sur la photo. Du coup j'en ai pris une aussi. Elle est ratée. 

 J'étais trempé à cause de la pluie mais pas grave, je me suis pointé comme ça chez le boss après. Il m'a traité de parasite, il m’a engueulé parce que je l’avais pas prévenu, et il a appelé les autres, ceux qui sont encore là. On a passé la soirée et un bon bout de la nuit tous ensemble. Je me suis encore saoulé, et j'avais une putain de gueule de bois le lendemain. Ça m'a foutu en vrac, du coup je suis pas allé aux autres endroits. Pas besoin. J’ai déjà tenu ma promesse, et toi aussi. Alors finalement, j'ai fini par le meilleur. 

 Là- bas, j'y suis allé a la même heure que d'habitude, mais j'ai pris ton chemin a toi. Il est plus long, mais moins chiant. En plein jour, c'est dégagé et lumineux, la nuit, on peut pas mettre un pied devant l’autre sans se péter la gueule, mais quand la lune est pleine, t’y vois comme en plein jour. De l'autre côté, qu'il fasse jour ou nuit, avec ou sans la lune, on y voit rien, et c'est le bordel. J'y ai fait un tour quand même, juste pour aller voir ton graffiti, celui que t'avais pris en photo. Un connard a fait une vieille croûte par dessus. C'est dégueulasse. J’étais dégoûté mais bon, je suis retourné au pont, je me suis posé, et j'ai fumé trois clopes. J'aurais bien aimé qu'Alfred soit là. C’était bien. En repartant, j’ai fait un cairn. Il tient bon je crois. 

 Je referai un tour dans le coin quand j'aurais fini ma promenade. Là je vais prendre un autre train pour aller là-bas aussi. Je sais, là-bas c’était pas vraiment toi, et c’était pas vraiment moi, mais c’était un peu nous quand même. Nan en fait, c'est nous c'est tout. Alors j'y vais aussi. 

 Après j’arrive, promis. J’en ai pas pour long.

 Je sais que tu m'attends. 


 See ya, Крошка моя


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