Deux ombres
Chapitre XII — Une nuit inoubliable
_
Dylis inspira profondément, laissant l’air frais pénétrer ses poumons et la geler de l’intérieur. Pour peu, elle regrettait d’avoir quitté l’ambiance chaleureuse de la fête.
Elle se tapota les joues, souffla un grand coup, et fit un pas en avant. Sa botte s’enfonça dans la neige dans un crissement étouffé très agréable.
Quelle force, ou au contraire quelle faiblesse, de son esprit l’avait guidée ? Sans qu’elle ne sût pourquoi, plutôt que de retourner chez elle, elle s’était dirigée vers les quartiers d’Uthyr, qui se trouvaient être plutôt proches de la Grand-Salle que ne l’était l’aile médicale. Elle frappa à la lourde porte d’entrée, sans trop savoir ce qui lui passait par la tête. L’absence de réponse ne la stoppa pas pour autant, et elle se risqua à appuyer la poignée résistante, pour constater qu’elle n’était pas verrouillée, et entra de quelques pas dans le sas, puis dans la grande pièce de vie.
Elle appela son nom, mais n’eut droit à aucune réponse. Qu’espérait-elle ? Il ne devait pourtant pas dormir, puisque plusieurs bougies restaient allumées.
La pièce était silencieuse, mais pourtant si chaude et accueillante… Un beau feu crépitant brûlait dans la grande cheminée de pierre, et illuminait autant qu’il ne réchauffait la chambre. Dylis dut ôter sa cape pour ne pas mourir étouffée par le soudain changement de température.
« Uthyr ? appela-t-elle de nouveau. Je voulais voir si tout allait bien. Vous aviez l’air… »
Elle ne finit pas sa phrase, apercevant l’homme qui quittait le fond de la pièce, où trônait un grand aquarium dans lequel nageaient quelques-unes des plus belles prises qu’il eût remontées. Il sembla d’abord surpris en la voyant, mais son visage prit ensuite une expression souriante, et ravie.
« Si je m’attendais à vous voir venir ici, souffla-t-il en se dépêchant de monter les marches en haut desquelles elle se trouvait, jusqu’à l’atteindre.
– Vous aviez l’air un peu… faible, en vous levant, répondit Dylis en baissant les yeux. Vous êtes sûr que tout va bien ?
– C’était l’ivresse. Mais je vais mieux, désormais. »
Il l’invita à le suivre, en lui tendant la main. Elle glissa ses doigts gelés dans la paume brûlante de l’homme, qui se referma sur eux. Il la tira gentiment vers lui, l’invitant du regard à descendre. Quelques instants après, ils étaient assis côte à côte, sur un banc de bois recouvert d’une douce étoffe, près du feu. Uthyr n’avait pas lâché la main de la jeune femme.
« Que vouliez-vous me dire, la dernière fois ? osa-t-elle finalement demander, brisant le silence qui s’était installé entre eux, espérant trouver réponse à une question qu’elle se posait depuis longtemps.
– J’ignore si j’ai encore le droit d’en parler. Après tout, vous l’avez dit vous-même, on n’a jamais vu de chasseur émérite finir avec une guérisseuse. »
Le cœur de Dylis se stoppa, et elle sentit son corps tout entier se figer. Soudain, le sang afflua à toute vitesse à son visage, et la main d’Uthyr lui parut bien plus brûlante que les flammes qui dansaient sous ses yeux écarquillés.
« Excusez-moi de ne pas être doué avec les mots. Ce n’est pas dans mon habitude d’en mettre sur ce que je ressens. Mais avec vous, Dylis… – Il marqua un court temps de pause, durant lequel il chercha les bonnes paroles. – Je ressens le besoin de changer ces « émotions » en « mots ». Vous comprenez ? »
Elle ne sut quoi répondre. Elle ne put répondre.
« Excusez-moi si je vous mets mal à l’aise. C’est tout à fait stupide, et je le conçois, mais j’aurais voulu vous le faire savoir bien plus tôt. J’aurais voulu vous le dire, vous le faire comprendre, que vous seule pouvez me faire parler comme je le fais à présent. Il n’y a que vous pour me faire ressentir ces choses. »
Son corps ne répondait plus à ses ordres. Confuse, elle voulait à la fois crier et pleurer, fuir et rester, s’éloigner de lui et s’en rapprocher… Elle sentait la main d’Uthyr gentiment tenir la sienne. Sa seule réaction fut de serrer ses doigts autour de cette main calleuse tant abîmée par les chasses et les explorations. Il lui répondit en se tournant doucement vers elle, et en portant lentement sa peau blanche à ses lèvres. Il l’embrassa tendrement, d’un simple baiser timide et presque honteux de se permettre une telle impolitesse.
« Dylis, que ressentez-vous ?
– Je ne sais pas, Uthyr, je… Je crois que je ne voulais pas m’en rendre compte. Mais vous veniez me voir si souvent, Efa était si… jalouse de moi… Les ragots que colportaient les autres, les insinuations de Cornell… Je ne faisais que me voiler la face et étouffer mes sentiments… »
Elle serra un peu plus fort sa prise sur sa main. Il la caressa doucement, du bout des doigts.
« Si vous le voulez bien… Je souhaiterais que nous nous fréquentions… autrement que jusqu’à aujourd’hui, lâcha-t-elle finalement, en levant difficilement les yeux vers lui.
– Je le souhaite aussi, » sourit-il.
Sa voix, qu’elle avait pendant longtemps trouvée caverneuse et quelque peu effrayante à cause de ses grognements expressifs, lui parut à présent être la plus douce des mélodies. Ils se livraient à un jeu de réponses, elle sur des notes aigues, lui sur des sons plus graves, à la manière d’un duo d’instruments à cordes qui s’unissaient pour entonner leur valse.
« Cela vous semblerait-il incongru que je demande à passer le reste de la soirée à vos côtés ? demanda-t-elle.
– Ma demeure sera la vôtre tant que vous le désirerez, Dylis. »
La manière qu’il avait de prononcer son nom la faisait frissonner. Il articulait chaque syllabe, retenait les sons dans sa gorge pour les adoucir du mieux qu’il le pouvait, et exprimait un profond sentiment agréable au travers des voyelles…
« Et Fechín ?
– Il ne rentrera pas ce soir. Nous serons seuls. Si cela vous convient toujours. »
Combien de temps restèrent-ils là, côte à côte, à fixer le feu qui venait réchauffer leurs corps ? Il n’y avait plus de notion de « temps » dans cet espace qu’ils s’étaient créé au sein de cette immense chambre. Le monde était à eux deux, ils pouvaient en faire tout ce qu’ils désiraient.
Uthyr finit cependant par s’absenter. Il prit la direction du ponton extérieur, où la rivière qui coulait entre les montagnes venait former une petite étendue d’eau dans laquelle se promenaient quelques poissons. Un abri, dont le toit recouvert de neige ne laissait plus voir la couleur des tuiles qui le composaient, permettait d’observer le paysage paisible, avec pour seul fond sonore le bruit de l’eau et celui de la nature, sans être dérangé par les intempéries.
À deux pas de là, délimitée par d’énormes pierres pointues à peine taillées et dans leur état le plus primitif, une source d’eau chaude accueillait l’homme dès que l’envie se faisait ressentir. Il avait pour habitude de se laver grâce à une bassine d’eau fraîche mise à disposition dans sa chambre, et de venir s’y prélasser pendant de longues minutes, se livrant à une détente et une méditation si relaxantes qu’il en oubliait le temps qui passait.
Dylis l’aperçut du coin de l’œil se glisser derrière un paravent, et les bruits d’eau claire qui lui parvinrent lui indiquèrent que c’était ce qu’il s’apprêtait à faire. Elle attendit patiemment qu’il eut fini, toujours regardant attentivement le feu, et se laissant aller à ses pensées les plus frivoles. Elle sut, par le bruit qui lui parvenait de cette partie des quartiers, que Uthyr s’était rendu dans le bain d’eau brûlante, à l’extérieur.
La soudaine envie de l’y rejoindre se fit pressante. N’attendant pas un instant de plus, elle se faufila à son tour derrière le paravent tressé, et constata qu’une serviette, propre et soigneusement pliée, l’attendait là. C’était un signe évident à ses yeux, et elle se dévêtit sans plus tarder ; la fraîcheur de l’eau de la bassine ne fit pourtant pas descendre la température brûlante de ses joues. La jeune femme enroula la longue serviette autour de son corps, le cachant ainsi du haut de la poitrine jusqu’à mi-cuisses, et risqua une tête hors de la chambre.
Le froid extérieur était saisissant ; quelques épais nuages s’étaient même profilés à l’horizon et menaçaient de déverser sur Seliana une nouvelle vague de neige. D’un simple échange de regards, Dylis comprit que Uthyr ne s’opposait pas à sa venue, et elle entra dans l’eau, un pas après l’autre.
Il l’attendait, assis dans un petit renfoncement de pierres, presque dissimulé des possibles regards intrusifs. L’eau un peu trouble lui arrivait jusqu’aux épaules, et la vapeur s’élevait en volutes avant de disparaître dans la nuit. Il la suivit du regard alors qu’elle progressait vers lui pas à pas, maintenant le plus possible sa serviette contre son corps, et ne tourna la tête que lorsqu’elle vint s’asseoir à ses côtés, ôtant la dernière barrière à sa nudité.
Elle avait laissé un espace entre leurs corps nus, bien trop gênée à l’idée que sa peau touchât celle de l’homme. Ils regardaient chacun dans une direction, tous deux embarrassés par la situation. Uthyr ne cessait de tourner son visage ; à chaque mouvement, ses cheveux toujours maintenus en queue de cheval venaient chatouiller la nuque de Dylis, qui réprimait du mieux qu’elle pouvait ses frissons. Elle tremblait, malgré la chaleur de l’eau.
La jeune femme ramena ses genoux contre sa poitrine, et les entoura de ses bras. Posant sa tête sur le support de chair ainsi créé, elle tenta de se détendre, et voulut tourner son visage en direction de celui d’Uthyr. Elle l’avait longuement observé, lorsqu’elle s’était occupée de lui. Elle l’avait déjà vu nu, et pourtant… cette situation l’embarrassait terriblement.
Lui, en retour, semblait prendre confiance à chaque seconde qui s’écoulait. Il finit par se rapprocher d’elle, se glissant à ses côtés, et posa sa main sur son épaule, avant d’appeler doucement son nom.
Uthyr approcha sa main gauche du visage de Dylis, la fit glisser sur sa joue, et plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme. L’instant d’après, il posa ses lèvres sur les siennes, les caressant de sa peau chaude et humidifiée par la vapeur d’eau. Était-ce à cause des bains, ou bien le corps de Dylis s’enflammait-il tout seul ? La température commençait à lui monter à la tête, et elle lui rendit fébrilement son baiser, tournant tout son corps dans sa direction, et se hissant sur ses genoux pour pouvoir être plus à l’aise. Sa peau, qui avait été jusque-là immergée, n’apprécia guère d’être effleurée par le vent, mais les mains d’Uthyr qui vinrent glisser dans son dos lui firent oublier la fraîcheur de la nuit.
Dylis caressa du bout des doigts le visage, le cou, le torse de l’homme. Elle dessina le contour des cicatrices qui lui barraient le haut de la poitrine, et vint loger ses mains sur les larges épaules du chasseur. Lui, en revanche, s’astreignit à ne pas explorer les creux et vallées du corps qui se présentait à lui. Il se contenta de l’embrasser, et lorsqu’elle détourna le visage, il promena le sien dans son cou, déposant ici et là quelques baisers, s’arrêtant de lui-même avant d’atteindre la gorge.
Il se redressa, et chercha à joindre ses mains à celles de Dylis. Lorsqu’ils entremêlèrent leurs doigts, il croisa à nouveau son regard avec celui de la jeune femme. Il était difficile, autant pour l’un que pour l’autre, de contenir cette envie grandissante, cette tentation de l’autre, qui commençait à ronger leurs esprits. Les yeux naviguaient du visage au corps, du corps aux environs, et des environs au visage, guettant le discret signe de la réciprocité de ce désir.
Dylis se sentit étouffer, et tendit le bras en direction de sa serviette qu’elle avait posée sur une des roches non-loin de là. Elle s’enveloppa dedans, et sortit du bain, avançant rapidement jusqu’à la chambre tout en se frictionnant du mieux qu’elle put, avant de se rhabiller et de se blottir près du feu afin de se réchauffer.
Elle entendit Uthyr faire de même, avant de la rejoindre, de nouveau assis à ses côtés. Il passa son bras autour de ses épaules, et la fit se pencher vers lui. La tête de la jeune femme s’appuya contre le haut de son torse, blottie dans son cou. Elle entendait le cœur cogner dans la poitrine, et ce bruit la rassurait, d’une certaine manière. Il vint glisser ses doigts dans ses cheveux, démêlant les fils d’or qui s’étaient tressés d’eux-mêmes dans ses mouvements. Cela avait quelque chose d’apaisant, de très agréable. Pour peu, elle se serait endormie, bercée par la musique des crépitements du feu accompagnés des percussions des battements du cœur.
« Uthyr ? demanda-t-elle d’une voix étouffée par le sommeil qui commençait à la gagner.
– Qu’y a-t-il ?
– Me désirez-vous ? »
Il la serra un peu plus contre lui, et murmura dans le creux de l’oreille.
« Et vous, Dylis ? Me désirez-vous ? »
Elle s’éloigna quelque peu de lui, afin de pouvoir voir son visage. Il la fixait avec une telle intensité, il semblait incapable de détacher ses yeux d’elle. Et pour être honnête, elle devait admettre qu’elle se retrouvait elle aussi dans une telle situation. Il lui caressa la joue, et la chaleur qui vint la gagner, ainsi que les fourmillements qui s’échappaient de sa poitrine pour gagner son ventre, dissipèrent toute envie de sommeil. Désormais, il n’y avait plus que du désir pour lui.
Il commença par l’embrasser, d’abord sur son front, puis sur la joue, avant de gagner ses lèvres. Ses baisers gagnèrent en intensité, et elle ne voulut pas résister plus longtemps, s’offrant peu à peu à lui. Comprenant qu’il était le bienvenu entre ses bras, il la serra contre lui, unissant avec toujours plus de passion sa bouche avec la sienne.
Ses caresses s’affirmèrent elles aussi. Il avait parcouru son dos, dessiné la courbure de ses hanches, et commençait à se promener désormais sur son ventre, à la recherche du lien de cuir qui lui permettrait d’ouvrir sa robe, et de dévoiler sa tunique. Il finit par le trouver, et n’attendit pas une seconde de plus pour défaire ses vêtements, dont chaque couche glissa sur sa peau claire, l’une après l’autre.
Dylis voulut en faire de même, et tenta de dénouer les liens qui fermaient son épais bustier de cuir, afin d’atteindre la chemise de lin qu’il gardait en-dessous, mais il ne lui laissa pas le temps. Il lui saisit les poignets, et la prit dans ses bras, la portant sans montrer le moindre signe d’effort, comme si elle ne pesait pas plus lourd qu’une plume. Il la déposa sur le lit, où vinrent la chatouiller les nombreuses couvertures soigneusement tannées et tressées, et prit son temps pour caresser et embrasser chaque partie de son corps qui s’offrait à lui.
Lorsque son envie pressante de goûter à cette peau si douce et si claire fut quelque peu apaisée, il entreprit d’ôter lui-même les trop nombreuses couches de vêtements devenus gênants. Dylis s’était repliée sur elle-même, dissimulant son corps du mieux qu’elle pouvait, et luttait contre elle-même pour ne pas épier Uthyr alors que se dévoilait peu à peu son torse. Les trois cicatrices semblaient luire et refléter la lumière des flammes qui dansaient dans la cheminée. Il se débarrassa prestement de ses bottes de cuir, qui heurtèrent le sol dans un léger bruit de métal lorsque les boucles d’acier s’entrechoquèrent entre elles, et ôta enfin ses braies, avant de se pencher au-dessus de la jeune femme.
Comme il était étrange de l’observer d’un œil nouveau. Le regard d’un médecin n’avait rien à voir avec celui d’une amante, et la gêne la gagnait de plus en plus alors que son regard se perdait dans les monts et vallées de son buste musclé, jusqu’à descendre contre sa volonté. Elle se ressaisit bien vite, et chercha à replonger dans ses yeux si envoûtants qui la regardaient avec tant d’affection. Elle écarta les bras, et l’invita à s’y blottir.
Le corps d’Uthyr était si chaud, sa peau était si agréable au toucher… Toutes ses caresses et tous ses baisers ne faisaient qu’attiser la flamme qui la dévorait de l’intérieur, et elle ne trouva un semblant de calme que lorsqu’il se rapprocha encore plus d’elle. C’était la première fois pour elle qu’un homme l’étreignait d’une telle sorte, et elle ne put retenir les gémissements de son cœur affolé lorsque leurs deux corps s’unirent.
Combien de temps restèrent-ils ainsi enlacés ? Dylis l’ignorait. Elle ne faisait que savourer cet instant qui lui sembla durer une éternité. Elle resserrait toujours plus son étreinte autour d’Uthyr, s’accrochant à lui comme si, quelque part en elle, l’idée qu’il allait disparaître la hantait. À chaque mouvement qu’il faisait, à chaque fois qu’elle devenait un peu plus sienne, elle luttait pour ne pas se perdre dans les profondeurs de son esprit. Seuls les soupirs d’Uthyr et son regard empli de tendresse la rappelaient à la raison.
Croiser ces yeux qui s’égaraient dans les siens lui faisait perdre ses moyens. Lorsque la fin approcha, elle ne put qu’enfoncer un peu plus son visage dans le creux du cou de son amant, et succomber au plaisir enivrant de cette union, comme une délivrance de toute cette attente et ce désir qu’elle avait involontairement contraints à se taire depuis tout ce temps.
La chaleur des couvertures vint remplacer celle de l’excitation, et leurs deux corps se retrouvèrent bien assez vite enlacés de nouveau. Couché sur le dos, Uthyr fixait le plafond. Dylis avait posé sa tête sur le haut de son torse, et admirait son visage apaisé. Elle l’avait rarement vu aussi détendu qu’il ne l’était à présent. C’était comme si tous ses tracas s’étaient envolés.
« Uthyr ? appela-t-elle doucement, le tirant de sa rêverie passagère.
– Oui, Dylis ? murmura-t-il en retour.
– Accepteriez-vous… que je vous tutoie, désormais ? »
La question sembla le surprendre, mais il répondit d’une voix douce de laquelle Dylis entraperçut la profondeur de ses sentiments.
« Appelle-moi comme tu le désires, Dylis. Je suis à toi, désormais. »
Elle remonta les couvertures à elle, et se fit une place toujours plus confortable contre le corps du chasseur. Après avoir déposé un baiser sur ses lèvres, elle murmura, dans un soupir d’endormissement.
« Je suis toute à toi désormais, Uthyr. Rien ne me séparera de toi. »